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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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samedi 30 août 2025

Mon Mothma n'a pas compris que les règles ont changé

Mon Mothma fait preuve de naïveté alors que l’Empire commence à se déployer remplacer la République. Elle ne saisit pas pleinement ce qui est en train de se dérouler. Elle ne comprend pas, dans un premier temps, qu’un régime autoritaire se met en place.


La République a donc laissé la place à un Empire et le Chancelier est devenu un Empereur. Cette double transformation ne révolte pas Mon Mothma. Si cela la dérange, elle n’en est pas non plus à vouloir destituer Palpatine dans l’immédiat. D’une certaine façon, elle est presque prête à penser que Palpatine est légitime à revendiquer le titre d’Empereur dans le cadre d’un Empire (« Palpatine et ses sbires avaient manipulé les règles à leur avantage (…) en s’attirant les faveurs du public et en jouant sur le long terme (…) Mon Mothma respectait cette stratégie car elle reposait au bout du compte sur les compétences administratives de l’Empereur et de son cercle restreint »). La stratégie politique mise en place par Palpatine convainc donc Mothma.

Certes, Palpatine a détruit l’Ordre Jedi. Et alors ? Elle ne va pas baser sa stratégie d’opposition sur ça. Elle n’est pas comme Bail Organa qui court après des chimères et tente de restaurer l’honneur des Jedi. Elle est très claire à ce propos (« Tout le monde s’en fiche »). Mon Mothma veut s’opposer à Palpatine sur le terrain de la politique et du sénat, elle veut gagner des alliés. L’idée d’un Empereur ne semble pas la déranger si il y a des contre-pouvoirs en face comme un Sénat fort. Et ce n’est possible que s’ils ne se focalisent pas sur des luttes vaines. Elle tente d’expliquer cela à un obtus Bail Organa : « nous avons besoin d’alliés, Bail. Nous avons besoin de voix. Et le plus court chemin est de faire appel aux intérêts personnels de nos pairs (…) Si l’on commence à parler de Jedi et de complots…. »


Mothma ne semble donc pas vouloir s’attaquer frontalement à Palpatine. Elle ne veut pas de coup d’éclat et encore moins d’attentat contre lui. Quand l’assassin Soujen propose de tuer Palpatine, elle refuse. Pourquoi ? Mothma est attachée à des valeurs et c’est ce qui fait sa faiblesse dans ce cas-là. Elle refuse de tuer pour tuer, même un ennemi dangereux (« parce que personne ne mérite de mourir terrorisé, sous la menace d’un blaster : c’était condamnable pendant la guerre et ça l’est toujours aujourd’hui »). Il semblerait que la guerre des clones ait durablement marqué Mon Mothma. En outre, Mothma est attachée au respect de la loi et des procédures. Elle ne veut pas déclarer coupable un homme qui n’a pas été jugé ni prononcer une peine (« Parce que Palpatine espère à devenir un dictateur, mais que nous avons aucune preuve de ses exactions supposées »).


Toutefois, on peut penser à autre chose qui retient Mon Mothma : la peur. Dans les prmeirs jours de l’Empire, des Sénateurs ont été interrogés et Mon Mothma en faisait partie. Il s’agissait de connaître leurs intentions et de leur faire prêter allégeance à l’Empire en signant un document. Mothma a fini par le faire tant elle a été traumatisée par sa captivité (« ses membres étaient trop faibles et trop rigides pour qu’elle puisse se tenir droite. Elle avait souillé sa robe, les taches étaient évidentes sur le tissu blanc. On lui avait ôté toute dignité avec une cruauté banale, délibérée »).

