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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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mercredi 30 juillet 2025

Plagueis observe Dooku

Plagueis est engagé dans une folle entreprise. Le Sith veut prendre le contrôle de la galaxie. Si il respecte la règle des deux et poursuit ses expériences pour vaincre la mort, il sait aussi qu’il doit mettre en place un plan audacieux pour atteindre ses fins. Cela passe, entre autres, par porter des coups douloureux aux Jedi. Il ne cherche pas simplement à les détruire, il vise aussi à saper la confiance que la population leur accorde et à retourner certains d’entre eux qu’il juge intéressant : c’est le cas de Dooku.


On comprend que Plagueis a pris le temps d’examiner les Jedi. Il sait qu’ils sont en train de se perdre dans le cirque politique. Il réalise que cela ne plait pas nécessairement à la population ni même à certains Jedi. On n’en est pas encore à parler de sédition ou de Jedi souhaitant quitter l’Ordre mais Plagueis voit en Dooku quelque chose de particulier. Il l’a bien analysé : « Dooku avait la réputation d’être l’un des meilleurs experts au sabre laser de l’Ordre, doublé d’un fin diplomate, mais c’est sa passion et son agitation qui avaient attiré l’attention de Plagueis ». Plagueis continue d’observer Dooku. Il attend que le Jedi soit mur pour agir. Il ne sert à rien de se précipiter, de vouloir bousculer les choses. L’histoire montre que plein de Jedi ont basculé vers le Côté Obscur (« comme il l’avait expliqué à Sidious, même un Jedi entraîné pouvait succomber au Côté Obscur de son propre chef (…) Sous l’influence de Plagueis, Maître Dooku pourrait sans doute être incité à faire quelque chose de semblable »).


En réalité, si Plagueis voit en Dooku un bon candidat, c’est parce qu’il éprouve pour lui une forme de respect. Le caractère de Dooku lui laisse croire que Dooku serait à faire des choses considérées comme néfastes pour atteindre son but. Pour un Sith, c’est une bonne chose car eux sont prêts à tordre la Force. Ainsi, Plagueis dit que « seuls Dooku et une poignée d’autres ont compris la vérité ».

Si Dooku intéresse tant Plagueis, c’est aussi parce qu’il est charismatique et qu’il compte dans l’Ordre Jedi. Le faire basculer devient presque jouissif pour Plagueis : « quel coup cela porterait à l’Ordre s’il pouvait le convaincre de partir et d’embrasser le Côté Obscur. Quelle panique cela pourrait provoquer ». Mais, Dooku étant Dooku, Plagueis sait aussi qu’il y aurait beaucoup à perdre si il venait à devenir un Sith à ce moment de leur histoire. En effet, Plagueis a déjà un apprenti, Sidious. La règle des deux ne lui permet pas d’avoir un autre apprenti ; en prendre un autre mènerait nécessairement à des batailles et des combats qui leur ferait perdre du temps (« Sauf que Dooku (…) ne se contenterait jamais de servir comme Apprenti ou comme simple assassin. Il exigerait devenir un Sith à part entière et cela causerait des ennuis »). Plagueis aurait-il peur pour sa propre place ?

Plagueis opte donc pour autre chose (qui d’ailleurs ressemblera à ce que Dooku sera plus tard). Si Dooku peut toucher au Côté Obscur, Plagueis ne le voit pas en Sith caché oeuvrant pour l’avènement des Sith. Dooku est trop ambitieux pour vivre dans l’ombre. Il a besoin de la lumière, d’être exposé, d’être reconnu. Plagueis voit donc pour lui un chemin tout tracé : « mieux valait le laisser quitter l’Ordre de son propre chef et devenir le porte-parole bienveillant des laissés-pour-compte, comme on pouvait l’attendre d’un individu de sa stature ».

mardi 10 septembre 2024

Quelques éléments sur Komari Vosa

Dooku n’est ni le premier ni le dernier Jedi à quitter l’Ordre. D’autres ont été déçus par le chemin pris par cette organisation. C’est le cas de Komari Vosa, une Jedi qui a été formée par Dooku, qui a été trahie par Dooku et l’Ordre Jedi car elle était trop agressive.


L’histoire de Komari Vosa semble bien connue par les utilisateurs de la Force. Le Sith Dark Plagueis se rappelle qu’ « une dizaine d’années plus tôt, Komari Vosa avait été une Padawan de Dooku ».

Vosa pense que c’est  par la domination et la force que les Jedi peuvent assurer l’ordre dans la galaxie. Les Jedi ne peuvent pas se permettre de faire preuve de faiblesse. Malheureusement, cela ne semble pas être l’avis de tous, et surtout de ceux qui décident. Il y a toujours la crainte qu’une violence trop exacerbée soit un premier signe d’un basculement vers l’obscurité. 

Pour ne pas arranger sa situation, le jugement de Vosa est affecté par ce qu’elle ressent pour Dooku. La rumeur dit qu’elle était attirée par lui. Tout cela est perçu par Dooku et il a senti que cela a perverti la façon d’être de Komari Vosa. Des années plus tard, il discute de l’ancienne Jedi avec Palpatine. Il rapporte que « sur Galidraan, elle s’est battue avec brutalité contre les Mandaloriens, presque comme si elle essayait de m’impressionner. Suite à cela, j’ai dit au Conseil qu’elle n’était pas prête pour les épreuves et ne pouvait devenir Chevalier Jedi ». C’est donc son propre maître qui a freiné l’enseignement de Komari. 


Dès lors, il n’est pas étonnant de voir que Komari a quitté l’Ordre. Mais, cela ne s’est pas fait paisiblement. Komari se lance dans une dernière mission, un dernier coup d’éclat contre le Bando Gora, un groupe criminel religieux. Pour beaucoup, c’est à ce moment-là que Komari quitte pour de bon l’Ordre Jedi. Il faut dire que son sort est incertain (« une rumeur intéressante raconte que l’Ancienne Apprentie de Maître Dooku, Komari Vosa, est non seulement en vie mais également la nouvelle chef de la secte. Elle serait désireuse de se venger de l’Ordre Jedi qui l’a abandonnée »).


