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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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dimanche 3 septembre 2023

Tarkin : trop ambitieux ?

Le roman l’Etoile noire met en avant celui qui a permis sa construction : Tarkin. Tarkin est un homme ambitieux, certain de ses forces et convaincu que l’Etoile va changer les choses dans la galaxie et permettre à l’Empire d’assurer son emprise sur les planètes et les peuples.


Évoluant dans les très hautes sphères impériales, Tarkin doit nécessairement côtoyer les plus grands noms de l’époque : Palpatine et Dark Vador. En ce qui concerne ce dernier, il a des soupçons sur sa réelle identité. Mais, ce n’est pas tant qui il est qui l’intéresse mais ce que Vador peut lui apporter. Car, Vador inspire la peur et le respect. Tarkin analyse finement Vador : « son esprit rationnel lui disait que Vador était plus un déchet humain artificiellement maintenu en vie qu’autre chose, désormais… Un homme à prendre en pitié en quelque sorte. Mais Vador n’était pas du genre à inspirer la pitié. Vador avait du pouvoir. Et il savait s’en servir ».

Tarkin suit et observe attentivement à chaque fois que leurs chemins se croisent. Il assiste donc via une caméra au duel entre Vador et Kenobi. Ce qu’il voit le laisse sans voix et incrédule. Il ne peut pas comprendre ce qui se passe (« stupéfait, Tarkin contempla l’image sans savoir quoi penser. Impossible. C’était une illusion, il y avait un truc. Forcément. »).


En ce qui concerne l’Empereur, Tarkin est dans une position plus ambiguë. Il sait que l’homme est puissant, extrêmement prudent : il ne lui aurait pas confié le commandement de l’arme la plus puissante de la galaxie sans mettre en place des garde-fous. Tarkin a également conscience que l’Empereur peut le reléguer au fin fond de la galaxie si et quand il le souhaite : « Tarkin lui en était évidemment reconnaissant. Mais, il est toujours préférable de tenir la laisse que d’être au bout ». La magnifique lune armée rend presque Tarkin ambitieux. En étant le chef de cette station de guerre, il devient un des impériaux les plus puissants, les plus influents. Que doit-il faire de ce pouvoir ? Le livre le montre en pleine introspection : « en tant que responsable d’un pareil engin, il deviendrait de fait l’homme le plus puissant de la galaxie. A la réflexion, l’Empereur lui-même ne pourrait rien contre lui, s’il décidait un jour de changer les règles du jeu. Mais Tarkin connaissait bien l’Empereur. Ce dernier ne prendrait aucun risque. Jamais il ne laisserait quelqu’un s’opposer à lui ».


L’arme est l’occasion pour Tarkin d’assurer sa vision des choses. Tarkin veut inspirer la peur. Il veut voir l’effroi et la docilité des gens terrifiés. Tarkin est un être impitoyable qui n’hésite pas à accomplir des actes effroyables pour atteindre ses objectif. Par exemple, il n’hésite pas à bombarder une planète-prison afin de tester le canon (« les maintenir en vie coûtait une fortune à la collectivité. Quand aux soldats détachés là§bas pour les surveiller, on peut désormais les affecter ailleurs. Personne ne pleurera des psychopathes endurcis et le tas de boue sur lequel ils vivaient »). Cette détermination séduit quelques gradés comme Motti : « Motti sourit en se préparant à donner l’ordre d’ouvrir le feu. Tarkin avait raison. La peur. C’était la peur, la clé… ».


Si il est concentré sur son travail, Tarkin s’est également ménagé une vie personnelle et intime. Il a une relation avec l’amiral Daala, une brillante et intelligente militaire. Tarkin est impressionné par son caractère. Il est écrit que « Daala était une femme très excitante par bien des aspects, et sa beauté physique n’était qu’un atout parmi d’autres. Son côté impitoyable la rendait encore plus séduisante ». Mais, Daala est gravement blessée et perd une partie de ses souvenirs. Tarkin est soulagé que cela arrive car elle aurait pu être un obstacle à ses ambitions ; cela montre bien à quel point il est froid et calculateur. Tarkin est clair : « même un scan cérébral complet ne pourrait lui arracher la vérité si elle l’avait oubliée. Regrettable d’accord, mais il fallait tirer le meilleur parti des situations les plus délicates ».


