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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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dimanche 30 juin 2024

L'obscurité est toujours là

Comme son titre l’indique, le roman L’ombre des Sith nous parle des Sith et de l’obscurité. Si Vador et Sidious sont évidemment mentionnés, d’autres Sith sont évoqués. Cela illustre bien l’idée que la règle des deux est une doctrine obscure parmi tant d’autres. Elle a certes permis à Sidious d’accéder au pouvoir mais elle n’est pas non plus la panacée.


Dans ce roman, on a la première démonstration que Sidious a vaincu la mort puisqu’il parle fréquemment à Ochi. Luke a bien détruit son enveloppe physique avec l’aide de Dark Vador, toutefois Sidious a su anticiper et prendre des dispositions pour avoir une certaine forme de survie.

Alors qu’il est pris par un rêve ou une vision, Luke rencontre son père, le traître Anakin Skywalker sous forme de figure fantomatique. Ce dernier lui donne un avertissement qui sonne comme une annonce du retour possible de Sidious. Il lui dit que « la Force est une rivière, mon fils. Elle s’écoule à travers la galaxie tel un torrent puissant. Mais certaines choses peuvent dévier son cours et certaines personnes cherchent à le modifier ». Or, la capacité de Sidious à sentir les perturbations dans la Force l’a souvent mené à tenter de la plier à sa volonté.


A la recherche d’artefacts et de renseignements liés aux Jedi, aux Sith ou à la Force, Luke va de découverte en découverte. Il apprend, par exemple, qu’il existe un « monde caché des Sith, un lieu de pouvoir et, selon Kli l’Ancien, un scribe antique, de vie éternelle » et que cet endroit s’appelle « Ixigul - ou Exegol » ; on ne peut s’y rendre qu’avec un orienteur car la navigation est très compliquée. Pour Luke, c’est la confirmation que les Sith cachent bien des secrets. D’une certaine façon, cela est presque effrayant tant son expérience avec des Sith sur l’Etoile de la Mort l’a marqué. Ce qu’il a ressenti à ce moment-là a été un vrai bouleversement, des sensations totalement inédites pour lui : « Vador avait été un feu, un dragon solaire blotti dans le coeur d’une étoile sur le point de se transformer en nova. L’Empereur, Palpatine, avait été tout le contraire : il était la glace, le froid terrifiant des profondeurs insondables de l’océan ».


Le roman aborde également d’autres Sith, via l’angle des artefacts (sabres laser, masques).

Ainsi, on en apprend plus sur des Sith qui ont vécu avant l’ère de Sidious. 


Il existe peu d’informations sur la Sith Dark Noctyss. On sait que sa légende a traversé les âges, comme certains de ses accomplissements. Elle est surtout connue pour son sabre laser particulier (« Luke reconnut son arme. Elle sortait tout droit d’un mythe, et Luke n’avait jamais été certain que cette relique existait (…) Le sabre laser de Dark Noctyss »). Il faut dire que ce sabre laser est courbé, il n’a donc rien à voir avec ceux qu’on connait.


Les masques sont mis en avant dans ce roman. 

Lando évoque la légende de Momin: « il y avait ce casque supposé avoir appartenu à un Seigneur Sith, Momin. Quiconque le mettait était possédé par lui, comme si Momin était de retour ». On peut noter que, d’une certaine façon, Momin a réussi à vivre après sa mort.

Enfin, on découvre le groupe appelé les acolytes de l’Au-delà dont Kiza fait partie. Les membres sont des admirateurs des Sith qui cherchent des objets liés. Kiza porte ainsi un masque particulier qui était « une relique des plus puissantes » et qui avait appartenu au Sith Exim Panshard, son Maître mort bien longtemps avant mais vivant dans le masque. Luke met fin à la vie de Kiza et du masque.


jeudi 30 mai 2024

La cape de Jacen Solo

Jacen Solo ne se contente pas d’interner les opposants politiques ou de dévoyer les enseignements Jedi. Il ne lui suffit pas de nouer une alliance avec l’infâme Lumiya ; il met également en scène son changement. Son apparence vestimentaire change et il se met à porter une longue cape noire qui évoque forcément une autre personne, assez malfaisante : Dark Vador. D’ailleurs, dans le roman Descendances, un capitaine anticipe déjà ce changement. Il interroge ses camarades : « quand est-ce qu’il va opter pour une cape noire et un casque assorti ? Et plein de soldats en armure blanche ? ». Le lien avec Vador est clair, tout le monde a encore en tête l’apparence du bras droit de Palpatine. 

Mara, si prompte à trouver des excuses à Jacen, ne peut pas là feindre l’aveuglement en voyant le nouveau look de Jacen (« sait-il seulement à qui il ressemble ? »).


Dès lors, Jacen ne quitte plus sa cape. Elle est celle qui permet de se démarquer, elle est celle qui permet à ses détracteurs de le reconnaître. Jacen se démarque des autres et attire immédiatement l’attention. On en a un exemple lors des funérailles de Mara Jade : « une silhouette vêtue de noir s’avançait d’un pas vif au milieu de l’allée centrale. L’homme arborait des bottes hautes et une longue cape de soie scintillante ceignait ses larges épaules ».


Quand Jacen apparait habillée ainsi, le lien avec Vador est quasi systématique.

En s’entraînant, Jaina et Zekk font face à Jag Fel. Pour les perturber, le Chiss s’habille comme Jacen. Le déguisement trouble les deux Jedi et les fait plonger dans un passé qu’ils n’ont pas connu. Voir Jag habiller ainsi ne fait pas que les perturber, cela les effraie également (« Zekk sentit un frisson d’effroi quasi surnaturel. Dans ses plus beaux atours, Solo ressemblait tant à Dark Vador que n’importe quel allié des Jedi, ayant vécu ou étudié l’époque de la Purge Jedi, aurait ressenti la même chose »). Ainsi, on en a un autre exemple avec Leia Organa. La mère de Jacen a connu Vador, elle l’a fréquenté de près et a souffert à cause de lui. Leia est donc une bonne référence pour comparer Vador et Jacen. Elle aussi est choquée par ce qu’elle a sous les yeux, d’autant plus qu’elle se rend compte que son fils et son père semblent être les deux faces d’une même pièce. Leia pense que « l’image qu’il renvoyait, celle d’un grand et dangereux utilisateur de la Force vêtu d’un costume et d’une cape noire, lui rappelait une fois plus son père plus que son fils ».


La cape fait donc partie du personnage que se construit Jacen. Elle est un atout pour imposer sa volonté et répandre la peur. Mais, elle est aussi quelque chose qui l’a presque mené à sa perte.

Luke et les autres Maîtres Jedi dressent un plan audacieux pour espionner Jacen Solo. En apparence, c’est une attaque désespérée contre le leader de l’Alliance Galactique. En réalité, ce n’est qu’une diversion : il s’agit de poser une sorte de mouchard sur lui. C’est une Seha Dorvald terrifiée qui s’en charge : «  des larmes troublèrent la vue de Seha. Elle les essuya et donna, à distance, une chiquenaude au chiffon. Lorsque le colonel Solo tourna, sa cape se gonfla et le morceau de tissu alla s’accrocher à son ourlet. ».

Jacen ne se rend pas compte qu’il a été trompé. Il faut l’intervention d’une lieutenant, Tebut, pour qu’il le remarque. C’est une intervention courageuse de la part de cette gradée car bien trop de soldats craignent la réaction de Jacen (il a notamment étranglé devant des soldats un gradé ayant fait une erreur). Elle demande à Jacen « pourquoi portez-vous une cape rapiécée ? ». Jacen admet devant elle et à lui-même qu’il a pêché par suffisance, que la cape qui devait servir à imposer son autorité l’a déçu (« nous faisons tous des erreurs, lieutenant et visiblement j’en ai fait une en laissant quelqu’un me coller un mouchard »). 

