Article épinglé

Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

Affichage des articles dont le libellé est anakin skywalker. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est anakin skywalker. Afficher tous les articles

vendredi 28 février 2025

Anakin Skywalker est un tueur d'enfants

La Guerre des clones a fait d’Anakin Skywalker un héros, une légende. Il est devenu un des Jedi les plus reconnus de son époque. Mais, Anakin a fini par sombrer et a changé d’identité : il est devenu un Sith et a pris le nom de Dark Vador. Il est devenu le bras armé de l’Empire et de l’Empereur Palpatine et a commis un certain nombre de monstruosités, d’atrocités. Bien avant, en tant qu’Anakin Skywalker, il avait commis un bon nombre de massacres, notamment le meurtre d’enfants.


Anakin perd tout son contrôle et tout son sang-froid quand il apprend que sa mère a été capturée par les Tuskens. Sa fureur déborde encore plus lorsque Shmi meurt dans ses bras. Une envie de vengeance et de sang lui prend. Il prend alors la décision de tuer tous les gens présents dans le camp des Tusken, même les plus jeunes : « il repéra un enfant Tusken, debout dans l’ombre d’un autre abri, le dévisageant l’air incrédule (…) Des douzaines et des douzaines de Tusken gisaient , morts éparpillés autour de lui ». Anakin se confesse à Padmé : il n’a pas honte de cacher son crime et sa réaction montre qu’il assume pleinement ce qu’il a fait (« je les ai tous tués, reprit-il. Ils sont morts. Tous. Sans exception (…) Ce sont des animaux ! Tonna-t-il brusquement. Et je les ai massacrés comme des animaux ! Je les déteste tous ! Tous ! »). On voit une nouvelle fois qu’Anakin embrasse sa colère, elle fait partie de lui et il se laisse dominer par elle.


En tuant les enfants Tusken, Anakin a pris le goût du sang et de répandre la mort. On comprend qu’il est capable de tout pour atteindre son but. 


Palpatine révèle qu’il est Dark Sidious et s’attache les services d’Anakin Skywalker. Ce dernier trahit l’Ordre Jedi en tuant Mace Windu et en prêtant allégeance aux Sith. Très vite, Sidious lui confie une mission et lui demande de prendre part à l’Ordre 66 en attaquant le Temple Jedi sur Coruscant. Sans hésitation, Anakin s’y rend et tue tous ceux qui sont à portée de sabre. Il le fait sans se cacher ; Kenobi s’en rend compte en regardant ce triste spectacle sur une caméra de sécurité. Il voit « un sabre laser vaciller dans l’image, découpant d’abord un Padawan, puis l’autre ». Kenobi est choqué par ce qu’il voit. S’il a dû mal à assimiler ce qu’il voit, c’est aussi le cas de Padmé, qui est en plus aveuglée par son amour pour Anakin (« les enfants du Temple (…) ils ont été massacrés, Padmé. Je l’ai vu. Ils ont été massacrés par Anakin »). Pourtant, Padmé savait qu’Anakin était capable de tuer des enfants. 


Dans le roman Seigneurs des Sith, Dark Vador repense à ce qu’il a fait. Il n’y a ni remords ni regrets. Il ressent même une forme de fierté : « il songea brièvement à sa mère, une esclave, puis aux pillards tuskens qui l’avaient tuée, et à la satisfaction qu’il avait éprouvée en les massacrant tous, jusqu’au dernier ». D’une certaine façon, on peut dire qu’Anakin a une forme d’appétit pour la mort : il aime tuer, il aime faire peur. C’est un schéma qui se répète qu’il soit Anakin ou Vador, sous une forme humaine ou sous son armure. Quand il a tué les jeunes du Temple, il était content de sentir leur détresse, leur effroi (« leurs yeux écarquillés de peur qui attisaient son juste courroux »). C’est d’ailleurs un souvenir qu’il invoque quand il doit se débarrasser du village de gens qui ont aidés son maître et lui. Le souvenir d’avoir tué des enfants est donc pour lui une source de motivation puisque on lit que « son esprit vagabonda dans le passé, jusqu’à ce jour où il avait pénétré dans le Temple Jedi rempli d’enfants. Ils les avait massacrés, comme il massacrerait la Twi’lek aujourd’hui ».

jeudi 25 avril 2024

Qui est Shmi Skywalker ?

Les différents romans publiés ces dernières années nous en apprennent un peu plus sur Shmi Skywalker, un personnage peu traité mais important. C’est sa mort qui a fait basculer Anakin vers le côté obscur dans le film l’Attaque des Clones. 


Dans le Péril de la reine, on est plus tourné vers l’aspect d’esclave de la vie de Shmi. Sa vie ne lui appartient quasiment plus, elle est dépendante de la volonté d’un autre. Elle ne peut même pas protéger son fils contre les velléités de Watto, leur maître : « elle était impuissante. Elle ne pouvait ni protester ni manifester sa colère, ne pouvait ni marchander ni échanger. Elle n’avait rien à donner ». Cette affirmation dresse un tableau désespérant et négatif de Shmi. En réalité, dans son malheur d’esclave, Shmi a un talent comme le remarque Padmé. Il faut préciser que ce livre est orienté sur Padmé et nous offre parfois la vision de ses souvenirs. On peut ainsi lire que « en regardant les doigts habiles de Shmi assembler l’écran, chaque pièce se mettait en place si facilement que cela en paraissait presque magique ». Ce talent a ensuite été transmis à Anakin.


Dans l’Ombre de la reine, Padmé demande à Sabé, sa suivante, de rechercher Shmi. Padmé sait que Shmi est très importante pour Anakin. Elle se fait un devoir de dénoncer l’esclavage en général et de tirer Shmi de sa situation. Mais, Watto ne possède plus Shmi. Sabé ne trouve aucune trace de Shmi (« je sais que le ferrailleur l’a perdue. J’ignore s’il s’agissait d’un autre pari idiot ou s’il l’a vendue, mais elle n’est plus là. Je n’ai aucune idée de l’endroit où elle a pu aboutir »). Smhi a donc disparu comme un vulgaire objet perdu : cela illustre bien la condition d’une personne esclave. 


En réalité, on apprend dans l’Espoir de la Reine que Shmi a été affranchie et qu’elle a épousé un homme, Cliegg Lars. Ce n’était pas un mariage arrangé pour la tirer de l’emprise de l’esclavage mais un vrai mariage d’amour. Shmi a été accueillie et aimée par les Lars, et sa générosité leur a fait beaucoup de bien. Grâce à son attitude lors de la Menace fantôme où elle avait aidé Qui-Gon Jinn alors qu’elle n’avait pas grand-chose, on avait déjà un bel aperçu de la personne qu’était Shmi Skywalker : une personne altruiste, avec le coeur sur la main. Ce qu’on apprend le confirme : « il paraissait évident, dans la manière dont tous parlaient de Shmi, qu’elle n’avait pas été juste une pièce rapportée dans la famille Lars. Elle en avait été le centre ». Et la capture puis la disparition de Shmi a brisé ceux qui l’aimaient ; on apprend que « Cliegg était inconsolable » et « Owen furieux, même si sa rage n’égala en rien celle du fils de Shmi ».


Dans Comme des frères, Anakin a grandi en tant que Jedi, et il a dû apprendre à ne pas s’attacher. Ce n’est pas le fait de s’attacher qui pose problème, mais le fait de ne pas savoir lâcher prise si il le faut. Anakin n’a pas oublié sa mère, elle l’obsède toujours autant. Shmi Skywalker fait naître en lui tout un tas de sentiments qui le dépassent, qui le perturbent. On en a la preuve alors qu’il assiste à une cérémonie Jedi : « il revit l’expression de sa mère, les ride qui naissaient autour de son sourire, ses yeux qui ne jugeaient jamais (…) Soudain, le visage affectueux de Shmi Skywalker disparut de ses souvenirs, brusquement remplacé dans son esprit par le froid cinglant de la nuit. » Cela illustre bien l’impact de Shmi, sa mère, sur la vie d’Anakin. Elle a été une présence réconfortante et apaisante alors qu’ils étaient esclaves, et puis sa mort a fait naître en lui une immense douleur.


