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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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lundi 7 août 2023

La croisade noire du Jedi fou : Mara Jade et l'Empereur

La chute de l’Empire ne fut pas uniquement la chute d’un système politique ou la mort de l’Empereur et Jedi traître Anakin Skywalker devenu Dark Vador. La fin de l’Empire a également bouleversé la vie de bons nombre de gens, comme Mara Jade.


Mara Jade était la Main de l’Empereur, un agent spécial dont se servait l’Empire. Elle ne rendait des comptes qu’à lui et il l’avait entraînée, notamment aux mystères de la Force. Pour Mara Jade, c’était une fierté, une position de pouvoir et d’influence. Grâce à l’Empereur, elle était quelqu’un et elle vivait pour sa reconnaissance. A Luke Skywalker, elle dit que « j’abattais ses ennemis, je l’aidais à maîtriser tous ces bureaucrates imbéciles. J’avais le prestige, le pouvoir et le respect ».

Il n’est donc pas étonnant de retrouver une Mara Jade désespérée les temps qui ont suivi les mois de l’Empire. Même après avoir rejoint l’organisation de Talon Karrde, le souvenir de l’Empereur la hante encore. On sent en elle une colère voire une douleur. Son patron Talon Karrde s’en est bien rendu compte : « il lui avait fallu cinq mois d’observation intense pour sélectionner les quelques rares sujets qui déclenchaient une réaction violente chez cette femme. Parmi lesquels il y avait l’Empereur ». 

Il semble que, pour ceux sensibles à la Force, Endor soit un lieu maudit. Cet endroit déborde de la présence passée de l’ancien Sith. Leia témoigne qu’ « une trace de l’ombre de la présence de l’Empereur existe encore là-bas. Parmi lesquels il y avait l’Empereur ». Mara partage ce sentiment.


Mara a donc été fière d’avoir été Main de l’Empereur. Mais, quand elle rencontre le Grand Amiral Thrawn, il réduit son rôle, il lui fait entendre qu’elle vivait dans une illusion. Mara a sur-estimé ce qu’elle était, son réel rôle. Thrawn, ce Chiss qui manie si bien les mots, lui fait remarquer que « vous n’étiez guère plus qu’une messagère hautement spécialisée ». La qualification blesse Mara Jade, d’autant plus qu’il met en avant une autre réalité : elle n’était pas la seule Main de l’Empereur (« il est absurde que vous ayez plus de connaissances de ses ordres que les autres. Vous ne faisiez qu’appliquer ses décisions »).


A ce moment des aventures, on sent que Mara Jade a une certaine nostalgie de l’Empereur. C’est un homme qu’elle a admiré, qu’elle a servi avec entrain et dévouement. Pour elle, il ne peut y avoir une continuité de ce modèle politique sans lui : « l’Empire sans Empereur n’était plus qu’une pâle copie de ce qu’il avait été et méritait à peine son nom ». Car, l’Empereur semblait capable de tout : il pouvait gérer un immense territoire tout en gardant un oeil attentif sur les gens qui s’opposaient à lui ou lui déplaisaient. Mara se rappelle que « l’Empereur, au faite de son pouvoir, avec des milliers d’autres problèmes en face de lui, avait su, souvent, se venger très précisément de tel ou tel qui avait provoqué sa colère ».


La mort de l’Empereur obsède Mara. Il est difficile de savoir si c’est une réaction qui lui est propre ou qui lui a été imposée par le Sith alors qu’il était battu (Palpatine a contacté Mara en usant de la Force et lui a intimé de le venger). Quand elle rencontre Luke, la seule personne présente au moment de l’instant fatidique, elle l’interroge : « il faut que je vous demande. Vous êtes le seul à savoir. Comment l’Empereur est-il mort ? »

Pour ne rien arranger, Palpatine a gravé en elle un semblant d’ordre grâce à la Force. Il lui a dit que « Vous allez tuer Luke Skywalker ! ». Pour Mara Jade, il n’y a pas de choix, elle doit obéir à cette injonction. C’est pour cela qu’elle se sent mal ces derniers temps, c’est pour cela qu’elle fait des rêves qui la terrifient. En passant du temps avec elle, Luke comprend les tourments qu’elle traverse : « Luke la dévisagea… et comprit soudain. Mara Jade, la Main de l’Empereur, celle qui pouvait entendre sa voix n’importe où dans la galaxie. Elle avait été en contact avec son maître à l’instant de sa mort et elle avait tout vu ».


Enfin, l’Empereur sert de point de comparaison. Quand elle fait face au Jedi C’Baoth, elle se rend compte que le vieil homme a beaucoup à voir avec les autres Sith qu’elle a connus. A un Luke naïf qui espère l’amener vers la lumière, elle répond qu’il ne faut pas le prendre à la légère : « il est complètement fou, d’accord, mais il y a plus que ça. Il est très puissant et plus dangereux que vous ne le croyez. Il a parlé comme l’Empereur et Vador ».

dimanche 16 mai 2021

La croisade noire du Jedi fou : ce que Thrawn pense de Vador et de Palpatine

La Croisade noire du Jedi fou est peut-être l’œuvre la plus connue de l’univers Légendes. Les anciens Rebelles ont formé une Nouvelle République alors que le Grand Amiral Thrawn a donné à ce qui reste de l’Empire un nouveau cap. Il est pour cela aidé par le clone de l’ancien Jedi Jorus C'Baoth.

