L'ombre des Sith : le fils de Palpatine

L’ombre des Sith introduit le fils de Palpatine, Dathan, sa femme Miramir et sa fille Rey. Les trois sont en fuite, essayant d’échapper aux griffes des agents de Palpatine. Ils errent dans le fond de la galaxie, allant de planète en planète.

Palpatine a beau être vaincu, il garde malgré tout de l’influence et des fidèles. Des années ont passé et il est toujours capable de traquer qui il veut dans la galaxie. Ici, sa cible est Dathan, sa progéniture.

Dathan n’a pas eu une vie simple sur Exegol. Non doué de la Force, il ne présente aucun intérêt pour Palpatine. Il n’est pas né d’une union entre un homme et une femme, il n’est même pas un réel clone, il n’est qu’une expérience ratée. On peut lire quelques lignes qui résument parfaitement sa situation : « c’est un bon à rien, sans pouvoir, un strandcast génétique qui n’a rien hérité de son père. C’est une abomination (…) Parce que lui donner un nom, ce serait le reconnaître, lui accorder une vie et une existence au-delà de son propre échec ». Dathan ne présente donc aucun intérêt pour lui-même ; c’est seulement en apprenant qu’il a eu une fille que Palpatine commence à le traquer.

Star Wars regorge de personnages dont on ne connait pas l’identité exacte des parents ou qui ne sont pas nés de façon naturelle : Anakin n’a pas de père, les clones sont créées à partir de Jango Fett. Dathan ne rentre dans aucune de ces deux catégories mais il est quand même une création, sous une nouvelle forme. Alors qu’il trouve refuge sur une station et qu’il demande de l’aide à Anaximander, un homme d’affaires, celui-ci décide de scanner la famille. Il se rend compte que « le sujet trois ne présente pas les signatures génétiques d’une croissance accélérée ». Autrement dit, Dathan n’a pas subi le même sort que les clones. S’il a été créé, il a grandi normalement : « il a trente-trois années standard, mais l’analyse montre qu’il est un strandcast hybride (…) Le strandcast n’est pas une réplique clonée directement à partir d’un donneur, mais il est quand même issu d’un modèle d’ingénierie ». 

Dathan n’est donc même pas un prénom donné par son père, mais celui-que portait la seule personne lui offrant un minimum d’affection sur Exegol.

Tout laisse croire que Dathan a vécu une vie pathétique et misérable sur Exegol. Son père ne lui accordait aucune attention et il était méprise par les autres habitants de ce monde caché. Il a donc pris la fuite à bord d’un vaisseau et s’est retrouvé à errer. Et, même si il a rencontré une femme qui lui a donné de l’espoir et du courage, il reste durablement marqué par son enfance. Palpatine lui fait toujours peur : « dix-sept longues années depuis que le père de Dathan - encore aujourd’hui, il sentait de l’effroi, un vide, presque une forme de vertige à la pensée de Palpatine - avait été vaincu et que l’Empire qu’il dirigeait s’était effondré ».

Cela a durablement marqué Dathan. Il doute de ses qualités de père, il se sent responsable de ne pas pouvoir offrir un cadre sécurisé à Rey. Il a compris que ses jeunes années en sont la cause (« il redoutait d’être un mauvais père - de ne même pas savoir ce qu’impliquait être un bon parent. Sa propre éducation et sa jeunesse avaient été un cauchemar quotidien »).

Rey sur Exegol

En se rendant sur Exegol, Rey va faire face à un défi immense. Elle n'y va pas seulement pour trouver des réponses à ses questions, elle y va pour tenter de libérer la galaxie de la menace représentée par Palpatine. Elle y va seule, ayant décidé de se couper de ses collègues de la Résistance. C'est un choix guidé par la peur de son histoire : en apprenant qu'elle est la petite-fille de Palpatine, Rey a été choquée. Car l'Empereur est un homme abject dont la renommée a traversé les années. Sa cruauté est une chose bien connue. En arrivant sur Exegol, Rey ressent la même sensation émanant de la planète : «  une obscurité maléfique si forte irradiait du bâtiment qu'elle savait exactement ce qu'elle allait trouver – ou qui elle allait trouver à l'intérieur. Ce qui la terrifiait plus encore, c'est que cette présence lui était familière. Comme si elle l'avait observée, peut-être toute sa vie ». Plus elle progresse et plus Rey se sent oppressé. Dans ce lieu étroit, enfermé et chargé de statues et de machines, elle n'est pas à sa place, elle qui a grandi dans l'immensité vide sur Jakku. L'impression culmine quand elle voit pour la première fois Palpatine. Ce n'est même plus réellement un être humain, c'est une créature qui oscille entre deux états. Ce qu'elle voit la révulse car « il était monstrueux, répugnant : des yeux cerclés de rouge, un peau à peine accrochée au squelette, ravivée par des plaies suintantes. Une de ses mains était à moitié pourrie. C'était son grand-père, son esprit, du moins piégé dans une forme artificielle qui ne pouvait contenir un pouvoir aussi dévastateur ».