Par la suite, déçu, Jacen abandonne sa cape quelques temps. Le Sith s’est senti trompé et prend une mesure radicale en s’en débarrassant (« Caedus arriva sur le pont. Sa cape aurait dû voleter autour de lui, mais ce n’était pas le cas. Pourquoi ? Oh, oui. Il l’avait donnée. Elle l’avait trahi »). D’une certaine façon, Jacen semble accorder à la cape une volonté. Est-ce une façon de se dédouaner de son erreur ?


vendredi 29 mars 2024

Qui est Grievous ?

Il existe des personnes qui marquent par leur apparence. Il n’est pas besoin d’avoir la Force ou de pouvoir faire voler des objets ou lancer des éclairs pour être charismatique ou imposant. Grievous en est un bel exemple même si il faut admettre que son apparence suffit à le différencier de ceux qui l’entourent. Dans le roman Sombre apprenti, on trouve une description qui lui rend parfaitement justice et illustre ce qu’il est : « avec ses quatre bras, son masque semblable à un crâne et ses pieds griffés, c’était une créature qu’on aurait pu croire issue des cauchemars qu’induisait les épices, et non un être réel. C’était plus une machine qu’un organisme vivant, mais on lisait dans ses yeux fendus une malveillance terrible ». Grievous est une chose impitoyable, un formidable outil de combat qui obéit aux ordres de Dooku. C’est un homme connu dans une bonne partie de la galaxie, craint par un grand nombre. Ses exploits parlent pour lui. Comme le mentionne Asajj Ventress, il a répandu la mort et la destruction sur Dathomir (« à l’époque, elle était dévastée par le massacre de son clan que Grievous avait perpétrée »). On peut même penser que Grievous prend un malin plaisir à traquer des utilisateurs de la Force puisque les Jedi semblent être des proies qu’il apprécie. Ainsi, Dooku dit que « lorsque Grievous ou Ventress abattaient un Jedi, ils me rapportaient ces petites souvenirs du combat » ; Grievous aimait collectionner les sabres laser.


Grievous est sans conteste devenu un individu qui a marqué l’histoire de la galaxie, et en particulier de la Guerre des Clones. Dans le roman Collectionneur qui se déroule des années après la fin de la Guerre des Clones et de la Chute de l’Empire, Karr nous en donne la preuve en se rendant sur Utapau : « c’est sur cette planète que le Général Grievous avait été tué, ce qui avait mis fin à la guerre. Il avait appris ça à l’école ».


Grievous a considérablement marqué la mémoire collective. Dès que Vador est apparu, il a sans cesse été comparé à lui. Il faut dire que Vador, pour beaucoup, n’est qu’une machine avec des bouts d’homme. Dans le roman Tarkin, Tarkin fait état de rumeurs affirmant que « certains disaient qu’il était une contrepartie au Général Grievous de la Confédération que l’Empereur aurait gardée en réserve ».


Mais, c’est surtout dans l’univers légendes que la comparaison entre Grievous et Vador est développée.


L’apparition de Vador a suscité des questions. Personne ne savait qui il était, d’où il venait et encore moins quel était son rang. Les gens se posaient des questions.

Dans le roman l’Etoile Noire, Tarkin s’interroge : « Vador. On disait que sous son armure, il ressemblait davantage à une machine qu’à un homme. Tarkin savait que le droïde Général Grievous avait été capable de manier quatre sabre lasers en même temps ». Ainsi, en plus de leur apparence, de leur aspect machine, c’est leur capacité à manier correctement les sabres laser qui les rassemble. 

Shryne, un Jedi du temps de la Guerre des Clones, a combattu Vador en duel. Lui note un autre point en commun entre les deux : Vador protège sa plaque centrale comme Grievous protégeait ce qui lui restait de coeur. Shryne remarque que « c’était pour cela que Vador avait adopté ce style archaïque - il protégeait son centre, comme Grievous avait été forcé de le faire ».


Vador est un Grievous amélioré. Si on met de côté ce qui est lié à la Force, il est une machine avec des morceaux d’homme. Sa fabrication a été permise par Grievous : en effet, « la plupart des systèmes étaient d’ailleurs assez anciens. Les médecins s’étaient contentés de les modifier en urgence. Certains dérivaient des systèmes appliquées au droïde Général Grievous ». La ressemblance est flagrante : les deux détonnent dans leur environnement, ils ont une respiration particulière. Dans le roman, l’Ascension de Dark Vador, le Jedi Shryne souligne que « avec sa longue cape et son large casque noirs, Vador avait l’air d’un produit emprunté aux Séparatistes - un mélange grotesque d’humanoïde et de machine à la Grievous ». 

Vador fait une première apparition remarquée et remarquable sur Kashyyyk ; il est filmé, entre autres, en train d’exterminer des Jedi. Le moment est marquant et un journaliste résume l’opinion populaire. « est-il humain ? Est-ce un clone ? Ou bien est-il une version du Général Grievous au service de l’Empereur ? »

samedi 7 octobre 2023

Vador est-il encore présent dans la postlogie ?

Anakin Skywalker n’a pas que tué sa femme ou essayé de tuer son mentor, Obi-Wan Kenobi. Il a basculé vers l’obscurité et à participé à répandre la mort et la terreur sur la galaxie. Avec son nouveau maître Dark Sidious, il a étendu l’oppression impériale. En passant, il a torturé sa fille Leia et encouragé la destruction de sa planète adoptive. Tout concourt donc à dresser de Vador (ou Anakin) un portrait sombre. Mais, pour quelques uns en perte de repère, il est un modèle.


Kylo Ren est le fils de Leia Organa et de Han Solo. Sensible à la Force, l’homme est particulièrement instable. Lui aussi se tourne vers le côté sombre de la Force. Kylo Ren voue presque un culte à Vador, son grand-père. Apprendre qu’il a un lien familial avec lui a quasiment changé sa vie. Il a acquis le casque de Vador qu’il traite comme une relique. A ses yeux, le casque est un objet sacré (« un masque déformé qui avait appartenu à quelqu’un d’autre. A un personnage qui suscitait les rumeurs, les légendes et la peur. Le masque de Dark Vador avait beau être déformé et endommagé, quiconque posait les yeux dessus ne l’oubliait jamais »).

Kylo Ren se rêve en héritier de Dark Vador. Ce n’est pas un hasard si il a récupéré son casque ou si il en porte un.

Certains ont légitimé son envie, son aspiration. Dans le roman l’Ascension de Skywalker, deux semblent aller dans ce sens. 

Quand il ravage des troupe sur Mustafar, il s’inscrit dans les pas de Dark Vador. L’oeil du marais de Webbish le lui dit clairement : « conformément aux souhaits du Seigneur Vador, tu as vaincu mes protections et tu as mérité une récompense. Son orienteur. » Là encore, Kylo Ren acquiert un objet ayant appartenu à Vador.

Sidious, sans doute manipulateur, encourage Kylo Ren à revendiquer son héritage. Il veut que Kylo Ren se défasse pour de bon des traits de lumière qui restent en lui, il le pousse à dépasser Vador : « termines-en avec les Jedi et deviens ce que ton grand-père n’a pas pu être. Tu règneras sur toute la galaxie en nouvel Empereur ».


Alors, Kylo Ren est-il l’égal d’un Vador ? Snoke, lui, n’est pas de cet avis. Il sent que Kylo Ren, comme Vador, a encore de la lumière. Mais, Vador était capable de déchaîner une certaine sauvagerie, il avait un charisme indéniable. Pour Snoke, ce n’est pas le cas de Kylo Ren. Il ne serait qu’une version allégée de Vador. Les mots qu’il emploie sont durs et presque insultants (« hélas, tu n’es pas Vador. Tu n’es qu’un enfant avec un masque »).