Komari parait donc blâmer les Jedi. C’est bien normal car elle a été chassée, selon, elle de la seule organisation qu’elle a connue de sa vie. Sa suspension a été un immense choc pour elle qu’elle a tenté de noyer dans une dernière croisade contre le Bando Gora. Mais, les choses ont mal tourné : elle a été vaincue et brisée. Slipher, un membre de clan bancaire intergalactique, rapporte à Maul les on-dit : « on raconte qu’ils l’ont torturée jusqu’à ce qu’elle soit à deux doigts de sombrer dans la folie, c’est à ce moment-là qu’elle a embrassé le côté obscur de la Force, qu’elle a massacré deux qui l’avaient enlevée et pris la tête du Bando Gora ». Une ancienne Jedi a donc pris la tête d’un groupe de brigands. Elle a renié les Jedi et n’a pas de regrets ou de remords (« l’Ordre était mort à ses yeux désormais, il n’était plus qu’un vague souvenir qui s’effritait »).


Discuter de Komari Vosa et apprendre des choses sur elle semble être un passe-temps agréable. C’est le cas de Jabba qui s’est renseignée sur l’ancienne Jedi alors qu’il doit mener des affaires avec elle. Lui a entendu qu’elle ressentait des sentiments amoureux pour Dooku : « et votre bien-aimé Maître Dooku ? Vous devez avoir un reste de chaleur pour lui dans votre coeur après tout ce qu’il a fait pour vous, vous qui étiez sa Padawan ? ». La réponse à cette question est positive. En fouillant en elle, Komari se rend compte qu’elle éprouve encore des choses fortes et puissantes pour Dooku. Elle comprend que « le souvenir de son visage et des moments qu’ils avaient passés ensemble exerçait encore une emprise sur elle ». On pourrait presque parler d’amour quand on lit que « quand elle pensait au Jedi, Vosa sentait quelque chose bouger dans sa poitrine, un changement gravitationnel qui prenait le contrôle de ses émotions les plus basiques ».


Mais, il serait injuste de limier Komari Vosa à ses sentiments pour Dooku ou son départ de l’Ordre. Elle est une formidable combattante, très bonne dans le maniement du sabre laser (elle a vaincu des mandaloriens), elle est aussi celle qui a fait du Bando Gora un acteur majeur des affaires galactiques.

Dans un roman sur Maul (Prisonnier), elle croise Maul et ce dernier respecte les talents de Vosa : « Maul croisa le regard du chef du Bando Gora. Même aux derniers instants de sa vie, elle n’abandonnait pas la bataille et ne manifestait aucune crainte dans sa façon de lutter contre la créature ». A ce moment du récit, Maul et elle affrontent un ver appelé Syrox particulièrement redoutable et qui les pousse dans leurs derniers retranchements. 

samedi 14 octobre 2023

Dooku et la vieillesse

Le roman Sombre rencontre permet d’en savoir un peu plus sur Dooku, notamment sur son parcours et sa personnalité. Ce sont des thématiques intéressantes qui doivent permettre de comprendre pourquoi l’ancien apprenti de Yoda a renié tous ses enseignements et a choisi les voies Sith.


Ce qui ressort de ce roman est la vieillesse de Dooku. Il la met d’ailleurs lui-même en avant, cela semble l’obséder. Dooku a l’impression de porter un lourd fardeau : il sait qu’il a trahi les Jedi, il sait que ses actions sont répréhensibles. Mais, elles sont nécessaires pour changer les choses. Il a sacrifié sa conscience, sa tranquillité d’esprit. C’est en tout cas ce qu’il dans un message adressé à Yoda : « je le ressens, tous les jours, les hurlements des mourants au coeur de la Force, cognant en moi comme une veine sur le point d’exploser (…) j’arrive à ma fin. Je ne sais plus ce qui est bien désormais. Je suis fatigué, Maître. Si fatigué… Et comme tout vieillard, je veux rentrer chez moi ».

Vieux, Dooku n’a pas particulièrement d’ambition. Il ne cherche pas à renverser son maître, Sidious. Il ne s’inscrit pas dans cette logique Sith qui voudrait que l’élève dépasse le maître ; Dooku ne semble qu’oeuvrer à la réalisation du plan et des ambitions de Sidious. Ventress, qu’il forme plus ou moins, tente de le mettre en garde et lui reproche presque une naïveté : « à l’heure actuelle, votre Maître vous utilise parce qu’il est assailli de toutes parts. Que se passera-t-il lorsque vous ne serez plus que le dernier individu représentant une menace pour lui ? ».


Pourtant, Ventress devrait savoir que Dooku n’a pas cette  ambition, qu’il lui manque un peu de ce feu sacré même si il sait faire preuve d’une dureté quand il le faut. Encore une fois, Dooku met en avant son âge ; il lui dit que « je suis un vieil homme, j’ai atteint les limites de mon ambition. Vous êtes jeune et forte ; ces deux éléments ont toujours tenu une place prépondérante dans l’histoire des Sith ». Mais, il ne faut pas le sous-estimer. Être âgé ne veut pas dire qu’il est faible. Il en fait une démonstration éclatante à Ventress lorsqu’elle le défie. Grâce à la Force, il l’empêche de respirer. Il lui montre qu’il est un Sith puissant, un Sith qui a eu le temps de réfléchir et de perfectionner ses techniques (« mon pouvoir est bien plus impressionnant que le Côté obscur, ma mignonne. Je suis vieux. Vos fureurs de jeunesse sont mes anciennes erreurs »).


