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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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vendredi 9 mai 2025

Les larmes des Sans-Noms : des Jedi brisés.

Plus les choses avancent et plus la situation se complique pour la République et les Jedi. Les Nihil contrôlent une partie de la galaxie, des Jedi sont tués par des créatures abjectes. Et, pour ne rien arranger, un fléau incontrôlable (sauf par Marchion Ro) ravage des planètes.


Les Jedi pourraient penser être à l’abri sur Coruscant : ils ne le sont pas. S’ils ne doivent pas craindre une attaque frontale et directe des Nihil, il apparait que le fléau les menace. 

Dans un premier temps, le Jedi Reath Silas confond le fléau avec ce que pourrait dégager le Jedi déchu Azlin Rell (« un être aussi pitoyable que dangereux (…) Azlin Rell (…) Le déchu. Un Chevalier qui avait embrassé le côté obscur de la Force »). Il faut dire que ce Jedi a été traumatisé par les Sans-Noms et qu’il a basculé vers l’obscurité pour lutter contre. Cela lui a permis de vivre pendant plus d’un siècle, certes consumé par l’obscurité, la haine et la peur. Reath Silas lui rend donc visite alors qu’il est enfermé dans les profondeurs du Temple et il pense que cette sensation de mal-être (« dans les niveaux souterrains du Temple Jedi, l’air semblait froid et humide, comme si Reath avait quitté Coruscant et traversait un royaume surréaliste ») pourrait venir de lui.

En réalité, c’est le fléau qui a envahi le Temple comme le découvrent Vernestra Rwoh et Reath Silas : « des cendres blanches à l’endroit où se trouvaient jadis (…) un lieu toujours riche en Force ». Rien ne semble pouvoir arrêter la progression du fléau dans le Temple, pas même les Jedi. Ils s’emploient  pourtant vaillamment pour lutter contre et ils font tout pour circonscrire la chose (« on ignorait toujours comment le fléau était arrivé sur Coruscant, mais ils savaient tous que si la nouvelle se répandait, cela provoquerait une panique démentielle »).


Des Jedi, aussi, sont brisés et luttent contre leurs démons intérieurs. Tous ont vécu des moments traumatisants depuis l’arrivée des Nihil. Elzar Mann est possiblement un des plus touchés : il faut dire qu’il se sent responsable de la chute du Flambeau Stellaire. Reath Silas pense qu’ « Elzar avait commis une erreur dévastatrice durant les derniers instants du Flambeau Stellaire ». Elzar Mann a mal évalué la situation (« il avait surpris un Nihil qui tentait de contrôler la chute de la station, et la prenant pour une saboteuse, l’avait tuée. Cette tragédie pesait sur lui depuis plus d’un an »). Depuis, Elzar Mann ne pense qu’à se racheter et montrer qu’il peut être un Jedi (« il valait mieux que ses erreurs, qu’il méritait la tunique qu’il portait et sa place dans l’Ordre Jedi »).


Même Yoda semble mal évaluer la situation. Il persiste à voir les Nihil comme un groupe criminel quelconque : « sans ces créature, juste un autre seigneur de guerre Marchion Ro serait ». Mais, bien avant l’utilisation des Sans-Noms, les Nihil avaient mis la République et les Jedi à genoux.


Les Sans-noms ont juste renforcé la puissance des Nihil. Ils sont une nouvelle arme qui terroriste les Jedi et leur fait perdre tous les moyens. On en a la preuve quand le Padawan Amadeo Azzazzo en rencontre un. Sa réaction corporelle laisse peu de place au doute : « sa vision était complètement brouillée. Il n’arrivait pas à penser. Il se rendit compte qu’il tremblait, évacuait toute sa peur dans un cri rauque et guttural ». Pour ne rien arranger, Azzazzo voit un Jedi mourir devant lui : «  l’oeil restant de Maître Lox parut se fixer sur lui quand la matière grise de son visage desséché commença à s’effriter. Sa mâchoire, le côté de sa tête, puis son torse tout entier s’affaissèrent tels des grains de sable ». Le traumatisme est donc encore plus fort. Azzazzo est brisé et la perte d’un proche ajoute encore plus à sa douleur.


Un autre individu va connaître un sort tragique : Sicarus. Il est un homme du Baron Boolan, un important membre de la hiérarchie des Nihil. Sicarus a une particularité : il contrôle des Sans-Noms (« c’est moi le chef de meute; Pas toi, le pâle. C’est moi qui décide quand tu manges ») et il s’en sert pour traquer les Jedi. L’homme se vante, il se sent fort et craint. Sensible à la Force, il prend du plaisir à voir les Jedi mourir ; il se nourrit de leur peur et de leur détresse. Il savoure le moment où il les voit mourir : « c’était le dernier regard qui rendait toujours ce moment spécial (…) quand la Force s’échappait de leur coquille vide et que l’essence-même de ce qu’ils avaient été disparaissait (…) oh, comme il aimait ce moment ».

Le Jedi Azzazzo rencontre Sicarus. Il est touché par ce que dégage l’homme : « c’était comme si, après avoir passé du temps avec les Sans-Noms, il avait été souillé par eux, avait adopté leur saveur unique ». Sicarus combat des Jedi et pense pouvoir prendre le dessus. Mais, il est vaincu et il connait le même sort qu’ont connu tant de Jedi ; il est « allongé sur le sol » et « se battait en hurlant » alors que « la forme démoniaque de la créature dévorait avidement la Force Vivant de son propre maître ». 

jeudi 8 mai 2025

Les doutes de Vernestra Rwoh

Les Jedi et la République ont été battus et humiliés par les Nihil. Ces derniers ont réussi à abattre le symbole de la République (le Flambeau) et à prendre possession d’une bonne partie de la galaxie. Pire, ils ont instillé la peur dans l’Ordre Jedi avec les terribles Sans-Noms, des créatures qui réduisent les Jedi à l’état de poussière.


