Lorsque Dark Vador envoie l’Empereur Palpatine dans un puits sans fond, la Rébellion atteint un de ses objectifs : l’Empereur est mort. Mais plus que sa mort, c’est aussi la destruction d’une nouvelle Étoile de la Mort, la mort de deux des plus grands leaders de la force impériale (Palpatine et Dark Vador) et donc la remise en cause de la chaîne de commandement impérial. Les rebelles ont donc de quoi être contents et il est légitime pour eux de fêter ça. C’est ce qu’ils font à la fin du Retour du Jedi : « un énorme feu de joie brûlait au centre du village suspendu. Cette nuit, il ne s’éteindrait pas. Rebelles et Ewoks mêlaient la joue – dansant, chantant et riant, dans le langage universel des libérations ».
Dans l’univers officiel, la fin de l’Empire, c’est avant tout la chute d’un homme. L’Empereur ne perd pas que son statut et sa vie, il chute littéralement. Dans l’Ascension de Skywalker, on a accès à ses souvenirs : il est marqué par sa descente, par la trahison de son apprenti Vador (bien que ce soit dans la culture Sith). Sidious se rappelle que « tomber… dans un puits gigantesque. La trahison est acerbe et douloureuse. Tout en haut, une silhouette casquée et vêtue de noir devient rapidement minuscule. Son propre apprenti s’était retourné contre lui, il s’était lui-même retourné contre Plagueis ». Sidious éliminé, est-ce pour autant la fin de l’Empire ? Non. Ackbar, dans Riposte, a bien conscience que ce n’est que le début, il y a encore beaucoup à faire pour rétablir la paix et la République. Ce n’est pas parce que l’Empereur est mort que ses partisans sont morts (« nous avons porté un coup sévère à l’Empire et le moment est venu de nous engouffrer dans la brèche que nous avons ouverte. Même si l’arme la plus redoutable de l’Empire est anéantie, l’Empire lui-même a survécu (…) Nous ne devons pas oublier que notre combat continue. Notre Rébellion est terminée, mais la guerre… la guerre ne fait que commencer »). Si Ackbar a cette réflexion, c’est parce qu’il a la hauteur stratégique pour le faire. C’est son rôle en tant que leader de la Rébellion : il doit garder la tête froide. On ne peut pas en attendre autant des simples citoyens qui ont souffert sous l’Empire et qui fêtent joyeusement sa disparation : « des acclamations fusent. Des cris. Et… Des applaudissement quand le tyran s’effondre. La tête de Palpatine se détache, roule et va s’écraser à la surface d’une fontaine avec des éclaboussures d’eau sombre. La foule éclate de rire ». Dans le roman Étoiles Perdues, on suit des impériaux notamment Nash. Après Endor, il refuse de croire que l’Empire est terminé : il a juste perdu son leader, il existe encore de nombreuses forces armées, de nombreux gradés d’où émergera un chef (« Ces troubles civils s’étendent à toute la galaxie, même sur coruscant. Mais les plus forts l’emporteront et nous aurons le leader dont nous avons besoin pour sortir de cette période difficile »). On voit bien que les impériaux se sentent encore légitime pour diriger la galaxie ; c’est ce qu’ils tenteront de faire par la suite.
Dans l’univers légendes, le focus est clairement mis sur les Jedi ; ils seront les héros de toutes les aventures à suivre. Contrairement à l’univers officiel, Luke parviendra à former tout un tas de Jedi qui tenteront de maintenir la paix dans la galaxie. Karrde, un contrebandier, a une bonne idée de ce que sera le futur ordre politique : la cohabitation des Jedi et d’un Sénat (« si le passé peut nous être un guide, ni les Jedi ni le nouveau Sénat que la Rébellion serait en train de mettre en place ne risquent d’apprécier nos méthodes de travail »). Et en effet, ce qui sera la Nouvelle République ne se contente pas d’envahir les anciennes planètes impériales récalcitrantes. Dans le roman Escadron Rogue, le pilote Wedge Antilles montre que la logique militaire ou de combat ne suffira pas. Il faut de la diplomatie, il faut convaincre : « j’ai passé une bonne partie de ces deux dernières années, depuis la mort de l’Empereur, à visiter les mondes nouvellement ralliés à l’Alliance pour leur montrer que nous n’étions pas des bandits. J’ai fait des discours, j’ai embrassé des bébés, j’ai été filmé avec une quantité incroyable de chefs de planète ». Tout le monde doit en faire un peu plus. Mon Mothma dira ainsi à Luke qu’il ne peut se contenter d’être un Jedi, il doit faire plus, être un modèle, un exemple « Peut-être avez-vous raison, Luke Skywalker. Pourtant, même si l’appel n’est pas encore arrivé, soyez prêt. Et saisissez l’occasion. Ne vous contentez pas d’être un Jedi »). De plus, les choses ne sont pas simples ; rebâtir un système politique est loin d’être aisé. Et l’Empire ne baisse pas les bras. Loin de là. C’en est à un point que dans le Mariage de la Princesse Leia, on voit Han Solo douter (« après la mort de l’Empereur, j’ai cru que nous avions gagné. C’était faux. Le combat continue car nous affrontons un ennemi omniprésent. Chaque fois que je respire, un obscur Grand Moff accouche d’un plan de réunification de l’Empire »).
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