Mothma est évidemment surveillée. Les services de sécurité l’ont dans le viseur. Et comme elle est proche de Bail Organa, elle est à nouveau interrogée quand son collègue sénateur crée du remous. Encore une fois, ses interrogatoires remuent Mon Mothma et la fragilisent énormément. Elle est à la fois frappée par la peur, le dépit et de l’énervement : « son sang bouillonnait de terreur ; mais son esprit -son intellect- n’éprouvait que de l’indignation et de la colère envers ceux qui pouvaient la traiter, traiter n’importe qui de manière si indigne ». Car l’interrogatoire est éprouvant : elle n’est pas forcément maltraitée physiquement mais plus psychologiquement. Elle comprend que les services impériaux se moquent ou non de savoir si elle a fait quelque chose de mal, d’illégal. Ils veulent simplement des noms, des aveux, lui envoyer un signal fort qu’ils peuvent la broyer si nécessaire (« traiter les gens comme des obstacles que l’on prend plaisir à éliminer était une abomination, l’antithèse de toutes les valeurs et convictions de Mon »).


Elle prend pleinement conscience de tout cela quand Mas Amedda la convoque. Le vizir de l’Empire est là pour envoyer un message clair : Mon Mothma doit rentrer dans les rangs. Rien ne pourra dévier ou arrêter Palpatine. L’homme, d’ailleurs, ne pense pas comme les autres. Son Empire est là pour durer dans le temps et il anticipe des défis qui dépassent le commun des mortels. Si Mothma veut l’entraver, elle devra lui faire une guerre. Mothma est choquée d’entendre ça dans la bouche de Mas Amedda ; elle « faillit avoir un mouvement de recul face au plaisir pervers qu’avait éprouvé le vizir en prononçant ses mots ». La réalité la frappe en pleine face puisqu’elle se rend compte que l’Empereur se moque d’être populaire ou d’avoir l’aval du Sénat ; il veut régner (« elle pourrait refuser de se laisser intimider par l’administration, et en réponse il y aurait du sang, de l’indignation et des morts. Et elle perdrait probablement, tout comme la galaxie. L’Empereur deviendrait peut-être l’homme le plus détesté de tout l’univers, mais il garderait son trône et n’en aurait cure »).

lundi 15 mai 2023

Qui est Mon Mothma ?

Mon Mothma n'est pas une Sénatrice comme les autres. A une époque où un homme, Palpatine, s'arroge tous les pouvoirs, elle ose se dresser contre lui. C'est un geste courageux car le Chancelier est de plus en plus populaire et est en passe de transformer la République en une tyrannie impériale. Mon Mothma sent que le vent est en train de tourner, elle perçoit que des grands changements vont avoir lieu (« il est de plus en plus clair que Palpatine est devenu un ennemi de la démocratie. Il faut mettre fin à ses manœuvres »).

Dans un premier temps, elle rencontre d'autres sénateurs et se rend compte que la mission sera ardue et demandera beaucoup de sacrifices. Elle est encline à en faire et a même conscience que ce sera une lutte à mort : « partager ce secret avec eux les exposerait au même danger qui nous attend nous-même. Nous ne pouvons parler à personne. Personne ». Il est donc hors de question de chercher du réconfort auprès des proches.

Puis, elle décide de changer de plan. Elle ose publiquement défier Palpatine en portant la voix des Sénateurs ; Elle propose le manifeste des deux mille qui doit mettre la pression sur l'Empereur. Elle espère que « si Palpatine constate que le Sénat est solidaire, il hésitera à violer plus longtemps la Constitution ».

Étoiles Perdues nous permet de voir un pilote impérial rejoindre les rangs de la rébellion : Thane Kyrell. C'est un choix compliqué pour lui car il laisse derrière lui une amie d'enfance dont il est amoureux. La trahison et la séparation ébranlent grandement le pilote, il se met à boire de l'alcool en quantité déraisonnable. Lorsqu'il rencontre Mon Mothma, ce sont dans ces circonstances particulières qui ne lui permettent pas de la reconnaître directement. Quand il prend conscience de qui elle est, il comprend qu'elle n'est pas n'importe qui. Elle est « sur la liste des criminels les plus recherchés de la Flotte impériale. Elle était l'un des leaders de l'Alliance Rebelle ». Mon Mothma est donc une ennemie de l'Empire, une femme recherchée. Mais, son statut ne la rend pas pour autant hautaine ; elle sait écouter (« c'était elle l'inconnue qui avait passé une partie de la nuit à écouter Thane s'épancher »).