La Jedi Vernestra Rwoh a beau lutter et tenter d’aider, elle se rend compte que ce n’est pas suffisant et coupe ses liens avec l’Ordre Jedi. Elle se réfugie sur une planète isolée de la galaxie. C’est Avon Starros qui finit par la retrouver et qui peut voir comment elle a changé. Il faut préciser que Avon a déjà passé du temps avec la Jedi et a besoin d’elle pour retrouver Imri Cantaros, un autre Jedi. D’une certaine façon, Avon compte donc sur Vestara pour insuffler de l’espoir et l’aider à affronter des périlleuses épreuves. Or, Vestara ne semble pas prête à vivre ça. La façon dont elle est présentée est assez édifiante : « en regardant la coupe de cheveux approximative de son amie, probablement faite au sabre laser, Avon se demandait si elle serait à la hauteur de la tâche. Elle semblait hantée, même maintenant qu’elle savait que son Padawan était toujours vivant, quelque part dans la galaxie ».  On comprend donc que Vestara pensait Imri mort et que cela avait participé à sa réclusion. 

L’état physique semble être un bon indicateur du déclin de Vernestra. Quand on la voit, c’est quelque chose qui saute tout de suite aux yeux, qui marque. Jordanna, du clan des San Tekka, a déjà rencontré Vernestra et peut donc voir à quel point elle a changé. Elle note que « ses longs cheveux avaient été sommairement taillés pour former un carré long ». Sa coiffure n’est pas une chose anecdotique car cela laisse entendre qu’elle a été isolée (« elle les avait probablement coupés toute seule »). Jordanna note aussi son dénuement : « elle ne portait pas sa tunique de Jedi et son sabre laser était hors de vue ». Là encore, c’est important à noter : Vernestra fait profil bas, bien consciente que les Jedi sont en danger. Jordanna a la même réflexion : elle « se dit que c’était logique puisque les Nihil chassaient les Jedi ».


Pour retrouver Imri, Vernestra doit aller dans l’espace contrôlé par les Nihil. Elle est choquée par ce qu’elle voit et par son impuissance. Elle ne peut pas agir car cela compromettrait sa mission, et cela la perturbe grandement. Cela va en contradiction avec tout ce qu’on lui a appris durant toute son enfance, durant toute sa formation de Jedi : « il était difficile de voir des citoyens dans une telle situation sans intervenir et toutes les excuses que Vernestra formulait dans sa tête sonnaient creux. Quels que soient ses objectifs personnels, elle restait un Jedi : elle devait aider ceux qui en avaient besoin ».

Pour ne rien arranger, Vernestra ne peut pas prendre le temps de guérir. Elle a accepté d’aider Avon à retrouver Imri alors qu’elle n’était pas prête. Et pour ne rien arranger, elle croise une créature qui terrifie tous les Jedi. Tous ont vu la mort en direct du Maître Pra-Tre Veter, tué par un Sans-Nom.  Pour tous les Jedi, c’est un événement perturbant, douloureux dont il est difficile de se remettre. Avon voit que Vernestra en porte encore les traces quand elle se croit menacée par un Sans-Nom. Sa réaction ne laisse place à aucun doute ; on peut ainsi lire que « quand la créature s’était approchée, le visage de Vernestra s’était tordu de terreur, elle avait poussé des cris presque irréels (…) ». Avon est plus que dérangée par le spectacle ; elle considérait Vernestra comme un modèle, comme un repère fiable. D’une certaine façon, ce n’est presque plus le cas. Elle a presque pitié (« en voyant la personne la plus forte qu’elle connaissait se transformer en désastre gémissant »).


Tout cela fait donc que Vernestra a de plus en plus de difficultés à gérer ses émotions, à rester sereine, à rester maîtresse d’elle-même (« la colère envahit de nouveau la Jedi. Elle avait de plus en plus de mal à la contenir face aux exactions des Nihil »). Plus tard, elle admet même que « la chute du Flambeau Stellaire et le chaos qui agitait la galaxie avaient ébranlé Vernestra dans ses convictions les plus profondes ».


Mais, Vernestra trouve en elle la force pour se relever. Si elle a encore une part de doute et de peur en elle, elle réalise qu’elle ne peut pas passer son temps à s’apitoyer (« pour combattre un ennemi tel que les Nihil, un ennemi sans foi ni loi, elle aurait besoin de quelque chose d’un peu plus agressif »). Elle utilise donc, bien entendu, son sabre-fouet laser. 


Et devant le Conseil Jedi, elle confesse sans aucune honte tout ce qu’elle a traversé et les leçons qu’elle en a tiré : « j’étais perdue et avant de pouvoir sauver qui que ce soit (…) je devais me retrouver (…) le combat lui-même n’a plus de sens s’il ne vise pas à sauver ceux qui ont le plus besoin de nous (…) J’ai dû retrouver la Force à l’intérieur de moi et dans la galaxie avant de pouvoir reprendre les armes. Et à présent, je suis prête ».

mardi 15 avril 2025

Le roman la Tentation de la Force

Les Nihil ont réussi à s’accaparer un morceau de la galaxie. Relativement à l’abri derrière leur Rempart, ils imposent leurs lois, la violence et la peur. La République et les Jedi tentent de lutter et de faire face. 

Les Jedi se rendent compte que la situation est plus que périlleuse. Le combat contre les Nihil mobilisent beaucoup de leurs ressources et créent beaucoup de dégâts dans leurs rangs. Les morts sont nombreuses, la conception de la Force se retrouve chamboulée. Le Jedi Elzar Mann se rend compte que « la République était totalement débordée : elle devait faire face aux habituels conflits locaux, grèves générales et catastrophes naturelles frappant des systèmes entiers, tout en gérant la menace constante, extrême et imminente d’une invasion nihil ». Les Jedi sont donc sollicités. Ils combattent et perdent parfois pied. Ils ont quelques victoires, ils sont souvent traumatisés. Ils n’ont pas oublié la catastrophe du Legacy Run ou du Flambeau Stellaire, la mise à mort du Grand Maître Jedi VeTer par Marchion Ro. Et pourtant, Coruscant n’a pas changé. Ses habitants continuent de vivre comme si rien de grave ne se passait. Elzar est presque choqué de cette apathie (« les habitants de Coruscant se comportaient tout à fait normalement comme si rien n’avait changé depuis deux ans. Un parfait étranger aurait pu penser que les Nihil n’existaient pas. Qu’aucune énorme distorsion gravitationnelle n’isolait une section de la galaxie »).