Mais, Tarkin commet une erreur : il sur-estime l’Etoile. Il refuse de croire qu’elle est en danger, menacée par les rebelles. Il reste à son bord alors qu’on l’avertit qu’il y a une possibilité qu’elle soit détruite. Mal lui en prend : « il était calme.Tout irait bien. Cette station était invulnérable. Indestructible. La faire sauter ? Impensable. Impo… ».

vendredi 2 septembre 2022

Kani Asari dans le Destin des Jedi

Dans le Destin des Jedi, beaucoup de choses se passent : Luke essaie de comprendre pourquoi Jacen est devenu Caedus, Daala tente de détruire l'Ordre Jedi, Les Sith sont de retour en masse, Abeloth fait son apparition. Et puis, il y a des nouveaux personnages, des petites histoires avec moins d'envergure mais qui donnent tout leur intérêt aux livres. Parmi celles-ci, il a celle de Kani Asari.

La jeune Jedi fait son apparition lors de moments troubles pour les Jedi. Ils se remettent à peine de la trahison de Jacen Solo et Luke Skywalker vient d'être condamné à une peine de dix ans d'exil. Alors que Daala resserre son piège sur les Jedi, ceux-ci ont un nouveau Grand Maître, Kenth Hamner, qui est loin de susciter l'unanimité. La padawan est alors choisie par Hamner pour l'aider : « il avait nommé une assistante : une des apprenties les plus prometteuses, une jeune fille qui s'appelait Kani Asari (…) ce choix avait déplu à certains Maîtres ». Hostiles à Kenth Hamner, certains Jedi se moquent de Kani Asari dans son dos, ils se demandent si le Jedi n'a pas eu des arrières-pensées en la nommant, ils remettent en cause ses compétences. Ils lui trouvent même un surnom moqueur, déplaisant et réducteur (« certains Maîtres avaient surnommé JK, le joujou de Kenth »). Comme bien souvent (en tout cas à partir du Nouvel Ordre Jedi), cette moquerie gratuite émane de Han Solo. Lui qui n'est pas Jedi se mêle des affaires de l'Ordre. Si il le fait, c'est parce que ses enfants sont (ou ont été) des Jedi et qu'il se sent légitime pour donner son avis. En ce qui concerne Kani Asari, il a fait cela pour se moquer à la fois de l'assistante et d'Hamner, incapable de mener les choses comme Luke le faisait. Ainsi, Kyp Durron dit à Jaina Solo que « ça ne l'empêche pas d'être le joujou de Kenth (…) C'est ton père qui a trouvé ce surnom, tu sais ». Jaina est loin d'en être fière.

Quand Daala va accentuer sa pression sur les Jedi, le destin de Kani Asari va prendre un tournant. La Cheffe d’État demande aux Mandaloriens d'assiéger le Temple Jedi et de ramener les Jedi qui ont perdu la raison. Les Jedi refusent et décident d'envoyer quelqu'un pour négocier. Kani se porte volontaire : « Il est évident que je ne suis pas encore Chevalier Jedi. Je ne suis pas très menaçant et je suis votre assistante. » La pauvre ne sait pas qu'elle a signé son arrêt de mort puisque Belok Rhal n'est pas là pour discuter. Quand Kani commence à parler, il ne perd pas de temps et « il dégaina de sa ceinture un blaster de poing,le pointa vers Kani à une distance de trente centimètres et tira. Kani Asari s'effondra sans un cri. Elle était morte avant de toucher les marches ».