Ce qui marque Thane sont sa voix et sa détermination (« Thane se demanda comment une voix aussi douce pouvait appartenir à une personne dotée d'un tel regard d'acier »). On comprend que Mothma est une femme déterminée, qui ne cherche pas à briller par les armes, mais par la force de ses convictions.

Vêtue dans sa robe longue blanche, on pourrait croire que c'est une femme froide et intransigeante. Les apparences sont trompeuses. Elle fait même preuve d'une certaine souplesse avec Thane Kyrell qui pensait que ses penchants pour l'alcool créeraient des problèmes. Elle lui dit que « si j'expulsais les pilotes à chaque fois qu'ils abusaient de l'alcool distillé à bord, il n'y aurait plus de Rébellion ». Elle comprend également ses tiraillements et ses doutes. Il n'est pas facile pour Thane Kyrell de combattre contre son ancien camp, contre l'Empire et contre la femme qu'il aime : « ce n'est pas grave que vous aimiez toujours quelqu'un dans l'autre camp... tant que vous aimez encore plus ce pour quoi vous vous battez ».

Dans Riposte, la situation galactique a changé. L'Empire a été vaincu et un nouveau gouvernement plus démocratique est mis en place. Malheureusement, les batailles font toujours rage et ce qui reste de l'Empire n'a pas encore rendu les armes. Certains dans les rangs de la Nouvelle République voudraient qu'ils combattent férocement. Mon Mothma est plus réservée. Elle est encore marquée par ce qu'elle a vécu durant la Rébellion et l'exprime clairement : « j'ai vu la guerre. Je sais la forme qu'elle revêt, je connais les dégâts qu'elle implique. Mais je ne serai jamais à l'aise en sa présence ». Elle va même plus loin en voulant que la République se débarrasse d'une bonne partie de sa flotte. La proposition peut paraître insensée mais elle montre en tout cas que Mon Mothma défend encore ses convictions : « aujourd'hui, je vais soumettre un vote proposant de réduire notre présence militaire de quatre vingt dix pour cent, dès que nous pourrons officiellement confirmer la fin de cette guerre ».

Dans Dette de vie, Leia Organa et Mon Mothma s'opposent lorsque Mothma refuse de donner plus de moyens à Han Solo pour délivrer la planète de Chewbacca. Malgré des dissensions, Leia est impressionnée par la femme qui se tient face à elle (« ses cheveux roux couleur feu contrastent avec son sourire calme et apaisant. Mon Mothma a cet effet. Elle est sereine, même quand elle est inquiète ou en colère »). Mon Mothma sait qu'elle peut se confier à Leia. Elle trouve en elle une auditrice attentive et quelqu'un à qui elle peut parler de ses angoisses du passé (« La chancelière a confié à Leia qu'elle est encore angoissée quand elle pense à ce qui s'est passé quand le parasite de Palpatine s'est glissé sous la peau de la République. Avec quelle facilité il a pu exploiter les angoisses de la galaxie ! ») La période de la fin de la République et de l'avènement de l'Empire a grandement marqué Mothma et la hante toujours. Elle n'est jamais réellement parvenue à tourner la page.

Leader de la République, Mothma est naturellement la cible des Impériaux. Gallius Rax manipule des prisonniers rebelles qui tirent sur Mothma (« la Chancelière s'effondra dans un éclair de tissu blanc »). Dès lors, le doute se propage sur ses capacités. Son envie de réduire la présence militaire a grandement affecté son autorité. Pire, l'attaque subie l'a affaiblie physiquement. Des questions se posent : « elle est faible en termes de présence militaire, et, en plus, maintenant, elle est blessée. Comment peut-elle nous diriger ? » Mothma en a conscience ; elle sent et sait que le pouvoir lui échappe (« la gêne lui monte aux joues et ne fait que confirmer à quel point elle est hors jeu et l'est depuis qu'elle a quitté les soins intensifs »).

Le Sénateur Wartul exprime clairement son dédain. Il reproche à Mothma sa faiblesse et la façon dont elle mène la République. Il pense que « nous clignerons des yeux et un jour la République aura chuté et l'Empire sortira de l'ombre pour prendre discrètement sa place ».