Ce qui se dégage de Dooku est une résignation. Même si il a dit Yoda vouloir revenir, il sait que cela n’est pas possible. Il a emprunté la route des Sith, il ne peut pas la quitté. Quand Yoda finit par le voir, Dooku lui affirme donc que « je me suis trop enfoncé dans le mauvais chemin pour pouvoir faire demi-tour ». Lui qui a tout abandonné pour sauver la galaxie se rend compte que c’est un choix sans retour, qui implique un énorme sacrifice (« à la toute fin, voilà ce que nous sommes : seuls »).

lundi 17 juillet 2023

Jocasta Nu

Qui est Jocasta Nu ? Dans le film l’Attaque des clones, elle apparait sûre d’elle et arrogante. Elle toise presque Kenobi quand il émet l’hypothèse que les archives Jedi ne sont pas complètes.

Il faut dire que la femme prend son métier à coeur et qu’elle est impliquée dans ce qu’elle fait. Il semble donc compliqué pour elle d’accepter la critique. On en a un exemple quand elle dit à Kenobi qu’ « il y a bien quelque chose dont vous pouvez avoir la certitude : si un élément n’apparaît pas dans nos archives, c’est qu’il n’existe pas ».


Jocasta Nu apparait dans le roman Maître et apprenti. Si elle est mis en avant, c’est surtout par son statut de bibliothécaire. Kenobi la perçoit comme une femme assidue, travailleuse et exigeante : « de son poste, Obi-Wan pouvait observer tout le niveau inférieur des Archives Jedi. Jocasta Nu était assise à son bureau, occupée à étudier patiemment un dossier ». Mais, il serait injuste de réduire Jocasta Nu à ce rôle. Elle est une Jedi, une femme influente et qui a des liens forts avec des Maîtres, comme Dooku. On le remarque en lisant que « la nouvelle archiviste en chef, une femme nommée Jocasta Nu, accueillit Dooku avec une familiarité qui laissait supposer qu’ils étaient amis ». Ce n’est pas un détail anodin tant Dooku est un personnage à part dans l’Ordre.


L’Attaque des clones présente Jocasta Nu comme une femme autoritaire et déterminée. Comme Yoda, on peut croire qu’elle est une personne fragile en raison de son apparence et de son physique. Il n’en est rien ; elle est dure et elle sait ce qu’elle veut. Elle sait mater les esprits les plus indisciplinés et exercer son autorité. Le consensus semble partager par tous les Jedi qui l’ont côtoyée : « c’était une créature d’allure fragile et relativement âgée (…) Combien de ces jeunes recrues avaient imaginé qu’ils parviendraient à duper cette femme, à la faire rédiger leurs devoirs, avant de se casser le nez en découvrant qui était en réalité Madame Jocasta Nu ? »

Lorsqu’on se rend aux archives Jedi, il faut se soumettre à sa volonté. Elle a le dernier mot ; »tout Jedi qui se présentait ici, même le plus érudit des Maîtres, se devait d’obéir aux règles décidées par Madame Jocasta Ni, sous peine de subir sa colère ». 


Tout laisse donc croire que Madame Jocasta Nu est une femme rigide. Pourtant, lorsqu’elle parle de Dooku, elle change d’attitude et le masque de fissure. Elle a une réelle affection pour l’ancien Jedi et elle a pris le temps d’étudier qui il était et pourquoi il est parti.

Elle compare Qui-Gon Jinn et Dooku en disant qu’ils se ressemblaient beaucoup puisqu’ils étaient, selon elle, « semblables de bien des façons. Des penseurs individualistes. Des idéalistes ». Elle développe en suite une analyse fine des raisons qui ont poussé Dooku à quitter l’Ordre Jedi, trahir ses serments et se retourner contre la République. Elle affirme que « il était animé d’un insatiable désir de devenir un Jedi encore plus puissant (…) sa connaissance de la Force était unique. Finalement, je pense qu’il est parti parce qu’il avait perdu foi en la République. Il est estimait que les politiciens étaient trop corrompus ». D’ailleurs, on retrouve là encore un fait intéressant : le Conseil Jedi passe son temps avec les sénateurs et le chancelier alors que bien des Jedi doutent des politiciens (Dooku donc, Kenobi plus tard).


Jocasta Nu est une femme marquante. Si elle n’est pas aussi présente sur le terrain que d’autres, elle a comme Yoda eu une forte influence sur beaucoup de Jedi. Bien des années plus tard, l’ancien Jedi Kanan Jarrus (dans le roman Nouvelle aube) se sert d’elle comme une référence : « Jocasta aussi paraissait tout savoir et faisait comme si c’était normal. Cette femme avait le même comportement ».

lundi 2 janvier 2023

Anakin Skywalker dans le roman Dark Plagueis

Le roman Dark Plagueis nous permet de suivre les machinations des Sith. Tenebrous, Plagueis ou Sidious poursuivent ce que Dark Bane a commencé des siècles plus tôt : œuvrer dans l'ombre afin de prendre le contrôle de la galaxie. Plagueis et Sidious expérimentent, ils tentent de repousser les limites de la vie ou de la mort. Ils développent leur pouvoir et leur influence dans les domaines de l'économie et de la politique. Autrement dit, ils essaient de maîtriser les choses autant qu'ils le peuvent. Mais, certains phénomènes leur échappent, et Anakin Skywalker est un d'entre eux.