La République est donc menacée par les Nihil. Pire, les Nihil, en tout cas selon Ghirra Starros, peuvent offrir aux gens un autre modèle de société. Si on ne voit les Nihil que par leur violence, il ne faut pas négliger le fait que certains d’entre eux veulent construire quelque chose de concret et durable. Alors qu’elle se rend sur Coruscant pour rencontrer la chancelière Lina Soh, Ghirra Starros délivre une rélle profession de foi : « il existera toujours des gens qui n’auront pas leur place dans la République. Des cartels et des organisations que les moeurs de la République et des Jedi irriteront. La République ne saurait répondre aux besoins, aux aspirations de tous ». La chose est claire : les Nihil veulent offrir une alternative.


Les Jedi vivent de grands bouleversements. Les Nihil offrent une menace tout à fait inattendue et inconnue. Ils ne sont pas comme les ennemis traditionnels des Jedi, les Sith. Rien dans leur formation n’a préparé les Jedi à ce genre de défi. Avar Kriss pense que « la pire perte infligée par Marchion Ro au Jedi constituait à les avoir privés de leurs certitudes ».

De façon plus terre à terre, les Jedi sont confrontés à des ennemis impitoyables qui n’hésitent pas à leur envoyer de terribles créatures comme les Sans-noms qui « s’étaient révélés des ennemis brutalement efficaces pour la Force elle-même ».

Les Nihil ont visiblement bien étudier les Jedi. Ils savent qu’ils ont une arme redoutable : les sabres laser. Les Nihil ont donc trouvé de quoi les contrer : le beskar. Quand le Jedi Porter Engle affronte la Nihil Viesse, il s’en rend compte : l’arme devait être faite de beskar pour supporter l’impact ».


Les impacts sont donc en grande partie négatifs. Mais, tout n’est pas noir. Des Jedi trouvent même l’amour, osent s’avouer leur amour. C’est le cas d’Elzar Mann et Avar Kriss qui finissent par se rendre compte que s’avouer leurs sentiments et les vivre ne va pas les empêcher de faire leurs devoirs de Jedi. Ils perçoivent que « l’attachement et la possessivité sont des défauts parce qu’ils limitent le potentiel d’un Jedi. Ils amenuisent la galaxie. Mais l’amour est sans limites (…) nous sommes tous des trous noirs qui attirent l’amour. Des notes sans fin, des océans sans fond ».


Marchion Ro, lui, est de plus en plus détaché du sort quotidien des Nihil. Son comportement intrigue ses subordonnés. Il est souvent absent, et quand il est présent, c’est comme si il n’était pas là. Son comportement surprend donc, d’autant plus que Marchion Ro a des visions d’une ancêtre décédée : Marda Ro apparait en tant que fantôme.

Lorsqu’il focalise son attention sur les Nihil, Marchion Ro est presque dégoûté par ce qu’il voit : « aucun de ceux qu’il avait admis à ses côtés ne s’en montrait digne ».

Ce dédain n’est pas réservé aux Nihil. Il a également un fort mépris pour les Jedi et l’Ordre. Ils ne voient pas que quelque chose de plus vaste est en cours, ils sont limités par leurs responsabilités (« accaparés qu’ils étaient par le Rempart d’orage, le sauvetage de la population (…)  ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez »).

En tout cas, Marchion Ro reste un formidable opposant comme s’en rend compte Vernestra Rhow quand elle lui fait face : « Ro leur tirait dessus de manière décontractée, presque amusée ». 

C’est Xylan Graff, un ancien collaborateur des Nihil qui les a trahis pour rejoindre la République, qui offre la description qui résume le mieux Marchion Ro. Il affirme que Marchion Ro « dort sur un matelas rembourré de plans B ! Il lance tellement de machinations à la fois que peu importe celle qui fonctionne, puisqu’ il y en aura bien une qui le fera ». On pourrait presque dire que Marchion Ro a pénétré l’esprit des Jedi et des politiques de la République : ils ne font que lui courir après, ils ne sont pas à la manoeuvre.


En réalité, le roman La tentation de la Force révèle un nouvel ennemi, potentiellement plus dangereux que les Nihil, les Sans-nom ou les Drengir. Cette nouvelle menace est tellement terrifiante que le Jedi Burry finit par ressentir de la compassion pour les Sans-noms qui en sont victimes (« devant ces dépouilles, ces sacs d’os vides couverts d’un pelage miteux… il ne pouvait faire autrement. Ils paraissaient usés. Abandonnés »). Cette chose est « un phénomène cancéreux, qui se développaient insidieusement selon un schéma incompréhensible à ce jour mais qui dévorait entièrement des mondes sains et vivants ». 


C’est Marchion Ro qui étudie le plus ce phénomène. Dans un moment bien intrigant, Marchion se rend sur Coruscant pour voir les Jedi et la chancelière. Comme souvent, Marchion ne questionne pas, il assène sa parole : « vous êtes au courant du fléau qui se manifeste dans toute la galaxie ». Il ne fait pas que mettre en garde, il toise, il provoque : « nul n’es à l’abri : ni la République, ni les Nihil, ni les Hutts, les mercenaires de Takodana ou les Mandaloriens. Personne sauf moi ». Le roman se termine donc sur un Marchion Ro triomphant. Et qui se place en seul recours.


mardi 25 mars 2025

Le roman Hors de l'ombre

Alors que les Nihil continuent de semer le trouble, le désordre et les morts, les Jedi et la République tentent de prendre la mesure de leur ennemi. Ce n’est pas une situation facile pour les Jedi qui doivent se réinventer et se lancer dans la bataille. C’est d’autant plus compliqué qu’ils doivent faire avec des impératifs politiques. Et cela les entraîne à ne pas toujours être libres de leurs choix, parfois au plus grand désespoir des gens du commun…


C’est une galaxie en plein bouleversement où une bonne nouvelle (le Flambeau Stellaire) a vite été effacée par les attaques des Nihil. Pourtant, le Flambeau stellaire est une remarquable prouesse, quelque chose qui rapproche les populations de la galaxie et montre aux gens les plus éloignés du centre galactique qu’ils comptent. Le Flambeau est devenu « le carrefour de cette région de la galaxie, offrant refuge et espoir à tous les êtres, quelle que soit leur espèce ».

