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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

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mardi 15 avril 2025

Le roman la Tentation de la Force

Les Nihil ont réussi à s’accaparer un morceau de la galaxie. Relativement à l’abri derrière leur Rempart, ils imposent leurs lois, la violence et la peur. La République et les Jedi tentent de lutter et de faire face. 

Les Jedi se rendent compte que la situation est plus que périlleuse. Le combat contre les Nihil mobilisent beaucoup de leurs ressources et créent beaucoup de dégâts dans leurs rangs. Les morts sont nombreuses, la conception de la Force se retrouve chamboulée. Le Jedi Elzar Mann se rend compte que « la République était totalement débordée : elle devait faire face aux habituels conflits locaux, grèves générales et catastrophes naturelles frappant des systèmes entiers, tout en gérant la menace constante, extrême et imminente d’une invasion nihil ». Les Jedi sont donc sollicités. Ils combattent et perdent parfois pied. Ils ont quelques victoires, ils sont souvent traumatisés. Ils n’ont pas oublié la catastrophe du Legacy Run ou du Flambeau Stellaire, la mise à mort du Grand Maître Jedi VeTer par Marchion Ro. Et pourtant, Coruscant n’a pas changé. Ses habitants continuent de vivre comme si rien de grave ne se passait. Elzar est presque choqué de cette apathie (« les habitants de Coruscant se comportaient tout à fait normalement comme si rien n’avait changé depuis deux ans. Un parfait étranger aurait pu penser que les Nihil n’existaient pas. Qu’aucune énorme distorsion gravitationnelle n’isolait une section de la galaxie »).

La République est donc menacée par les Nihil. Pire, les Nihil, en tout cas selon Ghirra Starros, peuvent offrir aux gens un autre modèle de société. Si on ne voit les Nihil que par leur violence, il ne faut pas négliger le fait que certains d’entre eux veulent construire quelque chose de concret et durable. Alors qu’elle se rend sur Coruscant pour rencontrer la chancelière Lina Soh, Ghirra Starros délivre une rélle profession de foi : « il existera toujours des gens qui n’auront pas leur place dans la République. Des cartels et des organisations que les moeurs de la République et des Jedi irriteront. La République ne saurait répondre aux besoins, aux aspirations de tous ». La chose est claire : les Nihil veulent offrir une alternative.


Les Jedi vivent de grands bouleversements. Les Nihil offrent une menace tout à fait inattendue et inconnue. Ils ne sont pas comme les ennemis traditionnels des Jedi, les Sith. Rien dans leur formation n’a préparé les Jedi à ce genre de défi. Avar Kriss pense que « la pire perte infligée par Marchion Ro au Jedi constituait à les avoir privés de leurs certitudes ».

De façon plus terre à terre, les Jedi sont confrontés à des ennemis impitoyables qui n’hésitent pas à leur envoyer de terribles créatures comme les Sans-noms qui « s’étaient révélés des ennemis brutalement efficaces pour la Force elle-même ».

Les Nihil ont visiblement bien étudier les Jedi. Ils savent qu’ils ont une arme redoutable : les sabres laser. Les Nihil ont donc trouvé de quoi les contrer : le beskar. Quand le Jedi Porter Engle affronte la Nihil Viesse, il s’en rend compte : l’arme devait être faite de beskar pour supporter l’impact ».


Les impacts sont donc en grande partie négatifs. Mais, tout n’est pas noir. Des Jedi trouvent même l’amour, osent s’avouer leur amour. C’est le cas d’Elzar Mann et Avar Kriss qui finissent par se rendre compte que s’avouer leurs sentiments et les vivre ne va pas les empêcher de faire leurs devoirs de Jedi. Ils perçoivent que « l’attachement et la possessivité sont des défauts parce qu’ils limitent le potentiel d’un Jedi. Ils amenuisent la galaxie. Mais l’amour est sans limites (…) nous sommes tous des trous noirs qui attirent l’amour. Des notes sans fin, des océans sans fond ».


Marchion Ro, lui, est de plus en plus détaché du sort quotidien des Nihil. Son comportement intrigue ses subordonnés. Il est souvent absent, et quand il est présent, c’est comme si il n’était pas là. Son comportement surprend donc, d’autant plus que Marchion Ro a des visions d’une ancêtre décédée : Marda Ro apparait en tant que fantôme.

Lorsqu’il focalise son attention sur les Nihil, Marchion Ro est presque dégoûté par ce qu’il voit : « aucun de ceux qu’il avait admis à ses côtés ne s’en montrait digne ».

