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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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mercredi 30 juillet 2025

Plagueis observe Dooku

Plagueis est engagé dans une folle entreprise. Le Sith veut prendre le contrôle de la galaxie. Si il respecte la règle des deux et poursuit ses expériences pour vaincre la mort, il sait aussi qu’il doit mettre en place un plan audacieux pour atteindre ses fins. Cela passe, entre autres, par porter des coups douloureux aux Jedi. Il ne cherche pas simplement à les détruire, il vise aussi à saper la confiance que la population leur accorde et à retourner certains d’entre eux qu’il juge intéressant : c’est le cas de Dooku.


On comprend que Plagueis a pris le temps d’examiner les Jedi. Il sait qu’ils sont en train de se perdre dans le cirque politique. Il réalise que cela ne plait pas nécessairement à la population ni même à certains Jedi. On n’en est pas encore à parler de sédition ou de Jedi souhaitant quitter l’Ordre mais Plagueis voit en Dooku quelque chose de particulier. Il l’a bien analysé : « Dooku avait la réputation d’être l’un des meilleurs experts au sabre laser de l’Ordre, doublé d’un fin diplomate, mais c’est sa passion et son agitation qui avaient attiré l’attention de Plagueis ». Plagueis continue d’observer Dooku. Il attend que le Jedi soit mur pour agir. Il ne sert à rien de se précipiter, de vouloir bousculer les choses. L’histoire montre que plein de Jedi ont basculé vers le Côté Obscur (« comme il l’avait expliqué à Sidious, même un Jedi entraîné pouvait succomber au Côté Obscur de son propre chef (…) Sous l’influence de Plagueis, Maître Dooku pourrait sans doute être incité à faire quelque chose de semblable »).


En réalité, si Plagueis voit en Dooku un bon candidat, c’est parce qu’il éprouve pour lui une forme de respect. Le caractère de Dooku lui laisse croire que Dooku serait à faire des choses considérées comme néfastes pour atteindre son but. Pour un Sith, c’est une bonne chose car eux sont prêts à tordre la Force. Ainsi, Plagueis dit que « seuls Dooku et une poignée d’autres ont compris la vérité ».

Si Dooku intéresse tant Plagueis, c’est aussi parce qu’il est charismatique et qu’il compte dans l’Ordre Jedi. Le faire basculer devient presque jouissif pour Plagueis : « quel coup cela porterait à l’Ordre s’il pouvait le convaincre de partir et d’embrasser le Côté Obscur. Quelle panique cela pourrait provoquer ». Mais, Dooku étant Dooku, Plagueis sait aussi qu’il y aurait beaucoup à perdre si il venait à devenir un Sith à ce moment de leur histoire. En effet, Plagueis a déjà un apprenti, Sidious. La règle des deux ne lui permet pas d’avoir un autre apprenti ; en prendre un autre mènerait nécessairement à des batailles et des combats qui leur ferait perdre du temps (« Sauf que Dooku (…) ne se contenterait jamais de servir comme Apprenti ou comme simple assassin. Il exigerait devenir un Sith à part entière et cela causerait des ennuis »). Plagueis aurait-il peur pour sa propre place ?

Plagueis opte donc pour autre chose (qui d’ailleurs ressemblera à ce que Dooku sera plus tard). Si Dooku peut toucher au Côté Obscur, Plagueis ne le voit pas en Sith caché oeuvrant pour l’avènement des Sith. Dooku est trop ambitieux pour vivre dans l’ombre. Il a besoin de la lumière, d’être exposé, d’être reconnu. Plagueis voit donc pour lui un chemin tout tracé : « mieux valait le laisser quitter l’Ordre de son propre chef et devenir le porte-parole bienveillant des laissés-pour-compte, comme on pouvait l’attendre d’un individu de sa stature ».

jeudi 30 janvier 2025

Pauvre Dark Venamis

Il est des Sith qui sont condamnés à rester dans l’ombre. Ce n’est pas parce qu’il n’est pas encore le temps de se révéler aux Jedi et trahir la survie des Sith, c’est surtout qu’ils ne sont que des pions, que des outils qui doivent permettre à d’autres de briller. Dark Venamis en est un brillant exemple. Son existence elle-même est une trahison de la règle des deux car on comprend qu’il est un autre apprenti formé par Dark Tenebrous, en plus de Dark Plagueis. Cela montre bien que la Règle des deux n’est pas une fin en soi, qu’elle est facilement détournée.


Quand il se rend compte qu’un autre adepte de la Force, un adepte du côté obscur, existe, cela perturbe grandement Plagueis. Il croit même revoir son ancien maître qui aurait vaincu la mort. Sa réaction montre tout son choc : « un Bith ! Tenebrous , Il hésita un instant. Non ce n’était pas possible ? Mais qui était-ce alors ». Pour un Sith, Plagueis fait presque preuve de naïveté. C’est comme s’il s’était persuadé que Tenebrous ne pouvait que suivre les règles et ne pas en déroger : il se trompe. Mais, Plagueis a un avantage sur Venamis : il sait ce qu’il est arrivé à Tenebrous. Cela lui donne un avantage et cela lui permet d’instiller le doute dans l’esprit de son adversaire. Il le nargue en disant que « vous ne devez pas être très puissant si vous n’avaez pas senti la mort de votre Maître. Maintenant encore, vos pensées vont dans tous les sens ». 


Venamis ne semble pas avoir de grand intérêt en lui-même. Il semble juste avoir été choisi par Tenebrous pour éliminer Plagueis si besoin. C’est en tout cas ce qu’on se dit lorsque les deux Sith s’affrontent en duel. Tout l’art de Venamis, la façon de se battre et son attitude montrent qu’il a été formé spécialement pour défaire Plagueis (« pire encore pour Plagueis, Tenebrous avait fait de Venamis un expert du style de Plagueis. Le Bith était non seulement capable d’anticiper mais aussi de contrer chaque coup de Plagueis »).