Dans ce roman, on se rend compte que Coruscant a une bien mauvaise réputation. Pour les gens qui vivent dans les endroits les plus éloignés de la galaxie, Coruscant est un repaire qui favorise les privilégiés, ceux qui ont le pouvoir. Sylvestri Yarrow, une pilote dont le cargo a été abîmé par les Nihil, en donne une raison ; elle met le blâme l’attitude des sénateurs et autres politiques (« c’était le genre de manigance politicienne qui tenait les gens simples à distance de Coruscant, et voilà que Syl se retrouvait au beau milieu de cette mascarade »). Elle n’hésite pas à dire à Vernestra Rwoh que « vous ne devriez vous fier à personne sur cette misérable planète. Ma mère disait souvent que la politique est l’endroit où se rend la vérité pour mourir ». Cette affirmation illustre bien tout le mépris, tout le dédain ressenti par Sylvestri.


Le roman acte également le basculement des Jedi. Ils ne peuvent plus se contenter d’étudier la Force, ils doivent se battre. Le padawan Imri Cantaros résume parfaitement la situation : « peu de gens considéraient toujours les Nihil comme une menace mineure et localisée ; ces derniers temps, même les Jedi les plus pacifistes n’hésitaient pas à dégainer le sabre au premier signe de danger ». Il faut dire que les Nihil ont commis un bon nombre de massacres et repoussé les limites de l’horreur.


Jordanna, une ancienne amante de Sylvestri et proche des San Tekka, offre un point de vue un peu nuancé sur les Nihil. Si elle ne remet pas en cause leur aspect abject, elle tente d’expliquer ce qui peut pousser certains à les rejoindre. Elle dit que « les Nihil ont offert un foyer aux laissés-pour-compte et aux ratés de la galaxie. Ils ont donné quelque chose à des gens qui n’avaient rien, ce qui est un acte très puissant ». Mais, elle n’oublie pas de dire qu’ils sont néfastes (« Sont-ils mauvais ? Evidemment »).

Les Nihil sont dirigés par Marchion Ro. C’est un individu charismatique comme le remarque Nan. La jeune femme précise que « personne ne savait à quel peuple il appartenait. Tous ceux qui l’avaient questionné sur son espèce l’avaient payé de leur vie. Ro était aussi mortel que beau, et Nan s’estimait heureuse d’être autorisée à occuper le même espace que lui ». Ro assure donc son autorité sur le groupe par sa présence et par sa force, sa puissance. Il est impitoyable et très dangereux.

La mère de Sylvestri, Chancey Yarrow, a collaboré avec les Nihil, notamment par l’intermédiaire de Lourna Dee. Elle a ainsi pu rencontrer Marchion Ro et en donne une description très valorisante : « c’est l’âme des Nihil, le centre du Cyclone. Un visionnaire ». 

Il faut noter que les Nihil étaient particulièrement intéressés par les travaux de Chancey Yarrow et tout ce qui tourne autour de l’hyperespace. C’est grâce à des Sentiers (des routes inconnues) qu’ils commettent leurs attaques et leurs massacres. Ainsi, Marchion Ro fait reposer une partie importante de sa stratégie sur les compétences de Mari San Tekka. Cette dernière, selon Chancey Yarrow, est une femme remarquable : « cette femme est capable de voir toutes les routes possibles à travers l’hyperespace, selon l’endroit et le moment (…) Son cerveau est l’équivalent de dix mille navordirnateurs ».


A l’opposé des Nihil, il y a les Jedi. Si ils ont compris qu’ils doivent se battre, ce n’est pas un choix qui a été fait de gaieté de coeur comme le remarque Reath Silas (« certains craignaient que leurs activités passent de la recherche, de l’éducation et de l’étude de la Force à la guerre et à la politique »). On pourrait presque croire que certains Jedi regrettent de ne plus être un groupe évoluant en marge des affaires galactiques…

Cohmac Vitus semble rejoindre ce point de vue. Il affirme que « les Jedi servent la Force. Nous sommes la lumière et nous ne pouvons obéir aveuglément à d’autres ordres (…) Nous allons là où nous pouvons le plus efficacement chasser l’obscurité de la galaxie, c’est la seule cause que nous devons servir ». Autrement dit, la protection des individus ne semble pas être une priorité.

Cette attitude interpelle Sylvestri. Elle ne comprend pas ce que des Jedi font sur Coruscant, un endroit relativement calme (« que faisaient les Jedi sur Coruscant, au lieu d’être à la frontière pour combattre les Nihil ? »).

C’est Jordanna qui donnera la critique la plus aboutie des Jedi : « ils ne sont pas doués pour le changement. Ou pour s’adapter au monde environnant. Les Jedi sont courageux, déterminés et héroïques, mais toutes ces qualités ne valent pas une semaine de rations si tu n’es pas capable de voir la galaxie telle qu’elle est ». Elle pense donc que les Jedi ne perçoivent pas la réalité des choses, qu’ils sont aveuglés par leurs codes et façons de faire. Si ce sont de bons combattants, ils sont freinés par leurs idéaux et leur méconnaissance des différents peuples et planètes, coutumes et habitudes…

Tout cela est illustré par les doutes qui traversent Vernestra Rwoh. Elle doit former un Jedi et ne se sent pas prête pour ça. Elle est habitée par des interrogations qu’elle ne peut pas partager (« j’ai peur que personne ne me prenne au sérieux à cause de mon âge, à part mon Padawan, et je ne suis pas sûre de lui donner les outils qu’il lui faut pur devenir un bon Chevalier »). L’Ordre Jedi est donc fragile.

mardi 20 août 2024

La situation de la galaxie dans le roman l'Oeil des Ténèbres

Les Nihil de Marchion Ro ont réussi un exploit en faisant s’écraser le symbole de la République : le Flambeau Stellaire. En faisant cela, ils ont montré que la République n’était pas si protectrice que ça, et qu’ils avaient une force de frappe incroyable. Surtout, ils ont réussi à se construire un territoire dans la galaxie. Ils ont coupé un bon nombre de planètes de la République.