En tout cas, il est clair que Vador a inspiré Kylo Ren. Ceux qui l’ont connu intimement sont de cet avis. Han se montre désolé en parlant de son fils. C’est presque comme si il n’aurait rien pu faire pour échapper à son destin : « il a toujours été attiré par le côté obscur. On a fait tout ce qu’on pouvait. Il a trop de Vador en lui. »

Rey, elle, a partagé des pensées et des moments assez forts avec Kylo Ren. Elle se rend compte que Kylo Ren n’est pas seulement attiré, c’est plus une obsession.  On peut lire qu’ « elle avait aussi perçu sa peine et sa solitude. Et sa peur de ne jamais être aussi fort que Dark Vador, le fantôme qui hantait ses rêves ».


Le souvenir de Dark Vador est toujours présent tant l’homme a marqué l’histoire de la galaxie.

Le Nouvel Ordre, l’héritage de l’Empire, dirigé par Snoke en a bien conscience. Ils savent que Vador a été important pour l’Empire, mais surtout qu’il a trahi. Snoke regrette presque : « si le Seigneur Vador n’avait pas succombé à ses émotions au moment crucial - si le père avait tué le fils-, l’Empire aurait triomphé. ».

Dans le dernier tome de la postlogie, Rey se rend sur l’épave de la seconde Etoile de la Mort. Sensible à la Force, la jeune femme  perçoit des choses liées à Vador. Elle ressent des choses assez fortes qui montrent que Vador n’était pas qu’un monstre mais aussi un homme qui a fini par aimer ses enfants (« elle ferma les yeux et détecta de la terreur, de la douleur, des regrets et…une détermination à sauver un être très cher, profondément aimé ».


L’amour a donc permis à Vador de revenir vers la lumière sur la fin de sa vie. Cela n’a pas effacé tous ses crimes et ses méfaits mais ça a suffi à Luke pour le pardonner. C’est aussi ce sentiment qui a condamné Anakin Skywalker des années avant. Leia en a bien conscience. Elle a fini par comprendre qu’Anakin était incapable de gérer ses émotions et ses sentiments, qu’il s’est laissé déborder par eux. Elle voit que « c’était en effet l’amour entaché de jalousie et de passivité qui avaient conduit leur père, Anakin Skywalker, vers l’obscurité et le désespoir ». Leia tient Anakin comme entièrement responsable de son sort ; Luke est plus mesuré. Luke accuse Sidious d’avoir joué avec Anakin, il l’a trompé (« il avait prétendu à Anakin d’avoir découvert le secret de la vie éternelle grâce à son propre maître (…) Luke supposait que c’était un mensonge, destiné à attirer Anakin vers le côté obscur »).

dimanche 3 septembre 2023

Tarkin : trop ambitieux ?

Le roman l’Etoile noire met en avant celui qui a permis sa construction : Tarkin. Tarkin est un homme ambitieux, certain de ses forces et convaincu que l’Etoile va changer les choses dans la galaxie et permettre à l’Empire d’assurer son emprise sur les planètes et les peuples.


Évoluant dans les très hautes sphères impériales, Tarkin doit nécessairement côtoyer les plus grands noms de l’époque : Palpatine et Dark Vador. En ce qui concerne ce dernier, il a des soupçons sur sa réelle identité. Mais, ce n’est pas tant qui il est qui l’intéresse mais ce que Vador peut lui apporter. Car, Vador inspire la peur et le respect. Tarkin analyse finement Vador : « son esprit rationnel lui disait que Vador était plus un déchet humain artificiellement maintenu en vie qu’autre chose, désormais… Un homme à prendre en pitié en quelque sorte. Mais Vador n’était pas du genre à inspirer la pitié. Vador avait du pouvoir. Et il savait s’en servir ».

Tarkin suit et observe attentivement à chaque fois que leurs chemins se croisent. Il assiste donc via une caméra au duel entre Vador et Kenobi. Ce qu’il voit le laisse sans voix et incrédule. Il ne peut pas comprendre ce qui se passe (« stupéfait, Tarkin contempla l’image sans savoir quoi penser. Impossible. C’était une illusion, il y avait un truc. Forcément. »).


En ce qui concerne l’Empereur, Tarkin est dans une position plus ambiguë. Il sait que l’homme est puissant, extrêmement prudent : il ne lui aurait pas confié le commandement de l’arme la plus puissante de la galaxie sans mettre en place des garde-fous. Tarkin a également conscience que l’Empereur peut le reléguer au fin fond de la galaxie si et quand il le souhaite : « Tarkin lui en était évidemment reconnaissant. Mais, il est toujours préférable de tenir la laisse que d’être au bout ». La magnifique lune armée rend presque Tarkin ambitieux. En étant le chef de cette station de guerre, il devient un des impériaux les plus puissants, les plus influents. Que doit-il faire de ce pouvoir ? Le livre le montre en pleine introspection : « en tant que responsable d’un pareil engin, il deviendrait de fait l’homme le plus puissant de la galaxie. A la réflexion, l’Empereur lui-même ne pourrait rien contre lui, s’il décidait un jour de changer les règles du jeu. Mais Tarkin connaissait bien l’Empereur. Ce dernier ne prendrait aucun risque. Jamais il ne laisserait quelqu’un s’opposer à lui ».


L’arme est l’occasion pour Tarkin d’assurer sa vision des choses. Tarkin veut inspirer la peur. Il veut voir l’effroi et la docilité des gens terrifiés. Tarkin est un être impitoyable qui n’hésite pas à accomplir des actes effroyables pour atteindre ses objectif. Par exemple, il n’hésite pas à bombarder une planète-prison afin de tester le canon (« les maintenir en vie coûtait une fortune à la collectivité. Quand aux soldats détachés là§bas pour les surveiller, on peut désormais les affecter ailleurs. Personne ne pleurera des psychopathes endurcis et le tas de boue sur lequel ils vivaient »). Cette détermination séduit quelques gradés comme Motti : « Motti sourit en se préparant à donner l’ordre d’ouvrir le feu. Tarkin avait raison. La peur. C’était la peur, la clé… ».


Si il est concentré sur son travail, Tarkin s’est également ménagé une vie personnelle et intime. Il a une relation avec l’amiral Daala, une brillante et intelligente militaire. Tarkin est impressionné par son caractère. Il est écrit que « Daala était une femme très excitante par bien des aspects, et sa beauté physique n’était qu’un atout parmi d’autres. Son côté impitoyable la rendait encore plus séduisante ». Mais, Daala est gravement blessée et perd une partie de ses souvenirs. Tarkin est soulagé que cela arrive car elle aurait pu être un obstacle à ses ambitions ; cela montre bien à quel point il est froid et calculateur. Tarkin est clair : « même un scan cérébral complet ne pourrait lui arracher la vérité si elle l’avait oubliée. Regrettable d’accord, mais il fallait tirer le meilleur parti des situations les plus délicates ».