Dans le roman Ahsoka, on a le point de vue de Kenobi. Kenobi n’a pas réellement connu Shmi, n’a fait qu’entendre parler d’elle (« il s’était rendu sur la tombe de Shmi Skywalker pour s’excuser d’avoir perdu son fils. Il ne l’avait jamais rencontrée (…) Qui-Gon l’avait abandonnée ici, condamnée à son statut d’esclave, et Obi-Wan avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher le retour d’Anakin »). Autrement dit, les Jedi ont tout fait pour séparer Anakin de sa mère. Qui-Gon a laissé Shmi derrière lui sans aucun regard, sans aucun regret, conditionné qu’il était par son enseignement de Jedi. Et Kenobi s’est conformé à ça.

vendredi 15 mars 2024

Quelques références à Anakin Skywalker dans le Nouvel Ordre Jedi

Anakin Skywalker est mort depuis bien longtemps quand commence l’invasion des puissants Yuuzhan Vong. Pour certains, il est mort quand il a retrouvé sa mère aux mains des Tuskens ; pour d’autres, il est mort en devenant Dark Vador. Pour d’autres, Anakin et Vador ont toujours été la même personne et Anakin est mort quand son fils a affronté l’Empereur et fait chuter deux des plus grandes menaces de la galaxie. Bien entendu, Anakin n’a aucun impact durant cette guerre mais quelques uns des personnages évoquent sa personne, preuve qu’il a laissé une grande marque.


Rares sont les Jedi encore en vie et qui ont connu Anakin Skywalker. Le Nouvel Ordre Jedi nous en présente une : Vergere. Cette ancienne Jedi a traversé les époques en étant captive et conseillère des Yuuzhan Vong et en rejetant les enseignements Jedi. Elle est celle qui a choisi Jacen Solo pour en faire un Sith. En attendant, elle est celle qui participe à sa reconstruction et à sa torture. C’est auprès de Jacen que Vergere se met à jour et apprend ce qu’est devenu Anakin. Elle est choquée : « Le petit Anakin ? Un Seigneur de la Sith ? Quelle horreur ! Les choses n’auraient-elles pas pu tourner autrement ? Quelle tragédie, quel gaspillage ! ». Vergere semble donc déçu d’apprendre ce qu’est devenu Anakin. Mais, est-ce vrai ? On peut en douter car Vergere est déjà bien engagée sur la voie des Sith, convaincue par la doctrines des adeptes du côté obscur. En tout cas, Vergere a bien connu Anakin. Elle a vite cerné sa personnalité (« je me souviens de lui d’un turbulent petit Padawan »).


Le destin d’Anakin semble avoir été lié quelques temps à celui de Vergere. Dans les derniers tomes de la saga, on apprend que le Conseil Jedi a demandé à Kenobi et Skywalker de rechercher Vergere. Les deux Jedi ont voyagé à travers la galaxie et découvert une planète particulière : Zonama Sekot. On peut ainsi lire qu’ « avec Obi-Wan Kenobi, il était venu sur Zonama Sekot avant que la planète disparaisse dans les Régions Inconnues. Mais pourquoi était-il venu là ? Pour chercher Vergere, ou s’approprier la technologie biologique de la planète ? ». Son court séjour sur Zonama Sekot a marqué les autochtones. Des décennies plus tard, Jabitha en parle en termes élogieux à Luke Skywalker. Il dit que « le benjamin, Anakin était un mystère pour nous (…) La Force étincelait en lui… Il a été brièvement mon ami ». On a là une nouvelle démonstration de la puissance d’Anakin dans la Force. Il est clairement un individu à part. Cette idée est réconfortée par un souvenir de Jabitha où on apprend que l’Egorgeur a tenté de tuer Anakin sur Zonama Sekot et que ce dernier s’en est débarrassé (« Anakin l’a tué par la seule force de son esprit »). Cette façon de faire n’est pas nécessairement prônée par les Jedi et illustre bien l’obscurité qui existe déjà en Anakin.


Anakin a grandement marqué la planète. La planète vivante se souvient encore de lui et ceux qui y habitent sont à deux doigts de vénérer le jeune Jedi : « à votre arrivée Sekot a identifié les échos de mon ami… C’est en partie pour ça qu’il vous a permis d’atterrir. Mais vous parlez des actes d’Anakin comme si c’étaient des erreurs. Nous ne nous souvenons pas de lui ainsi. Il aimait notre monde, et nous ne laisserons pas ternir sa mémoire ». Si Luke peut arpenter le sol de la planète, c’est uniquement parce qu’Anakin est son père. L’empreinte d’Anakin est perceptible en lui. D’ailleurs, Luke Skywalker a fait un grand chemin pour oublier qu’Anakin Skywalker était devenu le monstre Dark Vador. Il n’est là pas question de nier les cruautés commises par Vador mais plutôt de valoriser le bon qui existait en Anakin : « j’ ai abhorré tout ce que mon père représentait. Maintenant, je suis revenu à de meilleurs sentiments (…) Notre famille a gardé son nom. ».


Enfin, Anakin fait une dernière apparition lorsque Jacen se prépare au duel final contre le réel leader des Yuuzhan Vong, Onimi. Dans ce moment crucial et désespéré, Jacen entend une voix qui lui dit « Tiens bon ». Qui est-ce ? Jacen est certain de son certain : « son coeur lui confirma que c’était bien la voix de son grand-père, Anakin Skywalker ».

dimanche 10 septembre 2023

L'Espoir de la Reine

Comme les deux autres romans de la trilogie, l’Espoir de la Reine ne parle pas uniquement de Padmé mais aussi d’un bon nombre d’événements qui se déroulent dans la galaxie.


Le roman nous parle de souffrances, des moments durs vécus par des personnages qui étaient présents à des instants marquants de cette époque.

Saché, une proche de Padmé, a vécu l’invasion de Naboo par la Fédération du Commerce. Elle a vécu les combats, l’occupation et les exactions. Alors que la guerre des Clones menace et est dans ses premiers jours, le Sénat de Naboo se réunit pour discuter de stratégies à mettre en place. Tous sont inquiets car ils ont vécu le blocus, Saché l’est un peu plus car elle a vécu un aspect sombre. On peut donc lire que « ils se rappelaient le manque de nourriture ainsi que, comme la Fédération du Commerce s’en était bien assurée, l’incapacité à distribuer ce dont ils disposaient. La plupart d’entre eux avait été internés dans des camps. Mais Saché était la seule à avoir été torturée ».

La Guerre des Clones réveille donc des peurs. Elle en marque aussi durablement certains, même parmi les Jedi. Geonosis a été un véritable traumatisme comme le révèle Barriss Offee. Pour les Jedi qui ont vécu dans une relative paix, Geonosis a tout changé. Elle les a confrontés aux combats et cela les a forcés à réfléchir à leur rôle. Barriss admet que « l’arène de Geonosis a été difficile à gérer et je ne suis pas très fière d’admettre que j’ai eu peur ».


Padmé est malgré tout au centre de l’intrigue. Au-delà de ce qu’elle fait, de ses missions, c’est aussi grâce à tous les personnages qui gravitent autour d’elle, qui tiennent à elle. C’est dans ce roman que Anakin et Padmé se marient. Leur mariage secret est caché à leurs proches. Mais, ces derniers ont des doutes. Sabé remarque bien que quelque chose a changé (« le sourire de Padmé était un peu trop éclatant, ses yeux trop engagés dans les conversations autour de la table. Sabé connaissait son visage aussi bien que le sien et elle pouvait dire que, pour une raison ou une autre, Padmé jouait un rôle ce soir-là »).