Marchion Ro trône sur cette zone. Si il n’est pas du genre à diriger au jour le jour, à s’impliquer dans toutes les tâches administratives, il donne quand même le tempo. C’est lui qui insuffle la direction aux Nihil, c’est lui qui les inspire et leur donne le mode de vie à suivre.

Shryke, une Nihil, a trouvé son destin en les suivant. Fille d’une bonne famille, riche et aisée, elle n’a rien à voir avec les Nihil en apparence. Mais, les Nihil lui ont permis d’ôter une sorte de chape qu’elle portait, d’être enfin réellement qui elle est. Prendre ce qu’on veut quand on le veut semble être le leitmotiv de ce groupe. C’est en tout ce qu’on peut conclure en ayant accès aux pensées de la femme : « là, parmi les Nihil, se trouvaient des individus capables de trouver la joie dans un total abandon (…) Des gens qui prenaient ce qu’ils voulaient ,disaient exactement ce qu’ils pensaient. Et qui manifestaient une splendide et dévastatrice aptitude à la violence. Pour une femme qui avait passé comme (…) costumée et paradée (….) qu’on n’avait jamais autorisé à parler ou à agir comme elle le souhaitait, l’idée s’avérait tout à fait grisante ». On peut donc très bien embrasser les idéaux et le style de vie des Nihil et apprécier leur barbarie.

Toutefois, tous les gens ne sont pas des Nihil. Ceux qui se retrouvent du mauvais côté de la frontière ont vu la situation s’imposer à eux. Ils n’ont pas d’autre choix que baisser la tête et accepter la domination des Nihil. Si ils ne le font pas, c’est la mort. Boona dit ainsi qu’ « ils ont tué la moitié de la population (…) Ils ont aligné les habitants et s’en sont servi pour s’entraîner au tir. Et ils ont conclu que nous devions nous estimer heureux, avec autant de bouches à nourrir de moins ». Les Nihil font donc régner l’ordre en répandant la peur et la mort. Ils doivent bien se douter qu’ils ne vont pas avoir automatiquement le soutien des populations locales. 

Ils essaient parfois de se placer comme l’institution régnante légitime. Ils contrôlent les médias et lèvent l’impôt, quitte à faire de la propagande assumée.

Par exemple, Rhil, une journaliste prisonnière, est forcée de présenter des informations et de tourner des reportages mettant en avant les Nihil (« l’émission, scénarisée par la Générale Viess, avait pour but d’encourager les habitants de l’Espace Nihil à verser leur impôt de bonne grâce au moyen d’une série de menaces à peine dissimulées »).


Les Jedi sont dans une impasse. Ils n’ont pas pu empêcher la terrifiante Catastrophe, ils n’ont pas pu empêcher la chute du Flambeau. Si ils ont pu avoir quelques succès ici ou là, rien ne semble empêcher la marche en avant des Nihil. Pour ne rien arranger, un des Grands Maîtres, Pra-Tre Veter, a été capturé et sa mise à mort se fait de façon publique, elle est diffusée via un flux vidéo à toute la galaxie. C’est un spectacle inhumain que regardent les Jedi. Ils voient l’un d’entre eux être réduit à rien par les Sans-nom (« il ne restait plus rien du Grand Maître Jedi qui avait été Pra-Tre Veter. Rien d’autre que la poussière et le vague contour d’une coquille vide de forme humanoïde »).


Les Jedi semblent sans repères, perdus. Quelques uns sont présents dans le territoire Nihil comme Avar Kriss. La Jedi ne sent plus ses camarades, elle est isolée. La Force a beau toujours coulé en elle, elle ne sent plus faire partie d’un grand tout : « son lien avec la Force s’était…. Altéré, après le Flambeau, lorsqu’elle s’était retrouvée prisonnière de l’espace Nihil (…) Mais durant l’année passée, le chant s’était estompé, désormais dissonant. Etouffé et détraqué ».

Le Jedi Elzar Mann, lui, ne sait plus du tout où il en est. Il rêve d’une action héroïque qui renverserait le cours des choses. Il est grandement marqué par ce qui est arrivé à Veter (« il avait également observé avec une fascination terrifiée la créature de Ro (…) La proximité du monstre exerçait un effet prononcé sur la perception des Jedi, dont elle perturbait les pensées, provoquant chez eux des hallucinations biaisées et une terreur abjecte »).

Elzar Mann tente de franchir la frontière mais son action conduit à encore plus de morts. A ce moment là, il perd espoir, il s’avoue vaincu. Il confesse dans un message à une Avar Kriss absente que « je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite, ni comment rattraper ces erreurs. J’ignore même si je dois tenter de les rattraper ».


Marchion Ro, lui, mène ses troupes. Si il lui arrive de prendre en compte les avis de ses adjoints les plus proches, ses deux plus proches compagnons semblent être les créatures tueuses de Jedi, les Sans-nom. Son côté violent et impitoyable est ainsi mis en avant. Ro est aussi un bon stratège, sachant jouer sur les peurs de ses ennemis. Il tue des Jedi et ridiculise la République en mettant sa capitale sur un monde important. Ainsi, on peut lire que « Ro savait ce qu’il faisait en exploitant les symboles (…) Hetzal comptait pour la République et les Jedi. Pas seulement en raison de ses abondantes récoltes (…) C’était le monde qui avait échappé à la Catastrophe de l’Hyperespace ». 