Mais, Tarkin commet une erreur : il sur-estime l’Etoile. Il refuse de croire qu’elle est en danger, menacée par les rebelles. Il reste à son bord alors qu’on l’avertit qu’il y a une possibilité qu’elle soit détruite. Mal lui en prend : « il était calme.Tout irait bien. Cette station était invulnérable. Indestructible. La faire sauter ? Impensable. Impo… ».

lundi 14 août 2023

La vie de Boba Fett (novélisation)

Boba Fett est sans doute le mercenaire le plus connu de la galaxie. Son look et son histoire interpellent. Il est aussi un homme qui a traversé les époques : il a vécu le début de la Guerre des Clones, la chute de la République et l’avènement de l’Empire, puis l’époque trouble de la Rébellion. Il a vu ou rencontré quelques uns des plus grands noms tels Mace Windu, Obi-Wan Kenobi, Luke Skywalker ou encore Dark Vador. Tout cela est une prouesse énorme quand on sait il n’est qu’un clone parmi des millions d’autres…


Toutefois, Boba est différent. Il n’est pas seulement un clone, il est aussi un fils pour celui qui a servi de modèle au clone, Jango Fett. En effet, Jango Fett a demandé explicitement aux cloneurs de lui faire un clone spécial, un clone qu’il pourrait élever et éduquer. Dans la novélisation de l’Attaque des clones, on peut lire que « Jango posa à nouveau les yeux sur Boba, l’un de ses milliers d’enfants, mais le seul qui soit un clone parfait, une réplique exacte, n’ayant subi aucune manipulation génétique afin de le rendre plus obéissant. Et le seul qui soit exempté de la procédure de vieillissement accélérée ». Si il entraine durement Boba, Jango a aussi beaucoup d’affection pour lui. Cela crée un fort lien entre les deux, un lien réel entre un père et un fils. On en a la preuve quand Boba pense qu’il « aimait tellement son père qu’il ne prenait jamais ombrage de ses critiques ». Car, Jango est un instructeur exigent mais aussi un père qui sait encourager son fils (« Tu as été génial ! répondit Jango. Tu as tiré juste quand il le fallait. Et puis, tu t’es trouvé là, au bon moment pour m’aider »). 

Pour Jango, seul Boba compte : il « n’avait que faire de la politique, de la guerre ou de cette armée de clones. Si tous ces individus devaient se faire massacrer, soit. Il n’éprouvait de l’attachement pour aucun d’entre eux. Il tourna les yeux et réfléchit à cela. Pour aucun d’entre eux, à part Boba, bien sûr. »


Dès lors, la conclusion de l’Attaque des clones pour Jango ne peut être qu’une tragédie, une immense épreuve à traverser pour Boba. Le garçon voit son père être décapité par le Jedi Mace Windu. Alors qu’une terrible bataille a lieu autour de lui, Boba n’est qu’un gosse qui vient de perdre son père (« Papa… laissa échapper le jeune garçon sentant ses jambes se dérober sous lui »).


On retrouve Boba Fett dans l’Empire contre-attaque.  Il est un chasseur de primes embauché par Dark Vador pour traquer le Faucon Millenium et ses occupants. Il semble qu’il se soit bâti une très bonne réputation et qu’il soit un des meilleurs dans son domaine. L’impérial Piett remarque que Boba Fett est « universellement et tristement célèbre pour l’extrême sauvagerie de ses procédés ». Si Boba traque volontiers le Faucon Millenium, c’est que ça doit lui permettre de retrouver Han Solo, cet homme ayant une prime sur sa tête mise par Jabba le Hutt. Il fait preuve de malice pour suivre le Faucon Millenium et se lance à la poursuite : « à son bord, Boba Fett, le plus redouté des chasseurs de prime de la galaxie, fit pivoter Esclave Un, son petit appareil à tête d’éléphant, pour se lancer à la poursuite de sa proie ».

Boba se rend alors sur la Cité des Nuages, la station du légendaire Lando Calrissian. Vador et lui parviennent à capturer Han Solo et à attirer Luke Skywalker. Vador décide de tester une méthode de congélation sur Han Solo ; Fett décide d’y assister. Sa raison est simple : l’argent (« je tenais seulement à m’assurer qu’on n’abimait pas trop le capitaine Solo. Jabba le Hutt offre une prime double pour qui le lui ramène vivant »). Après une série d’événements chaotiques, Fett parvient à quitter la station avec Han Solo (« il est à vous, chasseur de primes, laissa tomber la voix sifflante de Dark Vador ») et le ramène à Jabba.


C’est auprès de Jabba que Boba Fett finit par être vaincu. Le Jedi Luke Skywalker vient libérer son ami Han Solo. Alors que Jabba espère les donner à manger au Sarlacc de Tatooine, c’est Boba qui connait ce triste sort. Dans un combat Asse pathétique qui le met bien peu en valeur, Boba est projeté dans la bouche du monstre : « Boba fut projeté comme un missile, droit sur l’escorteur. Sa cuirasse ricocha durement sur la coque et il plongea dans le trou. Lando le vit filer à toute vitesse devant lui et disparaître dans la gueule du monstre ».



lundi 6 février 2023

Ce que la trilogie nous apprend sur Palpatine

L'Empereur Palpatine est un personnage secondaire dans les deux premiers romans de la trilogie qui finit par gagner en importance dans le troisième tome et devenir l'antagoniste principal. A première vue, rien ne laisse supposer de sa force. Son statut et son ascension sont remis en question, d'autres parlent de lui de façon dévalorisante. Les Whills, des membres d'une secte de la Force, parlent de lui comme un pion, comme un jouet manipulé par des gens plus forts ou intelligents que lui (« il devient vite un simple instrument entre les mains de ses propres collaborateurs et des courtisans qu'il avait nommés à de hautes fonctions »). Cette idée d'un certain irrespect pour Palpatine est conforté par le ton méprisant qu'emploie le Général Taggi en parlant de lui. Le militaire remet même en cause les décisions de son chef (« le Seigneur Noir qui nous a été imposé à la demande pressante de l'empereur sera notre perte »).

On comprend à la lecture que Palpatine est un homme qui a pris son destin en main et saisi des opportunités. Il ne s'est pas contenté d'être un simple sénateur parmi tant d'autres, il voulait plus et a mis en place un certain nombre de choses pour atteindre cette place. Quand Palpatine repense à son passé, on comprend quels étaient ses deux véritables ennemis : la République et les Jedi. Il se dit qu' « il n'avait pas toujours été l'Empereur tout-puissant. Il y avait eu un temps où il n'était encore que le Sénateur Palpatine et la galaxie une république d'étoiles sur laquelle veillait la chevalerie Jedi ». La faiblesse des Jedi, repérée par Palpatine, est due à leur aveuglement et leur incapacité à voir que la galaxie change. Kenobi, avec le recul, finit par comprendre que cela a laissé la place à Palpatine (« ils mettaient trop de foi en la stabilité de la République. Ils ne se rendaient pas compte que si le corps était sain, la tête devenait de plus en plus malade et faible, la laissant ouverte à la manipulation d'un empereur »). Aveugles, les Jedi ont également mal jugé leurs gens, ne percevant pas l'obscurité présente en eux, le fait que les créatures vivant dans la galaxie (humains ou non) sont passionnés par des désirs égoïstes. Palpatine lui en a conscience : « l'Empereur savait ce que les autres se refusaient à voir que les forces de la nuit sont toujours les plus puissantes (…) des propriétaires avides, des gangsters sadiques, des politiciens sans scrupule. Personne n'était immunisé contre ce feu sombre qui brûlait au fond de chacun. L'Empereur n'avait eu qu'à attiser le feu, à le domestiquer... Pour sa plus grande gloire ».

En réalité, Palpatine est un Sith, un Maître Sith et son apprenti est Dark Vador. Ce dernier est craint par la galaxie, par les soldats impériaux. Mais, Vador connaît sa place, il sait que l'Empereur n'est pas cet être fragile qui paraît ou un vieillard décrépit. Quand il réfléchit à ce qu'est l'Empereur, ce sont en des termes forts (« le Seigneur Noir de la Sith attendait, immboile, la visite du seul être au monde qui put lui inspirer crainte et respect : le maître suprême, l'Empereur lui-même »). Si Vador parle comme ça de l'Empereur, son admiration est encore plus visible un peu plus tard. Il est quasiment dithyrambique en parlant de lui : « aux côtés de l'Empereur, Vador se sentait enfin un être complet. Et si le vide qui béait au fond de lui-même ne le quittait pas, celui-ci se muait en un vide glorieux au rayonnement glacé de l'Empereur ».