Sabé apprend que Anakin et Padmé sont mari et femme. Après un premier choc, les circonstances lui permettent d’observer Anakin. Même si elle lui trouve des côtés attirants (« toute son arrogance avait disparu et il semblait soudait être devenu le jeune garçon un peu gauche qui n’avait plus rien de sombre ni de dangereux »), elle se méfie énormément de lui. Anakin dégage quelque chose qui ne lui plait pas, qui la fait se tenir sur ses gardes : « Sabé n’avait aucune hâte de revoir Anakin Skywalker. Il la mettait mal à l’aise ».

Anakin n’est pas dupe, il a conscience que Sabé ne le tient pas en grande estime. Mais, les deux ont un point commun qui doit leur permettre de trouver une certaine entente : ils aiment Padmé. Anakin prend donc à part Sabé et lui dit que « je sais que nous ne serons jamais vraiment amis. Mais, nous tenons tous les deux beaucoup à elle. Tu as risqué plus d’une fois ta vie pour elle et tu serais prête à le refaire. Tu la protèges différemment de moi, et de bien des manières dont je suis incapable. Est-ce qu’on pourrait au moins faire une trêve ? ».


Le roman dédouane également Jar Jar Binks de la responsabilité de la prise de pouvoir de Palpatine. Binks n’était qu’un pion manipulé par un Sith. Il n’a jamais réellement demandé à être placé à ce poste pour lequel il n’avait pas les compétences. Bail Organa précise que « le discours bien intentionné du Gungan au Sénat avait donné au Chancelier des pouvoirs que Bail désapprouvait, mais, il était suffisamment réaliste pour admettre que cela se serait produit d’une manière ou d’une autre. Le Chancelier Palpatine arrivait toujours à ses fins. ».

En ce qui concerne les Jedi, ils sont plongés dans la guerre. Certains sont devenus des généraux et mènent donc les clones. Anakin ressent un lien spécial avec eux, et pas uniquement parce qu’ils sont venus le sauver dans l’arène de Geonosis. Il apprécie ce qui émane d’eux, leur attitude : « il aimait les clones, tous autant qu’ils étaient. Chacun développait rapidement sa propre personnalité, et cela le mettait bien plus à l’aise pour se battre à leurs côtés ».

Sabé, elle, est très critique envers des Jedi. Elle pense qu’ils sont déconnectés de la réalité, que leur obsession de la Force les empêche de faire preuve d’empathie. Ses mots sont durs et sans doute injustes : « ça ne les perturbe même pas quand des amis meurent. Pour eux, ce n’est qu’une question d’équilibre et de Force éternelle. C’est pour cela qu’ils sont si mauvais en politique. Ils chérissent toute forme de vie, mais ils manquent d’esprit pratique ».

dimanche 9 juillet 2023

Le labyrinthe du mal

Le Labyrinthe du mal nous plonge en guerre des Clones. On suit l’agaçant Anakin Skywalker et le bien dépassé Obi-Wan Kenobi qui vont de planète en planète. En effet, ils subissent les actes, attaques de Grievous et Dooku, ils les traquent. Pendant ce temps, les Jedi, dépassés, traquent Sidious sur Coruscant sans se rendre compte qu’ils lui fournissent tout un tas d’informations (Sidious est le Chancelier Palpatine à qui ils rendent des comptes, avec qui ils discutent stratégie et avec qui ils discutent philosophie). 

En réalité, Sidious manipule tout le monde, de ses ennemis à ses agents. Et, au-delà de cette grande histoire guerrière, il y a des personnages qui tentent de faire leur chemin dans cette galaxie périlleuse, il y a des relations qui continuent à se développer.


L’une d’entre elles est celle entre Anakin et Padmé qui ne passe pas inaperçue. Bon nombre de gens se rendent compte qu’il se passe quelque chose entre les deux, qu’ils sont loin d’être dans une relation amicale et platonique. Kenobi a beau se comporter mollement avec Anakin, il a beau ne pas le recadrer, il n’est pas non plus totalement aveugle. Il se rend compte qu’Anakin est attiré par Padmé. Il lui dit, de façon taquine, que « je t’aurais cru plus attiré par la Sénatrice Amidala que par le Chancelier Suprême Palpatine (…) Même si elle fait de la politique, elle aussi ». Car Kenobi ne peut que remarquer la façon dont Anakin dévore Padmé des yeux quand elle est là, il ne peut que remarquer la façon presque malsaine dont Anakin parle d’elle. Toujours est-il que l’amour que ressent Anakin est clair et qu’il ne se le cache pas à lui-même. Il s’avoue que Padmé est « la femme qu’Anakin aimait par-dessus tout ». Elle est « son épouse. Le plus occulte de ses secrets, les plus précieux également ».


Mais, tous ne portent pas Padmé dans leurs coeurs. Il y a bien entendu des Sénateurs républicains qui sont opposés à ses idéaux, à ses propositions de loin. Un individu semble détester Padmé plus que tout : Gunray. Ce dernier veut « la mort de l’ancienne reine de Naboo » car elle « avait contrecarré ses plans en deux occasions » et elle « avait été sa plus fervente accusatrice durant ses procès ».

Palpatine, lui, est plus ambigu sur Padmé. On ne peut pas dire qu’il la déteste ou même qu’il la considère. Il voit en elle un outil pour attiser la détresse d’Anakin et au final le faire basculer vers l’obscurité. Padmé, pour elle-même, ne lui sert à rien : elle n’a d’utilité que parce qu’Anakin est amoureux d’elle. Dès lors, Palpatine fait tout pour encourager la passion d’Anakin et parler d’elle en des termes qui plaisent à Anakin. Son ton est presque mielleux quand il parle d’elle : « la Sénatrice Amidala, par exemple, pleine de fougue et de compassion, autant de qualités qui faisaient d’elle une exemplaire reine de Naboo. Elle crée la sensation partout où elle passe. Je me réjouis que vous soyez tous deux devenus si proches ».


Dans le roman, un autre fait marquant est le dédain que Sidious a envers Kenobi. On sent dans sa bouche qu’il le méprise, qu’il le considère comme peu de choses. Là encore, Kenobi n’est qu’un outil qui doit permettre à Anakin de basculer (« Kenobi a été comme un père pour lui. Faisons une fois pour toutes de Skywalker un orphelin, et il basculera »). Son point de vue est encore plus clair et explicite lorsqu’il parle avec Dooku quelques instants avant le duel au-dessus de Coruscant. Kenobi doit disparaître, Sidious en est convaincu : « Vous les provoquerez en duel. Tuez Kenobi ; mourir est son seul but, de toute façon ».

lundi 27 mars 2023

Anakin a-t-il un comportement étrange envers Padmé ?

On peut se demander si Qui-Gon Jinn a bien observé le jeune Anakin Skywalker avant de proposer qu'il soit formé avant de devenir un Jedi. Car, dès la Menace fantôme, on comprend très vite que l'ancien esclave est à la fois prisonnier et dépassé par ses émotions. Ayant grandi esclave, à la merci du bon vouloir de ses maîtres, Anakin n'a pas beaucoup de moments de liberté. Il y a bien sa passion pour les pods et les droïdes mais ce sont des passions tournées vers des créatures. Dès lors, dès qu'une femme va entrer dans son environnement, tout va basculer.