La notion de contrôle est importante. Car si Anakin apparaît, c'est en conséquence d'action des Sith. En déclenchant un blocus autour de la planète Naboo, Sidious a forcé les Jedi à agir. Et cela a mené à la découverte du jeune Anakin. Très vite, Sidious (Palpatine) comprend que le garçon est différent. Il est suffisamment différent en tout cas pour retenir l'attention de Qui-Gon Jinn ou Dooku. Dans le livre, Dooku a amorcé son basculement ; s'il ne sait pas que Palpatine est un Sith, il confie à ce relatif inconnu un bon nombre de ses états d'âmes ou de ses impressions. C'est lui qui rapporte que « Qui-Gon est revenu de Tatooine avec un garçon, un ancien esclave. D'après sa mère, le garçon n'avait pas de père » et « il est né esclave il y a neuf ans et qu'il a été la propriété de Gardulla la Hutt puis d'un marchand de pièces détachées toydarien ». C'est encore Dooku qui dit au Sith qu'Anakin serait l’Élu selon Qui-Gon, et que le gamin a un nombre important de midichloriens. Tout cela force Palpatine à réfléchir et à repenser à des occasions manquées. L'homme doute, s'interroge. Il était là quand Padmé Amidala a été accueillie à Coruscant pour plaider la cause de Naboo et il n'a rien vu de spécial en Anakin (« cet Anakin, en habits sales, était bien là, aux côtés d'un Gungan et de deux Jedi. Anakin avait même passé la nuit dans une petite chambre de son appartement. Et je n'ai rien senti »). Le Sith est choqué.

Les Sith ont donc raté quelque chose, ils ont raté la découverte d'un garçon potentiellement fort dans la Force. Ils se demandent comment cela est possible. Plagueis, le Sith le plus porté sur les expériences, est interloqué : « il fallait qu'il sache si la Force avait à nouveau contre-attaqué, neuf ans plus tôt, en mettant au monde un être humain capable de rétablir l'équilibre dans la galaxie ». Si Plagueis pense ainsi, c'est à raison ; Sidious n'a pas senti Anakin et Plagueis a raté l'occasion de rencontrer Anakin. Un complot est-il en branle pour abattre les Sith ? Y-a-t-il des Forces qui poussent à leur échec ? Ce sont des questions que Plagueis se pose (« Plagueis se passa une main sur le front. Sommes-nous vaincus ? se demanda-t-il. Nous avez-vous vaincus ? »)

Quand il apprend que c'est le même humain qui a gagné la Boonta Eve, Plagueis est certain que le jeune homme marquera l'histoire : « les actes du garçon ont déjà des répercussions à travers les étoiles ». Il a même des visions en fixant Anakin. Sans qu'il ne le sache, il a un aperçu de ce que sera le futur d'Anakin Skywalker : « des batailles féroces dans les profondeurs de l'espace, des sabres laser qui s'entrechoquaient, des rais de lumière éclatante, un cyborg à casque noir qui se relevait d'une table ».

Après avoir tué Plagueis, Sidious est le seul Sith de la lignée de la règle des deux. Il décide de garder un œil sur Anakin. Il a senti et il sent en lui quelque chose de spécial, il sait qu'il ne pourra pas pleinement s'épanouir au sein de l'Ordre Jedi. Il y a en lui des colères, des émotions que les Jedi ne peuvent accepter ou voudront brider : « Obi-Wan ne semblait pas avoir remarqué la fureur qui frémissait à l'intérieur du garçon, mais, pendant un instant, Palpatine sentit un peu de lui plus jeune en Anakin. Le besoin de défier l'autorité et le don pour masquer ses émotions ». Dès lors, Palpatine décide de laisser grandir Anakin auprès des Jedi. Il lui suffira de le cueillir le moment voulu, le moment où il sera débordant de colère et de haine (« que Skywalker devienne de plus en plus amer au cours de la prochaine décennie, tandis que sa mère vieillissait dans l'esclavage, que la galaxie décrépissait autour de lui et que ses compagnons Jedi s’embourbaient dans des conflits inextricables »).


vendredi 10 juin 2022

La relation entre Quinlan Vos et Asajj Ventress

Le roman Sombre apprenti nous en apprend beaucoup sur les Jedi, le côté obscur et des personnages comme Dooku, Ventress ou Vos. En envoyant Vos tuer Dooku, on se rend compte à quel point les Jedi sont désespérés, au pied du mur. La guerre en cours montre toute leur impuissance, toutes leurs limites et ils en sont à imaginer des solutions radicales pour s'en sortir : assassiner Dooku. Cette décision étonne, même au sein de l'Ordre. C'est contre leur enseignement, contre leurs valeurs. C'est presque un acte de vengeance qui peut mener à l'obscurité. Kenobi s'en ouvre plusieurs fois, il affirme notamment à Yoda que "dès le début, j'ai eu des doutes sur toute cette entreprise. Je crois toujours qu'envoyer un Jedi assassiner un homme est une erreur". A vrai dire, même Ventress doute, elle qui pourtant rêve de tuer Dooku. Ventress a eu un aperçu des philosophies Sith et Jedi, elle est donc bien placée pour juger cet acte. Elle pense que les Jedi n'ont pas ce qu'il faut pour réussir ("je suis étonnée que le Conseil Jedi s'engage dans une telle action (...) il y a une grande différence entre un Jedi et un assassin").

Pour mener à bien sa mission, Quinlan Vos doit faire alliance avec Asajj Ventress. C'est une alliance risquée tant Ventress est instable. Elle est difficilement lisible. Kenobi prévient son compagnon Jedi de se méfier d'elle car elle "est très manipulatrice. Elle n'hésitera pas à utiliser votre confiance en elle dès que ça l'arrangera". Si Ventress tente en effet de manipuler Vos, il apparaît surtout que c'est une femme brisée par les différents expériences et trahisons qu'elle a vécues : "Narec est mort sous mes yeux (...) Je détestais les Jedi parce qu'ils avaient abandonné mon Maître, et Dooku recherchait un apprenti aussi débordant de haine que lui (...) il a dit que je l'avais déçu pour la dernière fois et il m'a laissée pour morte".