Cette crainte est également ressentie par tous. Lorsque Luke Skywalker est pris en main par les Jedi Kenobi et Yoda, ces derniers le mettent en garde sur la puissance de l'Empereur. Ils en ont conscience car il les a vaincus, et leur a en plus pris Anakin Skywalker. Kenobi insiste sur le fait qu'il faut être exceptionnellement puissant dans la Force pour espérer vaincre Palpatine en affirmant que « je ne veux pas te perdre au profit de l'Empereur comme j'ai déjà perdu Vador (…) Seul un chevalier Jedi parfaitement préparé peut, avec la Force comme alliée, espérer vaincre Vador et l'Empereur ». Yoda, lui, insiste sur le fait de dépasser les apparences et de ne pas réduire Palpatine à son triste état physique. Le fait qu'il le dise à Luke sur son lit de mort montre bien que c'est important ; il murmure alors à Luke qu'il ne faut pas qu'il « sous-estime jamais ses pouvoirs ou tu subiras le sort de ton père ».

Aussi puissant soit Palpatine, il est comme tous les autres dirigeants : susceptible de chuter. Surtout que son plus proche ennemi est son propre apprenti qui rêve de prendre sa place. Le sentiment est d'autant plus marqué qu'il a appris qu'il a un fils (« tuer l'Empereur... et régir l'univers. Avec son fils à ses côtés »). Dès lors, Vador se lance dans une sorte de jeu mental et déstabilisateur envers Palpatine. Il prend plaisir à le tourmenter, comme lorsqu'il dit qu'il a senti que Luke sur Endor (« c'était presque une provocation. L'Empereur craignait le jeune Skywalker, il redoutait son pouvoir. Et cela, Vador le savait »).

Palpatine finit par comprendre qu'une sorte de conspiration contre lui est en place : « l'existence d'un lien particulier entre Vador et son fils n'expliquait pas tout. L'Empereur avait conscience d'une opposition nouvelle, d'un gauchissement dans la Force, qu'il ne comprenait pas ». On ressent presque de la peur dans la réflexion de Palpatine. La Force se dresserait-elle contre lui ?

En tout cas, cette idée de peur est confirmée par Luke : « Luke avait vu aussi autre chose au fond de l'Empereur. Quelque chose qu'il ne s'attendait pas à y découvrir : la peur. La peur de ce pouvoir qu'un jeune homme pouvait retourner contre l'Empereur ». Le choc de Luke est compréhensible tant il a l'impression que Palpatine joue avec lui : il savait que la Rébellion allait tenter de détruire l’Étoile de la Mort et l'a attirée dans un piège. Cette peur semble contaminer Palpatine et lui faire perdre toute raison, toute logique. Lui qui semblait être tout en contrôle se relâche et use de moyens désespérés (et ouvre la porte à sa défaite) : il fait une démonstration de sa puissance en lançant des éclairs contre Luke mais il concrétise l'envie de trahison de Vador (« le rire de l'Empereur était celui d'un dément (…) le jaillissement qui émanait des doigts décharnés augmenta d'intensité »).

lundi 7 novembre 2022

Krennic rencontre Dark Vador

Krennic et Tarkin se disputent le commandement de la redoutable Étoile de la Mort. Le projet doit permettre à l'Empire de resserrer son emprise sur la galaxie et tenir à distance, voire écraser, les envies de rébellion de certains. Krennic est un homme ambitieux, un homme qui se croit plus important et vital qu'il l'est réellement. Il essaie de résister à Tarkin ; ce dernier le rabaisse par les paroles. Après l'essai réussi de Jedha, Krennic est convoqué sur Mustafar pour rencontrer Dark Vador et s'expliquer. C'est une rencontre que Krennic appréhende car Vador est un cas à part. Il est extrêmement haut placé dans la hiérarchie impériale, il est quasiment la voix de l'Empereur et c'est une créature puissante et imprévisible. Surtout, Krennic craint que Vador ne soit un obstacle politique à ses envies : « Krennic avait entendu des rumeurs selon lesquelles le bras de droit de l'Empereur – Dark Vador en personne – avait fait de Tarkin un allié proche ».

On se rend vite compte que Vador a une aura particulière, qu'un halo de mystère l'entoure. Qui peut bien être cet individu à qui l'Empereur accorde tant de confiance ? Krennic n'est pas seulement impressionné par Vador, il est impressionné par ce qui l'entoure (« Vador était-il fou ? Mustafar était-elle sa planète natale ? Il n'était peut-être pas humain sous son armure »). La planète volcanique offre un environnement hostile, tout sauf paisible. Qu'un homme décide de vivre là étonne Krennic. Krennic ne sait quasiment rien de Vador : il ne sait pas d'où il vient, qui il est ou ce qu'il veut. Il est même partisan de l'idée qui pense que Palpatine a trouvé Vador mais ne l'a pas façonné ; Krennic n'a aucune idée que Palpatine est en réalité Dark Sidious ou qu'il a fait basculer Anakin Skywalker. Tout ce que Krennic sait est que Vador est un Sith : « Palpatine avait dompté Vador, mais il n'avait pas créé le Seigneur mythique et intraitable des Sith, cette secte disparue ». D'ailleurs, Krennic est tellement certain de ses capacités qu'il pense pouvoir amadouer Vador comme Palpatine l'a fait.

Krennic craint Vador. Il a vu ce que l'homme est capable de faire. Il sait qu'il est impitoyable, qu'il n'hésite pas à user de ses pouvoirs pour inculquer l'autorité, le respect et punir les erreurs. On lit que Krennic « avait vu le Seigneur étrangler un officier au cours d'une conférence militaire. Dans les jours qui avaient suivi, il s'était dit que Vador avait serré le cou de sa victime de ses propres mains(...) les pouvoirs magiques du Seigneur Sith étaient bien réels ». Autrement dit, il avait fallu quelques temps à Krennic pour bien assimiler les dons de Vador. La rencontre avec Vador est donc pénible pour Krennic. Lui qui était venu pour avoir la légitimité et le commandement de l’Étoile Noire se trouve conforté à ce sujet, mais remis à sa place par le Sith. Le Sith lui rappelle qu'il n'est qu'un pion dans la machinerie impériale et que des choses le dépassent. Krennic en a bien conscience : « il était prêt à quitter au plus vite ce repaire de fous qu'était Mustafar, mais il était convaincu de ne plus jamais pouvoir échapper à l'ombre de Vador ».

lundi 17 octobre 2022

Ordre 66

L'Ordre 66 et la fin de l'Ordre Jedi sont des événements marquants : ils symbolisent la fin de la guerre des Clones, la chute de la République et l'avènement d'un nouvel ordre. Ils ont considérablement marqué l'histoire galactique. Des années après, on en parle toujours et il est difficile pour beaucoup de savoir ce qui s'est réellement passé. Les Jedi ont-ils mérité ça ? Palpatine a-t-il abusé de son pouvoir ? On en a un bon exemple dans le roman le Collectionneur où l'histoire se situe quelques temps avant le Réveil de la Force et donc bien après l'Ordre 66. On peut y lire que « l'Ordre était démantelé, les Jedi étaient dispersés. Ils se sont dressés contre la République : le rapport de Palpatine expliquait tout ».