Finalement, Plagueis parvient à vaincre Venamis. Venamis, le pantin de Tenebrous, est voué à devenir un cobaye dans les mains de Plagueis. Plagueis le prévient du destin qui l’attend en lui disant que « je m’assurerai que tu ne meures pas ». On saisit donc qu’il va mener des expériences sur le Sith défait.

Durant des années, Venamis est maintenu en vie ; il est « suspendu dans une cuva à bacta » et «  de nombreux capteurs étaient accrochés à son étroite poitrine et son crâne chauve et fissuré ». Cela dure même onze ans où au gré ses envies Plagueis pratique des choses qui dépassent tout entendement sur lui (« quant au Bith qui aspirait à devenir Seigneur Sith, il était bien vivant même s’il était maintenu dans un coma la plupart du temps »).


Plagueis est clair : il se sert de Venamis pour repousser les limites, pour acquérir de la connaissance. Il affirme à Sidious que « Venamis est un cadeau » et qu’il « est essentiel pour m’aider à percer certains de plus grands secrets de la Force ». Un d’entre eux est de vaincre la mort. Grâce à Venamis et suite à de nombreuses expériences, Venamis parviendra à refaire vivre un individu mort : « le même jour, ils avaient laissé Venamis mourir. Puis ils avaient manipulé les midi-chloriens du Bith, qui auraient dû rester inertes et n’auraient pas dû réagir : Plagueis l’avait ressuscité. L’énormité de cet événement avait plongé Sidious dans un silence hébété ». Plagueis a donc réussi une prouesse incroyable, l’impossible. Plagueis est allé plus loin que personne n’a pu le faire et il a pu réussir ça grâce au malheureux Venamis.

mardi 10 septembre 2024

Quelques éléments sur Komari Vosa

Dooku n’est ni le premier ni le dernier Jedi à quitter l’Ordre. D’autres ont été déçus par le chemin pris par cette organisation. C’est le cas de Komari Vosa, une Jedi qui a été formée par Dooku, qui a été trahie par Dooku et l’Ordre Jedi car elle était trop agressive.


L’histoire de Komari Vosa semble bien connue par les utilisateurs de la Force. Le Sith Dark Plagueis se rappelle qu’ « une dizaine d’années plus tôt, Komari Vosa avait été une Padawan de Dooku ».

Vosa pense que c’est  par la domination et la force que les Jedi peuvent assurer l’ordre dans la galaxie. Les Jedi ne peuvent pas se permettre de faire preuve de faiblesse. Malheureusement, cela ne semble pas être l’avis de tous, et surtout de ceux qui décident. Il y a toujours la crainte qu’une violence trop exacerbée soit un premier signe d’un basculement vers l’obscurité. 

Pour ne pas arranger sa situation, le jugement de Vosa est affecté par ce qu’elle ressent pour Dooku. La rumeur dit qu’elle était attirée par lui. Tout cela est perçu par Dooku et il a senti que cela a perverti la façon d’être de Komari Vosa. Des années plus tard, il discute de l’ancienne Jedi avec Palpatine. Il rapporte que « sur Galidraan, elle s’est battue avec brutalité contre les Mandaloriens, presque comme si elle essayait de m’impressionner. Suite à cela, j’ai dit au Conseil qu’elle n’était pas prête pour les épreuves et ne pouvait devenir Chevalier Jedi ». C’est donc son propre maître qui a freiné l’enseignement de Komari. 


Dès lors, il n’est pas étonnant de voir que Komari a quitté l’Ordre. Mais, cela ne s’est pas fait paisiblement. Komari se lance dans une dernière mission, un dernier coup d’éclat contre le Bando Gora, un groupe criminel religieux. Pour beaucoup, c’est à ce moment-là que Komari quitte pour de bon l’Ordre Jedi. Il faut dire que son sort est incertain (« une rumeur intéressante raconte que l’Ancienne Apprentie de Maître Dooku, Komari Vosa, est non seulement en vie mais également la nouvelle chef de la secte. Elle serait désireuse de se venger de l’Ordre Jedi qui l’a abandonnée »).


Komari parait donc blâmer les Jedi. C’est bien normal car elle a été chassée, selon, elle de la seule organisation qu’elle a connue de sa vie. Sa suspension a été un immense choc pour elle qu’elle a tenté de noyer dans une dernière croisade contre le Bando Gora. Mais, les choses ont mal tourné : elle a été vaincue et brisée. Slipher, un membre de clan bancaire intergalactique, rapporte à Maul les on-dit : « on raconte qu’ils l’ont torturée jusqu’à ce qu’elle soit à deux doigts de sombrer dans la folie, c’est à ce moment-là qu’elle a embrassé le côté obscur de la Force, qu’elle a massacré deux qui l’avaient enlevée et pris la tête du Bando Gora ». Une ancienne Jedi a donc pris la tête d’un groupe de brigands. Elle a renié les Jedi et n’a pas de regrets ou de remords (« l’Ordre était mort à ses yeux désormais, il n’était plus qu’un vague souvenir qui s’effritait »).


Discuter de Komari Vosa et apprendre des choses sur elle semble être un passe-temps agréable. C’est le cas de Jabba qui s’est renseignée sur l’ancienne Jedi alors qu’il doit mener des affaires avec elle. Lui a entendu qu’elle ressentait des sentiments amoureux pour Dooku : « et votre bien-aimé Maître Dooku ? Vous devez avoir un reste de chaleur pour lui dans votre coeur après tout ce qu’il a fait pour vous, vous qui étiez sa Padawan ? ». La réponse à cette question est positive. En fouillant en elle, Komari se rend compte qu’elle éprouve encore des choses fortes et puissantes pour Dooku. Elle comprend que « le souvenir de son visage et des moments qu’ils avaient passés ensemble exerçait encore une emprise sur elle ». On pourrait presque parler d’amour quand on lit que « quand elle pensait au Jedi, Vosa sentait quelque chose bouger dans sa poitrine, un changement gravitationnel qui prenait le contrôle de ses émotions les plus basiques ».


