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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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dimanche 9 juillet 2023

Le labyrinthe du mal

Le Labyrinthe du mal nous plonge en guerre des Clones. On suit l’agaçant Anakin Skywalker et le bien dépassé Obi-Wan Kenobi qui vont de planète en planète. En effet, ils subissent les actes, attaques de Grievous et Dooku, ils les traquent. Pendant ce temps, les Jedi, dépassés, traquent Sidious sur Coruscant sans se rendre compte qu’ils lui fournissent tout un tas d’informations (Sidious est le Chancelier Palpatine à qui ils rendent des comptes, avec qui ils discutent stratégie et avec qui ils discutent philosophie). 

En réalité, Sidious manipule tout le monde, de ses ennemis à ses agents. Et, au-delà de cette grande histoire guerrière, il y a des personnages qui tentent de faire leur chemin dans cette galaxie périlleuse, il y a des relations qui continuent à se développer.


L’une d’entre elles est celle entre Anakin et Padmé qui ne passe pas inaperçue. Bon nombre de gens se rendent compte qu’il se passe quelque chose entre les deux, qu’ils sont loin d’être dans une relation amicale et platonique. Kenobi a beau se comporter mollement avec Anakin, il a beau ne pas le recadrer, il n’est pas non plus totalement aveugle. Il se rend compte qu’Anakin est attiré par Padmé. Il lui dit, de façon taquine, que « je t’aurais cru plus attiré par la Sénatrice Amidala que par le Chancelier Suprême Palpatine (…) Même si elle fait de la politique, elle aussi ». Car Kenobi ne peut que remarquer la façon dont Anakin dévore Padmé des yeux quand elle est là, il ne peut que remarquer la façon presque malsaine dont Anakin parle d’elle. Toujours est-il que l’amour que ressent Anakin est clair et qu’il ne se le cache pas à lui-même. Il s’avoue que Padmé est « la femme qu’Anakin aimait par-dessus tout ». Elle est « son épouse. Le plus occulte de ses secrets, les plus précieux également ».


Mais, tous ne portent pas Padmé dans leurs coeurs. Il y a bien entendu des Sénateurs républicains qui sont opposés à ses idéaux, à ses propositions de loin. Un individu semble détester Padmé plus que tout : Gunray. Ce dernier veut « la mort de l’ancienne reine de Naboo » car elle « avait contrecarré ses plans en deux occasions » et elle « avait été sa plus fervente accusatrice durant ses procès ».

Palpatine, lui, est plus ambigu sur Padmé. On ne peut pas dire qu’il la déteste ou même qu’il la considère. Il voit en elle un outil pour attiser la détresse d’Anakin et au final le faire basculer vers l’obscurité. Padmé, pour elle-même, ne lui sert à rien : elle n’a d’utilité que parce qu’Anakin est amoureux d’elle. Dès lors, Palpatine fait tout pour encourager la passion d’Anakin et parler d’elle en des termes qui plaisent à Anakin. Son ton est presque mielleux quand il parle d’elle : « la Sénatrice Amidala, par exemple, pleine de fougue et de compassion, autant de qualités qui faisaient d’elle une exemplaire reine de Naboo. Elle crée la sensation partout où elle passe. Je me réjouis que vous soyez tous deux devenus si proches ».


Dans le roman, un autre fait marquant est le dédain que Sidious a envers Kenobi. On sent dans sa bouche qu’il le méprise, qu’il le considère comme peu de choses. Là encore, Kenobi n’est qu’un outil qui doit permettre à Anakin de basculer (« Kenobi a été comme un père pour lui. Faisons une fois pour toutes de Skywalker un orphelin, et il basculera »). Son point de vue est encore plus clair et explicite lorsqu’il parle avec Dooku quelques instants avant le duel au-dessus de Coruscant. Kenobi doit disparaître, Sidious en est convaincu : « Vous les provoquerez en duel. Tuez Kenobi ; mourir est son seul but, de toute façon ».

mercredi 20 juillet 2022

Dark Vador et Obi-Wan Kenobi

 

Kenobi et le Jedi Anakin Skywalker devenu le Sith Dark Vador partagent un destin commun. Kenobi a participé à la formation d'Anakin et a été un témoin privilégié de sa chute vers l'obscurité. Plus tard, ce sera Vador qui tuera Kenobi. Entre le basculement d'Anakin et la mort de Kenobi, Anakin n'est plus le même homme. Il est devenu, en partie, machine. Il a perdu ses amis, il a un moment perdu confiance en lui.