Qui est Thrawn ? Il est un Chiss, c’est-à-dire qu’il vient des Régions Inconnues. Les romans nous le présentent comme un brillant tacticien, un grand amateur d’art mais c’est une autre caractéristique qui mérite d’être retenue. Le second plus haut gradé de l’Empire de Thrawn est le capitaine Pellaeon, il est un témoin privilégié des années impériales et de sa suite. Il nous donne un précieux renseignement sur Thrawn : «  ses brillantes campagnes lui avaient valu le titre de Seigneur de la Guerre et le droit de poter l’uniforme blanc de Grand Amiral – un honneur accordé pour la première fois par l’Empereur à un non humain ». 

Thrawn sait jeter un regard critique sur ce que furent les années impériales : il n’est ni dans l’admiration béate ni dans la haine gratuite. Il sait qu’il y a eu du bon et il tente même de le reproduire en tentant d’embaucher Joruus C'Baoth. Il a analysé la défaite d’Endor : les Rebelles « se sont mieux battus que la flotte parce que l’Empereur était mort (…) c’était la volonté de l’Empereur qui vous motivait… C’était l’esprit de l’Empereur qui vous donnait votre force, votre résolution, votre efficacité ». Tout cela peut sembler bien dur à entendre pour un soldat car ça réduit son rôle à pas grand-chose, cela fait de lui un pantin ou une marionnette. Mais Thrawn précise que le souci est que Palpatine possédait tous les pouvoirs, il ne déléguait pas, il ne mettait personne au courant de ses plans. Il réduisait, au final, presque à zéro l’esprit d’initiative de ses subordonnés (« l’erreur fatale de l’Empereur fut de vouloir contrôler à lui seul toute la flotte impériale, aussi complètement que possible et constamment »).

Thrawn demande au clone fou du Jedi de se charger de Luke Skywalker et des enfants à naître de Leia Organa. Luke est un Jedi et il est fort possible que les bébés soient sensibles à la Force. Absent lorsque l’ordre 66 fut proclamé, Thrawn trouve une galaxie quasiment débarrassée des Jedi ; il semblerait que ce soit un plan que Palpatine lui avait expliqué et qu’il avait depuis longtemps en tête (« même à cette époque, déjà, l’Empereur avait compris qu’il fallait exterminer les Jedi »).

Si Thrawn semble respecter certains aspects de Palpatine, ce n’est pas le le cas de tous et c’est encore plus valable quand il s’agit de Dark Vador. Il a une bien piètre opinion de Vador, pas parce qu’il est plus machine qu’homme, mais parce qu’il est égoïste, inutilement violent et perd vite son sang-froid. Il en fait d’ailleurs la remarque à Pellaeon : « Capitaine, vous avez trop longtemps servi sous les ordres du Seigneur Vador. Je ne saurais m’irriter d’avoir accepté une idée utile simplement parce qu’elle n’émanait pas de moi ». Même l’abject contrebandier Ferrier a le droit à une explication. D’ailleurs, la trilogie de livres met en avant les contrebandiers et autres vauriens (Talon Karrde, Han Solo, Lando Calrissian, Mara Jade, Ghent, etc.) ; Ferrier tente de manipuler Thrawn et Karrde et malheureusement, il tombe sur bien plus fort que lui. Mais Thrawn lui rappelle qu’il n’est pas à son service et qu’il n’est pas sans cœur : « Ferrier, je ne suis pas le Seigneur Dark Vador… je ne gaspille pas mes hommes. Et je prends en considération les morts ». Car, Vador avait la mauvaise habitude de considérer ses hommes comme de la chair à canon, des pertes acceptables. 

Mara Jade a trahi l’Empire. C’est en tout cas ce que pense Thrawn. Il lui reproche d’avoir vadrouillé dans la galaxie après la bataille d’Endor au lieu d’aider les impériaux à refaire surface. Elle qui s’enorgueillissait d’être un pion important de l’Empire (en tant que Main de l’Empire) a rejoint les rangs d’un contrebandier. Thrawn la retrouve, la confronte. Quand il lui propose un arrangement, elle tente de négocier. Il doit alors être ferme, il n’y a pas d’alternative. Qu’elle le veuille ou non, elle travaillera pour l’Empire (il la manipulera d’ailleurs) : « C’est moi qui dirige l’Empire à présent (…) mon Empire n’a pas l’intention de gaspiller des talents valables ». On a là une nouvelle allusion au comportement parfois brusque de l’Empereur et de Vador.