Mais, il serait injuste de limier Komari Vosa à ses sentiments pour Dooku ou son départ de l’Ordre. Elle est une formidable combattante, très bonne dans le maniement du sabre laser (elle a vaincu des mandaloriens), elle est aussi celle qui a fait du Bando Gora un acteur majeur des affaires galactiques.

Dans un roman sur Maul (Prisonnier), elle croise Maul et ce dernier respecte les talents de Vosa : « Maul croisa le regard du chef du Bando Gora. Même aux derniers instants de sa vie, elle n’abandonnait pas la bataille et ne manifestait aucune crainte dans sa façon de lutter contre la créature ». A ce moment du récit, Maul et elle affrontent un ver appelé Syrox particulièrement redoutable et qui les pousse dans leurs derniers retranchements. 

lundi 13 mars 2023

Qui est Dark Bane ?

L'existence de Dark Bane n'est pas remise en cause. Sith ou Jedi, les deux camps reconnaissent son existence et son importance. Ils le situent à la même époque et lui attribuent les mêmes événements ou bouleversements. Dans la Menace fantôme, Sidious vante ses accomplissements. Il le remercie, à sa façon, d'avoir permis aux Sith de grandir dans l'ombre, loin du regard des Jedi et des forces républicaines (« le Sith à l'origine de la renaissance de l'ordre s'appelait Dark Bane. Un millier d'années s'étaient écoulées depuis qu'on croyait l'ordre Sith éteint »). Pour les Jedi, Dark Bane est également un point de référence mais ils n'ont qu'une vision incomplète des choses. Windu considère Bane comme la fin des Sith et l’avènement des Jedi : « depuis la chute de Dark Bane, il y a plus d'un millénaire, des centaines de milliers de Jedi ont vu le jour ». Toutefois, on ne peut pas entièrement lui donner tort puisque les Jedi ont dominé la galaxie et que les Sith ont, en apparence, disparu.

Dans le roman Le labyrinthe du mal, la galaxie est en pleine guerre. Un tas de conflits éclatent, certains pour des raisons légitimes, d'autres sans aucune raison valable. En réalité, c'est un Sith qui est à l’œuvre derrière tout, Dark Sidious. Il est un Sith de la lignée de Dark Bane, de la règle des deux, et il est le Sith qui pense qu'il est temps de sortir de l'ombre. Ses pensées sont claires et bien résumées : « la guerre en cours était le résultat d'un millénaire d'une planification minutieuse de la part des Sith – une succession de mentors léguant leur science du côté obscur à leurs disciples. Rarement plus de deux par génération depuis l'époque de Dark Bane. Maître et apprenti s'étaient employés à exploiter la puissance qui affluait du côté obscur ». On a là un bon aperçu de la doctrine de Bane : le côté obscur favorise les forts et les intelligents.

Pour autant, le roman Dark Plagueis nous montre que Bane est vénéré chez les Sith. Ses actes, réels ou non, ont marqué l'histoire et la connaissance Sith. Plagueis affirme qu' « au cours du millénaire qui s'était écoulé depuis sa mort, Bane avait été déifié. Les pouvoirs qui lui étaient attribués appartenaient désormais à la légende ». Car Bane est un Sith qui a su maîtriser la bombe psychique ou le transfert d'essence.

Mais, Plagueis sait se montrer critique envers Bane. Il n'oublie pas que « Bane avait été hanté par les esprits des Seigneurs Sith morts depuis des générations, dont il avait profané les tombeaux et les habitations au cours de ses recherches effrénées pour rassembler les holocrons ». Aussi puissant soit-il, Bane ne maîtrisait pas tous les aspects du côté obscur. Un bon nombre de pouvoir ou de pratique lui échappait comme la sorcellerie (« Dark Bane considérait la sorcellerie comme l'une des plus pures expressions de Côté Obscur de la Force. Il n'avait cependant pas été capable de maîtriser ces énergies avec le même talent que son apprentie, Zannah »).

Siècle après siècle, les enseignements de Bane se sont transmis. Sa doctrine doit permettre aux Sith de rester en vie, dans une galaxie où les Jedi attirent un bon nombre des gens sensibles à la Force. Les Sith ne doivent pas se perdre dans une vengeance aveugle qui les détournerait de leur réel but. Sidious reprend les paroles de Bane en disant que « notre mission n'est pas de causer la mort de tous ceux qui ne méritent pas de vivre. Tout ce que nous faisons doit servir notre véritable objectif : la préservation de notre ordre et la survie des Sith ».


lundi 2 janvier 2023

Anakin Skywalker dans le roman Dark Plagueis

Le roman Dark Plagueis nous permet de suivre les machinations des Sith. Tenebrous, Plagueis ou Sidious poursuivent ce que Dark Bane a commencé des siècles plus tôt : œuvrer dans l'ombre afin de prendre le contrôle de la galaxie. Plagueis et Sidious expérimentent, ils tentent de repousser les limites de la vie ou de la mort. Ils développent leur pouvoir et leur influence dans les domaines de l'économie et de la politique. Autrement dit, ils essaient de maîtriser les choses autant qu'ils le peuvent. Mais, certains phénomènes leur échappent, et Anakin Skywalker est un d'entre eux.