Ce dédain n’est pas réservé aux Nihil. Il a également un fort mépris pour les Jedi et l’Ordre. Ils ne voient pas que quelque chose de plus vaste est en cours, ils sont limités par leurs responsabilités (« accaparés qu’ils étaient par le Rempart d’orage, le sauvetage de la population (…)  ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez »).

En tout cas, Marchion Ro reste un formidable opposant comme s’en rend compte Vernestra Rhow quand elle lui fait face : « Ro leur tirait dessus de manière décontractée, presque amusée ». 

C’est Xylan Graff, un ancien collaborateur des Nihil qui les a trahis pour rejoindre la République, qui offre la description qui résume le mieux Marchion Ro. Il affirme que Marchion Ro « dort sur un matelas rembourré de plans B ! Il lance tellement de machinations à la fois que peu importe celle qui fonctionne, puisqu’ il y en aura bien une qui le fera ». On pourrait presque dire que Marchion Ro a pénétré l’esprit des Jedi et des politiques de la République : ils ne font que lui courir après, ils ne sont pas à la manoeuvre.


En réalité, le roman La tentation de la Force révèle un nouvel ennemi, potentiellement plus dangereux que les Nihil, les Sans-nom ou les Drengir. Cette nouvelle menace est tellement terrifiante que le Jedi Burry finit par ressentir de la compassion pour les Sans-noms qui en sont victimes (« devant ces dépouilles, ces sacs d’os vides couverts d’un pelage miteux… il ne pouvait faire autrement. Ils paraissaient usés. Abandonnés »). Cette chose est « un phénomène cancéreux, qui se développaient insidieusement selon un schéma incompréhensible à ce jour mais qui dévorait entièrement des mondes sains et vivants ». 


C’est Marchion Ro qui étudie le plus ce phénomène. Dans un moment bien intrigant, Marchion se rend sur Coruscant pour voir les Jedi et la chancelière. Comme souvent, Marchion ne questionne pas, il assène sa parole : « vous êtes au courant du fléau qui se manifeste dans toute la galaxie ». Il ne fait pas que mettre en garde, il toise, il provoque : « nul n’es à l’abri : ni la République, ni les Nihil, ni les Hutts, les mercenaires de Takodana ou les Mandaloriens. Personne sauf moi ». Le roman se termine donc sur un Marchion Ro triomphant. Et qui se place en seul recours.


mardi 25 mars 2025

Le roman Hors de l'ombre

Alors que les Nihil continuent de semer le trouble, le désordre et les morts, les Jedi et la République tentent de prendre la mesure de leur ennemi. Ce n’est pas une situation facile pour les Jedi qui doivent se réinventer et se lancer dans la bataille. C’est d’autant plus compliqué qu’ils doivent faire avec des impératifs politiques. Et cela les entraîne à ne pas toujours être libres de leurs choix, parfois au plus grand désespoir des gens du commun…


C’est une galaxie en plein bouleversement où une bonne nouvelle (le Flambeau Stellaire) a vite été effacée par les attaques des Nihil. Pourtant, le Flambeau stellaire est une remarquable prouesse, quelque chose qui rapproche les populations de la galaxie et montre aux gens les plus éloignés du centre galactique qu’ils comptent. Le Flambeau est devenu « le carrefour de cette région de la galaxie, offrant refuge et espoir à tous les êtres, quelle que soit leur espèce ».

Dans ce roman, on se rend compte que Coruscant a une bien mauvaise réputation. Pour les gens qui vivent dans les endroits les plus éloignés de la galaxie, Coruscant est un repaire qui favorise les privilégiés, ceux qui ont le pouvoir. Sylvestri Yarrow, une pilote dont le cargo a été abîmé par les Nihil, en donne une raison ; elle met le blâme l’attitude des sénateurs et autres politiques (« c’était le genre de manigance politicienne qui tenait les gens simples à distance de Coruscant, et voilà que Syl se retrouvait au beau milieu de cette mascarade »). Elle n’hésite pas à dire à Vernestra Rwoh que « vous ne devriez vous fier à personne sur cette misérable planète. Ma mère disait souvent que la politique est l’endroit où se rend la vérité pour mourir ». Cette affirmation illustre bien tout le mépris, tout le dédain ressenti par Sylvestri.