Padmé chamboule la vie monotone d'Anakin. Elle est la curiosité et le changement. Pour un garçon comme Anakin, Padmé attire tout de suite l'attention (« Anakin Skywalker ne parvenait pas à détacher son regard de la jeune fille. Il l'avait remarquée dès qu'elle avait franchi le seul de la boutique de Watto »). Quand il lui parle, on voit qu'Anakin est soumis à ses rêves d'enfant et à ses rêves d'esclave : « Êtes-vous un ange ? (…) Ce sont les plus belles créatures de tout l'univers. On dit qu'elles sont bonté et sagesse, et si jolies que les pirates de l'espace les plus endurcis pleurent comme des enfants en les voyant ». A sa façon, Padmé est aussi belle que sa mère et elle est aussi une femme presque mythique venue le tirer de sa situation pénible. Il n'est donc pas étonnant de le voir dépasser par la situation et prononcer des paroles un tant soit peu malaisantes (« je vais vous épouser, dit soudain le garçon »).

Padmé est devenue une obsession. Alors qu'il la connaît depuis très peu de temps, Anakin a un réel coup de foudre. Padmé hante ses pensées, ses idées, ses projets. On lit qu' « il pensait à Padmé, à cette occasion inespérée de l'emmener chez lui et de la présenter à sa mère, de lui expliquer ses projets d'avenir, de lui tenir la main un peu plus longtemps ». Tout est donc bon prétexte pour passer du temps avec la jeune femme, même une tempête de sable. Peu importe la situation, dans la boutique, en pleine tempête ou en pleine bataille, il la dévisage tout le temps, d'une façon presque assez malsaine. On en a un bel exemple lors de la bataille finale : « Anakin ne quittait pas Padmé du regard (…) Son amie se déplaçait avec la fluidité et l'efficacité d'un vétéran. Elle ne ressemblait plus à une jeune fille, mais à une guerrière mortellement dangereuse ».

Mais, les choses changent quand Padmé annonce qu'elle est en réalité la Reine de Naboo. Anakin prend en pleine face son statut : il n'est qu'un ancien esclave, il ne vaut pas grand-chose. Pourtant, ses sentiments sont toujours là. Il doute un peu, pas de l'amour qu'il éprouve mais de la façon dont un peu régler les choses (« depuis qu'il savait qu'elle n'était pas simplement une jeune fille, mais une Reine, l'enfant se posait de terribles questions. Il avait juré qu'il l'épouserait un jour, et il était sincère, mais comment un ancien esclave pouvait-il devenir le mari d'une souveraine ? »)

Son obsession en devient maladive. La peur de perdre Padmé commence à poindre et laisse entrevoir ce qui le mènera à sa perte. Quand il admire Padmé, ce n'est plus seulement sa beauté et le bien apportés qui sont mis en avant mais la façon dont ça le perturbe (« ce visage qu'il trouvait si beau qu'il en avait la gorge serrée »). Incapable de gérer ce qu'il ressent, Anakin est étouffé par ses cauchemars, d'autant plus qu'ils placent Padmé en position menaçante pour lui (« la jeune femme se trouvait en tête de la vague obscure de son rêve, et cette vague était une armée, et cette armée marchait vers lui »).

Anakin a donc du mal à gérer ou envisager d'éventuelles séparations, l'éloignement. Cela se confirme lorsqu'il doit entamer sa formation de Jedi et donc laisser derrière lui ceux à qui il tient. Il avait eu du mal à se séparer de Shmi, il a du mal à se faire à la nouvelle attitude de Padmé (« avec Padmé, qui lui avait à peine dit trois mots depuis que le Conseil avait accepté qu'il suive une formation »).

lundi 2 janvier 2023

Anakin Skywalker dans le roman Dark Plagueis

Le roman Dark Plagueis nous permet de suivre les machinations des Sith. Tenebrous, Plagueis ou Sidious poursuivent ce que Dark Bane a commencé des siècles plus tôt : œuvrer dans l'ombre afin de prendre le contrôle de la galaxie. Plagueis et Sidious expérimentent, ils tentent de repousser les limites de la vie ou de la mort. Ils développent leur pouvoir et leur influence dans les domaines de l'économie et de la politique. Autrement dit, ils essaient de maîtriser les choses autant qu'ils le peuvent. Mais, certains phénomènes leur échappent, et Anakin Skywalker est un d'entre eux.

La notion de contrôle est importante. Car si Anakin apparaît, c'est en conséquence d'action des Sith. En déclenchant un blocus autour de la planète Naboo, Sidious a forcé les Jedi à agir. Et cela a mené à la découverte du jeune Anakin. Très vite, Sidious (Palpatine) comprend que le garçon est différent. Il est suffisamment différent en tout cas pour retenir l'attention de Qui-Gon Jinn ou Dooku. Dans le livre, Dooku a amorcé son basculement ; s'il ne sait pas que Palpatine est un Sith, il confie à ce relatif inconnu un bon nombre de ses états d'âmes ou de ses impressions. C'est lui qui rapporte que « Qui-Gon est revenu de Tatooine avec un garçon, un ancien esclave. D'après sa mère, le garçon n'avait pas de père » et « il est né esclave il y a neuf ans et qu'il a été la propriété de Gardulla la Hutt puis d'un marchand de pièces détachées toydarien ». C'est encore Dooku qui dit au Sith qu'Anakin serait l’Élu selon Qui-Gon, et que le gamin a un nombre important de midichloriens. Tout cela force Palpatine à réfléchir et à repenser à des occasions manquées. L'homme doute, s'interroge. Il était là quand Padmé Amidala a été accueillie à Coruscant pour plaider la cause de Naboo et il n'a rien vu de spécial en Anakin (« cet Anakin, en habits sales, était bien là, aux côtés d'un Gungan et de deux Jedi. Anakin avait même passé la nuit dans une petite chambre de son appartement. Et je n'ai rien senti »). Le Sith est choqué.

Les Sith ont donc raté quelque chose, ils ont raté la découverte d'un garçon potentiellement fort dans la Force. Ils se demandent comment cela est possible. Plagueis, le Sith le plus porté sur les expériences, est interloqué : « il fallait qu'il sache si la Force avait à nouveau contre-attaqué, neuf ans plus tôt, en mettant au monde un être humain capable de rétablir l'équilibre dans la galaxie ». Si Plagueis pense ainsi, c'est à raison ; Sidious n'a pas senti Anakin et Plagueis a raté l'occasion de rencontrer Anakin. Un complot est-il en branle pour abattre les Sith ? Y-a-t-il des Forces qui poussent à leur échec ? Ce sont des questions que Plagueis se pose (« Plagueis se passa une main sur le front. Sommes-nous vaincus ? se demanda-t-il. Nous avez-vous vaincus ? »)

Quand il apprend que c'est le même humain qui a gagné la Boonta Eve, Plagueis est certain que le jeune homme marquera l'histoire : « les actes du garçon ont déjà des répercussions à travers les étoiles ». Il a même des visions en fixant Anakin. Sans qu'il ne le sache, il a un aperçu de ce que sera le futur d'Anakin Skywalker : « des batailles féroces dans les profondeurs de l'espace, des sabres laser qui s'entrechoquaient, des rais de lumière éclatante, un cyborg à casque noir qui se relevait d'une table ».

Après avoir tué Plagueis, Sidious est le seul Sith de la lignée de la règle des deux. Il décide de garder un œil sur Anakin. Il a senti et il sent en lui quelque chose de spécial, il sait qu'il ne pourra pas pleinement s'épanouir au sein de l'Ordre Jedi. Il y a en lui des colères, des émotions que les Jedi ne peuvent accepter ou voudront brider : « Obi-Wan ne semblait pas avoir remarqué la fureur qui frémissait à l'intérieur du garçon, mais, pendant un instant, Palpatine sentit un peu de lui plus jeune en Anakin. Le besoin de défier l'autorité et le don pour masquer ses émotions ». Dès lors, Palpatine décide de laisser grandir Anakin auprès des Jedi. Il lui suffira de le cueillir le moment voulu, le moment où il sera débordant de colère et de haine (« que Skywalker devienne de plus en plus amer au cours de la prochaine décennie, tandis que sa mère vieillissait dans l'esclavage, que la galaxie décrépissait autour de lui et que ses compagnons Jedi s’embourbaient dans des conflits inextricables »).


lundi 10 octobre 2022

Les manquements de Yoda

Yoda a mené l'Ordre Jedi à sa fin. Par sa faute, les Jedi ont disparu en même temps que la République. Il a été incapable d'endiguer le retour des Sith, incapable de soutenir l’Élu de la prophétie des Jedi, incapable d'empêcher l'avènement de l'Empire.