La notion de contrôle est importante. Car si Anakin apparaît, c'est en conséquence d'action des Sith. En déclenchant un blocus autour de la planète Naboo, Sidious a forcé les Jedi à agir. Et cela a mené à la découverte du jeune Anakin. Très vite, Sidious (Palpatine) comprend que le garçon est différent. Il est suffisamment différent en tout cas pour retenir l'attention de Qui-Gon Jinn ou Dooku. Dans le livre, Dooku a amorcé son basculement ; s'il ne sait pas que Palpatine est un Sith, il confie à ce relatif inconnu un bon nombre de ses états d'âmes ou de ses impressions. C'est lui qui rapporte que « Qui-Gon est revenu de Tatooine avec un garçon, un ancien esclave. D'après sa mère, le garçon n'avait pas de père » et « il est né esclave il y a neuf ans et qu'il a été la propriété de Gardulla la Hutt puis d'un marchand de pièces détachées toydarien ». C'est encore Dooku qui dit au Sith qu'Anakin serait l’Élu selon Qui-Gon, et que le gamin a un nombre important de midichloriens. Tout cela force Palpatine à réfléchir et à repenser à des occasions manquées. L'homme doute, s'interroge. Il était là quand Padmé Amidala a été accueillie à Coruscant pour plaider la cause de Naboo et il n'a rien vu de spécial en Anakin (« cet Anakin, en habits sales, était bien là, aux côtés d'un Gungan et de deux Jedi. Anakin avait même passé la nuit dans une petite chambre de son appartement. Et je n'ai rien senti »). Le Sith est choqué.

Les Sith ont donc raté quelque chose, ils ont raté la découverte d'un garçon potentiellement fort dans la Force. Ils se demandent comment cela est possible. Plagueis, le Sith le plus porté sur les expériences, est interloqué : « il fallait qu'il sache si la Force avait à nouveau contre-attaqué, neuf ans plus tôt, en mettant au monde un être humain capable de rétablir l'équilibre dans la galaxie ». Si Plagueis pense ainsi, c'est à raison ; Sidious n'a pas senti Anakin et Plagueis a raté l'occasion de rencontrer Anakin. Un complot est-il en branle pour abattre les Sith ? Y-a-t-il des Forces qui poussent à leur échec ? Ce sont des questions que Plagueis se pose (« Plagueis se passa une main sur le front. Sommes-nous vaincus ? se demanda-t-il. Nous avez-vous vaincus ? »)

Quand il apprend que c'est le même humain qui a gagné la Boonta Eve, Plagueis est certain que le jeune homme marquera l'histoire : « les actes du garçon ont déjà des répercussions à travers les étoiles ». Il a même des visions en fixant Anakin. Sans qu'il ne le sache, il a un aperçu de ce que sera le futur d'Anakin Skywalker : « des batailles féroces dans les profondeurs de l'espace, des sabres laser qui s'entrechoquaient, des rais de lumière éclatante, un cyborg à casque noir qui se relevait d'une table ».

Après avoir tué Plagueis, Sidious est le seul Sith de la lignée de la règle des deux. Il décide de garder un œil sur Anakin. Il a senti et il sent en lui quelque chose de spécial, il sait qu'il ne pourra pas pleinement s'épanouir au sein de l'Ordre Jedi. Il y a en lui des colères, des émotions que les Jedi ne peuvent accepter ou voudront brider : « Obi-Wan ne semblait pas avoir remarqué la fureur qui frémissait à l'intérieur du garçon, mais, pendant un instant, Palpatine sentit un peu de lui plus jeune en Anakin. Le besoin de défier l'autorité et le don pour masquer ses émotions ». Dès lors, Palpatine décide de laisser grandir Anakin auprès des Jedi. Il lui suffira de le cueillir le moment voulu, le moment où il sera débordant de colère et de haine (« que Skywalker devienne de plus en plus amer au cours de la prochaine décennie, tandis que sa mère vieillissait dans l'esclavage, que la galaxie décrépissait autour de lui et que ses compagnons Jedi s’embourbaient dans des conflits inextricables »).


lundi 19 décembre 2022

Dark Plagueis

Les romans Tarkin, la Revanche des Sith et l'Ascension de Skywalker nous apprennent un certain nombre de choses sur le Sith Dark Plagueis. Il n'y a pas tant de Sith qui sont développés dans l'univers officiel : Maul, Tyranus, Vador et Sidious. Plagueis, lui, est plus dans l'ombre, il est presque une figure de légende. Ce qu'on sait de lui est fragmentaire, biaisé en grande partie par les propos de Sidious.

On sait que Plagueis est mort. Le Sith a longuement travaillé avec Sidious (Palpatine). Il a permis à Sidious de gagner en puissance, d'étendre son influence sur la galaxie. Plagueis a grandement participé à la réussite finale des Sith avant d'être éliminé. Palpatine affirme que « Dark Plagueis était mon maître. C'est lui qui m'a transmis la clé de son pouvoir. Avant que je le tue ». Sidious n'a pas uniquement tué Plagueis, il a pris tout ce qu'il lui appartenait. Il lui a pris ses recherches, son droïde : « propriété jadis de Dark Plagueis, le mentor de Sidious, le droïde appartenait à ce dernier depuis la mort de son maître ». En réalité, Sidious ne serait pas où il en est sans tout ce qu'a fait Plagueis et il le sait bien. En œuvrant en coulisses, en permettant aux Sith de grandir à l'abri du regard des Jedi et des forces républicaines, Plagueis a bâti les fondations nécessaires : « au cours des années qui s'étaient écoulées, Sidious en était venu à éprouver de la reconnaissance envers Plagueis, pour le planificateur et le prophète qu'il avait été ».

Quand Sidious parle de Plagueis, c'est de façon assez élogieuse. On en a une belle preuve lorsqu'il en parle à Anakin Skywalker. Il vante les mérites du Sith, ses accomplissements, il dit qu'il a réalisé de réelles prouesses. Il en parle presque comme un récit merveilleux, quelque chose enclin à enflammer l'esprit fragile et déséquilibré d'Anakin Skywalker. Il précise donc que « c'est une légende Sith, la légende d'un Seigneur Noir qui avait tourné son regard si profondément à l'intérieur de lui qu'il était parvenu à comprendre, et à maîtriser la vie elle-même. Et – parce que les deux ne font qu'un, lorsqu'on est assez clairvoyant – la mort elle-même ». La mort, il y a donc de quoi intéresser des gens comme Anakin qui veut empêcher Padmé de mourir ou Sidious qui veut garder le pouvoir pour toujours. Dans l'Ascension de Skywalker, on comprend que Sidious n'a pas réussi à percer les expériences de Plagueis. Pire, il doute, il se demande même si Plagueis a réellement réussi : « peut-être que Plagueis s'était-il joué de lui au bout du compte. Peut-être que son secret demeurerait secret à tout jamais ». Pour autant, Sidious a retenu une chose : le combat contre la lumière est éternel. Les Sith ne peuvent se permettre de se reposer sur leurs lauriers. Si les Jedi peuvent être éliminés, on ne peut pas tordre la Force pour toujours dans la direction désirée. D'après Plagueis, la Force aurait presque une volonté propre : « une fois, Dark Plagueis avait constaté qu'il arrivait que la Force contre-attaque. La mort d'une étoile ne signifiait pas nécessairement la fin de son rayonnement ».