Rey et Palpatine sont donc de la même famille. Cela ne peut que choquer la jeune femme. Elle est encore plus déstabilisée en parlant avec lui. Comme avec d'autres (Anakin, Luke, Yoda, Padmé), Palpatine utilise adroitement les mots pour arriver à ses fins. L'homme n'est pas que puissant dans la Force, il est aussi un brillant orateur. Il parvient à piéger Rey et à la faire se sentir coupable (« les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Les combattants de la Résistance étaient en train de perdre. L'Empereur la manipulait, c'était certain, mais en lui montrant la vérité. C'était à cause de Rey qu'ils se faisaient massacrer »). Acculée, Rey n'a pas d'autre choix que suivre les indications de Palpatine. Plus elle se rapproche de ce dernier et plus elle se rend compte de la laideur du Sith. Elle n'est pas qu'intellectuelle, elle est également physique : « son grand-père empestait la viande en putréfaction ».

Après avoir été rejoint par Ben Solo (anciennement Kylo Ren), ils tentent de faire face à l'Empereur. Ils se rendent très vite compte qu'ils ne font pas le poids alors que Palpatine n'est que l'ombre de lui-même. Son esprit est vif, son corps ne le porte plus. L'affrontement est donc déséquilibré et tourne à l'avantage de Palpatine. Il parvient même à se régénérer en profitant de l'énergie vitale de Rey et Ben qui forment une dyade. Seule une dyade était à même de rendre à l'Empereur un corps viable : « l'Empereur étouffa un cri. Il examina ses mains qui avaient commencé à se reformer, les os à repousser, le chair pâle à se reformer (…) Ses pensées triomphantes envahirent Rey, qui, incapable de bouger luttait pour échapper à l'emprise de son grand-père ». Rey assiste donc à la renaissance du Sith Dark Sidious. Il se montre, comme à son habitude, hautain. Pire, le rire de Palpatine la terrifie et lui promet le pire. Elle ne le supporte pas étant donné que « c'était un rire grinçant, suffisant et étrangement familier. La mort l'emporterait bientôt, elle en avait la certitude ».

En outre, Rey se sent coupable. Si Palpatine est de retour pour de bon, c'est de sa faute (« le pouvoir de l'Empereur était devenu stupéfiant. Non, leur pouvoir. Celui de Ben et le sien »).

Rey regarde donc son grand-père détruire la Résistance. Palpatine déchaîne ses éclairs de Force qui paralysent les cerveaux. L'Empereur est réellement impressionnant. Prête à se sacrifier pour les autres, Rey donne ses dernières forces. Elle se dresse et invoque l'esprit des anciens Jedi, elle devient le réceptacle de leurs dons, de leurs esprits. A travers Rey, les Jedi affrontent Palpatine. La lutte est courte et extrêmement intense (« le trône des Sith vola en éclats. Le plafond s'effondra autour d'elle, écrasant des milliers de disciples dans l'amphithéâtre »). Sans énergie, vidée, Rey s'écroule. Ben Solo, revenu de son gouffre, constate une Rey à la frontière de la mort : « il aperçut Rey gisant au sol (…) ses yeux étaient ouverts et fixaient le vide, ternes et sans vie ». Sans réel espoir de réussite, Ben Solo donne alors tout ce qu'il a pour ramener Rey. Lui qui a trahi sa famille, tué son père, voulu tuer Luke se sacrifie à son tour. Ben Solo meurt ; mais il se fond dans la Force et dans les souvenirs de Rey. Rey se rend alors compte que « personne ne disparaît vraiment ».