Dans le roman L'ascension de Dark Vador, on a quelques passages qui donnent accès aux points de vues et aux ressentis de Vador. On comprend que l'homme est torturé, mal au point moralement. Il en veut à tout le monde et il a gardé certains traits de caractère d'Anakin. S'il y a des choses qui ne vont pas, il cherche tout de suite un coupable autre que lui. Si il est devenu Vador, ce n'est pas parce qu'il a enchaîné les mauvaises décisions mais la faute des autres : "c'était Padmé et Obi-Wan qui l'avaient enfermé dans cette armure-prison. Il avait été condamné à vie par ses deux soi-disant meilleurs amis". Pourtant, c'est bien Anakin qui a décidé et agi dans les moments fatidiques : Anakin a tourné le dos aux Jedi en tranchant le bras de Windu, il a prêté allégeance à Dark Sidious et est devenu Dark Vador. Puis, il a massacré les Jedi, dont des enfants, au Temple, tué les leaders Séparatistes puis sa femme Padmé. Même à ce sujet, on voit que Vador ne comprend pas sa femme. Jamais Padmé n'aurait toléré d’œuvrer dans un gouvernement dictatorial. Son amour a des limites même si elle n'a rien dit quand Anakin a tué des Tuskens. Padmé avait pourtant été claire, elle n'aurait jamais suivi Vador dans la voir qu'il prenait. Vador est persuadée du contraire ("Si Obi-Wan n'était pas arrivé, il serait parvenu à la convaincre - il l'aurait obligée à comprendre").

Dans les Seigneurs des Sith, Vador et Sidious sont attaqués sur la planète Ryloth. Les deux font preuve et étalage de leur puissance alors qu'ils sont malmenés de tous les côtés. Leur survie ne semble jamais réellement en danger. Sidious semble s'amuser, il en profite pour enseigner des choses à Vador, notamment la fidélité et le respect dû. Ce ne sont pas les seules choses qui bousculent Vador : il est également en pleine introspection : "les flammes produites par la friction atmosphérique nimbaient le vaisseau. Le feu les entourait. Mustafar. Obi-Wan". Clairement, Vador n'a pas oublié ce qui s'est passé sur Mustafar. Il n'a pas oublié que son ancien maître l'a coupé en morceaux, l'a laissé agonisant. Il lui en veut car il est convaincu que Kenobi l'a privé de tout, ce Jedi "qui avait tenté de l'empêché d'accomplir son destin, qui avait tenté de lui arracher Padmé, qui l'avait enfermé dans l'armure".

En réalité, Vador résume parfaitement sa position, son avis dans la novellisation de la Revanche des Sith. il dit à Padmé que "c'est un traître (...) un ennemi de l’État. Il doit mourir". Les liens amicaux sont enterrés, le temps des Jedi dépassé. Vador n'a qu'une chose en tête : son pouvoir politique, affermir la puissance de l'Empire naissant. Anakin (et Vador) a un problème : il se voit bien plus fort qu'il ne l'est. Il est persuadé qu'il est l’Élu de la Force, il est convaincu d'être le meilleur des Jedi. Il ne se rend pas compte que d'autres sont plus forts que lui : Sidious mais aussi Kenobi. D'ailleurs, au moment de sa mort, ce dernier offrira à son ancien ami une leçon traumatisante : "Obi-Wan Kenobi avait disparu. C'était... prodigieux. Et pour la première fois depuis que Vador l'avait rejoint, le côté obscur n'avait aucune réponse à fournir (...) Dark Vador, disciple du Seigneur Noir des Sith, l'un des deux êtres les plus puissants de la galaxie, Dark Vador avait peur." Il faut bien avoir conscience qu'à ce moment-là Kenobi réalise quelque chose d'unique : il meurt et se fond simultanément dans la Force. C'est une prouesse jamais vue et qui rappelle à Vador qu'il est peu de chose.

vendredi 10 juin 2022

La relation entre Quinlan Vos et Asajj Ventress

Le roman Sombre apprenti nous en apprend beaucoup sur les Jedi, le côté obscur et des personnages comme Dooku, Ventress ou Vos. En envoyant Vos tuer Dooku, on se rend compte à quel point les Jedi sont désespérés, au pied du mur. La guerre en cours montre toute leur impuissance, toutes leurs limites et ils en sont à imaginer des solutions radicales pour s'en sortir : assassiner Dooku. Cette décision étonne, même au sein de l'Ordre. C'est contre leur enseignement, contre leurs valeurs. C'est presque un acte de vengeance qui peut mener à l'obscurité. Kenobi s'en ouvre plusieurs fois, il affirme notamment à Yoda que "dès le début, j'ai eu des doutes sur toute cette entreprise. Je crois toujours qu'envoyer un Jedi assassiner un homme est une erreur". A vrai dire, même Ventress doute, elle qui pourtant rêve de tuer Dooku. Ventress a eu un aperçu des philosophies Sith et Jedi, elle est donc bien placée pour juger cet acte. Elle pense que les Jedi n'ont pas ce qu'il faut pour réussir ("je suis étonnée que le Conseil Jedi s'engage dans une telle action (...) il y a une grande différence entre un Jedi et un assassin").