En quoi a consisté l'élimination des Jedi ? Dark Vador y a joué un grand rôle. En endossant le costume Sith, Anakin Skywalker a trahi : il a trahi les Jedi, l'Ordre qui l'a tiré de sa condition d'esclave. Il s'est laissé séduire par les belles paroles de Dark Sidious. Elles ont suffi à le convaincre à commettre des actes monstrueux. Dans le roman les Seigneurs des Sith, on a accès aux pensées de Vador ; il revient sur ses actes et « son esprit vagabonda dans le passé, jusqu'à ce jour où il avait pénétré dans le Temple Jedi rempli d'enfants. Il les avait massacrés ». Pour Vador, c'est un acte fondateur, presque jouissif. Il n'éprouve aucun remords, il est convaincu qu'il a fait ce qu'il fallait faire (« l'assassinat des jeunes apprentis du Temple Jedi, et leurs yeux écarquillés de peur qui attisaient son juste courroux »). Vador a massacré des Jedi, souvent jeunes. D'autres ont été abattus par des clones. Et ceux qui ont survécu ont vécu dans la peur et dans une angoisse permanente puisque «  les Inquisiteurs étaient les armes de l'Empereur, envoyés dans la galaxie après l'Ordre 66 pour traquer et éliminer les derniers Jedi ».

La question de l'attitude des clones est importante. Durant une bonne part de la guerre des Clones, Jedi et clones ont combattu côte à côté, ont créé des liens forts. Et pourtant, les clones se sont retournés contre les Jedi. C'est une question qui hante Ahsoka, l'ancienne Jedi qui a pu survivre à l'Ordre 66. Dans son roman éponyme, elle s'interroge : « combien de ses amis avaient été abattus par des compagnons d'armes de longue date ? (…) Et qu'avaient bien pu ressentir les clones une fois la besogne faite ? » Pour Bail Organa, la réponse semble claire : il en veut aux clones, à ce qu'ils ont faire. Il faut dire qu'il a été témoin d'une mise à mort d'un jeune Jedi et que cela le perturbe toujours (« il rêvait encore régulièrement de cette fameuse nuit, quand le Temple avait brûlé. Parfois, il parvenait à mettre le Padawan à l'abri dans son speeder. Parfois, les clones le tuaient, lui aussi, en même temps que le garçon »).

Ahsoka, elle, se sent seule. Elle n'a pas de nouvelles d'Anakin, elle sait ce qui est arrivé aux Jedi (« elle savait que le Temple avait brûlé : elle avait reçu l'avertissement de ne pas y retourner »). Ahsoka ressent presque une injustice, une injustice injustifiée d'ailleurs : elle, la non-Jedi a pu tenir tête à la mort alors que d'autres Jedi assumés sont morts. Elle remarque qu' « elle avait eu la chance de pouvoir échapper à l'Ordre 66 (…) Les autres Jedi, ceux qui étaient morts, n'avaient pas été capables de se sauver, les puissants comme les autres ». Ahsoka est donc marquée, traumatisée. L'Ordre 66 l'a plongée dans de grands doutes, dans un fort embarras. Elle n'a pas seulement perdu ceux qui ont été des collègues, des amis, sa famille pendant un long moment. L'Ordre 66 a remis en cause sa personnalité : « elle s'était posé cette question une centaine de fois depuis l'Ordre 66. Pourquoi avait-elle survécu ? Elle n'était pas la plus puissante, elle n'était même pas un Chevalier Jedi, et pourtant elle était là, vivante, quand tant d'autres avaient succombé ».

mardi 23 août 2022

Les premiers avis sur Mara Jade, la Main de l'Empereur

Dans le roman Allégeance, Mara Jade n'est qu'au début de ses péripéties, de sa grande aventure. Elle est encore loin d'être la personne qui voudra tuer Luke Skywalker dans la Croisade noire du Jedi fou, la femme qui luttera contre la maladie et les Vong dans le Nouvel Ordre Jedi ou qui refusera de voir la chute de Jacen Solo dans l'Héritage de la Force.

Ce livre nous présente Mara comme une Main de l'Empereur, une personne sensible à la Force, formée par l'Empereur et qui se sert d'elle pour mener différentes missions : infiltration, espionnage... Le rang de Main ne donne pas réellement de grade à Mara dans la machinerie militaire de l'Empire. Mais, des rumeurs circulent et tous ont connaissance de son existence. D'ailleurs, Mara Jade a des codes qui lui permettent de s'identifier auprès des amiraux ou vaisseaux et qui lui permettent de se faire obéir d'eux. Preuve de son importance, elle tient même tête à Dark Vador. Ce dernier ne la respecte pas tant que ça, il n'a de considération que pour l'Empereur. On sent qu'il la prend presque comme une menace, quelqu'un qui pourrait lui faire de l'ombre auprès de Palpatine. Mara sent bien qu'elle doit être prudente lorsqu'elle parle à Vador : « Vador se montrait toujours poli, mais même sans la Force, elle savait qu'il ne l'aimait pas. Elle n'avait jamais compris pourquoi. Ils poursuivaient le même objectif : servir l'Empereur et son Nouvel Ordre. »

A cause de son jeune âge et de sa beauté, Mara est vue comme une petite chose fragile dans cet univers très masculin. Elle en joue, sait exploiter ses atouts. Les gens la sous-estiment, même ceux de son propre camp. Allégeance développe la fuite d'impériaux ayant refusé de suivre des ordres d'un agent du Bureau de la Sécurité Impériale (BSI). Après quelques quiproquos, un responsable de la BSI rencontre Mara Jade. Suite à quelques instants passés avec elle, il émet un jugement méprisant et dévalorisant envers elle. Il remarque que c'est « une simple gamine » qui « vient à peine de terminer son entraînement et n'a aucune expérience du terrain ». Les mots sont durs et définitifs. Quand un agent du BSI voudra la tuer, il lui répétera la même chose (« vous n'êtes qu'une arrogante petite fille qui en sait trop pour son propre bien. Désolé, gamine, mais nous avons reçu nos ordres d'un véritable officier de l'Empire »). Les choses sont claires ; l'âge, le sexe de Mara poussent les individus à ne pas la considérer. Elle n'est pas prise au sérieux, elle n'est pas vue comme une menace. Bien entendu, pour Mara, c'est un avantage. D'autant plus que rares sont les gens qui savent qu'elle est sensible à la Force.

Pourtant, l'existence d'une Main de l'Empereur n'est pas un réel secret. Croit-on qu'elle n'est qu'une potiche ? Marcross, un des cinq soldats déserteurs et qui a formé la Main du Jugement, dit à ses collègues qu'un « bruit court au sujet d'un agent très spécial appelé la Main de l’Empereur. Cette Main tiendrait ses ordres de Palpatine, serait d'un rang supérieur à tous les officiers de l'armée. » Les cinq ont l'occasion de la voir en action et de se rendre compte de ses aptitudes. Elle est brillante et efficace. Elle parvient à mener à bien sa mission et interroge les membres de la Main du Jugement pour qu'ils s'expliquent sur leur désertion. Ils lui répondent qu'ils n'ont pas supporté de tirer sur des civils innocents ; Mara Jade leur répond que si c'est le cas alors elle demandera à ce que les officiers ayant donné l'ordre soient punis. Sa réaction illustre bien la candeur de Mara. Elle est encore plein de beaux idéaux sur l'Empire, même après Alderaan. Même si ils la jugent apte, l'avis de la Main du Jugement est quand même nuancé : « malgré sa force et sa compétence, cette Main de l'Empereur était encore bien naïve ».

mercredi 20 juillet 2022

Dark Vador et Obi-Wan Kenobi

 

Kenobi et le Jedi Anakin Skywalker devenu le Sith Dark Vador partagent un destin commun. Kenobi a participé à la formation d'Anakin et a été un témoin privilégié de sa chute vers l'obscurité. Plus tard, ce sera Vador qui tuera Kenobi. Entre le basculement d'Anakin et la mort de Kenobi, Anakin n'est plus le même homme. Il est devenu, en partie, machine. Il a perdu ses amis, il a un moment perdu confiance en lui.