Yoda a le mérite de se rendre contre de ses limites, de ses faiblesses. Il sait qu'il a manqué à ses devoirs envers l'Ordre et envers les Jedi. Il finit par se rendre compte qu'il les a menés dans une mauvaise direction. Yoda n'a plus de certitudes. Il doute même de la prophétie qui a motivé certains de ses actes les plus importants, notamment le fait de laisser entrer Anakin dans l'Ordre Jedi. Car c'est bien cet événement qui a fait basculer les choses. Toujours est-il qu'il admet que les Maîtres et lui ont pu se tromper : « Oui, toujours en mouvement, l'avenir est. Et la prophétie, mal déchiffrée être aurait pu ». L'idée de mouvement est importante tant l'Ordre Jedi semble figé dans ses certitudes. C'est un vieux roc guidé par des habitudes, des traditions qui refuse d'évoluer ou d'innover. Quand le fantôme de Qui-Gon Jinn vient lui parler, Yoda a cette révélation, il comprend que « trop vieux j'étais (…) Trop rigide. Trop arrogant (…) Changé, la galaxie a. Changé, l'Ordre n'a pas, parce que le laisser changer, je n'ai pas ». Il admet donc, bien trop tardivement, ses torts et ses erreurs. C'est trop tard puisque les Jedi ont été défaits, écrasés par les Sith. Yoda a tellement été tétanisé par les événements en cours qu'il a tout fait pour freiner la prise de mesures d'urgences. Quand Windu appelle à démettre Palpatine de ses fonctions, Yoda est encore pris dans ses atermoiements, dans ses hésitations (« Vers l'obscurité, cette façon de penser nous conduit. Très prudents, être nous devons ») et (« une telle action détruire l'Ordre Jedi pourrait (…) la confiance du peuple, déjà perdu nous avons »). On est presque à penser que Yoda se conduit plus en politicien qui veut conserver le maigre pouvoir qui lui reste qu'en leader affirmé des Jedi.

L'incompétence de Yoda a des effets directs. En refusant d'écouter Anakin Skywalker, en étant incapable de percevoir sa détresse, il le pousse dans les bras du Sith Dark Sidious. Si Yoda avait fourni à Anakin des conseils pertinents au plus fort de sa détresse, il est possible que ce dernier ne soit pas contraint à basculer vers l'obscurité. Mais, il ne fait que creuser la rancœur du jeune Jedi : « c'est alors qu'Anakin avait compris que Yoda ne lui pourrait lui être d'aucune aide. Le plus grand sage de l'Ordre Jedi n'avait rien de mieux à lui offrir que des paroles pieuses sur les thème Laissons Les Choses Sortir De Votre Vie ». Pour ne rien arranger, Yoda signifie à Anakin que son avis ne compte pas. Au lieu de faire preuve de finesse lorsque Palpatine demande à Anakin de siéger au Conseil Jedi, les Maîtres décident de l'humilier : en tout cas, c'est comme qu'Anakin le perçoit. Les paroles sont dures : « siéger dans cette Chambre, tu vas, mais voter tu ne pourras pas. Les points de vue du Chancelier tu présenteras. Ses souhaits, ses idées et ses instructions. Mais pas les tiens ».

Yoda effectue ensuite un autre mauvais choix quand les deux Jedi restants sur Coruscant (Kenobi et lui) décident de se séparer pour affronter les Sith au lieu de rester ensemble pour défaire la plus grande menace Dark Sidious. Pire, il demande à Kenobi de tuer Anakin alors que Kenobi sent qu'il n'est pas capable de le faire. Il donne à nouveau des conseils non appropriés qui ne peuvent apporter aucun soutien à Kenobi (« le garçon que tu as entraîné, mort il est... par le Côté Obscur distordu. Par Dark Vador consumé. Hors de cette souffrance, le mettre tu dois »). Yoda va affronter Sidious et il comprend très vite qu'il ne peut pas gagner. Dark Sidious s'est préparé pour ce combat alors que Yoda végétait : « le Maître Suprême de l'Ordre Jedi, le plus farouche, le plus implacable, le plus puissant ennemi que les ténèbres aient jamais connu.. n'était pas.. de taille... à lutter. Il ne l'avait jamais été. Il avait perdu le combat avant même qu'il ne commence ». Yoda prend la fuite, laisse la place aux Sith. L'Ordre Jedi a été terrassé en même temps que de nombreux Jedi ont été tués.

lundi 26 septembre 2022

L'Héritage de la Force : les Jedi d'avant

L'Héritage de la Force montre la façon dont Jacen Solo a décidé de passer à l'obscurité, à quel point il a volontairement décidé de renier les enseignements Jedi et s'est tourné vers la philosophie Sith. C'est un choix qu'il fait librement, guidé par Lumiya. Lumiya, une humaine avec de nombreux composants de machines, a été formée aux arts Sith par Vador. Contemporaine de l'Empire, elle a pu s'intéresser à l'ancien Ordre Jedi, à la chute de la République. Elle a pu voir comment l'ordre Jedi de Windu et Yoda s'est corrompu, s'est perverti dans ses missions. Les Jedi ont perdu de vue leur spécificité et ont plongé dans leur hypocrisie. Les Jedi ont la fâcheuse tendance, selon elle, à limiter leur utilisation de la Force, à restreindre volontairement leurs pouvoirs, leurs aptitudes. Ce sont des choix ridicules qui ne pouvaient que les condamner au pire. C'est ce qu'elle tente de faire comprendre à son apprenti, Jacen Solo : « Les Jedi comme les Sith sont attirés par la domination. Mais les Jedi pensent que c'est contraire à la nature, alors ils créent des règles censées régenter leurs propres actes, jusqu'à ce que vienne le jour inévitable où les gouvernements profanes s'éloignent à ce point de leurs idéaux que les Jedi se croient obligés d'imposer leurs règles aux autres afin de les sauver. C'est ce qui est arrivé à la fin de l'Ancienne République ». Autrement dit, les Jedi sont tellement enfoncés dans leurs dogmes religieux qu'ils attendent que les autres se comportent de façon idéale. Or, c'est impossible. Pire, les Jedi sont aveugles : l'Ordre ne voit pas que sa rigidité pousse certains de ses membres à basculer, à être faillible. C'est ce qui est arrivé à Vergere selon Lumiya (« une Jedi, mais qui nourrissait en silence une rancœur envers l'esprit borné du vieux Conseil Jedi et son opposition à toute tentative de dévier de la stricte observance des règles qui régissent l'Ordre depuis si longtemps »). C'est la routine, l'habitude et un manque de discernement qui ont poussé les Jedi à se faire éliminer.