La mort de Kani crée un grand choc chez les Jedi. Ils ont été témoins, comme tant de citoyens puisque cela a été diffusé, de son exécution. Le Grand Maître est choqué, tétanisé : « Le sang battait à ses oreilles. Ce n'était pas possible ! Kani était juste une enfant, venue négocier, sans armes ! Elle ne pouvait pas avoir été massacrée comme... » C'est un fardeau que le Jedi va porter à partir de ce moment (« je pleure la perte de Kani chaque jour »). La réaction de Clighal, une guérisseuse Jedi, est également intéressante ; elle nous montre que le meurtre de Kani a atteint son but : elle a démoralisé les troupes (« l'assassinat de Kani sur les marches du Temple la rendait furieuse et l'attristait profondément. Cette tragédie avait porté un coup sévère au moral des Jedi assiégés »). Du côté de Daala, c'est bien entendu une réaction différente. Elle a montré aux Jedi qu'elle serait inflexible et qu'elle ferait ce qu'il faudrait pour asseoir son autorité. On lit que « c'était une adulte, même si elle était jeune. Et une apprentie Jedi. Elle n'était pas innocente (…) Tout de même. Quand l'holocaméra montra une vue panoramique où l'on distinguait le corps vie, Daala prit la télécommande et changea de canal ». Daala est donc contrastée : c'est étonnant de la part de cette femme qui a commis son lot d'atrocités.

mardi 23 août 2022

Qui est Qwi Xux ?

Qui a créé l’Étoile de la Mort ? Qui a créé ces super-armes dont l'Empereur est si friand ? L'univers légendes apporte une réponse et nous fournit des noms. Un d'eux est celui de Qwi Xux, une femme que Han Solo rencontre alors qu'il est fait prisonnier par des restes de l'Empire dans le Complexe de la Gueule (l'Académie Jedi). Quand on rencontre Qwi Xux, on comprend que c'est une scientifique passionnée par ce qu'elle fait, ravie des moyens mis à sa disposition et qu'elle n'a pas réellement le recul nécessaire sur ce qu'elle fait. Ce sont d'autres (Tarkin et sans doute l'Empereur qui ont une vue d'ensemble des choses). Qwi Xux est presque une idéaliste, une femme prête à tout pour que la science progresse et se diffuse (« le savoir appartient à tous. Nous avons besoin de connaissances pour évoluer et laisser un patrimoine à nos successeurs »). Elle a conscience de la chance qu'elle a, des opportunités qui s'offrent à elle : « ici, j'ai une chance d'apprendre les plus grands mystères du cosmos ». Sa rencontre avec Han Solo va commencer à la faire douter. Le contrebandier va la confronter à la réalité en lui disant que ses belles réalisations sont utilisées pour asservir les peuples et détruire des planètes. Mais, au lieu de se remettre en question, elle s'enferme dans le déni et la négation ; elle lui répond que « je m'occupe uniquement des concepts. Si quelqu'un d'extérieur utilise mal mes inventions, je ne suis pas responsable. »

En réalité, si Qwi Xux pense comme ça, c'est en partie parce que son cerveau a été conditionné pour. L'Empire a utilisé ses capacités intellectuelles pour arriver à ses fins : il fallait donc s'assurer qu'elle soit docile et obéissante, qu'elle ne fasse pas de vagues. Dans le troisième tome de l'Académie Jedi, Qwi Xux est parvenue à dépasser son éducation, elle a compris que l'Empire était maléfique et qu'elle y a participé. Elle peut donc regarder honnêtement son passé et comprendre ce qui n'a pas été (« Qwi se souvint de sa jeunesse. Pour le seul bénéfice du Grand Moff Tarkin, elle avait stocké d'incroyables quantités de connaissances scientifiques dans son cerveau d'adolescente. De tous les étudiants, elle seule avait survécu à ces conditions épouvantables »). C'est là une preuve que l'Empire a bien manipulé Qwi Xux : elle était tellement contente de participer à quelque chose qui la dépassait qu'elle ne se rendait pas compte qu'elle était traitée comme du bétail. Le chemin de Qwi la mène jusqu'à Kyp Durron. L'apprenti Jedi, désirant se venger du mal que l'Empire lui a fait, lui arrache des souvenirs de sa mémoire et, ce faisant, elle oublie tout son travail de scientifique. C'est un terrible coup pour elle : lorsqu'elle relit ses journaux intimes, elle se rend compte qu'elle n'avait pas grand-chose à elle ; elle était juste un outil, un réservoir dans lequel on piochait (« C'était donc cela, ma vie ? Quel atroce vide (…) Plus de dix ans de ma vie, et je ne m'étais liée à personne (…) Et j'ignorais tout ce qu'on faisait de mes inventions. Comment ai-je pu être aussi naïve ? »)