Plagueis sert de point de repère à Sidious. Sidious veut le dépasser, il en veut plus. Il ne veut pas simplement réaliser des expériences, repousser les limites des possibilités. Il cherche à « trouver le secret que nombre de Maîtres Sith avaient recherché avant lui, à savoir comment exploiter la puissance du Côté Obscur pour remodeler la réalité elle-même ; pour façonner un univers de ses propres mains. Pas la simple immortalité que Plagueis convoitant tant ». D'ailleurs, à sa façon, Sidious a vaincu la mort. Quand Vador l'a trahi et l'a jeté dans un puits, il a réussi à ne pas mourir. Dans l'Ascension de Skywalker, on comprend comment il y est parvenu : « l'Empereur mourant fit appel à toute la puissance obscure de la Force pour pousser sa conscience loin, très loin ». Sidious a donc séparé son esprit de son corps.

mardi 23 août 2022

Trois Sith

Les Jedi n'ont pas conscience que trois Sith existent et complotent pour les renverser, eux et la République. Si Sidious est l'apprenti de Plagueis, dans le respect de la règle des deux, Plagueis a permis à Sidious d'avoir un individu sous sa coupe : il a choisi Maul. Maul n'a pas vocation à remplacer Sidious aux yeux de Plagueis et Maul ne cherche pas non plus à renverser Sidious ; il est vu comme une arme, un agent. Il est celui qu'on envoie effectuer des missions ingrates pendant que Sidious, et surtout Plagueis cherchent à renverser la République.

La relation entre Plagueis et Sidious est claire dans le roman Maul : Prisonnier. Plagueis s'est beaucoup investi les premières années. Il a fait en sorte que Sidious adhère à l'objectif des Sith. Sidious, déjà bien ambitieux, est un apprenti consciencieux, il évolue avec beaucoup d'autonomie et peut définir certains de ses propres plans : « Dark Plagueis n'était au courant que des grands lignes du travail actuel de Dark Sidious visant à déstabiliser les planètes de la Bordure Extérieure et à orchestrer une Guerre Civile Galactique. Il posait rarement des questions spécifiques sur la provenance des armes ou sur la manière dont Sidious comptait s'en servir pour mettre à exécution le Grand Plan. » Mais, Sidious a un autre objectif en vue : il veut renverser Plagueis et il se sert de ça pour Maul. Bien entendu, Maul n'est pas au courant de ce qui se déroule, il n'est qu'un pion après tout. Lorsqu'il est envoyé en mission dans une prison et forcé de combattre sans la Force des créatures plus violentes les unes que les autres, c'est uniquement pour servir Sidious. Ce dernier craint trop d'éveiller l'attention de Plagueis, il doit être prudent (« A aucun moment, le Munn ne devait soupçonner que Sidious avait en réalité envoyé Maul sur Engrenage Sept dans le but d'acheter l'arme nucléaire que le Bando Gora utiliserait ensuite pour éliminer Plagueis »).

Plagueis a connaissance de l'existence de Maul. S'il le tolère, il ne faudrait pas cela interfère avec leur objectif. Il n'est pas encore venu le temps pour les Sith de se révéler, ils doivent rester dans l'ombre. Quand Sidious lui rend compte de la mission de Maul sans entrer dans les détails compromettants, Plagueis doute de ses capacités à y arriver : « Il est fier ce Zabrak, non ? Même s'il excelle au combat, ça doit être extrêmement difficile pour lui de s'empêcher de recourir à la Force. » Il prévient qu'il n’hésitera pas à sacrifier Maul s'il le faut (« que se passerait-il si Maul révélait son identité de Seigneur Sith pendant son séjour dans le pénitencier ? Les implications pour notre plan pourraient se révéler... majeures »). Il ajoute et en profite pour adresser une leçon à Sidious que « des individus comme nous, qui avons la perspective de détenir un pouvoir presque illimité, risquent paradoxalement d’oublier que certains éléments échappent à notre contrôle dans la galaxie ».

Plagueis gère donc de loin, il faut dire qu'il est bien occupé par ses propres expériences : « Plagueis se concentra sur la cuve devant lui, où les restes d'un Bith, le Seigneur Sith Dark Venamis, flottaient dans du liquide de conservation translucide. » Sans doute mû par la méfiance et l'imminence d'événements importants, Plagueis décide de reprendre les choses en main. Sidious a fait du bon travail mais il faut le surveiller. A son droïde, 11-4D, il dit que « comme tu le sais, j'ai accordé énormément de latitude au Seigneur Sidious par le passé (…) Maintenant que nous approchons du moment charnière où nous allons hisser Palpatine au rang de chancelier, je n'aime pas trop qu'il s'appuie de plus en plus sur lui-même ».

La relation entre Dark Sidious et Maul

 

La relation entre un Maître et son apprenti est dynamique et intéressante, encore plus en ce qui concerne les Sith. Ce n'est pas une relation de domination, une relation où l'apprenti est juste là pour obéir. Son maître lui confie des missions, il tente de mesurer sa valeur, et surtout, dans le cadre de la règle des deux, l'apprenti doit se montrer à la hauteur si il ne veut pas perdre sa place, et le maître doit se montrer responsable et sur ses gardes. Dans les romans L'ombre du chasseur et Dark Plagueis, on suit le développement de la relation entre Sidious et Maul, tout en sachant que Plagueis est encore le maître de Sidious.