Le roman acte également le basculement des Jedi. Ils ne peuvent plus se contenter d’étudier la Force, ils doivent se battre. Le padawan Imri Cantaros résume parfaitement la situation : « peu de gens considéraient toujours les Nihil comme une menace mineure et localisée ; ces derniers temps, même les Jedi les plus pacifistes n’hésitaient pas à dégainer le sabre au premier signe de danger ». Il faut dire que les Nihil ont commis un bon nombre de massacres et repoussé les limites de l’horreur.


Jordanna, une ancienne amante de Sylvestri et proche des San Tekka, offre un point de vue un peu nuancé sur les Nihil. Si elle ne remet pas en cause leur aspect abject, elle tente d’expliquer ce qui peut pousser certains à les rejoindre. Elle dit que « les Nihil ont offert un foyer aux laissés-pour-compte et aux ratés de la galaxie. Ils ont donné quelque chose à des gens qui n’avaient rien, ce qui est un acte très puissant ». Mais, elle n’oublie pas de dire qu’ils sont néfastes (« Sont-ils mauvais ? Evidemment »).

Les Nihil sont dirigés par Marchion Ro. C’est un individu charismatique comme le remarque Nan. La jeune femme précise que « personne ne savait à quel peuple il appartenait. Tous ceux qui l’avaient questionné sur son espèce l’avaient payé de leur vie. Ro était aussi mortel que beau, et Nan s’estimait heureuse d’être autorisée à occuper le même espace que lui ». Ro assure donc son autorité sur le groupe par sa présence et par sa force, sa puissance. Il est impitoyable et très dangereux.

La mère de Sylvestri, Chancey Yarrow, a collaboré avec les Nihil, notamment par l’intermédiaire de Lourna Dee. Elle a ainsi pu rencontrer Marchion Ro et en donne une description très valorisante : « c’est l’âme des Nihil, le centre du Cyclone. Un visionnaire ». 

Il faut noter que les Nihil étaient particulièrement intéressés par les travaux de Chancey Yarrow et tout ce qui tourne autour de l’hyperespace. C’est grâce à des Sentiers (des routes inconnues) qu’ils commettent leurs attaques et leurs massacres. Ainsi, Marchion Ro fait reposer une partie importante de sa stratégie sur les compétences de Mari San Tekka. Cette dernière, selon Chancey Yarrow, est une femme remarquable : « cette femme est capable de voir toutes les routes possibles à travers l’hyperespace, selon l’endroit et le moment (…) Son cerveau est l’équivalent de dix mille navordirnateurs ».


A l’opposé des Nihil, il y a les Jedi. Si ils ont compris qu’ils doivent se battre, ce n’est pas un choix qui a été fait de gaieté de coeur comme le remarque Reath Silas (« certains craignaient que leurs activités passent de la recherche, de l’éducation et de l’étude de la Force à la guerre et à la politique »). On pourrait presque croire que certains Jedi regrettent de ne plus être un groupe évoluant en marge des affaires galactiques…

Cohmac Vitus semble rejoindre ce point de vue. Il affirme que « les Jedi servent la Force. Nous sommes la lumière et nous ne pouvons obéir aveuglément à d’autres ordres (…) Nous allons là où nous pouvons le plus efficacement chasser l’obscurité de la galaxie, c’est la seule cause que nous devons servir ». Autrement dit, la protection des individus ne semble pas être une priorité.

Cette attitude interpelle Sylvestri. Elle ne comprend pas ce que des Jedi font sur Coruscant, un endroit relativement calme (« que faisaient les Jedi sur Coruscant, au lieu d’être à la frontière pour combattre les Nihil ? »).

C’est Jordanna qui donnera la critique la plus aboutie des Jedi : « ils ne sont pas doués pour le changement. Ou pour s’adapter au monde environnant. Les Jedi sont courageux, déterminés et héroïques, mais toutes ces qualités ne valent pas une semaine de rations si tu n’es pas capable de voir la galaxie telle qu’elle est ». Elle pense donc que les Jedi ne perçoivent pas la réalité des choses, qu’ils sont aveuglés par leurs codes et façons de faire. Si ce sont de bons combattants, ils sont freinés par leurs idéaux et leur méconnaissance des différents peuples et planètes, coutumes et habitudes…

Tout cela est illustré par les doutes qui traversent Vernestra Rwoh. Elle doit former un Jedi et ne se sent pas prête pour ça. Elle est habitée par des interrogations qu’elle ne peut pas partager (« j’ai peur que personne ne me prenne au sérieux à cause de mon âge, à part mon Padawan, et je ne suis pas sûre de lui donner les outils qu’il lui faut pur devenir un bon Chevalier »). L’Ordre Jedi est donc fragile.

mardi 20 août 2024

La situation de la galaxie dans le roman l'Oeil des Ténèbres

Les Nihil de Marchion Ro ont réussi un exploit en faisant s’écraser le symbole de la République : le Flambeau Stellaire. En faisant cela, ils ont montré que la République n’était pas si protectrice que ça, et qu’ils avaient une force de frappe incroyable. Surtout, ils ont réussi à se construire un territoire dans la galaxie. Ils ont coupé un bon nombre de planètes de la République.