Tout ne se déroule pas parfaitement non plus. Si personne ne remet en cause sa façon de mener les Nihil, quelques uns ne le suivent pas non plus aveuglément. C’est ainsi le cas de Ghirra Starros, une sénatrice républicaine ayant rejoint les Nihil et qui aurait envie que les Nihil profitent de leur avantage pour construire quelque chose de solide. Starros a énormément de mal à se faire entendre par Marchion Ro. Starros se rend compte que Ro n’est animé que par l’envie de destruction ; il le lui dit d’ailleurs clairement (« Telle est la Nature des Nihil. Une tempête qui balaie la galaxie. Une force inexorable. Le chaos ne se transforme pas en ordre une fois qu’il a tout dévasté »). Calculateur, il accepte d’envoyer Starros en mission auprès du Sénat et de la Chancelière pour négocier un accord auquel il ne croit pas du tout. Tout le monde en a conscience sauf une partie bien naïve de Ghirra Starros. La Chancelière Soh exprime ses doutes assez clairement : « Marchion Ro vous a envoyé pour faire mine de rechercher la paix, mais, je ne crois pas qu’il souhaite une solution pacifique. Je crois qu’il nous nargue et se sert de vous pour y parvenir ».

Et Soh semble avoir raison car Ro a des volontés expansionnistes. Il ne se contente pas de la zone qu’il occupe déjà puisque « nous avons reçu confirmation que le Rempart d’orage s’étendait », autrement dit les Nihil ont de plus en plus de planètes sous leur domination.

Starros se rend compte qu’elle a été manipulée, que Ro n’a aucune envie de négocier un accord.


Le tableau semble donc bien sombre. Mais, des signes d’espoir émergent. Avar Kriss parvient à franchir la frontière et revenir sur Coruscant. En outre, certains Nihil doutent : ils en ont assez des meurtres gratuits, du toujours plus de violence et de sang. Discrètement, un Nihil glisse à Starros que « je voulais juste que vous sachiez que nous sommes nombreux à adhérer à votre façon de penser ».

Enfin, Marchion Ro semble montrer des signes de fragilité. Il est en proie à des visions qui ont l’air de le tourmenter quelque peu. Il voit des membres de sa famille, dont son père qu’il a tué (« il entendant de plus en plus souvent la voix de son père ces dernières semaines, ainsi qu’une autre (…) Marda Ro. La fondatrice d’origine des Nihil »).


vendredi 10 mai 2024

Le roman La Voie de la Vengeance

La Haute République met en avant le long et lent déclin des Jedi qui culminera avec la purge impulsée par Dark Sidious. 

Mais, bien avant, lors de la première phase de la Haute République, on avait déjà vu un affaiblissement notable des Jedi : ils n’ont pas réussi à cerner et battre les Nihil, ils ont été incapables de protéger la République des émergences ou de la destruction du Flambeau Stellaire. La perte d’influence des Jedi a commencé presque cent cinquante ans plus tôt. Les Jedi sont chassés, leur influence est remise en cause. L’idée qu’ils soient les seuls détenteurs de la vérité sur la Force est fortement combattue. On en a un exemple sur Jedha où « ils s’étaient retirés quand le mécontentement avait commencé à croitre parmi les autres cultes de la Force présents sur la lune des Pèlerins, et qui prétendaient que l’Ordre allait trop loin en se présentant comme la seule foi véritable ».  Ainsi, les Jedi ne semblent plus les bienvenus sur Jedha et toute leur symbolique ou leur puissance est réduite à néant. Ils ne bénéficient plus de respect (« il n’y avait pas de temple Jedi sur cette Lune, même si la présence d’une imposante statue de Chevalier dans le désert causait toujours la consternation (…) Le problème avait été réglé par les manifestants qui l’avaient abattue »).

Cependant, il faut préciser que Jedha a l’air d’un endroit particulièrement violent : « le sang des croyants les plus crédules arrosait les rues pavées de Jedha depuis des générations et cette source ne semblait pas près de se tarir ».

De plus, on retrouve encore les membres de la Voie de la main ouverte. Les membres, et en particulier leur leader appelé la mère, leur reprochaient de souiller la Force en l’utilisant. La mère résume ce qu’elle pense en disant que « plus les Jedi et leurs semblables usent de la Force, plus ils la dépouillent de son pouvoir et plus la dévastation s’étend ».


La Mère (Elecia Zeveron) est au centre du roman. On apprend ce qui la motive, on comprend sa radicalité. La Mère est prête à tout pour atteindre ses objectifs, même à sacrifier ceux qui l’ont aidé. Le Héraut en fait l’amère expérience : la Voie de la Main ouverte est pointée du doigt sur Jedha et la Mère décide de lui faire porter la responsabilité alors que ce n’est pas le cas. Pire, elle le pointe du doigt de façon publique, sur des canaux de communication ouverts : « Tu récoltes ce que tu as semé et toi seul devras répondre de tes crimes. Montre aux fidèles de Jedha… montre à la galaxie… qu’au fond de ton coeur, tu es toujours un homme bon, un bon père… »

Sur Jedha, au plus fort du chaos, la Mère est gravement blessée : sa carapace s’effrite. Ses proches commencent à comprendre qu’il y a quelque chose de bien secret en elle, peut-être quelque chose de honteux. On peut lire que « Yana fut frappée par l’apparence d’Elecia. Elle semblait avoir vieilli de vingt ans ». Consciente que son autorité s’effrite, la Mère utilise des artifices pour le conserver (« cette dernière était assise sur ce qui ressemblait de manière inquiétante à un trône »).