Pour mener à bien sa mission, Quinlan Vos doit faire alliance avec Asajj Ventress. C'est une alliance risquée tant Ventress est instable. Elle est difficilement lisible. Kenobi prévient son compagnon Jedi de se méfier d'elle car elle "est très manipulatrice. Elle n'hésitera pas à utiliser votre confiance en elle dès que ça l'arrangera". Si Ventress tente en effet de manipuler Vos, il apparaît surtout que c'est une femme brisée par les différents expériences et trahisons qu'elle a vécues : "Narec est mort sous mes yeux (...) Je détestais les Jedi parce qu'ils avaient abandonné mon Maître, et Dooku recherchait un apprenti aussi débordant de haine que lui (...) il a dit que je l'avais déçu pour la dernière fois et il m'a laissée pour morte".

Très vite, Vos se sent attiré par Ventress, aussi bien physiquement que spirituellement. L'attirance est réelle, c'est la combinaison de plusieurs éléments : Ventress lui plaît et elle lui offre la possibilité d’enfreindre une règle tacite de l'Ordre ("le temps passé ensemble était précieux - et interdit. Les Jedi n'accepteraient jamais un des leurs avec une... compagne, encore moins une ancienne Sith"). Si Ventress est contenté physiquement, il peut aussi avoir accès à certains enseignements de Ventress sur le côté obscur. Elle le met en garde : ne pas se laisser déborder par l'obscurité n'est pas chose aisée ("il peut te consumer. C'est un équilibre délicat à trouver : être assez libre pour t'en nourrir, mais demeurer ton propre maître"). Quand Dooku capture Vos et que celui-ci échoue donc dans un premier temps de sa mission, le Sith a la certitude que Vos et Ventress ont partagé des moments forts et intimes. Il s'interroge également sur l'Ordre qui est prêt à bafouer tout ce en quoi il croit pour le tuer : "elle vous a fait goûter au côté obscur et peut-être à d'autres choses encore, je peux l'imaginer. Dites-moi, Vos, combien de serments Jedi avez-vous brisés dans le seul but de me détruire ?" Toutefois, lorsqu'on lit les paroles de Dooku, on peut penser qu'il garde une forme de respect et d'admiration envers son ancienne apprentie. Il vante son talent, sa force, sa rage. Dooku dit à Vos que "Ventress était une apprentie de qualité. Pourtant, plus elle gagnait en puissance et moins sa soif de sang pouvait être étanchée. Elle est devenue de plus en plus violente, et imprévisible".

Capturé par Dooku, Vos est en mauvaise posture. Il est torturé. Ventress tente de le sauver mais se rend compte que c'est trop tard : il a basculé ("ils se tinrent côte à côte, tel un tandem... un Maître et un apprenti"). Une autre opération de sauvetage est menée par Anakin Skywalker, Kenobi et Ventress. Ils parviennent à ramener Vos et quand ce dernier est examiné par le Conseil, ses membres ne sentent aucune obscurité. Ce n'est pas l'avis de tous comme le rapporte Desh, un Chevalier Jedi, ami de Vos. Desh a rencontré Ventress qui lui a dit que Vos avait toujours une part d'obscurité en lui ("Elle a insisté sur le fait que Dooku l'avait changé, mais personne - ni moi, ni Anakin, ni aucun membre du Conseil, n'a détecté le moindre signe qui pousse à croire qu'elle avait raison"). Ventress décide d'aider Vos, elle lui fait part de sa propre expérience, de son propre vécu. Ventress est, à ce moment, revenu du côté obscur et pardonné par le Conseil Jedi qui a effacé ses crimes. Tout cela semble trouver un écho auprès de Vos qui a l'air sincèrement amoureux de Ventress ("j'ai essayé de redevenir un Jedi, j'ai vraiment essayé. Mais ma place n'est pas au sein de l'Ordre, Asajj. Elle est auprès de toi").