Marchion Ro trône sur cette zone. Si il n’est pas du genre à diriger au jour le jour, à s’impliquer dans toutes les tâches administratives, il donne quand même le tempo. C’est lui qui insuffle la direction aux Nihil, c’est lui qui les inspire et leur donne le mode de vie à suivre.

Shryke, une Nihil, a trouvé son destin en les suivant. Fille d’une bonne famille, riche et aisée, elle n’a rien à voir avec les Nihil en apparence. Mais, les Nihil lui ont permis d’ôter une sorte de chape qu’elle portait, d’être enfin réellement qui elle est. Prendre ce qu’on veut quand on le veut semble être le leitmotiv de ce groupe. C’est en tout ce qu’on peut conclure en ayant accès aux pensées de la femme : « là, parmi les Nihil, se trouvaient des individus capables de trouver la joie dans un total abandon (…) Des gens qui prenaient ce qu’ils voulaient ,disaient exactement ce qu’ils pensaient. Et qui manifestaient une splendide et dévastatrice aptitude à la violence. Pour une femme qui avait passé comme (…) costumée et paradée (….) qu’on n’avait jamais autorisé à parler ou à agir comme elle le souhaitait, l’idée s’avérait tout à fait grisante ». On peut donc très bien embrasser les idéaux et le style de vie des Nihil et apprécier leur barbarie.

Toutefois, tous les gens ne sont pas des Nihil. Ceux qui se retrouvent du mauvais côté de la frontière ont vu la situation s’imposer à eux. Ils n’ont pas d’autre choix que baisser la tête et accepter la domination des Nihil. Si ils ne le font pas, c’est la mort. Boona dit ainsi qu’ « ils ont tué la moitié de la population (…) Ils ont aligné les habitants et s’en sont servi pour s’entraîner au tir. Et ils ont conclu que nous devions nous estimer heureux, avec autant de bouches à nourrir de moins ». Les Nihil font donc régner l’ordre en répandant la peur et la mort. Ils doivent bien se douter qu’ils ne vont pas avoir automatiquement le soutien des populations locales. 

Ils essaient parfois de se placer comme l’institution régnante légitime. Ils contrôlent les médias et lèvent l’impôt, quitte à faire de la propagande assumée.

Par exemple, Rhil, une journaliste prisonnière, est forcée de présenter des informations et de tourner des reportages mettant en avant les Nihil (« l’émission, scénarisée par la Générale Viess, avait pour but d’encourager les habitants de l’Espace Nihil à verser leur impôt de bonne grâce au moyen d’une série de menaces à peine dissimulées »).


Les Jedi sont dans une impasse. Ils n’ont pas pu empêcher la terrifiante Catastrophe, ils n’ont pas pu empêcher la chute du Flambeau. Si ils ont pu avoir quelques succès ici ou là, rien ne semble empêcher la marche en avant des Nihil. Pour ne rien arranger, un des Grands Maîtres, Pra-Tre Veter, a été capturé et sa mise à mort se fait de façon publique, elle est diffusée via un flux vidéo à toute la galaxie. C’est un spectacle inhumain que regardent les Jedi. Ils voient l’un d’entre eux être réduit à rien par les Sans-nom (« il ne restait plus rien du Grand Maître Jedi qui avait été Pra-Tre Veter. Rien d’autre que la poussière et le vague contour d’une coquille vide de forme humanoïde »).


Les Jedi semblent sans repères, perdus. Quelques uns sont présents dans le territoire Nihil comme Avar Kriss. La Jedi ne sent plus ses camarades, elle est isolée. La Force a beau toujours coulé en elle, elle ne sent plus faire partie d’un grand tout : « son lien avec la Force s’était…. Altéré, après le Flambeau, lorsqu’elle s’était retrouvée prisonnière de l’espace Nihil (…) Mais durant l’année passée, le chant s’était estompé, désormais dissonant. Etouffé et détraqué ».