Mais, la relation entre Sidious et Maul semble bien déséquilibrée. Puisque Sidious et Plagueis sont encore vivants, il y a toujours deux Sith. Or comme, il ne peut pas y avoir plus de deux Sith en même temps, Maul n'est pas réellement traité comme un apprenti, mais plus comme une arme, un individu à qui on donne des tâches à accomplir. Cela ne semble pas déranger Maul plus que ça : il n'a pas d'envie de rébellion, il admet que Sidious le domine : « si Dark Sidious apprenait que son élève émettait des doutes, il le punirait sévèrement. Et Maul ne lui résisterait pas, même s'il était à présent suffisamment fort pour cela. Car Sidious avait tous les droits. » Si il pense comme ça, c'est parce que Maul est redevable. Sans Sidious, il aurait été un être quelconque et perdu dans cette vaste galaxie. En le choisissant, « Dark Sidious l'avait transformé, lui, cet enfant faible et décharné, en un guerrier absolu, il avait forgé son corps et son esprit pour en faire une arme indestructible. » Sidious forme Maul, il lui transmet les objectifs des Sith : dominer la galaxie et faire tomber les Jedi. C'est une obsession pour Maul ; il rêve de tuer des Jedi. C'en est à un point que c'est dangereux pour les objectifs visés par Sidious. Il doit sans cesse rappeler à son disciple de faire preuve de retenue. Il lui dit que « tu es redoutable tu n'es pas une armée à toi seule. Je n'ai pas passé des années à t'entraîner pour que tu te sacrifies (…) ta mission n'est pas de faire tomber l'Ordre malgré la haine que tu lui portes. »

Sidious vise bien plus loin que la fin des Jedi. Il désire que les Sith retrouvent leur place légitime : à la tête de la galaxie. Et c'est lui qui doit être le trône. Il est nécessaire de vaincre les Jedi puisqu'ils sont leur principale opposition. Mais, il ne faudrait pas s'arrêter à ça, perdre tout discernement à cause d'eux. Or, il craint que cela arrive à Maul. Sidious sait que « Maul avait quelques faiblesses et la plus importante, de loin, était un orgueil démesuré. » Sidious s'interroge : à force de mettre Maul en garde vis-à-vis des Jedi, a-t-il créé son comportement ? Dans tous les cas, cela peut mettre en danger les buts des Sith (« Maul semblait avoir une tendance exagérée à se concentrer sur leur destruction au détriment d'une destinée beaucoup plus glorieuse »). Maul se moque de ces Jedi qui n'ont même pas été capables de sentir Maul et Sidious dans la Force alors qu'ils visitaient le Temple Jedi de Coruscant (« Dark Sidious avait alors énuméré les noms de leurs ennemis au fur et à mesure que ceux-ci entraient ou sortaient du Temple »). La réaction de Maul montre bien ce qu'il pense des Jedi : il les méprise, il a hâte de s'en prendre à eux. Il se moque de « ces idiots » qui « seraient incapables ce comprendre ce qui leur arriverait. » Il a hâte de voir « le jour qui sonnerait le déclin de l'Ordre Jedi ». Il faut que ça arrive « vite. Mais pour Dark Maul, ce n'était pas encore assez vite. »

Sidious répète à Maul que, en tant que Sith, il doit être fort. C'est un credo qu'il lui répète sans cesse : « la connaissance de l'ennemi était une puissance (…) et les Sith représentaient la quintessence même de la puissance. » Dans le roman Dark Plagueis, on comprend que tout cela lui est monté à la tête. Maul n'est pas qu'ambitieux, il perd également toute logique, il se sur-estime. Il dit même à Sidious qu'il n'a pas peur des membres du Haut-Conseil Jedi : « en me cachant et en frappant le premier, j'aurais pu en tuer beaucoup. » Afin qu'il garde la tête froide, Sidious lui enseigne une dernière leçon. Il lui rappelle que les Jedi ne sont pas tous mauvais, que d'une certaine façon il faut les respecter et surtout se préparer tout le temps (« quand on affronte quelqu'un qui est puissant dans la Force, il faut rester concentré – même quand on est persuadé que l'opposant n'est plus en mesure de se battre (…) Il faut frapper le coup mortel et en finir »). C'est une leçon qu'il appliquera également à lui-même des années plus tard.


Exar Kun

Ancien Jedi devenu Sith, Exar Kun est connu pour avoir mis à mal l'école Jedi fondée par Luke Skywalker sur Yavin IV. Car, sans le savoir, Luke a enseigné la Force à ces élèves dans un lieu hanté par un esprit Sith. Et Luke en a payé le prix fort, plongeant dans une sorte de coma où il était impossible de le joindre.

Dans le roman Sombre disciple, Luke tombe sur l'holocron du Jedi Vodo-Siosk Baas qui lui résume le basculement d'Exar Kun. Comme souvent, après lui, Exar Kun est un Jedi ambitieux qui s'est penché vers l'obscurité pour être encore plus fort. Baas est fortement lié à Kun puisque ce fut l' « un de mes élèves » qui « découvrit les secrets interdits de la Sith et les utilisa pour créer sa propre philosophie Jedi, une terrible déformation de tout à ce quoi nous croyons et aspirons (…) s'appropria le titre de premier Seigneur de la Sith ». Ayant besoin d'une base, d'un centre de pouvoir, Exar Kun choisit Yavin, un lieu hautement symbolique pour les Sith : Naga Saddow et Freedon Nadd ont grandement marqué la lune. Là, il s'appuya, en les matant, sur les Massassis et développa son réseau de bâtiments : « le Grand Temple occupait le centre du dispositif imaginé par Exar Kun. C'était son quartier général lors des batailles. Ce petit temple isolé était une sorte de refuge – le lieu où le Seigneur de la Sith travaillait à augmenter ses forces. »