Mais, la guerre ne leur offre aucun répit. La mission de tuer Dooku est à nouveau assignée à Vos. Là, Vos fait allégeance à Dooku mais en réalité il cache son jeu, il désire simplement tuer à la fois Dooku et Sidious. Il prend le dessus sur Dooku et lui demande de le mettre en contact avec Sidious. Il souhaite devenir l'apprenti du Sith qui manipule tout le monde, cela déclenche la moquerie de Dooku : "Sidious vous tuera dès qu'il vous apercevra ! Vous pensez vraiment qu'il accepte n'importe qui comme Apprenti ?" En plus de Vos, Ventress est présente lors de cette mission. Elle voit l'hologramme de Sidious lorsque Dooku le contacte pour demander des renforts (il n'est pas de taille face à toutes les ressources républicaines présentes). Ce qu'elle voit la terrifie, la bouscule plus que toute autre chose : "cet homme était imprégné par le côté obscur de la Force, il en était saturé, à un niveau d'intensité que Vos, et peut-être même Dooku, n'avait jamais connu".

La suite est tragique pour Ventress. Elle s'interpose entre Dooku et Vos alors que son ami est en grande difficulté. Elle "fut prise dans les mailles entrecroisées des éclairs les plus puissants qu'il ait été donné à Vos de voir (...) Du sang se mit à couler de ses narines, de ses yeux, de ses oreilles". Ventress meurt donc en protégeant Vos, un réel sacrifice. C'est Kenobi qui prononce des paroles qui montrent à quel point les Jedi sont redevables à Ventress : "elle est morte en vraie amie des Jedi et je crois qu'elle mérite d'être mise au repos éternel avec respect et grand soin, avec toute notre gratitude".

dimanche 15 mai 2022

Kenobi n'aime pas les politiciens et Palpatine

Maître Jedi, au service de la République, Kenobi est sceptique en ce qui concerne les politiciens. Il a foi dans le système politique, il doute de ceux qui l’animent, le dirigent. Il faut dire que son époque est marquée par des troubles grandissant, des planètes abandonnés et des dirigeants corrompus. Passant du temps à Coruscant, le centre politique de la galaxie, il est un bon témoin de tout ce qui ne va pas. Il s’en ouvre à son apprenti Anakin Skywalker, un jeune homme largement influencé par Palpatine. Si il emploie des mots durs envers les sénateurs et politiciens, c’est sans doute pour instiller du doute dans le cerveau du jeune homme. Il lui affirme que « je sais d’expérience que les sénateurs ne cherchent à plaire qu’à ceux qui financent leurs campagnes électorales. Je sais également qu’ils ont un peu vite tendance à oublier les règles élémentaires de la démocratie pour obtenir ces financements ». Ce sont des critiques très dures. Dans le roman de l’Attaque des clones, il émet également ses premiers doutes quant à Palpatine. Si il ne parvient pas à saisir (comme tous les Jedi) que c’est un Sith, il se rend compte que Palpatine est un sénateur comme un autre, d’autant plus dérangeant qu’il est influent (« Palpatine est un politicien. J’ai remarqué qu’il était très versé dans tout ce qui concerne les passions et les problèmes des autres sénateurs »).

Au début de la Revanche des Sith, Kenobi et Anakin parviennent à récupérer le Chancelier Palpatine des griffes de Dooku et Grievous. Leur retour à Coruscant, bien qu’épique, devrait être un moment de triomphe. Mais, Kenobi ne peut s’empêcher d’être moqueur envers les politiciens (« c’est toi le héros. Va vivre ton jour de gloire entouré de… politiciens, acheva Obi-Wan avec une petite toux dédaigneuse »). Kenobi envoie Anakin récolter les lauriers. Il les a mérités certes mais surtout cela permet à Kenobi de ne pas y assister, de ne pas avoir à côtoyer des sénateurs. Rien ne s’arrange quand un amendement est proposé pour que le Conseil Jedi passe sous l’autorité du Chancelier. Kenobi montre clairement qu’il ne fait plus confiance à Palpatine. Windu, Yoda et Kenobi se rendent compte que Palpatine est entouré par l’obscurité ; s’ils refusent de croire que c’est le Sith qu’ils cherchent tant, ils savent que quelque chose ne tourne pas rond (« nous ne savons quels peuvent être les plains du Seigneur Sith mais ce que nous savons, c’est qu’il ne faut pas nous fier à Palpatine. Plus maintenant. Ce projet de résolution n’est pas le fruit d’un délégué trop zélé. On peut être sûr que c’est Palpatine lui-même qui l’a rédigé et fait présenter par un Sénateur à sa botte »). Malheureusement, Kenobi est dans une situation difficile car Anakin est sous l’emprise de Palpatine. Le jeune Jedi vénère le Chancelier et voit en lui la solution de tous les problèmes politiques du Sénat et de la galaxie. Dès lors, il est bien difficile de séparer Anakin et Palpatine. D’autant plus que le Sénateur cajole Anakin et prend plaisir à placer les Jedi en difficulté. Il nomme par exemple Anakin au Conseil Jedi et pousse ces derniers à avoir une attitude méprisante. Le pauvre Kenobi n’a pas d’autre choix que prévenir clairement Anakin : « plus rien n’est sûr. Je suis ton ami, et en tant qu’ami, je te le demande : méfie-toi de Palpatine ».