Dans le roman L'ascension de Dark Vador, on a quelques passages qui donnent accès aux points de vues et aux ressentis de Vador. On comprend que l'homme est torturé, mal au point moralement. Il en veut à tout le monde et il a gardé certains traits de caractère d'Anakin. S'il y a des choses qui ne vont pas, il cherche tout de suite un coupable autre que lui. Si il est devenu Vador, ce n'est pas parce qu'il a enchaîné les mauvaises décisions mais la faute des autres : "c'était Padmé et Obi-Wan qui l'avaient enfermé dans cette armure-prison. Il avait été condamné à vie par ses deux soi-disant meilleurs amis". Pourtant, c'est bien Anakin qui a décidé et agi dans les moments fatidiques : Anakin a tourné le dos aux Jedi en tranchant le bras de Windu, il a prêté allégeance à Dark Sidious et est devenu Dark Vador. Puis, il a massacré les Jedi, dont des enfants, au Temple, tué les leaders Séparatistes puis sa femme Padmé. Même à ce sujet, on voit que Vador ne comprend pas sa femme. Jamais Padmé n'aurait toléré d’œuvrer dans un gouvernement dictatorial. Son amour a des limites même si elle n'a rien dit quand Anakin a tué des Tuskens. Padmé avait pourtant été claire, elle n'aurait jamais suivi Vador dans la voir qu'il prenait. Vador est persuadée du contraire ("Si Obi-Wan n'était pas arrivé, il serait parvenu à la convaincre - il l'aurait obligée à comprendre").

Dans les Seigneurs des Sith, Vador et Sidious sont attaqués sur la planète Ryloth. Les deux font preuve et étalage de leur puissance alors qu'ils sont malmenés de tous les côtés. Leur survie ne semble jamais réellement en danger. Sidious semble s'amuser, il en profite pour enseigner des choses à Vador, notamment la fidélité et le respect dû. Ce ne sont pas les seules choses qui bousculent Vador : il est également en pleine introspection : "les flammes produites par la friction atmosphérique nimbaient le vaisseau. Le feu les entourait. Mustafar. Obi-Wan". Clairement, Vador n'a pas oublié ce qui s'est passé sur Mustafar. Il n'a pas oublié que son ancien maître l'a coupé en morceaux, l'a laissé agonisant. Il lui en veut car il est convaincu que Kenobi l'a privé de tout, ce Jedi "qui avait tenté de l'empêché d'accomplir son destin, qui avait tenté de lui arracher Padmé, qui l'avait enfermé dans l'armure".

En réalité, Vador résume parfaitement sa position, son avis dans la novellisation de la Revanche des Sith. il dit à Padmé que "c'est un traître (...) un ennemi de l’État. Il doit mourir". Les liens amicaux sont enterrés, le temps des Jedi dépassé. Vador n'a qu'une chose en tête : son pouvoir politique, affermir la puissance de l'Empire naissant. Anakin (et Vador) a un problème : il se voit bien plus fort qu'il ne l'est. Il est persuadé qu'il est l’Élu de la Force, il est convaincu d'être le meilleur des Jedi. Il ne se rend pas compte que d'autres sont plus forts que lui : Sidious mais aussi Kenobi. D'ailleurs, au moment de sa mort, ce dernier offrira à son ancien ami une leçon traumatisante : "Obi-Wan Kenobi avait disparu. C'était... prodigieux. Et pour la première fois depuis que Vador l'avait rejoint, le côté obscur n'avait aucune réponse à fournir (...) Dark Vador, disciple du Seigneur Noir des Sith, l'un des deux êtres les plus puissants de la galaxie, Dark Vador avait peur." Il faut bien avoir conscience qu'à ce moment-là Kenobi réalise quelque chose d'unique : il meurt et se fond simultanément dans la Force. C'est une prouesse jamais vue et qui rappelle à Vador qu'il est peu de chose.

jeudi 30 juin 2022

Les Seigneurs des Sith : la relation entre Dark Sidious et Dark Vador

Dans le roman Les Seigneurs des Sith, Sidious et Vador font face à une attaque d'un groupe de rebelles (ou de terroristes) dans le ciel et sur la planète Ryloth. Alors que leurs vaisseaux sont détruits, que les soldats sont défaits, les deux Sith font étalage de leur puissance, de leurs pouvoirs. Les deux personnes les plus emblématiques de l'Empire sont craintes. Le roman analyse également la relation entre Dark Vador et Dark Sidious ; il est clair que Vador, même si il fait forte impression, est encore loin du niveau de Sidious.

Le livre appuie non seulement sur la puissance de Sidious dans la Force mais également dans le respect que Vador lui adresse. Si Vador a pu en vouloir, et en veut toujours à Sidious, il ne se fait pas non plus d'illusions. Il a conscience qu'il est loin du niveau de son Maître ("Vador resta muet, mais son esprit remonta le temps jusqu'à la Bataille de Coruscant, juste après qu'il eut tué Dark Tyranus. Comme toujours son Maître semblait remplir de sa présence le moindre vide disponible, et le bousculer grâce à sa puissance"). Vador est impressionné, il est loin le temps du jeune Anakin, cet arrogant qui se croyait au niveau de ses Maîtres Jedi. Sidious est loin des utilisateurs de la Force qu'il a connus par le passé. Il a une conception des choses et des événements qui dépasse tout ce que Vador a connu : "les réflexions de l'Empereur portaient sur des périodes et des distances immenses, d'une façon que Vador lui-même n'appréhendait pas totalement, ce qui lui permettait d'anticiper et de se préparer pour des imprévus inconcevables pour d'autres". Autrement dit, on peut croire que Sidious anticipe tous les mouvements de ses ennemis et alliés, et qu'il a des réactions pour chaque action. Attaqués, Sidious et Vador doivent se défendre : si il est courant pour Vador de sortir son sabre laser et d'user de la Force, c'est bien moins fréquent pour Sidious, en tout cas publiquement. Vador sait également que les gens sous-estiment l'Empereur, n'ont aucune réelle idée de qui il est tant ils sont focalisés sur son apparence physique. C'est pour cela qu'il est étonné quand Sidious sort son sabre laser et l'active ; il se dit également que leur défense sera impitoyable ("Vador le considéra avec stupéfaction. Il voyait rarement son Maître faire publiquement étalage de ses pouvoirs. Et il comprenait bien sur ce que cela signifiait. Il ne devait y avoir aucun survivant, aucun témoin. Seuls les gardes royaux pouvaient être autorisés à survivre").

Au fur et à mesure de ce qui se passe, Sidious enseigne des choses à Vador. Il lui montre que la Force est au service du Sith, et que le Sith ne doit pas se limiter, il doit toujours viser plus haut. Il lui rappelle également que la relation entre un Maître et un apprenti comporte une part de compétition et que, si l'apprenti cherche à supplanter son Maître, il doit le faire au bon moment. Lorsqu'un garde royal commet une erreur, Sidious le fait exécuter par un autre garde. C'est une façon pour lui de montrer à Vador qu'il est impitoyable, mais aussi que ceux qui le servent ne peuvent se permettre de faire des erreurs grossières ("il était stupide. Et la stupidité, au même titre que la nostalgie, est une faiblesse. Je ne puis tolérer de faiblesse chez ceux qui me côtoient"). Sidious tente de faire comprendre à Vador que ce n'est pas parce qu'ils sont à la tête de l'Empire que leur lutte est finie. Il y a des gens qui veulent les détrôner, ils ne peuvent se permettre de se relâcher ; en tant que Sith, ils doivent tirer parti de chaque situation pour apprendre et devenir plus fort. Sidious rappelle à Vador que "nous sommes, tous autant que nous sommes, mis à l'épreuve à chaque instant, mon ami. Les épreuves nous rendent plus forts, et la force est le pouvoir, et le pouvoir est tout ce qui compte. Nous devons surmonter toutes les épreuves - ou succomber en nous y efforçant".