Le spectre de Exar Kun survit donc sur Yavin. Si il ne peut exister que sous cette forme, c'est parce que les Jedi l'ont vaincu et l'ont réduit à ce triste état. C'est ce qu'il confesse à Kyp Durron, un jeune homme qu'il sent prêt à tomber dans son filet : « j'ai été trahi (…) Les Jedi ont combiné leurs forces pour me combattre ; ils ont déchaîné une telle puissance que j'ai dû absorber la force vitale des Massassis pour réussir à cacher mon esprit dans ces temples ». La trahison dont il parle a été rendue possible par celui qui fut son apprenti Sith, l'ancien Jedi Ulic Qel-Droma. Mais Exar Kun a marqué les esprits et son souvenir a traversé les époques. Plus de trois mille ans après sa mort, Dark Bane en parle encore (« la force du nombre était un piège... dans lequel était tombés tous les grands Seigneurs Sith de l'histoire. Naga Saddow, Exar Kun, Dark Revan : trois puissants Sith »). Si Bane constate leurs échec, il admet également leur force, leur puissance. Et les trois Sith dont il parle sont des Sith de premier plan, des légendes du côté obscur. Dark Plagueis est plus nuancé : du temps de Kun ou de Bane, les Sith faisaient, au pire, jeu égal avec les Jedi alors que Plagueis est condamné à vivre dans la clandestinité. Il n'a pas d'empire, il doit cacher sa présence. Son interrogation est alors légitime : « les Sith comme Naga Saddow et Exar Kun étaient-ils vraiment bien plus puissants ou avaient-ils bénéficié du fait que le côté obscur avait le dessus en ces temps anciens ? »

Exar Kun a un lien fort avec Kyp Durron. Ce dernier devient en quelque sort son apprenti. Il le met en garde en se servant d'exemple parlant. Il prévient Durron qu'un Sith est toujours proche de la chute ; il prend l'exemple de Dark Vador : « d'après Exar Kun, Anakin Skywalker n'était pas prêt. Le pouvoir était trop grand, il l'avait corrompu. » Anakin aurait pu être un grand Sith si il n'avait pas été tant tourné vers sa propre personne. Cette critique est assez ironique à lire puisque, dans l'Héritage de la Force, Jacen Solo (Dark Caedus) émet les mêmes doutes quant à Exar Kun : «  De l'égocentrisme. C'était ce qui causait toujours la chute des Sith. Il avait étudié les vies des anciens – des géants comme Naga Saddow, Freedon Nadd, Exar Kun – et il savait qu'ils faisaient toujours la même erreur, que tôt ou tard ils oubliaient qu'ils existaient pour servir la galaxie. Autrement dit, selon Jacen Solo, Exar Kun a été pervertie par son ambition et sa puissance.

Car Exar Kun a été un Sith particulièrement puissant. Son pouvoir et ses créations sont remarquables. Il était capable de « provoquer la paralysie dans une foule ». Dark Plagueis apprend qu'il « l'avait apparemment fait (…) avec certains membres du Sénat de la République ». Surtout, il a créé une arme qui a traversé les époques. Quand Plagueis voit Maul brandir un sabre particulier, il s'exclame : « Un bâton de Force ! L'arme d'Exar Kun ! » Dans le roman l'Ombre du chasseur, on apprend que ce sabre laser est réservé aux combattants les plus doués, les plus certains de leur talent et qu'il ne peut pas être mis dans les mains de n'importe qui : « Seul un maître guerrier était à même d'utiliser l'arme conçue des millénaires auparavant par Exar Kun (…) Celui-ci pouvait se révéler aussi meurtrier pour son utilisateur que pour son adversaire. »

C'est donc un redoutable adversaire auquel doivent faire face les élèves de Luke. Le Jedi, réduit à l'état d'esprit avec un corps inopérant, affronte l'esprit de Kun et lui fait des reproches : « Tu es responsable de la mort de Gantoris. Et Kyp Durron s'est retourné contre moi par ta faute. » Exar Kun est particulièrement doué pour manipuler les esprits, montrer aux élèves Jedi ce qu'ils ont envie ou besoin de voir. Il se sert de cette technique sur Corann Horn ; dans Moi, Jedi il dit que « j'avais senti la présence de ma femme, cette nuit, dans la grotte, et Exar Kun l'avait fait apparaître sous mes yeux ». L'objectif d'Exar Kun est clair : « la Confrérie de la Sith renaîtra. Tes aspirants Jedi deviendront l'ossature d'une armée invincible protégée par la Force. » Les Sith ne changent pas.

samedi 31 juillet 2021

Jedi et Sith dans le roman Dark Plagueis

Tenebrous, Plagueis et Sidious ont mené les Sith à la consécration. Ils ont patiemment perpétué la Règle des deux, en faisant grandir l’Ordre Sith dans l’ombre. Dissimulés des Jedi et des forces républicaines, ils ont gagné en influence et en pouvoir, en investissant les champs économique et politique. Etre actif dans ces deux domaines leur a permis de côtoyer de près l’Ordre Jedi et d’avoir un avis critique sur cette organisation.

Dès les premières pages du roman, Plagueis présente clairement les objectifs des Sith. Bien qu’ils ne soient que deux, ils sont « comme un ouragan prêt à déclencher une tempête de destruction sur la République décrépite et l’Ordre Jedi assoupi ». Leurs ennemis sont clairement identifiés : ce ne sont pas que les Jedi mais aussi le système politique en place. Ce qui caractérise les Sith à cette époque, c’était leur relative humilité quitte à leur place : ils savent qu’ils sont voués à diriger la galaxie mais ils ont conscience de leurs limites, et surtout de la puissance des Jedi, notamment politique (« les Jedi occupaient une position de premier plan mais les Sith avaient tout le loisir d’étudier l’Ordre de loin, sans que les Jedi ne se rendent compte que des adversaires les menaçaient dans l’ombre »). L’ombre, c’est la doctrine Sith depuis Dark Bane. C’en est fini des troupes avec des dizaines de Sith qui défient la République, ils ne sont plus que deux, un maître et un apprenti.

