Le roman Une nouvelle aube nous permet de suivre les premiers pas de Caleb Dume (Kanan Jarrus) dans sa nouvelle vie : il n’est plus un Jedi, il ne peut plus l’être après l’Ordre 66. Il choisit alors de devenir un contrebandier puis se rapproche de plus en plus du statut de rebelle, et donc d’opposant à l’Empire, en rencontrant Hera Syndulla.
Mais, Kanan ne peut pas totalement effacer ce qu’il a été : un Jedi. C’est son histoire, cela le hante, d’autant plus que la fin a été tragique. Surtout, il se souvient de son Maître Depa Billaba avec qui il avait un lien fort. Il se rappelle que c’est elle qui l’a choisi après avoir étudié qui il était et la façon dont il voyait les choses (« du coin de l’oeil, Caleb avait aperçu Depa Billaba parmi eux. La Jedi à la peau mate et aux cheveux sombre avait manifesté son désir de le prendre comme Apprenti… et elle l’examinait de loin en ce moment , avec son habituel air impassible »). Même disparue, Depa Billaba continue d’influencer Kanan. Ses enseignements résonnent encore et viennent le guider à des moments critiques de sa vie. Alors qu’il est à la recherche de sa place dans la galaxie, d’une voie à suivre, il se remémore un de ses conseils : « peut-être que la réponse te viendra sous une autre forme, lui avait dit Billaba des années plus tôt quand il lui avait demandé ce que devait faire un Jedi sans Maître ». Bien entendu, cette situation est ce que vit Caleb. Il est un derniers Jedi de la galaxie alors que l’Empire resserre son emprise, et il n’a personne pour le guider ou le conseiller. Il se demande forcément quoi faire.
Car, les Jedi n’ont pas disparu sans raison. Ils sont tombés dans le piège tendu par l’Empereur Palpatine. Ceux qui étaient leurs frères de combats les ont tués sans aucune pitié et sans aucun regrets. Caleb a vécu cela personnellement et n’a pas su s’en sortir que grâce à Depa Billaba. Il constate que « la République et ses soldats clones s’étaient retournés contre les Jedi - Depa Billaba s’était battue pour le protéger… et Caleb s’était battu pour la protéger. Elle était morte ; il s’était enfui. Elle était morte pour qu’il puisse s’échapper ». Ce sacrifice ne peut pas être oublié par Caleb. D’une certaine façon, il porte sur ses épaules la mort de son Maître.
On en a la preuve lors de la mort d’Okadiah Garon, un individu qui a grandement aidé Kanan après l’Ordre 66 et lui a permis d’avoir une vie en dehors de son rôle de Jedi. Des stormtroopers font exploser une mine et Okadiah se retrouve mortellement touché ; Kanan ne peut rien faire pour l’aider, « Kanan se sentait désarmé - aussi inutile que quand Maître Billaba était morte - et le souvenir douloureux de cet instant se mêlait à celui-ci ». Autrement dit, Kanan pense encore à son Maître, surtout à sa mort. Il ne se sent sans doute pas responsable de sa mort mais le sentiment d’impuissance est bien réel et présent. Il vit la même chose lorsqu’il est à deux doigts de ne pas pouvoir aide Hera (« il la rejoignit trop tard, exactement comme il était trop tard pour sauver Maître Billaba. La Force n’avait pas été en mesure de sauver tant Jedi ce jour là également »).
Billaba a donc donné sa vie pour sauver Kanan. Ce dernier garde d’elle d’une Jedi courageuse, prête à donner de sa personne pour aider les innocents dans une époque troublée : la Guerre des Clones. Il se rend compte que « Maître Billaba, Obi-Wan et tant d’autres se mettaient une idée en tête et fonçaient tête baissée aux quatre coins de l’univers ».