La Mère n’a pas façonné la Voie de la Main ouverte sans raison. Elle l’a fait pour se venger des Jedi. En effet, grâce à une Jedi appelée Oliviah, on suppose que la Mère peut avoir un lien avec un Jedi, qu’elle en a peut-être déjà croisé (« j’ai vu son visage à elle, même quand tout a basculé, et j’ai raison »). C’est Marda qui nous apprend la réalité : « ils ont emmené sa soeur et l’ont laissée sur place… parce qu’elle n’était pas assez douée ». Autrement dit, tout laisse croire que la Mère a fait tout ça parce qu’elle était aigrie, jalouse. D’ailleurs, on sent toute cette haine quand elle crache que « je n’aimais pas ma soeur. Elle ne représentait rien pour moi. Ils se sont trompés. Ils auraient dû m’emmener, moi ». La Mère ne souhaitait pas rendre à la Force une sorte de pureté, ses objectifs n’étaient pas désintéressés. Elle souhaitait mettre à bas les Jedi. 


La question amoureuse est également bien présente dans ce roman. C’est intéressant car elle est abordée du point de vue de groupes qui mettent en avant des interdit : les Jedi ont de gros problèmes avec l’attachement et les membres de la Main ouverte ne peuvent avoir de relation avec les Jedi. Marda Ro n’a pas oublié Kevmo Zink ; la Padawan a eu son lot d’aventures (« elle avait elle-même fricoté au fil des ans, parfois même sans se faire attraper »).

Le roman aborde aussi la question des amours morts, disparus : Marda a perdu Ro et sa cousine Yana a perdu Kor. Aucune des deux n’a réussi à tourner la page. Yana pense même que Kor lui parle, Yana Ro est bien souvent accompagnée par le souvenir de sa petite amie. Toutefois, Yana a conscience que ‘la chose qui hantait toutes ses heures de veille n’était pas Kor » et que « c’était le fruit de son imagination, la partie d’elle-même qui ne voulait pas la laisser partir ».


A la fin de la Voie de la duperie, les Jedi connaissaient la peur, en étant réduit à de la poussière par un égaliseur. Le Jedi Rell, choqué, précise que « on aurait … des enveloppes vides… la peau ressemblait à de la pierre ». S’ils sont capables de cette prouesse, cela est sans doute dû à leur origine, la planète d’où ils viennent (« la planète se répare toute seule (…) c’est la Force. Elle est si puissante ici. Si vivante »). 


En réalité, la Voie de la vengeance est la consécration de Marda Ro, sa prise de pouvoir. Elle redéfinit ce qui doit motiver la Voie, et opte pour un changement de méthodes. Dans un moment assez intense, très marquant, elle clame que « les Jedi sont venus chercher la Voie de la main ouverte, mais ils arrivent trop tard. Ce rêve est brisé. Ce rêve a échoué. Nous avons échoué. Cependant, ce temps est révolu (…) Ils n’ont pas écouté notre avertissement et ils vont à présent en payer le prix, un prix qui ne sera plus une mais ouverte mais un poing fermé ».

Marda est tellement prête à atteindre son but qu’elle fait du mal à sa soeur (« Yana sentit d’abord la douleur, avant même de voir l’éclat du sabre laser. Elle recula en titubant, incapable d’intégrer ce qui venait de se passer, les doigts serrés sur le moignon calciné qui avait été son poignet droit »). Mais, il est fort probable que Marda ait été influencée à ce moment par une suggestion d’Art de la Mère.

Finalement, quand Marda dit que « l’équilibre doit être rétabli. La Force doit être libre », on retrouve une certaine idée d’anarchie, de liberté totale prônée par les Nihil.


mardi 19 décembre 2023

Où est passé Yoda ?

Les Nihil mettent les Jedi et la République à genoux. Ils répandent le chaos et la peur dans la Bordure Extérieure et contrarient les plans d’expansion de la République. Quasiment tous les Jedi sont concernés par cette lutte, d’autant plus les actes des Nihil sont ambitieux et à très grande échelle, à l’image des Emergences qui frappent de plein fouet vaisseaux et planètes.


Yoda est également impliqué dans le conflit. Il est sur la ligne de front et comme d’autres Jedi, sa vie est menacée. Il disparait d’ailleurs brusquement (« Maître Yoda s’était tout simplement volatilisé quelques mois plus tôt sur la lune décharge Quantxi »). Cela marqua grandement les Jedi qui perdent là un guide, un repère. Ce n’est pas tant la perte qui est déchirante mais la façon dont elle s’est produite. Pire, Yoda ne donne aucune nouvelle, personne n’a la moindre idée de où il est et même si il est vivant. Dès lors, il n’est pas étonnant de voir des Jedi presque perdus comme Kantam Sy : « tout le monde pensait que le Maître Jedi aurait déjà dû revenir, et son absence prolongée emplissait Kantam d’une inquiétude sourde ».


A cette époque appelée la Haute République, Yoda est déjà un individu important au sein de l’Ordre Jedi. Il ne brille pas seulement par ses aptitudes ou son lien avec la Force, mais aussi par ce qu’il dégage, sa façon d’être. Il a été une ressource précieuse pour beaucoup de Jedi, pour beaucoup de padawans : « il manquait à Zeen comme s’il avait toujours fait partie de sa vie (…) le vide laissé dans leur petite équipe par l’absence de Yoda semblait plus important, impossible à combler. Le petit sage vert avait une façon d’accueillir tous ceux qui l’entouraient par sa simple présence, son rire léger ».

Son absence se fait d’autant plus remarquer parmi ces Jedi présents sur Corellia qui sont dans une mission périlleuse. Ils auraient bien besoin de son aide, et de ses conseils. Surtout, ils ne peuvent pas permettre de se créer des angoisses en pensant au sort de Yoda. D’ailleurs, ils comprennent bien que ce n’est pas ce qu’il voudrait (« Mais une chose est sûre : il ne voudrait pas qu’on reste là à s’inquiéter pour lui »). Mais, cela est plus simple à dire qu’à faire. Yoda leur manque et tous ne peuvent pas contrôler leurs sentiments ou leurs émotions. C’est le cas du padawan Reath Silas qui est soudainement « submergé par une vague d’émotion » car « il avait à peine fait la connaissance de Yoda » et qui pourtant est fortement marqué par sa disparition. Le fait de ne pas savoir le travaille au corps, même si « tout le monde assurait que s’il était mort, ils l’auraient su, ils l’auraient senti ». Yoda est une puissance trop forte dans la Force pour passer inaperçu.