Très vite, Vos se sent attiré par Ventress, aussi bien physiquement que spirituellement. L'attirance est réelle, c'est la combinaison de plusieurs éléments : Ventress lui plaît et elle lui offre la possibilité d’enfreindre une règle tacite de l'Ordre ("le temps passé ensemble était précieux - et interdit. Les Jedi n'accepteraient jamais un des leurs avec une... compagne, encore moins une ancienne Sith"). Si Ventress est contenté physiquement, il peut aussi avoir accès à certains enseignements de Ventress sur le côté obscur. Elle le met en garde : ne pas se laisser déborder par l'obscurité n'est pas chose aisée ("il peut te consumer. C'est un équilibre délicat à trouver : être assez libre pour t'en nourrir, mais demeurer ton propre maître"). Quand Dooku capture Vos et que celui-ci échoue donc dans un premier temps de sa mission, le Sith a la certitude que Vos et Ventress ont partagé des moments forts et intimes. Il s'interroge également sur l'Ordre qui est prêt à bafouer tout ce en quoi il croit pour le tuer : "elle vous a fait goûter au côté obscur et peut-être à d'autres choses encore, je peux l'imaginer. Dites-moi, Vos, combien de serments Jedi avez-vous brisés dans le seul but de me détruire ?" Toutefois, lorsqu'on lit les paroles de Dooku, on peut penser qu'il garde une forme de respect et d'admiration envers son ancienne apprentie. Il vante son talent, sa force, sa rage. Dooku dit à Vos que "Ventress était une apprentie de qualité. Pourtant, plus elle gagnait en puissance et moins sa soif de sang pouvait être étanchée. Elle est devenue de plus en plus violente, et imprévisible".

Capturé par Dooku, Vos est en mauvaise posture. Il est torturé. Ventress tente de le sauver mais se rend compte que c'est trop tard : il a basculé ("ils se tinrent côte à côte, tel un tandem... un Maître et un apprenti"). Une autre opération de sauvetage est menée par Anakin Skywalker, Kenobi et Ventress. Ils parviennent à ramener Vos et quand ce dernier est examiné par le Conseil, ses membres ne sentent aucune obscurité. Ce n'est pas l'avis de tous comme le rapporte Desh, un Chevalier Jedi, ami de Vos. Desh a rencontré Ventress qui lui a dit que Vos avait toujours une part d'obscurité en lui ("Elle a insisté sur le fait que Dooku l'avait changé, mais personne - ni moi, ni Anakin, ni aucun membre du Conseil, n'a détecté le moindre signe qui pousse à croire qu'elle avait raison"). Ventress décide d'aider Vos, elle lui fait part de sa propre expérience, de son propre vécu. Ventress est, à ce moment, revenu du côté obscur et pardonné par le Conseil Jedi qui a effacé ses crimes. Tout cela semble trouver un écho auprès de Vos qui a l'air sincèrement amoureux de Ventress ("j'ai essayé de redevenir un Jedi, j'ai vraiment essayé. Mais ma place n'est pas au sein de l'Ordre, Asajj. Elle est auprès de toi").

Mais, la guerre ne leur offre aucun répit. La mission de tuer Dooku est à nouveau assignée à Vos. Là, Vos fait allégeance à Dooku mais en réalité il cache son jeu, il désire simplement tuer à la fois Dooku et Sidious. Il prend le dessus sur Dooku et lui demande de le mettre en contact avec Sidious. Il souhaite devenir l'apprenti du Sith qui manipule tout le monde, cela déclenche la moquerie de Dooku : "Sidious vous tuera dès qu'il vous apercevra ! Vous pensez vraiment qu'il accepte n'importe qui comme Apprenti ?" En plus de Vos, Ventress est présente lors de cette mission. Elle voit l'hologramme de Sidious lorsque Dooku le contacte pour demander des renforts (il n'est pas de taille face à toutes les ressources républicaines présentes). Ce qu'elle voit la terrifie, la bouscule plus que toute autre chose : "cet homme était imprégné par le côté obscur de la Force, il en était saturé, à un niveau d'intensité que Vos, et peut-être même Dooku, n'avait jamais connu".

La suite est tragique pour Ventress. Elle s'interpose entre Dooku et Vos alors que son ami est en grande difficulté. Elle "fut prise dans les mailles entrecroisées des éclairs les plus puissants qu'il ait été donné à Vos de voir (...) Du sang se mit à couler de ses narines, de ses yeux, de ses oreilles". Ventress meurt donc en protégeant Vos, un réel sacrifice. C'est Kenobi qui prononce des paroles qui montrent à quel point les Jedi sont redevables à Ventress : "elle est morte en vraie amie des Jedi et je crois qu'elle mérite d'être mise au repos éternel avec respect et grand soin, avec toute notre gratitude".

vendredi 6 mai 2022

Maître et apprenti : Dooku, Jinn et Averross

Dans le roman Maître et apprenti, le lecteur rencontre deux des apprentis de Dooku : Qui-Gon Jinn et Rael Averross. Le livre montre également la façon dont Dooku s’intéresse aux prophéties et au côté obscur.

Dooku a eu un fort impact sur le Jedi que Qui-Gon est devenu. Il a fait en sorte que son apprenti reste curieux, qu’il ne prenne pas les paroles du Conseil Jedi comme absolues (« c’était Dooku qui l’avait initié aux anciennes prophéties Jedi, suscitant son intérêt pour l’histoire et la linguistique (…) tous deux partageaient en outre de nombreux traits de caractère : l’autonomie, le scepticisme et une réticence à considérer la parole du Conseil comme sacrée »). On entrevoit bien là des choses qui mèneront Dooku vers l’obscurité et vers les Sith : le Conseil est devenu une force immobile et cela lui déplaît. Peut-être aussi que les prophéties Jedi le poussèrent à croire que l’Ordre était condamné. En tout cas, son positionnement théologique le poussait inévitablement à se détacher des Jedi : Dooku ne considérait pas l’obscurité comme un tabou, quelque chose qu’il ne fallait surtout pas étudier ou chercher à comprendre. On pourrait dire que, selon lui, limiter la Force à la lumière reviendrait à ne pas la comprendre : « Qui-Gon se souvenait encore de la première fois qu’il était tombé sur un arbre imprégné du côté obscur ; le choc avait été énorme. Maître Dooku avait secoué la tête d’un air réprobateur et déclaré : l’obscurité fait partie de la nature, Qui-Gon. Elle est aussi fondamentale que la lumière, ne l’oublie jamais ». Entendre cela peut choquer un jeune homme qui a passé toute sa vie baigné et bercé par les enseignements Jedi.