C'est donc Han Solo qui ouvre les yeux de Qwi et lui dit le premier qu'elle a œuvré pour semer le trouble et la guerre dans la galaxie. Han, lui, est étonné de voir la jeune femme lui parler si fièrement de ce qu'elle fait ou ne pas chercher à savoir l'usage qui sera fait des outils. Il « ne parvenait pas à l'imaginer en conceptrice de l’Étoile Noire. Pourtant, elle travaillait de son plein gré sur le Complexe de la Gueule, et elle avait admis son rôle dans la création de cette arme terrible. » Emprisonné, Han ne peut pas faire grand-chose jusqu'à ce que Qwi, touchée par les paroles entendues et qui a fait ses proches recherches, le libère ainsi que Kyp Durron et Chewbacca. Et avant de partir, elle décide de voler le Broyeur de Soleil, une autre super-arme (« c'est l'arme la plus formidable jamais fabriquée et j'ai passé huit ans de ma vie à la concevoir. Vous ne pensez pas que j'allais l'abandonner à l'amirale Daala » ). Si Qwi Xux est toujours fière de ses recherches, elle a quand même changé : elle sait qu'entre de mauvaises mains, son travail peut faire de mauvaises choses. Elle est prête à prendre des risques pour que cela n'arrive pas.

Malheureusement, Qwi ne peut se douter que celui qui lui fera du mal est un homme qu'elle a libéré : Kyp Durron. Ambitieux dans sa formation de Jedi, il est prêt à tout pour se venger, même à employer des méthodes extrêmes. Il a connaissance du Broyeur du Soleil et il a besoin de savoir comment l'utiliser. Il va donc violer le cerveau de Qwi Xux et lui prendre les informations nécessaires (« elle sentit les pointes acérées de griffes imaginaires lacérer son cerveau, creusant, arrachant les souvenirs et les connaissances scientifiques accumulées au cours des années »). Bizarrement, les Jedi parviennent à pardonner à Kyp ce crime (ainsi que le fait qu'il se soit servi de l'arme pour tuer des millions de gens innocents). Qwi tourne également la page même si elle n'est jamais réellement à l'aise. Dans le roman le Sabre noir, lorsqu'elle revoit Kyp, elle montre sa méfiance : « Kyp Durron s'était distancé du Côté Sombre pour servir les Jedi, et Qui avait su lui pardonner – mais le Chevalier Jedi éveillait toujours le doute. » Dans le Nouvel Ordre Jedi, lors de la guerre contre les Vongs, certains Jedi sont aux abois et sont prêts à tout pour lutter contre ces créatures. Certains se rappellent que Qwi est une scientifique de premier plan et qu'elle pourrait, pourquoi pas construire des armes. Mais, ils se rendent vite compte que Qwi a tourné la page de tout ça. A une Mara dubitative de sa philosophie, elle rétorque que « vous êtes tous des héros. Vous avez tué au combat, pour vous défendre. J'ai créé des armes qui ont pulvérisé des planètes entières. » on comprend qu'elle n'a jamais réussi à dépasser sa période au service de l'Empire (« j'espérais que Kyp Durron viendrait me voir – j'ignore s'il est hanté par le passé comme moi »).

Qwi aura pendant quelques temps une relation avec Wedge Antilles. Dans les romans de l'Académie Jedi, le pilote est chargé de la protéger alors qu'elle est menacée par Daala. Les deux se rapprochent timidement (« elle s'était un peu confiée à Wedge depuis qu'il assurait sa protection, mais elle restait très solitaire »). Les machinations de Daala et les liens qui se créent poussent à leur complicité. C'est Wedge qui entreprendra le premier geste : « avec une certaine nervosité, Wedge lui passa un bras autour de la taille. Alors Qwi Xux, inventrice du Broyeur de Soleil, cocréatrice de l’Étoile de la Mort, se sentit honorée d'être sous la protection du général Wedge Antilles ».