Le Jedi Elzar Mann, lui, ne sait plus du tout où il en est. Il rêve d’une action héroïque qui renverserait le cours des choses. Il est grandement marqué par ce qui est arrivé à Veter (« il avait également observé avec une fascination terrifiée la créature de Ro (…) La proximité du monstre exerçait un effet prononcé sur la perception des Jedi, dont elle perturbait les pensées, provoquant chez eux des hallucinations biaisées et une terreur abjecte »).

Elzar Mann tente de franchir la frontière mais son action conduit à encore plus de morts. A ce moment là, il perd espoir, il s’avoue vaincu. Il confesse dans un message à une Avar Kriss absente que « je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite, ni comment rattraper ces erreurs. J’ignore même si je dois tenter de les rattraper ».


Marchion Ro, lui, mène ses troupes. Si il lui arrive de prendre en compte les avis de ses adjoints les plus proches, ses deux plus proches compagnons semblent être les créatures tueuses de Jedi, les Sans-nom. Son côté violent et impitoyable est ainsi mis en avant. Ro est aussi un bon stratège, sachant jouer sur les peurs de ses ennemis. Il tue des Jedi et ridiculise la République en mettant sa capitale sur un monde important. Ainsi, on peut lire que « Ro savait ce qu’il faisait en exploitant les symboles (…) Hetzal comptait pour la République et les Jedi. Pas seulement en raison de ses abondantes récoltes (…) C’était le monde qui avait échappé à la Catastrophe de l’Hyperespace ». 


Tout ne se déroule pas parfaitement non plus. Si personne ne remet en cause sa façon de mener les Nihil, quelques uns ne le suivent pas non plus aveuglément. C’est ainsi le cas de Ghirra Starros, une sénatrice républicaine ayant rejoint les Nihil et qui aurait envie que les Nihil profitent de leur avantage pour construire quelque chose de solide. Starros a énormément de mal à se faire entendre par Marchion Ro. Starros se rend compte que Ro n’est animé que par l’envie de destruction ; il le lui dit d’ailleurs clairement (« Telle est la Nature des Nihil. Une tempête qui balaie la galaxie. Une force inexorable. Le chaos ne se transforme pas en ordre une fois qu’il a tout dévasté »). Calculateur, il accepte d’envoyer Starros en mission auprès du Sénat et de la Chancelière pour négocier un accord auquel il ne croit pas du tout. Tout le monde en a conscience sauf une partie bien naïve de Ghirra Starros. La Chancelière Soh exprime ses doutes assez clairement : « Marchion Ro vous a envoyé pour faire mine de rechercher la paix, mais, je ne crois pas qu’il souhaite une solution pacifique. Je crois qu’il nous nargue et se sert de vous pour y parvenir ».

Et Soh semble avoir raison car Ro a des volontés expansionnistes. Il ne se contente pas de la zone qu’il occupe déjà puisque « nous avons reçu confirmation que le Rempart d’orage s’étendait », autrement dit les Nihil ont de plus en plus de planètes sous leur domination.

Starros se rend compte qu’elle a été manipulée, que Ro n’a aucune envie de négocier un accord.


Le tableau semble donc bien sombre. Mais, des signes d’espoir émergent. Avar Kriss parvient à franchir la frontière et revenir sur Coruscant. En outre, certains Nihil doutent : ils en ont assez des meurtres gratuits, du toujours plus de violence et de sang. Discrètement, un Nihil glisse à Starros que « je voulais juste que vous sachiez que nous sommes nombreux à adhérer à votre façon de penser ».

Enfin, Marchion Ro semble montrer des signes de fragilité. Il est en proie à des visions qui ont l’air de le tourmenter quelque peu. Il voit des membres de sa famille, dont son père qu’il a tué (« il entendant de plus en plus souvent la voix de son père ces dernières semaines, ainsi qu’une autre (…) Marda Ro. La fondatrice d’origine des Nihil »).


lundi 12 juin 2023

Gloire à Marchion Ro ?

Les Nihil sont menés par un individu, Marchion Ro. L’organisation qu'il dirige fait trembler la galaxie et l'un des pouvoirs politiques les plus puissants de l'époque : la République. En menaçant la stabilité des voies spatiales et en semant le chaos dans la Bordure Extérieure, Ro attire l'attention des Jedi et des forces républicaines. Il faut dire que la Chancelière Soh tente d'amener la paix et la prospérité à tous, et cela grâce à de grands projets comme le Flambeau Stellaire. Dans la Chute de l’Étoile, c'est d’ailleurs cette gigantesque station que Marchion Ro vise.