jeudi 16 décembre 2021

Ce que les Jedi pensent de Dooku

Malheureusement, Dooku meurt au début du film III, la Revanche des Sith. L’homme a marqué de sa classe le film II, l’Attaque des Clones. Ancien Jedi, il a décidé de suivre les pas du Sith Dark Sidious. Sa fuite de l’Ordre, lui qui en fut est une des éléments les plus prometteurs, symbolise bien la lente chute des Jedi. Dans les romans de l’Attaque des Clones, Précipice et Point de rupture, certains Jedi évoquent Dooku : on se rend compte que cela va de la stupéfaction à une forme de respect malgré tout ce qu’il fait.

Pourtant, dès le début du roman de l’Attaque des clones, les choses sont claires quand Padmé est victime d’une tentative d’assassinat. Le meurtre est commandité par Dooku qui embauche Boba Fett qui délègue la mission à Zam Wessel. Les Jedi sont dans le déni, dans le refus de voir la réalité ; Padmé est un obstacle important à la réalisation des objectifs de la Confédération des Systèmes Indépendants (CSI). Ki-Adi Mundi persiste dire que Dooku est « un idéaliste. Pas un meurtrier ». Windu a un avis plus nuance mais il trouve quand même des circonstances atténuantes à Dooku, lui aussi refuse donc de croire qu’un Jedi puisse aussi mal tourner (« Nous ne pouvons pas non plus renier le fait qu’il a commencé ce mouvement pour servir ses idéaux. Il était notre ami, nous ne devons pas l’oublier, et l’entendre ainsi se faire traiter d’assassin... »). Les liens qui les rattachent à Dooku les empêchent de comprendre ce qui se passe.

Jocasta Nu éclaire Kenobi sur le départ de Dooku et son statut d’Égaré. Grâce à elle, on comprend que le retrait de Dooku fut terrible pour les Jedi. Il était un Maître de premier plan qui ne supportait pas de voir la faillite de l’Ordre. Il pensait que l’Ordre se reposait trop sur ses acquis au lieu de se préparer à ce qui allait arriver. Les paroles de Jocasta Nu sont donc éclairantes : « son départ fut des plus douloureux. Personne n’aime en parler. Ce fut une grande perte pour notre Ordre (…) Je pense qu’il est parti parce qu’il avait perdu toute foi en la République. Il estimait que les politiciens étaient trop corrompus. Il a finalement estimé que les Jedi se trahissaient eux-mêmes en servant les politiciens ». On comprend mieux que les Jedi n’ont toujours pas tourné la page.

Juste après dans la bataille dans l’arène de Geonosis, Yoda exprime la nécessité d’arrêter Dooku. Par son charisme et la force de ses mots, il représente une trop grande menace pour la stabilité de la République (« Capturer Dooku, nous devons. Si à s’échapper, il réussit, d’autres systèmes à sa cause, il ralliera »). Il faut donc se charger de Dooku et ce sont Kenobi et Anakin Skywalker qui essaieront les premiers. Vite mis à terre, Kenobi comprend que Dooku est bien trop fort et rusé pour Anakin qui « dépensait beaucoup plus d’énergie que le redoutable Dooku et dès que le jeune Jedi commencerait à montrer des singes de fatigue... ». Kenobi voit bien que c’est Dooku qui rythme le combat. Finalement, c’est Yoda qui se chargera de Dooku (« Bien combattu, tu as, mon vieux Padawan, le félicita Yoda »). Formé par Yoda, Dooku a donc acquis son respect pour sa façon de combattre. On voit aussi que Yoda a formé Dooku et que cela peut être une des raisons à l’aveuglement des Jedi. Mais Geonosis a tout changé.