Pour autant, il ne faut pas croire que Dooku a tenté Qui-Gon. Au contraire, il l’a prévenu que les enseignements pouvaient l’aveugler, le tromper (« les anciens mystiques cherchaient à tort à connaître l’avenir. Cela les avait conduits sur des chemins dangereux. Ceux qui s’y intéressaient trop étaient souvent… étaient tentés par le côté obscur »). D’ailleurs, Dooku se détourne quelques temps des prophéties.

Quand Qui-Gon rencontre Averross, les deux partagent pour leur enthousiasme pour les prophéties. Averross est surpris d’entendre que Dooku ne s’y intéresse plus (« l’étonnement de Rael était sincère » et « c’est lui qui m’a rendu accro à ces trucs-là ! ») Averross a bien connu Dooku, il fut son padawan, il a partagé avec lui des centres d’intérêt. Il est donc un bon analyste, une bonne personne pour expliquer pourquoi Dooku a pu quitter les Jedi. Pour lui, la réponse est claire : « Dooku a quitté l’Ordre, parce qu’il en a eu marre de l’hypocrisie, du jugement et de tout le reste ». Ayant rejoint les rangs du Sith Dark Sidious, Dooku change. Il est impitoyable, prêt à tout pour atteindre son but. Il propose à Averross de le rejoindre (« il y a tant de choses que j’ai apprises, que je pourrais t’apprendre, bien plus que ce qu’on ne nous a jamais dit au Temple »). Dooku a clairement tourné la page des Jedi.

jeudi 16 décembre 2021

Ce que les Jedi pensent de Dooku

Malheureusement, Dooku meurt au début du film III, la Revanche des Sith. L’homme a marqué de sa classe le film II, l’Attaque des Clones. Ancien Jedi, il a décidé de suivre les pas du Sith Dark Sidious. Sa fuite de l’Ordre, lui qui en fut est une des éléments les plus prometteurs, symbolise bien la lente chute des Jedi. Dans les romans de l’Attaque des Clones, Précipice et Point de rupture, certains Jedi évoquent Dooku : on se rend compte que cela va de la stupéfaction à une forme de respect malgré tout ce qu’il fait.

Pourtant, dès le début du roman de l’Attaque des clones, les choses sont claires quand Padmé est victime d’une tentative d’assassinat. Le meurtre est commandité par Dooku qui embauche Boba Fett qui délègue la mission à Zam Wessel. Les Jedi sont dans le déni, dans le refus de voir la réalité ; Padmé est un obstacle important à la réalisation des objectifs de la Confédération des Systèmes Indépendants (CSI). Ki-Adi Mundi persiste dire que Dooku est « un idéaliste. Pas un meurtrier ». Windu a un avis plus nuance mais il trouve quand même des circonstances atténuantes à Dooku, lui aussi refuse donc de croire qu’un Jedi puisse aussi mal tourner (« Nous ne pouvons pas non plus renier le fait qu’il a commencé ce mouvement pour servir ses idéaux. Il était notre ami, nous ne devons pas l’oublier, et l’entendre ainsi se faire traiter d’assassin... »). Les liens qui les rattachent à Dooku les empêchent de comprendre ce qui se passe.

Jocasta Nu éclaire Kenobi sur le départ de Dooku et son statut d’Égaré. Grâce à elle, on comprend que le retrait de Dooku fut terrible pour les Jedi. Il était un Maître de premier plan qui ne supportait pas de voir la faillite de l’Ordre. Il pensait que l’Ordre se reposait trop sur ses acquis au lieu de se préparer à ce qui allait arriver. Les paroles de Jocasta Nu sont donc éclairantes : « son départ fut des plus douloureux. Personne n’aime en parler. Ce fut une grande perte pour notre Ordre (…) Je pense qu’il est parti parce qu’il avait perdu toute foi en la République. Il estimait que les politiciens étaient trop corrompus. Il a finalement estimé que les Jedi se trahissaient eux-mêmes en servant les politiciens ». On comprend mieux que les Jedi n’ont toujours pas tourné la page.

Juste après dans la bataille dans l’arène de Geonosis, Yoda exprime la nécessité d’arrêter Dooku. Par son charisme et la force de ses mots, il représente une trop grande menace pour la stabilité de la République (« Capturer Dooku, nous devons. Si à s’échapper, il réussit, d’autres systèmes à sa cause, il ralliera »). Il faut donc se charger de Dooku et ce sont Kenobi et Anakin Skywalker qui essaieront les premiers. Vite mis à terre, Kenobi comprend que Dooku est bien trop fort et rusé pour Anakin qui « dépensait beaucoup plus d’énergie que le redoutable Dooku et dès que le jeune Jedi commencerait à montrer des singes de fatigue... ». Kenobi voit bien que c’est Dooku qui rythme le combat. Finalement, c’est Yoda qui se chargera de Dooku (« Bien combattu, tu as, mon vieux Padawan, le félicita Yoda »). Formé par Yoda, Dooku a donc acquis son respect pour sa façon de combattre. On voit aussi que Yoda a formé Dooku et que cela peut être une des raisons à l’aveuglement des Jedi. Mais Geonosis a tout changé.