Pire, alors qu'ils étaient en position de force, que les Sith étaient relégués à pas grand-chose, les Jedi ont cumulé les mauvais choix. Le pire d'entre eux étant de ne pas prêter attention à leur propre prophétie et au candidat le plus vraisemblable, Anakin Skywalker. Jacen Solo peut arpenter le flux du temps et revivre des événements qui se sont passés à un endroit : il revoit quelques instants de vie d'Anakin, notamment des moments où les vieux Maîtres du Conseil le rabaissent, le déconsidèrent. C'est presque humiliant pour le jeune Anakin, en tout cas démoralisant. Jacen est sidéré par ce qu'il voit, il manifeste une incompréhension en voyant à quel point l'Ordre a manqué à ses devoirs : « son cœur se serra en constatant avec quelle facilité ils avaient abandonné leur responsabilité vis-à-vis d'Anakin, alors qu'il était l’Élu ». Dès lors, Anakin avait été mûr pour être accueilli par d'autres et Dark Sidious avait sauté sur l'occasion (« la destinée d'Anakin Skywalker avait été subvertie et pervertie par des Maîtres bien intentionnés et néanmoins aveugles. Il avait été amené à accomplir la volonté d'un Palpatine malfaisant au lieu d'atteindre le plein potentiel de son pouvoir »). Pour Jacen, cela sonne comme un avertissement. Lui qui veut empêcher la réalisation d'une vision ne peut se laisser distraire, freiner.

Enfin, l'Héritage de la Force invoque le nom de Jedi du passé comme Aurra Sing ou Mace Windu. Aurra Sing est embauchée pour tuer Tenel Ka et sa fille Allana alors qu'Hapès est plongé en plein dans les complots politiques. Capturée et battue, Aurra Sing est jetée en prison. Apprendre ça surprend énormément Luke Skywalker qui est « si choqué que pendant un moment il n'entendit plus la voix de son vieil ami ». On peut le comprendre tant le nom de la criminelle le plonge des années en arrière (« il connaissait le nom d'Aurra Sing, trouvé dans les Archives de l'Ancien Ordre Jedi qu'il avait pu rassembler et étudier au fil des ans »).

Mace Windu est abordée ici sous l'angle de la technique du point de rupture. En effet, lors de son premier duel contre Jacen, Jaina est défaite. Jacen fait preuve de ses immenses talents en utilisant une technique que l'on pensait perdue, effacée. Le voir faire ça étonne Jaina, elle n'en croit pas ses yeux (« maîtrisait-il le point de rupture ? (…) Le Grand Maître Jedi Mace Windu, mort durant la Guerre des Clones, était censé posséder ce don. Il était le dernier »). Heureusement pour Jaina, elle sera encore plus surprise lorsque Luke lui proposera d'apprendre la technique.

lundi 30 mai 2022

Les réactions de Luke, Jacen et Mara à des moments entre Padmé et Anakin

Dans le troisième tome du nid obscur, la Guerre de l’essaim, Luke Skywalker, Mara Jade et Jacen Solo voyagent dans le passé. En effet, R2-D2 leur montre des vieux enregistrements qu’il a de Padmé Amidala, d’Anakin Skywalker ou de Obi-Wan Kenobi. Malheureusement, ce ne sont pas des moments joyeux mais tragiques : c’est le basculement définitif d’Anakin vers l’obscurité puis ses atrocités commises envers Padmé. Regarder ça est important pour Luke qui a toujours cherché à en savoir plus sur sa mère (dès le Retour du Jedi et ensuite dans la crise de la Flotte noire). Cela doit aussi lui permettre de se remobiliser alors que la galaxie traverse une grave crise et qu’il doit affronter deux puissants opposants (Lomi Plo et Raynar Thul). Les réactions montrent également que Luke et Jacen sont en train de prendre des chemins différents ; Jacen revient de cinq ans d’exploration de la Force et il commence à rejeter les enseignements Jedi.

Le premier extrait que leur montre R2-D2 est le départ d’Anakin pour Mustafar juste après avoir tué Windu et la discussion qui a suivi avec Padmé. Anakin est exalté, convaincu que ce qu’il fait est juste : il refuse de voir les doutes de Padmé. Les spectateurs de la scène réagissent différemment. Mara, qui a pourtant vu son lot de choses violentes et dangereuses, est inquiète (« ton père me fiche une trouille bleue »). Jacen, lui, réagit différemment. Il a de l’empathie pour Anakin : tout comme lui, il est amoureux (de Tenel Ka), vit une relation plus ou moins secrète et a un enfant caché. Jacen voit en Anakin un homme qui sait ce qu’il veut et ce qu’il est prêt à mettre pour y arriver (« ce que j’ai vu, c’était un homme préoccupé par la sécurité de sa femme »).

Puis, ils voient toute la scène sur Mustafar : l’arrivée de Padmé et Kenobi, la tentative de meurtre d’Anakin sur Padmé.

Luke ne saisit pas ce qu’il entend, il se rend compte qu’Anakin est totalement aveuglé par la finalité qu’il veut atteindre. Surtout, c’est à l’opposé des valeurs de Luke qui en fondant son Ordre Jedi n’a jamais voulu que les Jedi soient impliqués dans la gestion politique de la galaxie et des peuples. Anakin désire imposer sa volonté, construire le monde comme il le voit au mépris de la liberté de choix. Luke ne peut supporter ça, il « soupira, clairement dérouté par l’arrogance de son père. C’était ce qui l’avait perdu ». Au contraire, Jacen pense qu’un Jedi doit utiliser, valoriser, embrasser ses dons et ses talents. Un Jedi a le devoir d’agir, il ne peut rester passif. On peut être étonné de voir un ancien apprenti de Luke penser comme ça mais il ne faut pas négliger ce que Jacen a vécu, notamment son apprentissage accéléré auprès de Vergere (« Anakin avait compris la nature de son pouvoir (…) Vergere l’aurait approuvé. Un pouvoir non utilisé était un pouvoir gâché »).

Mais, il y a un moment où Jacen et Luke partagent le même sentiment : lorsque Anakin étrangle Padmé en utilisant la Force. Ils sont choqués, horrifiés de voir à quelle extrémité Anakin est parvenue. C’est totalement incompréhensible pour eux que le jeune homme tente de tuer la femme qu’il aime. Luke est profondément affecté : « Luke cria de surprise, et la Force s’emplit d’un sentiment de colère et de chagrin ». De son côté, Jacen « sentit se retourner son estomac quand il comprit que son grand-père était en train d’utiliser la Force pour étouffer la femme qu’il aimait ».

Notons que Jacen craint également que ça impacte Luke, que ça le déstabilise alors qu’il doit aller affronter Lomi Plo. Luke le rassure ensuite (« je sais ce qui s’est passé ensuite. Je l’ai su à l’instant même où j’ai vu...où j’ai vu Dark Vador lever la main sur ma mère »). On peut aussi se demander si, sachant ça, Luke aurait considéré que Anakin soit revenu du bon côté (lumineux) de la Force. Aurait-il trouvé la Force de le pardonner en sachant que son père a tué sa mère ? On peut en douter.

Enfin, ils sont témoins de la naissance de Luke et Leia. C’est l’aboutissement d’un long voyage qui leur a fait traverser tout un tas de peines et de douleurs. Mara connaît bien son mari, elle sait qu’il en faut beaucoup pour pousser son mari vers la colère ; il n’est plus le jeune homme imprudent et irréfléchi qu’il a pu être. Pour autant, il a été clairement touché par ce que R2-D2 a projeté : « même si Luke paraissait impassible, elle sentait à quel point il luttait pour refouler le chagrin, pour empêcher sa peine de se transformer en explosion de colère ».

dimanche 10 avril 2022

Geonosis a changé les Jedi

L’Attaque des clones se conclut sur la terrible bataille entre les forces républicaines (et les clones de Kamino) contre les droïdes de la Confédération. Mais, un peu avant, il y a eu le massacre des Jedi dans l’arène : en effet, ces derniers étaient arrivés, menés par Windu, pour sauver Kenobi, Anakin Skywalker et Padmé Amidala. La Force et les sabre lasers furent bien impuissants face aux terribles droïdes et de nombreux Jedi tombèrent. Geonosis, ce n’est pas seulement la mort de dizaines de Jedi inconnus, ce sont aussi des histoires particulières, des individus marqués.