Dans le roman Précipice, on suit Kenobi alors qu’il est capturé par Dooku. C’est à ce moment-là que Kenobi est écœuré par Dooku. Il a clairement perdu toute forme de respect quand on lit que « je pensais que vous étiez le chef ici, Dooku. Cette pensée le dé goûtait. Dooku fut un Jedi auparavant. Le maître de Qui-Gon ! Comment avait-il pu devenir cela ? » Bien entendu, il se sent aussi trahi, comme si Dooku en quittant l’Ordre avait renié tout ce que Qui-Gon lui avait appris. Or, Qui-Gon a énormément compté pour Kenobi. Retenu contre sa volonté, il subit également les assauts de Force de Dooku : « Il avait eu d’autres utilisateurs de la force auparavant dans son esprit. Qui-Gon, Anakin. Même Maître Yoda. Mais leurs contacts avaient été doux, comme des caresses. Celui de Dooku était douloureux. »

Dans Point de rupture, l’action est autour de Windu. Dans les premières pages du roman, Windu et Yoda reviennent sur ce qui s’est passé à Geonosis. Windu se sent coupable de ne pas avoir tué Dooku lorsqu’il en avait l’occasion. A cause de ça, des Jedi sont morts par dizaines et la guerre a éclaté dans la galaxie. Yoda lui dit qu’il n’aurait jamais pu tuer Dooku (« Ton ami, il était. Respect, tu lui dois. De l’affection même. Le terrasser, tu n’aurais pas. Même pour un simple pressentiment »). Il a nouveau cette position ambiguë où on sent qu’il a encore un peu de respect pour Dooku.

dimanche 28 novembre 2021

Kenobi dans l'Ascension de Dark Vador

Démarrant en même temps que la Revanche des Sith, L’ascension de Dark Vador met en avant des Jedi qui ont réussi à échapper, au moins temporairement, à l’Ordre 66. Le grand intérêt de ce roman est qu’il oscille entre plusieurs narrateurs : Shryne un ancien Jedi, Dark Vador, des militaires et Kenobi. Tous nous apprennent des choses sur Obi-Wan Kenobi : sur sa vie avant la chute des Jedi et ce qu’il est devenu ensuite.

Shryne offre un enseignement intéressant, il éclaire sur le fonctionnement de l’Ordre. On se rend compte qu’il y a constitution de petits groupes, entre des Jedi qui ont des affinités ou des intérêts proches. Ici, il s’agit plus d’un groupe de cooptation, d’un groupe où on ne peut entrer que si on a un fort potentiel : « de deux ans ans l’aîné d’Obi-Wan Kenobi, Shryne comme Obi-Wan, avait été un membre de l’Ancienne Garde, comme les appelaient certains Jedi. Il s’agissait d’un groupe qui comprenait Dooku, Qui-Gon Jinn, Sifo-Dyas, Mace Windu et bien d’autres, dont nombres seraient appelés à siéger au Haut-Conseil ». C’est assez valorisant pour Kenobi d’être compris dans cette liste, il est entouré de grands Jedi. Car Kenobi a marqué son époque et les gens qu’il a fréquentés. C’est par exemple le cas de Bail Organa qui, sous l’influence de Yoda et Kenobi, accepte de placer tout son espoir en Luke et Leia (« les jumeaux d’Anakin Skywalker et Padmé Amidala n’étaient pas morts sur l’astéroïde connu sous le nom de Polis Massa. Et qu’en ces enfants, Obi-Wan Kenobi et Yoda mettaient toute leur confiance – un jour, ils vaincront le côté obscur »).

Ayant fréquenté Yoda sur Kashyyyk, c’est sans doute comme ça que Cudgel, un commerçant, sait que « Maître Kenobi était sur Utapau. Nul n’a entendu parler de lui depuis la fin de la guerre ».

Autrement dit, très peu de gens semblent savoir que Kenobi a affronté et vaincu Vador sur Mustafar. Vador lui le sait et il pense tout le temps. S’il est passé d’Anakin à Vador, c’est à cause de Kenobi qui l’a laissé brûler vif et pour quasiment mort. A cause de ça, il a perdu une bonne part de sa liberté de mouvement, de son corps : « c’était Padmé et Obi-Wan qui l’avaient enfermé dans cette armure-prison ». Dans les premiers temps, Vador a énormément de mal à s’adapter : il blâme son armure, cela l’a rendu moins fort. Il se sent moins capable, il sent avoir perdu ses capacités. Lui qui se pensait le meilleur sabreur parmi les Jedi a été touché par un Jedi lambda en début de roman et il le vit mal. Il remarque que « seuls Dooku, Asajj Ventress et Obi-Wan avaient été assez bons avec un sabre laser pour le battre ».