Dans le roman Précipice, on suit Kenobi alors qu’il est capturé par Dooku. C’est à ce moment-là que Kenobi est écœuré par Dooku. Il a clairement perdu toute forme de respect quand on lit que « je pensais que vous étiez le chef ici, Dooku. Cette pensée le dé goûtait. Dooku fut un Jedi auparavant. Le maître de Qui-Gon ! Comment avait-il pu devenir cela ? » Bien entendu, il se sent aussi trahi, comme si Dooku en quittant l’Ordre avait renié tout ce que Qui-Gon lui avait appris. Or, Qui-Gon a énormément compté pour Kenobi. Retenu contre sa volonté, il subit également les assauts de Force de Dooku : « Il avait eu d’autres utilisateurs de la force auparavant dans son esprit. Qui-Gon, Anakin. Même Maître Yoda. Mais leurs contacts avaient été doux, comme des caresses. Celui de Dooku était douloureux. »

Dans Point de rupture, l’action est autour de Windu. Dans les premières pages du roman, Windu et Yoda reviennent sur ce qui s’est passé à Geonosis. Windu se sent coupable de ne pas avoir tué Dooku lorsqu’il en avait l’occasion. A cause de ça, des Jedi sont morts par dizaines et la guerre a éclaté dans la galaxie. Yoda lui dit qu’il n’aurait jamais pu tuer Dooku (« Ton ami, il était. Respect, tu lui dois. De l’affection même. Le terrasser, tu n’aurais pas. Même pour un simple pressentiment »). Il a nouveau cette position ambiguë où on sent qu’il a encore un peu de respect pour Dooku.

samedi 31 juillet 2021

Jedi et Sith dans le roman Dark Plagueis

Tenebrous, Plagueis et Sidious ont mené les Sith à la consécration. Ils ont patiemment perpétué la Règle des deux, en faisant grandir l’Ordre Sith dans l’ombre. Dissimulés des Jedi et des forces républicaines, ils ont gagné en influence et en pouvoir, en investissant les champs économique et politique. Etre actif dans ces deux domaines leur a permis de côtoyer de près l’Ordre Jedi et d’avoir un avis critique sur cette organisation.

Dès les premières pages du roman, Plagueis présente clairement les objectifs des Sith. Bien qu’ils ne soient que deux, ils sont « comme un ouragan prêt à déclencher une tempête de destruction sur la République décrépite et l’Ordre Jedi assoupi ». Leurs ennemis sont clairement identifiés : ce ne sont pas que les Jedi mais aussi le système politique en place. Ce qui caractérise les Sith à cette époque, c’était leur relative humilité quitte à leur place : ils savent qu’ils sont voués à diriger la galaxie mais ils ont conscience de leurs limites, et surtout de la puissance des Jedi, notamment politique (« les Jedi occupaient une position de premier plan mais les Sith avaient tout le loisir d’étudier l’Ordre de loin, sans que les Jedi ne se rendent compte que des adversaires les menaçaient dans l’ombre »). L’ombre, c’est la doctrine Sith depuis Dark Bane. C’en est fini des troupes avec des dizaines de Sith qui défient la République, ils ne sont plus que deux, un maître et un apprenti.

Dominants, les Jedi le sont incontestablement. Ils ont l’oreille des Sénateurs et du Chancelier, et malgré tout ils n’exercent pas le pouvoir. C’est un fait qui n’échappe pas aux Sith. Ils en éprouvent presque du regret de voir des utilisateurs de la Force se limiter. C’est un peu ce qu’on ressent quand Palpatine dit à Plagueis qu’« il suffirait qu’ils utilisent la Force pour imposer leur volonté à toute la galaxie, s’ils le souhaitaient. J’aurais plus de respect pour eux s’ils le faisaient ». Plagueis est encore plus clair, plus explicite. Vivre si proche du centre du pouvoir les a affaiblis, leur a fait se réconforter dans de faux-semblants et les a empêchés de progresser : « la plupart des vies sont sans conséquences. Les Jedi ne l’ont pas compris. Ils sont tellement occupés à sauver des vies et à préserver l’équilibre des pouvoirs au sein de la Force qu’ils ont perdu de vue le fait que la vie intelligente doit évoluer sans cesse, qu’elle ne peut se contenter de languir dans un immobilisme parfait ». Sans doute croient ils que les Jedi aimeraient rester dans ce statu quo pour toujours, la République amenant l’ordre avec les Jedi pour guider et conseiller.

Si, dans son ensemble, l’Ordre Jedi est plus puissant que l’Ordre Sith, il n’en va pas de même des individus qui le composent. Plagueis a bien étudié l’histoire des deux organisations et il en a tiré une conclusion claire. Etre Sith nécessite beaucoup plus de courage et de volonté puisque « n’importe quel Sith peut maîtriser les arts Jedi, mais seul un Jedi sur mille pourrait jamais devenir un Sith car le Côté Obscur est réservé à ceux qui placent la prise en main de leur destin au-dessus de tout ce que l’existence peut offrir ». Peut-être que c’est la conséquence du fait que les Jedi sont trop jeunes (quelques mois) quand ils renoncent à leur famille et qu’il leur manque donc du coup la souffrance que ça représente de se séparer de tout, sans compter que ce n’est pas un choix de leur part mais qu’on leur impose.

Pour autant, Palpatine et Plagueis ne sont pas stupides au point de croire qu’ils élimineraient aisément les Jedi. Ces derniers sont nombreux et donc forts (« pour Palpatine, voir autant de Jedi en un seul endroit était à la fois enivrant et dégrisant. Même s’il était bien camouflé en citoyen ordinaire, il sentait leur fierté collective s’infiltrer en lui à travers la Force »). La dynamique est clairement du côté des Sith car les Jedi « sont capables de tirer l’énergie de le Force mais leur capacité à utiliser la Force a diminué ». C’est un peu comme si ils s’étaient reposés sur leurs lauriers, trop certains de leur situation. Ils ne se remettent pas en question, ils n’explorent pas la Force, ils ne cherchent pas à perturber l’ordre des choses. Plagueis affirme que « si les Jedi respectaient leur philosophie et agissaient véritablement en accord avec la force (…), ils passeraient du Côté Obscur ». Il méprise ces Jedi incapables de voir que le vent a tourné et que leur fin approche (« Yoda et les autres membres du Conseil doubleraient leurs séances de méditation pour tenter de scruter l’avenir, avec pour seul résultat de découvrir qu’il demeure confus et insondable »).