Dans la Revanche des Sith, on voit à quel point l’événement a marqué encore un peu plus Anakin et a contribué à son changement de comportement. Lui qui venait de goûter aux joies de l’amour est ramené à la raison avec la mort de sa mère déjà et également la mort de nombreux Jedi. Kenobi voit bien que son ami a changé et pour lui c’est la conséquence directe de Geonosis (« Obi-Wan espérait toujours deviner dans la voix d’Anakin un peu de son sourire moqueur de jadis, mais il ne l’y retrouvait jamais. Plus depuis Jabiim. Peut-être même depuis Geonosis »). Si Anakin est atteint, Geonosis a également touché des Jedi bien plus expérimentés. C’est le cas de Mace Windu qui ne cesse de se demander si il aurait pu mieux faire en étant plus incisif lorsqu’il avait Dooku et Fett à portée de sabre. Windu ressent la même chose qu’Anakin, quelque chose en lui s’est envolé, a disparu (« Mace aussi aurait ri, si quelqu’un dans l’arène de Geonosis ne lui pas, un jour de triste mémoire, si brutalement fait perdre le sourire »).

Dans Point de rupture, on comprend que c’est tout l’Ordre Jedi qui a été ébranlé par ce qui s’est passé. Les conséquences ne sont pas qu’immédiates, elles se diffusent aussi à moyen terme. C’est un réel traumatisme collectif qui touche aussi bien ceux qui ont combattu que ceux qui les ont soutenus : « la plupart des survivants de Geonosis soufraient de cauchemars terribles. Je ne compte plus les soigneurs Jedi qui me font part de leurs expériences auprès des victimes (…) Il n’y avait pas eu de massacre de Jedi depuis la guerre des Sith, il y a plus de quatre mille ans ». On le voit bien, les Jedi ont également perdu une illusion de sécurité et de puissance. Voir tant de Jedi mourir d’un coup en même temps ne leur était pas arrivé depuis bien longtemps : ils ont perdu leur innocence. D’autant plus que ce sont des Jedi prometteurs qui sont morts comme le dit Maître Leem : « le massacre de Geonosis était survenu, exterminant la fleur de la génération Jedi en moins d’une journée ».

La padawan Scout n’a pas participé à la bataille mais elle en a entendu des échos, elle a vu des Jedi survivants. Elle dit que « on a essayé de bien apprendre nos leçons, de nous tenir à carreau, mais on passait le temps à attendre que les autres reviennent. Et ils ne sont jamais revenus. Je ne parle pas seulement de ceux qui sont morts. Mais aussi de ceux qui ont survécu. A leur retour, ils étaient différents. Beaucoup plus sombres ». Son témoignage illustre bien l’état d’esprit des Jedi restés au Temple. Ils savaient que quelque chose de grave se passait et ne pouvait rien faire : leur impuissance leur était renvoyée en pleine face. Et quand les combattants sont revenus, ils sont marqués par les horreurs de la guerre, de leurs proches. Ils ont perdu le sourire, ils ont perdu un peu de leur joie de vivre. Ce qui est sans doute aussi compliqué est que les Jedi n’ont pas le temps de faire le deuil de ceux qui sont morts. La guerre des clones a commencé et elle ne leur laisse pas le temps de rendre hommage (« au début, il y avait eu des cérémonies commémoratives et des veillées afin que personne n’oublie jamais l’effroyable massacre. Mais le temps était passé, le déclenchement de la guerre avait eu lieu, éludant tout cela »).

jeudi 24 juin 2021

Quelques références à Anakin Skywalker (Dark Vador) dans l'Héritage de la Force

L’héritage de la Force nous montre la transformation de Jacen Solo en Sith. Lui qui fut un Jedi est séduit par le côté obscur de la Force, on peut aisément dresser un parallèle avec son grand-père Anakin Skywalker, devenu Dark Vador. Est-il pertinent ? Difficile de savoir : Vador a évolué en tant que Sith sous la coup de Dark Sidious, un des Sith les plus puissants de l’histoire. Quand Solo devient Caedus, la République (Alliance Galactique) est bien installée. Là où Vador était l’homme à tout faire de Sidious, Caedus, lui, est le leader de l’Alliance. Enfin, il ne faut pas négliger l’apport de la mentor de Jacen : Lumiya. Cette dernière a un fort dédain envers Vador et Sidious. Cependant, ce mépris n’est pas partagé par tous ; Vador a laissé un souvenir assez mitigé à la galaxie.

Tous n’ont pas gardé en mémoire les massacres commis par Vador, les innombrables gens qu’il a tués ou torturés, les planètes pressurées par le joug impérial.

Pour se démarquer de l’Ordre Jedi et gagner en crédibilité politique, Jacen Solo a d’abord gravi les marches des forces militaires : il a dirigé la police secrète chargée de traquer les terroristes corelliens puis été colonel (et responsable) du destroyer stellaire Anakin Solo. Dans ces deux postes, il est aidé et conseillé par Lekauf. L’histoire de ce dernier est intimement liée à la famille Skywalker puisque son grand-père «  a servi sous les ordres du vôtre dans l’armée impériale, mon colonel. Il parlait souvent du seigneur Vador qui n’hésitait pas à aller au front. Cela signifiait beaucoup pour lui ». On voit bien là une des caractéristiques de Vador qui était un leader par l’exemple. Bien aidé par la Force et son sabre laser, il n’hésitait pas à prendre des risques au près de ses hommes. 

D’autres ont des raisons plus matérielles d’apprécier Vador et chérir son souvenir. Boba Fett a traversé les époques, il a vu la galaxie sombrer dans plus en plus de violence depuis la chute de l’Empire : les guerres des restes de l’Empire, le retour de Thrawn, les Vong et l’émergence de Jacen Solo. Il est presque nostalgique de l’Empire qui assurait un certain ordre, une certaine stabilité (« Fett avait plutôt apprécié le Seigneur Vador. Il payait bien et à l’heure. Il ne demandait jamais à ses hommes de faire quelque chose qu’il n’aurait pas fait lui-même »).

Lumiya fut une agente de Vador, elle a donc vécu de près les années impériales ; elle a également rencontré Vergere et celui qui sera Dark Krayt, elle a étudié de près l’histoire Sith et elle est convaincue que seul un Sith pourra ramener la paix dans la galaxie. Elle choisit donc Jacen, le petit-fils d’Anakin Skywalker, tout en le mettant en garde de ne pas répéter les erreurs de son grand-père. Elle est également partisane de la théorie qu’on ne peut être un Sith accompli en ayant des éléments mécaniques. C’est pour ça que Vador a échoué ; mais il existe une raison plus importante : Sidious. Lumiya a une bien piètre opinion de Sidious, elle le considère comme un fou furieux et dangereux. C’est pour cela qu’elle trouve des excuses à Vador : « Vador n’était ni conquérant ni psychopathe mais un homme triste qui avait vu mourir le seul amour de sa vie, et dont le seule ancre le rattachant au monde des vivants était, oui, un conquérant fou de la galaxie ». Tout cela l’a mené à commettre des actes horribles pour des motifs égoïstes (sauver sa femme) et non pour le bien de la galaxie. Or, c’est le but que devrait avoir un grand Sith pour Lumiya. Elle regrette donc qu’« il désirait le pouvoir. Pas le pouvoir politique, mais le pouvoir de changer la réalité au service de ceux qu’il aimait. Cela l’a détourné du droit chemin. »

Un angle important de l’héritage de la Force est la quête d’un apprenti de Jacen Solo (Dark Caedus). Il choisit le fils de Luke Skywalker et Mara Jade :  Ben. Ce dernier, en pleine adolescence, est en quête de sa voie, il a besoin de sortir de l’ombre de ses parents. Il devient donc l’apprenti de Jacen. Il accomplit pour lui diverses missions mais revient dans l’Ordre Jedi de Luke après la mort de Mara Jade. Luke le prend en charge et lui demande d’étudier le passé d’Anakin Skywalker afin de comprendre pourquoi il a basculé vers le côté obscur. Ben se rend compte qu’Anakin a été totalement manipulé par l’Empereur (« il l’a rendu méfiant vis-à-vis de ses proches pour qu’ils ne soient plu amis (…) il l’a esseulé. Il a fait en sorte que personne dans l’univers ne puisse plus le comprendre, sauf l’Empereur »). Anakin a donc été totalement isolé, poussé à toujours douter de ceux qui l’entouraient. 