jeudi 3 mars 2022

Daala n'aime pas les Jedi

La mort de Caedus a laissé une place vide à la tête de l’Alliance Galactique. Il faut un nouveau leader et c’est Daala qui a été choisie. C’est une douce revanche pour elle qui a souvent été sous-estimée par les impériaux parce qu’elle était une femme, c’est aussi une douce revanche car elle a passé une majeure partie de sa vie à lutter contre la Rébellion (devenue l’Alliance) qui a mis à bas son Empire. En tant que cheffe d’État, Daala demande des comptes aux Jedi. L’histoire récente de la galaxie lui laisse croire que les Jedi sont responsables pour un bon nombre de crises. Et même si ils ont des principes convenables, l’envie de faire le bien, de répandre la justice, ils se comportent comme des êtres supérieurs, des gens au-dessus ou non concernés par la loi. C’est ce qu’elle dit clairement à Luke Skywalker quand ce dernier vient négocier sa peine (Luke est accusé de ne pas avoir vu que Jacen devenait Dark Caedus, ce qui a occasionné des millions de morts). Elle montre du doigt le comportement des Jedi : « les Jedi peuvent déterminer qui doit être remercié et qui doit être éliminé, qui doit être pardonné et qui doit être remis aux officiers de l’autorité ordinaire. Ils protègent le citoyen moyen mais ne répondent pas de lui. Ils ne payent pas pour leurs erreurs. Ils obéissent aux ordres du gouvernement uniquement quand ces ordres se conforment à leur code moral ». Si on lit entre les lignes, il est clair que Daala veut mettre les Jedi au pas. On a un petit retour dans le passé qui explicite ça clairement (« il faut qu’ils rentent dans leur coin, à l’écart de la politique et surtout ne jamais leur donner des armes, avait-elle un jour confié à Boba Fett, le chasseur de primes »). C’est donc un projet qui mûrit depuis longtemps en elle et qu’elle va enfin pouvoir mettre en place. Car, comme tant d’autres dans cette galaxie, Daala a vécu de nombreuses guerres, souvent à cause des Sith. Et sa lecture des choses est assez simple : les Sith et les Jedi sont la même chose. C’est ce qu’entend Jag Fel, le nouveau leader de l’Empire : « Chef d’État, un Sith n’est qu’un Jedi qui a mal tourné. Pourquoi pensez-vous que les Seigneurs Noirs ne cessent d’apparaître ? (…) Si nous voulons vraiment nous protéger des Sith, ce sont les Jedi que nous devons surveiller. L’histoire l’a complètement prouvé ». Daala n’a pas oublié ce qu’a fait Dark Caedus, notamment le meurtre de Pellaeon, un homme qu’elle estimait énormément. Daala se montre alors impitoyable et les Jedi, privés de Luke Skywalker (exilé), doivent se retrancher dans leur Temple. Leia est envoyée négocier un accord avec Daala ; celle-ci lui dit clairement ce qu’elle veut : « la normalisation des relations entre les Jedi et le gouvernement demeurera une chimère tant que l’Ordre Jedi ne se reconnaîtra pas et n’agira pas en tant que ressource du gouvernement ».

Pour réduire les Jedi à l’impuissance, Daala déploie tout un tas de mesures. Après avoir contraint le plus puissant et influent d’entre eux (Luke Skywalker) à l’exil, elle assure dans la foulée un certain contrôle sur leurs actes. C’est par la voix du Grand Maître Hammer (le remplaçant de Luke) que nous apprenons que Daala ajoute une sorte de couche bureaucratique aux activités des Jedi (« nous avons été informés par le Bureau de la Chef d’État que, prenant effet immédiatement, les Jedi seront désormais accompagnés par des observateurs officiels »). Mais peut-on en vouloir à Daala de s’acharner sur les Jedi à une époque où certains d’entre eux perdent la raison et se mettent à avoir des comportements inexplicables ? Les Jedi veulent s’occuper eux-mêmes de ceux qui sont malades, ce n’est bien entendu pas l’avis de Daala qui est parfaitement expliquée par Leia (« nous ne pouvons pas commencer à livrer de jeunes Jedi à Daala simplement parce qu’ils sont tombés malades. Surtout quand la seule solution qu’elle propose est de les congeler dans la carbonite »). Face à l’obstination des Jedi, du fait que les Jedi fassent corps, Daala doit s’en prendre à des éléments isolés. Et Tahiri est une cible parfaite (Kyle Katarn : « Daala s’en prend à Tahiri pour envoyer un message, un message qui nous est destiné »). Tahiri est accusée du meurtre de Pellaeon.