Le roman réunit en un endroit des gens aux histoires et aux visées différentes.

Certains sont des Nihil, des fanatiques prêts à tout donner pour leur cause et même leurs vies. Puisqu'ils veulent détruire le Flambeau Stellaire, ils n'hésitent pas à mettre en place le remarquable plan de Marchion Ro qui isole le vaisseau de toutes les communications et le fait se briser en deux. Un agent Nihil exprime clairement que c'est la chose la plus significative et la plus belle réalisée de toute sa vie : « nous n'avons plus besoin de rien. Nous avons achevé son œuvre. La galaxie la verra et comprendra enfin la puissance des Nihil ».

Nan, elle, a été une Nihil et a plus ou moins tourné le dos au groupe. Elle se retrouve à bord du vaisseau alors que les Jedi veulent l'interroger. Elle est libérée par des Nihil infiltrés. Lorsqu'ils lui expliquent le plan, elle est choquée par ce qu'elle entend. Très vite, le choc laisse place à une stupéfaction et même à un respect car on lit que « il s'agissait d'un grand triomphe pour les Nihil, le plus grand peut-être, et de la preuve incontestable du génie et du pouvoir de Marchion Ro ». Quand Nan pense aux Nihil, elle pense avant tout à Marchion Ro. L'un et l'autre sont indissociables. On comprend bien que Marchion Ro s'est approprié l'organisation, l'a modelée pour arriver à ses fins (« assassiner un Nihil n'en aurait valu la peine que pour grimper les échelons et se rapprocher de la fortune, du pouvoir et de Marchion Ro. Il fallait être fou pour entraver les plans de Ro »).

Ro a une assistante de valeur : Thaya Ferr. A première vue, Thaya Ferr a l'air quelconque et facilement oubliable. Mais, elle est une organisatrice hors pair, capable de devancer les demandes de Ro. Surtout, elle voue un véritable culte envers Ro, pas nécessairement pour ce qu'il est mais pour ce qu'il fait : « elle n'éprouvait pas pour Ro le même respect élogieux que bien des Nihil, mais elle savait qu'elle s'était placée au service d'un chef digne qu'on le suive ». Plus le roman progresse et plus on comprend que Ro respecte Ferr. C'est presque comme si elle était la seule personne capable d'appréhender ses idées (« elle comprenait tant de choses »).

Ro n'est pas un leader altruiste, il est égoïste. Il veut conserver son autorité et atteindre ses buts (la liberté pour la Bordure Extérieure et chasser la République). Il est prêt à tout même à sacrifier ses soldats les plus proches, pour qui d'ailleurs il semble avoir une estime limitée : « si un seul de mes Maîtres-Tempête était aussi compétent que mon assistante, songea Ro, imaginez un peu de quoi je serai capable ».

Chancey, une Nihil repentie, pense avoir cerné Marchion Ro. Elle est effarée par l'esprit de sacrifice des Nihil qu'elle rencontre, de leur aveuglement. Elle ne comprend pas comment les Nihil à bord du vaisseau ne saisissent pas l’égoïsme de Marchion Ro. Elle se pose d'ailleurs la question : « faudra-t-il que nous prenions feu et que nous consumions avec cet engin pour qu'elle comprenne que Ro se fiche bien de tous ceux qui croisent son chemin ? »

Cela se concrétise et s'illustre avec le vaisseau personnel de Marchion Ro. Il se débarrasse de tous, ne gardant que son assistante et des droïdes. Eux sont contrôlables, entièrement à son service et non corruptibles, au contraire des autres. Il développe sa pensée en expliquant qu'il n'y aura « plus de complots ni d'intrigues dans les recoins sombres. Plus de Maîtres-Tempête pour soudoyer mes sous-fifres afin de leur soutirer des informations et les pousser à la sédition. A dater de ce jour, le Gaze Electric est totalement, complètement et définitivement sous mon contrôle ».

Ro peut alors mettre en œuvre son plan : « l'ultime symbole de la République et de l'orgueil des Jedi finira enterré dans un trou perdu qui ne figure même pas sur la plupart des cartes stellaires ». Pour lui, c'est presque comme si les mondes isolés prenaient leur revanche sur le centre riche et puissant qui tente de leur imposer un mode de vie hypocrite. Son message final adressé à l'ensemble de la galaxie est très clair et il nargue en disant que « nous allons où bon nous semble. Nous frappons où bon nous semble. Notre volonté est la seule autorisée dans ce secteur de la galaxie, et il n'y en aura jamais d'autre ».