Dominants, les Jedi le sont incontestablement. Ils ont l’oreille des Sénateurs et du Chancelier, et malgré tout ils n’exercent pas le pouvoir. C’est un fait qui n’échappe pas aux Sith. Ils en éprouvent presque du regret de voir des utilisateurs de la Force se limiter. C’est un peu ce qu’on ressent quand Palpatine dit à Plagueis qu’« il suffirait qu’ils utilisent la Force pour imposer leur volonté à toute la galaxie, s’ils le souhaitaient. J’aurais plus de respect pour eux s’ils le faisaient ». Plagueis est encore plus clair, plus explicite. Vivre si proche du centre du pouvoir les a affaiblis, leur a fait se réconforter dans de faux-semblants et les a empêchés de progresser : « la plupart des vies sont sans conséquences. Les Jedi ne l’ont pas compris. Ils sont tellement occupés à sauver des vies et à préserver l’équilibre des pouvoirs au sein de la Force qu’ils ont perdu de vue le fait que la vie intelligente doit évoluer sans cesse, qu’elle ne peut se contenter de languir dans un immobilisme parfait ». Sans doute croient ils que les Jedi aimeraient rester dans ce statu quo pour toujours, la République amenant l’ordre avec les Jedi pour guider et conseiller.

Si, dans son ensemble, l’Ordre Jedi est plus puissant que l’Ordre Sith, il n’en va pas de même des individus qui le composent. Plagueis a bien étudié l’histoire des deux organisations et il en a tiré une conclusion claire. Etre Sith nécessite beaucoup plus de courage et de volonté puisque « n’importe quel Sith peut maîtriser les arts Jedi, mais seul un Jedi sur mille pourrait jamais devenir un Sith car le Côté Obscur est réservé à ceux qui placent la prise en main de leur destin au-dessus de tout ce que l’existence peut offrir ». Peut-être que c’est la conséquence du fait que les Jedi sont trop jeunes (quelques mois) quand ils renoncent à leur famille et qu’il leur manque donc du coup la souffrance que ça représente de se séparer de tout, sans compter que ce n’est pas un choix de leur part mais qu’on leur impose.

Pour autant, Palpatine et Plagueis ne sont pas stupides au point de croire qu’ils élimineraient aisément les Jedi. Ces derniers sont nombreux et donc forts (« pour Palpatine, voir autant de Jedi en un seul endroit était à la fois enivrant et dégrisant. Même s’il était bien camouflé en citoyen ordinaire, il sentait leur fierté collective s’infiltrer en lui à travers la Force »). La dynamique est clairement du côté des Sith car les Jedi « sont capables de tirer l’énergie de le Force mais leur capacité à utiliser la Force a diminué ». C’est un peu comme si ils s’étaient reposés sur leurs lauriers, trop certains de leur situation. Ils ne se remettent pas en question, ils n’explorent pas la Force, ils ne cherchent pas à perturber l’ordre des choses. Plagueis affirme que « si les Jedi respectaient leur philosophie et agissaient véritablement en accord avec la force (…), ils passeraient du Côté Obscur ». Il méprise ces Jedi incapables de voir que le vent a tourné et que leur fin approche (« Yoda et les autres membres du Conseil doubleraient leurs séances de méditation pour tenter de scruter l’avenir, avec pour seul résultat de découvrir qu’il demeure confus et insondable »).

Finalement, c’est Dooku qui nous en apprendra le plus sur la déliquescence des Jedi. Ils « sont retranchés derrière des raisonnements archaïques et sont lents à adopter des changements (…) ils attendent l’avènement d’un rédempteur qui apportera l’équilibre à la Force et réinstaurera l’ordre ». C’est un sacré aveu d’échec : les Jedi, le groupe dominant, tremble littéralement et en est venu à attendre un miracle. C’est d’autant plus révélateur que c’est un ancien Jedi prometteur qui dit ça. D’une certaine façon, les Jedi se sont embourgeoisés. 

dimanche 17 mai 2020

Quels sont les Sith mentionnés dans le roman Dark Plagueis ?

En plus de Plagueis et Sidious qui sont les deux personnages principaux du roman, de nombreux Sith sont évoqués. Il y a bien entendu le maître de Plagueis, Tenebrous et un des apprentis de Sidious, Maul.

Dark Tenebrous pense être le seul Sith descendant de la lignée de Dark Bane, le créateur de la règle des Deux. L'apprentie de Dark Bane, Dark Zannah, contrairement à son maître, maîtrisait les arts de la sorcellerie. Elle n'est pas la seule à posséder des techniques spécifiques ou en avoir développé, il y a par exemple Exar Kun, le créateur du bâton de Force (plus ou moins un sabre à deux lames).
De son côté, Dark Andeddu a acquis et utilisé la technique du transfert d'essence, comme l'Empereur Vitiata, qui permet de perpétuer l'esprit après la mort.

Outre Zannah, la lignée de Bane a compris Guile, Cognus, Gravid, Vectivus, Ramage (le maître de Tenebrous). Notons que Tenebrous et Sidious ont fait quelques entorses à la règle des deux. Normalement, il ne peut exister en même temps qu'un maître et un apprenti et la mort d'un des deux doit déclencher la recherche d'un nouvel apprenti pour transférer les connaissances et créer une émulation. Or, on apprend que Tenebrous a eu un autre apprenti de son vivant (Dark Venamis) alors que Sidious a opté pour Maul et Dooku (on en a les prémices dans le livre).

Sont également évoqués des Sith pré-Bane comme Naga Sadow, Dame Bélia Darzu, Dark Sion, Dark Nihilus et le Roi Ommin d'Ondéron. Enfin, Revan et Malak (son apprenti) eurent eu la particularité comme d'autres de subir des infirmités physiques et en plus d'avoir goûté à la voie Jedi.