Pour autant, il ne faudrait pas croire que Vador n'est pas grand chose. Il est un homme craint et respecté. Il est la principale cible de mécontentement des rebelles et il est surtout un individu face auquel les gradés impériaux s'écrasent, volontairement ou non ("c'était le cas de la plupart des officiers que Vador croisait. Pour eux, il était cet immense personnage sombre qui échappait à la hiérarchie, sortait de nulle part et possédait des pouvoirs qu'il ne s'expliquait pas"). Isval, une Twi'lek qui traque Vador sur la planète, remarque "le plus prédateur le plus dangereux, c'est Vador". C'est un compliment lorsqu'on sait à quel point les créatures de cette planète sont hostiles. tout en lui impressionne : sa façon de se battre, son côté impitoyable et même son apparence physique ("la cape de Vador se déployait derrière lui pendant son ascension et, aux yeux d'Isval, il ressemblait à quelques créature mythologique, un sinistre esprit de la mort venu moissonner les vies").

Le livre donne également quelques indications sur le futur de Sidious. Ses pouvoirs l'ont rendu arrogant, trop enclin à prendre des risques inutiles et donc à faire de mauvais choix. Il laisse la rébellion se développer sur Ryloth ("votre petit Front de Libération n'était qu'une bougie que je vous ai encouragés à allumer et désormais... elle s'est éteinte sans rien embraser d'autre"). Sidious sait donc que des gens contestent son pouvoir mais il les sous-estime, il ne voit ça que comme des phénomènes isolés. Il se trompe.

Surtout, Sidious sait que Vador voudra le trahir un moment ou à un autre, c'est dans la nature de leur lien. Dans ce livre, il lui montre que, niveau Force, il est bien plus puissant ("il s'agissait (...) aussi de le mettre à l'épreuve (...) Voilà qui expliquait pourquoi ce dernier n'avait manifesté qu'une infime partie de ses véritables pouvoirs jusqu'ici (...) A moins qu'il n'ait feint d'être plus faible en réalité pour dévoiler au grand jour les éventuelles ambitions qui auraient pu pousser Vador à trahir". Sidious écrase donc Vador en terme d'usage de la Force, il néglige juste le fait que Vador est bien plus fort physiquement que lui. Ce sera sa perte.

dimanche 20 mars 2022

Retour vers le passé dans la crise de la Flotte noire

La crise de la flotte noire n’est pas qu’une excellente trilogie intermédiaire entre la Croisade noire du Jedi fou (Thrawn) et le Nouvel Ordre Jedi (les Yuuzhan Vong), elle est également une série de livres qui revient sur l’histoire récente de la galaxie, et notamment la période impériale sous la domination de Palpatine.

Dans ces romans, une guerre oppose la Nouvelle République aux Yevetahs. Le Sénateur Peramis les soutient. Il est visiblement inquiet de la direction que prend la Nouvelle République et par les révélations qui ont eu lieu après le chute de l’Empire. Ses propos sont clairs : « la Troisième flotte est une arme de conquête et de tyrannie, rien d’autre. Quand une arme est forgée, quelqu’un trouve une raison de l’utiliser. Une telle puissance donnera au fils de Dark Vador la tentation de suivre le chemin de son père ». On comprend bien que des gens espéraient que la fin de l’Empire les libérerait de l’emprise d’un gouvernement. On comprend aussi qu’ils ont une crainte, légitime, de voir les enfants de Dark Vador si importants dans la Nouvelle République. Ils ont peur que les enfants répètent ce qu’a fait leur père. La situation est d’autant plus grave selon eux que Luke est un Jedi qui ne rend quasiment de comptes à personne et que Leia est la Cheffe d’État. Nil Sparr, le vice-roi des Yevetahs, exprime clairement sa crainte. On peut penser qu’il fait preuve de mauvaise foi et de paranoïa ; toujours-est il que son monde se révolte. Sparr affirme ainsi que « le complot est ourdi par Coruscant, où vit une nouvelle génération de seigneurs de la guerre qui cachent leur malfaisance derrière la façade d’un gouvernement démocratique (…) Un nouvel Empire est en train de naître, conduit par une enfant de l’ancien (…) Et nous ne tolérerons pas que la fille de Dark Vador se mêle de nos affaires ». Dark Vador a laissé une bien sombre trace dans l’histoire de la galaxie. Qu’il ait gagné sa rédemption selon Luke n’intéresse ou ne convainc personne.

Dans cette trilogie de livres, il y a également référence à des éléments majeurs des films. Quand Han dit à Leia que « Tarkin a détruit Alderaan, pas toi. Ce type t’a raconté des craques pour mieux te manipuler. Je suis écœuré que ça marche encore », on comprend que Leia est toujours hantée par ce qui s’est passé sur l’Étoile de la Mort. Et on peut la comprendre puisque l’attaque a tué des millions de gens.

Des morts, Luke Skywalker en a causé beaucoup en détruisant la première Étoile de la Mort. Akanah lui dit que « Si j’avais causé la mort d’un million de personne, je ne pourrais plus jamais regarder une arme ». Notons que Akanah est une Fallanassi, une adepte du Courant blanc et quelle cherche à manipuler Luke en le faisant vainement chercher sa mère. Elle a donc tout intérêt à tenter de le garder sous contrôle, à l’affaiblir en tant que Jedi protecteur de la paix et des innocents en lui rappelant le nombre de morts qu’il a causés. De son côté, Luke estime à 1 250 109 le nombre de personnes tuées.

Les romans nous montrent également que les événements tiennent à peu de choses, que l’historie aurait très bien pu se dérouler différemment. Luke Skywalker explique à Akanah qu’il aurait très bien pu finir dans les rangs de l’Empire, il était prêt à tout pour quitter la morne vie sur Tatooine (« je voulais aller à l’Université pour échapper aux travail de la ferme. Le mentor de mon père est apparu, et je me suis retrouvé avec un sabrolaser à la main et la moitié de la galaxie à mes trousses »). Cette phrase anodine illustre bien à quel point la vie du jeune Luke a basculé en quelques minutes, à quel point il ne pouvait être prêt à affronter ce qui allait arriver.

Du temps pour se préparer, pour préparer leurs plans, Yoda et Palpatine en ont eu. Les deux étaient possiblement les deux plus puissants Maîtres de leur Ordre à cette époque. Ils ont eu plus que le temps de réfléchir sur l’état de la galaxie et avaient la capacité d’opérer des changements. Pourtant, ils ont opté pour des solutions différentes malgré ces ressemblances. D’ailleurs, Luke Skywalker explique « la limite qui sépare Palpatine de Yoda est très ténue. Palpatine voulait imposer son pouvoir sur les autres ; Yoda lui cherchait à l’intérieur de lui. Palpatine voulait tout contrôler, dans l’espoir de bâtir ce qu’il pensait être un univers parfait. Pour mieux le comprendre, Yoda avait abandonné l’idée de perfectionner le monde ».

Des différences, Luke en voit entre Yoda et son père Dark Vador (Anakin Skywalker) : « l’exemple de Yoda est là pour m’inspirer. Il a vécu une vie très simple;il désirait peu de choses. Mon père a suivi une voie différente ». En effet, Akan désirait sauver des gens (Padmé, Shmi) au lieu d’accepter son inéluctabilité comme Yoda. Puis, il a voulu avoir son Empire, désirant remodeler les choses à sa façon : Kenobi l’en a empêché. Puis, il a décidé de devenir le bras armé de Sidious et ainsi de participer à l’asservissement de la galaxie.

Si la galaxie est marquée par un nouveau conflit violent, si les héros souffrent (notamment Han), tout n’est pas noir dans cette trilogie. Il y a de l’optimisme qui se manifeste notamment via la volonté de la Force. Luke constate que les « Jedi refont surface depuis l’arrivée de la Nouvelle République (…) J’ai d’excellents étudiants dont les ancêtres n’ont jamais eu de lien avec la Force ».