Dans ce roman, Sidious joue avec Vador. Il tente de lui faire assimiler des principes Sith tout en lui montrant bien sa supériorité. Il revient sur le duel de Mustafar et, si il accorde un bon point à Kenobi, il insinue également qu’il a été trop faible pour en finir pour de bon. Les Jedi ne sont pas allés au bout des choses, et ils ont été trop permissifs, ce qui a permis aux Sith de revenir : « Obi-Wan a triomphé parce qu’il est allé sur Mustafar avec une seule intention à l’esprit : tuer Dark Vador. Si l’Ordre Jedi s’était montré si résolu, s’il était resté focalisé sur ce qui devrait être fait plutôt que sa peur du Côté Obscur, nous aurions eu plus de mal à l’éradiquer ».

Enfin, dans sa dernière partie, le roman revient sur la vie de Kenobi à partir de son arrivée sur Tatooine. Sa vie est monotone, il est sur un monde qu’il connaît très peu pour surveiller un gamin qui ne sait pas qui il est (« Obi-Wan, que tout le monde ici connaissait sous le nom de Ben, avait pris possession d’une maison abandonnée à la lisière de la Dune Occidentale »). Là, il a le temps de repenser à ses échecs, à tout ce qu’il a raté et à tout ce qu’il n’a pas fait. Il peut penser à son vieil ami Anakin Skywalker et les graves blessures mais aussi à toute la haine qui transpirait de l’ancien Jedi. Il se rend compte qu « il y avait une image qui ne s’effacerait jamais de l’esprit (…) : celle d’Anakin – Dark Vador, comme Sidious venait de le rebaptiser – s’agenouillant devant le Seigneur Noir après avoir massacré les Jedi dans leur Temple. » Mais, la réalité va très vite rattrapée Kenobi qui est convaincu que Vador est mort sur Mustafar. Alors qu’il est assis dans un bar, il voir sur l’Holonet un homme-machine se faire appeler Dark Vador. Sa réaction est claire et nette : « Obi-Wan se leva sonné, renversant sa table ».

Kenobi a alors besoin de conseils, d’aide. Mais sur qui s’appuyer ? Yoda s’est mis en exil. Il est seul. Jusqu’à ce que l’esprit de Qui-Gon Jinn lui parle et lui dit que «  Obi-Wan, il ne faut pas dire à Luke que Vador est son père. Pas avant que le bon moment ne soit venu ». Ces paroles permettent de replacer Kenobi sur son droit chemin, de lui remettre à l’esprit l’importance de sa mission (« retournant à la lumière aveuglante des soleils jumeaux de Tatooine, il vit Owen, Beru et Luke. Et il continua de veiller sur eux »).

mardi 30 mars 2021

Vol vers l'infini : l'arrogance de Jorus C'Baoth

Il est assez plaisant de voir que le roman Vol vers l’Infini se concentre sur un Jedi qui n’est Yoda, ni Kenobi ou ni Anakin Skywalker. Il met en avant le Jedi Jorus C’Baoth (à ne pas confondre avec son clone que l’on verra dans la Croisade noire du Jedi fou).

Dès le début du roman, on s’aperçoit que C’Baoth est un homme qui dit ce qu’il pense, peu importe qui est autour de lui. Il a ses convictions et il n’hésite pas à les afficher. C’est un homme qui a conscience de la supériorité des Jedi. Dans ce livre, C’Baoth a une padawan, Lorana Jinzler (elle deviendra Chevalier au cours de l’aventure). Il lui assène des leçons qu’il juge importantes : « un jour, tu seras un Chevalier Jedi, avec tous les pouvoirs et toutes les responsabilités que ça implique. N’oublie jamais que nous sommes le ciment de cette République, au contraire de Palpatine ou du Sénat, de la bureaucratie et par-dessus tout de ces pauvres esprits fermés qui ne peuvent survivre une journée  sans venir quémander de l’aide à Coruscant. »
C’Baoth veut des fonds pour son Vol vers l’infini, il s’agit d’une mission d’exploration de ce qu’il y aurait aux limites de la galaxie et ensuite. Mais, l’Ordre Jedi et le Sénat sont plus que réticents. Il a donc besoin d’un succès important et marquant pour assurer sa légitimité. C’est ce qu’il aura sur la planète Barlok. C’est un moment assez intéressant du récit car Kenobi et Anakin Skywalker sont là. On a alors l’opportunité de voir le comportement différent de deux Jedi confirmés et de la façon dont ils se nourrissent du succès.
Doriana, un agent de Sidious, est un témoin des événements. Il relate à son maître que « Kenobi n’est pas du genre à rechercher la reconnaissance du public et C’Baoth n’est pas du genre à lui proposer de la partager. »