Daala en veut tellement aux Jedi qu’elle emploie des Mandaloriens pour s’en prendre à eux. Elle demande aux mercenaires de récupérer les Jedi malades. Quand ces derniers se présentent au Temple, c’est l’assistance Kani Asari qui vient à eux. Sauf que ce n’est pas elles qu’ils veulent. Elle est alors abattue, Daala leur ayant laissé toute latitude d’action. Le leader des Mandaloriens est prêt à tout, il est inflexible (« je ne suis pas là pour négocier ou discuter, ni même pour capturer et interroger. Personne ne quittera le Temple tant que je n’aurai pas obtenu ce que je suis venu chercher »). Cet assassinat de sang-froid choque tout le monde, Daala y compris (« quand l’holocaméra montra une vue panoramique où l’on distinguait le corps sans vie, Daala prit la télécommande et changea de canal »).

jeudi 3 février 2022

La chute de Pellaeon

Une nouvelle fois, la galaxie est en guerre. L’Alliance Galactique doit faire à des planètes qui ont volonté de faire sécession, qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités, notamment financières. Corellia est une de ces planètes. Les choses tournent mal quand un terrible attentat frappe Coruscant, faisant des centaines de morts. Choqués, les politiciens, Cal Omas en tête, décident de lancer une police secrète (la Garde de l’Alliance Galactique), chargée de traquer les terroristes (les Corelliens) : c’est le début de l’ascension de Jacen Solo, cela le mènera à Chef de l’Alliance Galactique. C’est là l’origine du mépris qu’a Pellaeon envers Jacen : il n’a a jamais pardonné la création de la Garde et encore moins que ce soit confié à Jacen. Ses pensées le montrent clairement : « Pellaeon était simplement contre la création d’une police secrète louche, à l’écart de la chaîne de commandement, n’ayant pas à rendre compte de ses actes et qui avait été finalement confiée à quelqu’un n’ayant jamais porté un uniforme de toute sa vie. »

Car Pellaeon est un impérial, il a le respect du grade militaire et de l’uniforme. Comme beaucoup d’impériaux, ils considèrent que l’Empire a un devoir envers la galaxie et sa sécurité, et que le pouvoir ne doit pas servir à satisfaire des besoins personnels. Comme beaucoup d’impériaux, il a un préjugé négatif envers les Jedi. Il les a côtoyés, il les connaît et il sait qu’ils sont bons dans un rôle de moralisateur mais qu’on ne peut pas leur en demander plus (« les Jedi sont très forts pour être en opposition, pour jouer le rôle de la conscience sur l’épaule des leaders et pour maintenir en éveil, voire même pour jouer les troupes de choc et préserver la paix lorsque c’est nécessaire. Mais ils ne savent pas diriger »). Or Jacen est un Jedi selon Pellaeon, il n’est pas apte à gouverner. D’autant plus qu’il n’a pas un parcours militaire classique, ne grimpant pas les rangs par le mérité. Son caractère pose également problème : il est autoritaire, impulsif et buté. Pellaeon lui reproche de ne pas savoir chercher et trouver le compromis, de créer de l’instabilité dans une galaxie déjà bien fatiguée (« la guerres laissaient la galaxie exsangue, et les blessures de la guerre des Yuuzhan Vong étaient à peine cicatrisées (…) Mais, si cela impliquait de travailler avec quelqu’un comme Jacen Solo, songea Pellaeon, la paix ne pourrait durer. Il aurait pu traiter avec Niathal, pas avec un individu aussi volatil et mystique que Solo. Nous sommes l’Empire. Nous apportons l’ordre et la justice pour le bien de tous »). Pellaeon est un homme de poigne sinon il ne pourrait pas diriger l’Empire, un système où les Moffs (gouverneurs) ne pensent qu’en terme de luttes de pouvoir et d’influence. On l’avait déjà vu lors de la guerre contre les Vong où il avait décidé d’apporter le soutien impérial à la Nouvelle République. On en a encore la confirmation quand il arrive à gérer ces mêmes Moffs (« il maintenait la cohésion de l’Empire à l’aide d’un réseau complexe de loyautés personnelles, la conviction collective des Moffs qu’il avait généralement raison et une dose rarement employée mais efficace de châtiment »).