Finalement, c’est Dooku qui nous en apprendra le plus sur la déliquescence des Jedi. Ils « sont retranchés derrière des raisonnements archaïques et sont lents à adopter des changements (…) ils attendent l’avènement d’un rédempteur qui apportera l’équilibre à la Force et réinstaurera l’ordre ». C’est un sacré aveu d’échec : les Jedi, le groupe dominant, tremble littéralement et en est venu à attendre un miracle. C’est d’autant plus révélateur que c’est un ancien Jedi prometteur qui dit ça. D’une certaine façon, les Jedi se sont embourgeoisés. 

vendredi 16 juillet 2021

Dooku dans le Labyrinthe du Mal

Le labyrinthe du mal est un roman ayant son lot d’actions, et qui se déroule juste avant l’épisode III, la Revanche des Sith. S’il met en avant Anakin et Kenobi, c’est un autre Jedi qui occupe une bonne part du récit : le Comte Dooku, le Jedi devenu Sith.

Le roman nous offre un bon nombre d’éléments contextuels sur Dooku. On apprend qu’il a formé une agente, une femme forte, suffisamment forte pour marquer Anakin (« son visage arborait une cicatrice héritée du combat l’ayant opposé à Asajj Ventress après que celle-ci eut reçu l’enseignement de Dooku »). Redoutable combattante, sensible à la force, Assaj a vu ses capacités être valorisée par les conseils de Dooku, ce qui en fit un élément prépondérant de la Guerre des Clones.

Une autre créature a des liens forts avec Dooku, c’est Grievous. L’homme-machine, également formé par Dooku, traqua les Jedi et devint le leader des droïdes de l’armée séparatiste. On apprend que « le Général Grievous avait été offert à Dooku par San Hill et Poggle le Bref. »

Si Dooku se considère ouvertement comme un Sith (sous le nom de Dark Tyranus), les autres personnages semblent être surpris quant à cette révélation ou ne pas vouloir y croire. Gunray, décidément le pantin d’un bon nombre de gens malgré son statut, est choqué : « la guerre avait commencé, et Dooku était à son tour passé aux révélations : lui aussi appartenait à l’ordre Sith, et son Maître n’était autre que Sidious ». Pour Gunray, c’est bien entendu une énorme nouvelle mais pour le lecteur, c’est la preuve que Sidious a relancé la Règle des deux en ayant trouvé un nouvel apprenti suite à la mort de Maul.

Dans le roman, Kenobi et Anakin trouvent une chaise au nom de Sidious. C’est une preuve irréfutable de l’existence réelle de Sidious, car même si Dooku leur avait dit que le Sénat état sous le contrôle du Sith, les Jedi refusaient d’y croire (« Yoda et le reste du Conseil continuaient de croire qu’il avait menti à propos de Sidious »). Kenobi se demande qui est Sidious et son lien avec Dooku. Il est impossible pour lui que Dooku ait cédé aux sirènes du côté obscur des années auparavant alors qu’il était encore membre de l’Ordre Jedi : « le Sith cornu et tatoué qu’on avait tué n’avait pu entraîner Dooku, car ce dernier appartenait encore à l’Ordre Jedi ». On remarque au passage que Kenobi est toujours aussi naïf, refusant de croire que des Jedi puissent jouer un double rôle alors qu’il sait que Sifo-Dyas, un Jedi respecté, a œuvré dans le dos des Jedi pour créer une armée de clones.

Si on peut excuser à Kenobi un certain aveuglement, c’est un peu plus compliqué en ce qui concerne Yoda. Le respecté Jedi a formé Dooku et sait qu’il a un besoin de reconnaissance (il est l’héritier d’une riche famille) et très curieux d’un bon nombre d’aspects de la Force, même les plus sombres. Il est assez clair que « Dooku aspirait au prestige. Dans sa jeunesse, déjà, l’idée d’apprendre tout ce qu’il pouvait sur les Sith et le côté obscur de la Force l’avait obsédé ». Ce qui est encore plus surprenant est que Yoda et Kenobi ont accumulé un certain nombre de preuves sur le basculement de Dooku et qu’ils ont laissé faire. Par exemple, Yoda nous apprend que Dooku était « convaincu il était de l’avènement du côté obscur ». Et pourtant, malgré la mort de Qui-Gon Jinn des mains de Dark Maul, le Conseil refusait de prendre des actions fortes contre les Sith, ou au moins de se lancer activement à leur recherche. Dooku se lance lui dans cette quête et les Jedi prennent une décision claire : « le Conseil a destitué Dooku pour idéalisme ». Privé de tout soutien, l’esprit embrumé par les holocrons Sith, Dooku n’a pas d’autre choix que rejoindre Sidious.

Yoda finit par se rendre compte de la traîtrise absolue de Dooku. Il a manipulé les Jedi en effaçant de leurs archives la planète Kamino. Il sera un adversaire redoutable (« capturé, jamais il ne sera. Mourir au combat, il va »). Et effectivement, c’est ce sort qui l’attendra dans la Revanche des Sith, pas parce que Dooku ne voyait que ça que comme issue, mais essentiellement parce qu’il a été manipulé par Sidious. Sidious lui a clairement fait comprendre qu’il désirait séduire le jeune Anakin Skywalker, et en faire son apprenti. Or, Dooku est déjà l’apprenti de Sidious et selon la Règle des Deux, un des deux Sith devrait disparaître. Dooku aurait pu et dû comprendre que sa vie ne tenait qu’à rien. Sidious est pourtant assez explicite ; quand Dooku lui demande quand est ce qu’Anakin sera apprenti, le Maître Sith lui répond « en temps voulu, Seingeur Tyranus. En temps voulu ». Autrement dit, dès que Sidious se sera débarrassé de Dooku.