Le mépris de C’Baoth s’étend même aux gens qui pourraient donner légitiment un avis dans leur domaine de compétences. Le pauvre Capitaine Pakmillu subit  le dédain du Jedi qui lui dit sans ménagement qu’il ne sera pas au courant de tout ce qui se passera à bord de son vaisseau (« c’est une affaire de Jedi, capitaine, qui ne vous concerne pas »).

Le livre montre aussi que la politique Jedi touche les simples gens de la galaxie. Ce n’est pas que C’Baoth qui est en cause, c’est tout l’ordre. Ainsi, on en a un bon exemple avec Lorana Jinzler qui retrouve, par un heureux hasard, son frère à bord du vaisseau. Ce dernier a beaucoup de rancœur, toute sa vie a été marquée par le départ de sa sœur, tout ce qu’il faisait n’était pas assez pour plaire à ses parents : « Lorana aurait fait ceci, Lorana aurait fait cela (…) on croyait vivre à l’ombre d’une déesse. C’était d’autant plus absurde qu’ils n’avaient pas la moindre idée dont tu aurais agi dans ces situations ». Et en effet, les Jedi prennent les enfants très jeunes. Pour certaines familles, c’est une fierté, pour d’autres c’est une malédiction. C’Baoth a trié ses passagers en faisant monter à bord des familles qui avaient des enfants qui montraient des dispositions à la Force. Il veut leur enseigner quoiqu’en pensent leurs parents : « offrir une possibilité à un enfant de devenir un Jedi est l’honneur le plus élevé qui soit ». Il se moque de savoir si cela sera bien reçu par les parents, il se moque de briser des familles.

Anakin Skywalker et Kenobi sont temporairement à bord du Vol vers l’infini. Kenobi a des désaccords avec l’autre Jedi. C’Baoth est têtu, borné, obstiné. Il ne pense pas que les Jedi doivent uniquement être destinés à protéger les faibles, à maintenir la paix. Il le lui dit, leurs talents sont sous-utilisés. Il interroge : « Maître Kenobi, pouvez-vous honnêtement reconnaître que Maître Yoda ou Maître Windu par exemple, ne seraient pas capables de diriger la République avec plus sagesse et d’efficacité que Palpatine et les bureaucrates du gouvernement ? ». On notera qu’il critique une nouvelle fois la bureaucratie. C’est sans doute parce qu’il aime faire les choses comme il le ressent, sans devoir se fier à des procédures et des protocoles.

Tout cela mène à une défiance envers les Jedi. Pour les passagers, la vie est compliquée. Algrann affirme que « nous quittons une tyrannie gérée par des bureaucrates et des politiciens véreux pour tomber dans une autre, sous la coupe des Jedi ».

L’histoire présente également un personnage important de l’univers Légendes : Thrawn. Comme le vaisseau est amené à explorer les Régions Inconnues, il tombe sur des vaisseaux Chiss. L’agent de Sidious, Doriana, est chargé de détruire le Vol vers l’infini mais il est capturé par Thrawn avant d’y parvenir. Il tente de convaincre le Chiss de mener sa mission à sa place. Il a vu que les Chiss tiennent fermement à leur territoire et il est clair pour lui que les Jedi seraient une menace. Thrawn ne saisit pas encore bien ce que sont les Jedi, il en profite donc pour lui dire que « les Jedi se prennent pour les maîtres de la galaxie ». Heureusement pour les plans de Doriana, C’Baoth ne le décevra pas en rencontrant Thrawn. Il était inutile d’espérer que le Jedi fasse preuve de diplomatie et de finesse. Il explose littéralement face à Thrawn, le traite comme une espèce inférieure : « Nous sommes les Jedi, le pouvoir le plus puissant de l’univers ! Nous agirons comme bon nous semble et nous détruirons ceux qui croient ce mettre en travers de notre chemin. »

Bien entendu, C’Baoth est un élément particulier de l’Ordre Jedi, tous ne sont pas comme lui. Mais, on voit bien dans ce roman que les Jedi commencent à avoir une mauvaise presse. On peut penser que cela (l’arrogance, le sentiment de supériorité) contribuera à l’acceptation de la galaxie en ce qui concerne l’Ordre 66.