Heureusement, Yoda revient au meilleur moment pour les Jedi. Ceux-ci sont en passe d’être submergés par les Nihil qui ont mis en place un plan audacieux sur Corellia. Son retour est épique et est un de ses moments les plus mémorables. L’arrivée de Yoda change les choses : « révélant une petite silhouette encapuchonnée qui se dressait, seule, sur champ de mort et de destruction. Un sabre laser vert brillant se déploya dans l’une de ses mains ; l’autre était tendue vers le ciel. Maître Yoda ». Si le retour de Yoda électrise le lecteur, elle a également un fort impact sur les personnages de l’univers. Zeen Mrala se souvient « du moment où il était apparu, tel un fantôme, parmi la brume en train de se dissiper, et de la manière dont il avait abattu le trawler ».

samedi 11 novembre 2023

Une autre conception de la Force

Le roman La voie de la duperie remet en cause les Jedi et la façon dont ils utilisent la Force. On a une nouvelle démonstration que les Jedi n’ont pas et ne peuvent pas avoir le monopole de la Force et que leur approche n’est pas nécessairement la seule valable. Le nouveau groupe abordé, la Voie de la Main ouverte, considère que la Force doit être libre et que rien ni personne ne doit chercher à la manipuler. Même si ça n’empêche pas certains de ses membres de voler des artefacts liés à la Force, sous le prétexte de les mettre à l’abri…


Une Twi’lek expose parfaitement la situation. Elle met en avant que la Main ouverte a subi des transformations récentes avec l’arrivée d’une personne qui a redéfini et précisé leur foi. Elle dit que « la Mère est une prophète. Elle sait que la Force doit rester libre, et non être maniée comme une arme ». La Mère a donc su s’adapter aux croyances déjà existantes du groupe.

Marda Ro croise des Jedi, notamment le Padawan Kevmo. Elle est choquée de le voir si désinvolte quant à son utilisation de la Force. Elle le sermonne presque : « la Force n’est pas un outil. Elle n’est qu’elle-même. La vie. La lumière. Ce qui nous relie. Pas un outil. »

Elle précise sa pensée : selon elle, aucune action n’est neutre et tout a un effet, un impact. Même si les intentions peuvent être bonnes au départ, rien ne peut garantir qu’il n’y aura pas d’effet néfaste à un moment ou à un autre (« comment peux-tu être certain que tu oeuvres pour le bien de la galaxie, alors que tu ne peux pas prévoir les effets d’une interaction avec la Force ? »).

Elle pointe du doigt l’inconscience de Kevmo qui utilise la Force comme si elle était un jouet inoffensif. Il est presque irresponsable : son attitude pourrait causer des dégâts ailleurs et à ses yeux il s’en fiche. Elle dit que « cette perturbation altère la Force. Elle la change par ondulation (…) l’oriente et ces modifications bouleversent d’autres choses, ailleurs dans la galaxie. Qui peut affirmer que tes petits tous n’ont pas provoquer des vagues qui aboutissent à quelque chose de plus grave, loin d’ici ? »


Marda explique cela aux plus jeunes membres de la Voie ouverte. Dans son discours, on sent une réelle rancoeur contre les Jedi. Elle les trouve suffisants dans leur façon d’être, elle met en avant le fait qu’ils n’apportent rien à la Force. Ses propos sont clairs : « c’est pour cela que le Jedi n’aurait pas dû manipuler les fleurs (…) Il a pris la Force. L’a volée. En a abusé ». Les termes utilisés sont à la fois clairs et durs. Ce qu’a fait Kevmo est une agression. Pour ne rien arranger, dans un premier temps, Marda ne sait pas trop se situer face aux tentatives maladroites de drague de Kevmo. Le padawan est clairement intéressé par elle et il fait voler une petite fleur pour elle. Pour Marda, ce n’est pas qu’un honte, c’est un sacrilège. Elle le dit à sa cousine Yana Ro : « je déteste le fait qu’il ait utilisé la Force si prosaïquement pour… il flirtait avec moi. Quel prétexte fallacieux pour abuser de la Force, pour la priver de sa liberté ».


Mais, malgré tout, Marda et Kevmo tissent un lien. Quand elle l’interroge sur sa formation de Jedi, elle est plus qu’étonnée des règles qu’il s’inflige. Elle ne comprend pas pourquoi les Jedi se privent de tant de choses, se ferment à tout attachement. C’est quelque chose qu’elle ne comprend pas et qui la dépasse.  Elle lui affirme que « c’est si triste » et que « la Force est la vie, et la vie est faite de relations, de création. Tu n’as pas de famille ? Pas de foyer ? »


Ceci dit, il ne faut pas limiter le groupe de la Main ouverte à une entité pacifiste. Ils volent et ils font preuve de violence. D’ailleurs Kevmo en fait les frais. Il est pétrifié par une créature relâchée par la leader, la Mère. Celle-ci justifie ses actes en disant qu’il a mérité ce qui lui arrive. La Mère est claire : « ils abusaient de la Force et l’Egaliseur a rétabli l’équilibre. C’est un pur agent de la Force ». Marda, elle, n’est pas horrifiée ou désolée. Si Kevmo a été tué, c’est à cause des Jedi et de leur conception de la Force. Ce sont les Jedi qui ont tué Kevmo et pas une créature de la Voie de la Main ouverte. On comprend alors qu’elle légitime la haine des Jedi (« il avait été si mal éduqué. Il était mort à cause des Jedi et de leurs pratiques. On ne pouvait pas les laisser propager leurs mensonges. Corrompre la galaxie avec leur utilisation faussement vertueuse de la Force. Transformer des garçons brillants comme Kevmo en craie et en cendres »). 


On ne sait pas, à ce stade des histoires de la Haute République en France, si Marda Ro est de la famille de Marchion Ro, mais on peut fortement le supposer et on sent là un point commun entre les deux : la volonté de punir les Jedi.