Jacen a la capacité d’arpenter le flux du temps, il a donc été témoin de quelques événements importants de la vie d’Anakin comme le massacre des Padawans au Temple Jedi ou l’attitude de Windu et Yoda à l’encontre d’Anakin. Il a alors vu les faiblesses de Vador et on peut se demander si cela ne l’a pas endurci. Jacen s’est montré inflexible en lançant un avis de recherche contre ses parents, en tuant sa tante Mara Jade, en menaçant sa femme Tenel Ka ou en enlevant sa fille Allana. Il a tout sacrifié pour atteindre son but, remettre de l’ordre dans la galaxie (même si dans le Destin des Jedi, on apprendra que ses motivations étaient de protéger Allana d’une grande menace à venir). Toujours est que « Caedus avait craint de découvrir qu’il dévalait la même mauvaise pente que celle suivie par son grand-père (…) Vador était affaibli par l’amour et son commandement corrompu par un Empereur dément ». Quand Caedus a cette réflexion, il est seul : Lumiya a été tuée, Alema Rar perdue dans sa vaine quête de vengeance, il est le leader politique de l’Alliance Galactique.

C’est à travers Leia Organa que nous avons une vision bien plus sombre de Vador. La femme n’a jamais réellement accepté d’être sa fille et elle a passé sa vie à vouloir faire le bien pour se détacher de lui. Wedge Antilles a bien remarqué ça, il dit que « les pardonnent à leurs héros (…) Leia et Luke sont les enfants du plus grand meurtrier que l’histoire ait connu ». Il a vu Leia aller de planète en planète pour résoudre des conflits, menacé son couple et sa famille pour sauver des gens.

L’image de Vador est tellement terrifiante qu’elle hante Leia et oriente ses choix. Pendant de longues années, elle a refusé d’avoir des enfants car elle ne voulait pas « prendre le risque que l’un devienne un nouveau Dark Vador. » Et elle a nommé l’un d’eux Anakin en espérant que ses bonnes actions dépassent celles d’Anakin Skywalker. 

Quand Lumiya a cherché un apprenti Sith, elle a rapidement considéré Leia avant de balayer cette possibilité : « votre mère était trop effrayée par l’héritage de Dark Vador ».


mercredi 2 juin 2021

Le fantôme de Tatooine : Shmi et Anakin Skywalker

Le roman Le fantôme de Tatooine se concentre essentiellement sur Han Solo et Leia Organa. L’Empire a été vaincu, Han et Leia réfléchissent quant à l’avenir de leur couple. La Nouvelle République leur demande de récupérer un précieux tableau, le Crépuscule des Killik. La planète Tatooine les accueille et là ils font face aux souvenirs d’Anakin et Shmi Skywalker.

On suit une bonne part de l’histoire à travers Leia. Cette dernière est la fille d’Anakin et de Padmé. Elle n’a jamais connu son père mais quand elle pense à lui, c’est Dark Vador qu’elle voit. Au fur et à mesure des pages, on la voit avoir du mal à admettre qu’Anakin fut un petit garçon innocent. 

Sa première rencontre avec son père se fait à travers un holocube. Le livre met en valeur la légendaire course de pods gagnée par Anakin. C’est un des rares moments de joie de la jeunesse d’Anakin dont Leia est témoin : « les yeux de l’enfant avaient quelque chose d’hypnotique. Leia se sentit obligée de rester là, à regarder l’image. Le gamin avait les yeux de Luke ». Leia ne sait rien du tout du passé de son père, elle n’a aucune idée de ce qu’il a vécu et ce qui l’a poussé à se transformer en Seigneur des Sith. Pire, elle a passé sa vie à haïr l’Empire, à détester l’Empereur et Vador avant de découvrir qui ce dernier était réellement. Il n’est pas facile d’effacer des années de ressentiment et Leia en fait la douloureuse expérience. Comment pourrait-elle pardonner à Anakin tout le mal qu’il a fait ? Toujours-est il que son passé révélé la chamboule énormément (« apprendre qu’Anakin avait été esclave pendant son enfance le transformait en victime. Cette image était à l’opposé de celle qui hantait son esprit. La Princesse aurait tellement aimé pouvoir être d’accord avec l’affirmation de Wald et croire que son père n’avait jamais été Dark Vador ».

Leia et Han découvrent qu’Anakin était très appréciée sur Tatooine. Les gens gardent de bons moments en mémoire. Ce n’est pas seulement qu’il était gentil et serviable, c’est aussi sa générosité qui a marqué et qui a changé des vies, comme celle de son ami Kitster. Puisqu’Anakin sait qu’il ne sera plus un esclave, il n’a pas besoin de l’entièreté de ce qu’il a gagné, il le lui donne donc (« après qu’Anakin eut remporté la course de la Boonta Eve, le Jedi avec qui il est parti a vendu le podracer à un autre concurrent. Anakin a donné une partie du fruit de la vente à Kitster. Ça a changé sa vie »).

Han est un pilote d’exception et un contrebandier. Il sait juger des qualités d’un pilote tout comme il connaît les courses les plus dures de la galaxie. Voir Anakin triompher l’étonne grandement. C’est donc un bon indicateur de la prouesse d’Anakin : « même du temps où les courses des pods étaient légales, les humains n’avaient pas les réflexes pour y participer et y survivre. Alors gagner une course… un gosse en plus ». Bien entendu, Han doute de la vérité de ce qu’il voit. Teemto, un pilote ayant participé à la course, assure Han que la victoire d’Anakin était légitime et légale. Il lui dit que « ce petit humain n’a jamais triché. Il devait être trop jeune et penser que le seul moyen de gagner, c’était honnêtement ».

A la recherche du Crépuscule, Han et Leia parcourent la planète. On les voit visiter Mos Espa, l’ancienne demeure de Ben Kenobi. Lors de ses pérégrinations, Leia tombe sur le journal de sa grand-mère, Shmi. Shmi y a consigné un nombre important d’événements, de sa réaction lors de la course de pods aux premiers signes d’agitation des Tusken. Leia apprend alors trois temps marquants de la vie de Shmi :

    • la fin de son esclavage : dans les jours qui suivent le départ d’Anakin pour le Temps Jedi, Shmi s’inquiète sur ce que devient son fils, elle suit sa vie de très loin. Mais, la vie dure et pénible continue sur Tatooine. Tout change lorsque Cliegg Lars débarque dans sa vie : « Shmi n’a jamais été l’esclave de Cliegg ! Comment vous-êtes vous collée une idée pareille en tête ? Il a acheté sa liberté. Il l’a affranchie et il l’a épousée »

    • sa capture par les Tusken : Leia et Han se rendent sur l’oasis où Anakin a tiré sa mère des Tusken : « c’est là que Shmi Skywalker a été torturée »

    • les premiers pas d’Anakin vers l’obscurité : Anakin n’a pas que sauvé sa mère, il a déchaîné sa colère, sa haine et sa puissance sur tous les Tusken qui étaient là, sans chercher à savoir si il y avait des innocents : « Leia ne ressentit aucune satisfaction en comprenant avec quelle sauvagerie la mort de sa grand-mère avait été vengée »