Malheureusement pour lui, Pellaeon est à la tête de l’Empire et il est donc un acteur décisif dans la guerre en cours, son choix de rallier un camp ou un autre (l’Alliance ou la Confédération ou les Jedi ou rester neutre) pourrait faire basculer les choses. Jacen décide d’envoyer Tahiri qu’il forme aux arts et à la culture Sith. Cela doit être elle pour une épreuve, et aussi tenter Pellaeon en lui envoyant une jeune et jolie femme pour manipuler ses décisions. Pellaeon n’est pas dupe, il n’est pas non plus aveugle : Tahiri a été marquée par les Vong, elle a des cicatrices, tout son visage rappelle la guerre contre les Vong (« Jacen, si tu envoies une jolie fille pour m’amadouer, ne brise pas le charme en me rappelant les Vong »). Pellaeon, qui a été le second de Thrawn, sait juger et évaluer les gens. Il n’est pas non plus arrivé à ce niveau en faisant preuve de naïveté. Il voit clair dans le jeu de Jacen ; il se doit de rester vigilant et ne pas sous-estimer Tahiri (« aussi charmante soit-elle, car il s’agissait de la créature de Jacen Solo et qu’il était quasiment certain qu’elle n’était as aussi adorable qu’elle en donnait l’impression »). Pour autant, il accepte de suivre l’Alliance.

Au pied du mur, acculé par Jacen, Pellaeon décide de sortir un atout de sa manche, un vestige de la puissance impériale comme lui : Daala. Il est admiratif de la femme quand on lit que « il ne savait plus le nombre de fois où l’on avait pensé qu’elle était vaincue, ou même morte. Et pourtant, elle n’avait cessé de revenir pour mettre de sérieux bâtons dans les roues de la Nouvelle République ». Daala rejoint une situation complexe lors de la bataille de Fondor. L’Alliance se déchire entre ceux qui suivent Jacen Solo et Niathal après que cette dernière ait négocié une reddition de Fondor. Jacen, pris par sa colère, décide de poursuivre l’attaque. Niathal est désespéré et Pellaeon décide de rompre son accord et s’attire les foudres de Jacen (« la flotte impériale va se retirer immédiatement et respecter le cessez-le-feu »).

Jacen demande alors à Tahiri de tuer Pellaeon. Jacen comprend que Pellaeon est une épine dans son pied, que l’éliminer lui permettra de prendre le contrôle des forces impériales et de soumettre les Moffs. Pressé, torturé par Tahiri, Pellaeon ne rompt pas. Il garde son honneur et sa fierté, il reste fidèle à ce qu’il a toujours été. Son dernier ordre est bien l’illustration de l’homme qu’il est. Alors que céder à la demande de Jacen le maintiendrait en vie, il refuse et demande « à toute la flotte (…) de mettre vos navires à la totale disposition de l’amirale Niathal et d’abattre Jacen Solo, pour l’honneur de l’Empire ». Tahiri tue donc Pellaeon en lui serrant le cœur (« la douleur ressurgit et engloutit Pellaeon à la manière d’un raz-de-marée resté immobile durant une fraction de seconde »). La galaxie perd alors un grand leader impérial qui aura connu Thrawn, les Vong, Luke Skywalker et tant d’autre. C’est Daala qui lui rendra un vibrant dernier hommage : « A Gil Pellaeon. Le dernier authentique gentleman de l’Empire. Bon voyage, mon ami ».