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La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

samedi 30 avril 2022

Le Nouvel Ordre Jedi : Kyp Durron contre Luke Skywalker

La guerre contre les Yuuzhan Vong n’a pas seulement opposé la Nouvelle République à ces terribles ennemis venus d’une autre galaxie. Elle a créé des lignes de fracture fortes : certains ont trahi pour rejoindre les vong, d’autres ont vendu les Jedi. Et, au sein de l’Ordre, il y a eu de fortes dissensions, symbolisées par les désaccords entre Luke Skywalker et Kyp Durron. Lorsque commence l’invasion des Vong, on comprend que Luke et Kyp sont depuis quelques temps sur des lignes différentes.

Au grand dam de Luke, Kyp prône l’intervention directe, l’attaque, une attitude offensive. Kyp Durron résume parfaitement sa position dans le premier tome, Vecteur prime. Il interroge les Jedi sur leur passivité (« quand des peuples innocents voient tous leurs biens confisqués, qu’ils sont retenus prisonniers, voire torturés. Ça ne fait pas partie des obligations des Jedi de leur venir en aide ? ») Luke, lui, est sur une ligne plus défensive, les Jedi ne sont pas là pour combattre. C’est un positionnement bien compliqué à tenir en ces temps troubles mais qui trouve un écho auprès des Jedi, notamment Jacen Solo. Le fils de Leia et Han est en pleine réflexion sur ce qu’est la Force, il cherche à définir et à savoir quel Jedi il sera. Lui aussi critique Kyp Durron et sa façon de chercher le conflit : « il y a une grande différence entre croiser des ennuis sur sa route et s’écarter de son chemin pour courir à la catastrophe. Nous ne sommes pas la police galactique ».

D’autant plus que l’attitude Kyp est gratinée d’une forme d’arrogance. On en vient presque à croire que le statut de Jedi lui donnerait un rang particulier. En tout cas, Luke craint que ça affecte son comportement, qu’il oublie que tout le monde n’a pas d’affinité particulière avec la Force. On lit ainsi que « Luke et ses disciples prenaient soin d’expliquer ce qu’ils faisaient et pourquoi. Kyp et les siens se contentaient d’agir, sûrs d’avoir raison (…) Mais les conséquences étaient parfois difficiles à accepter pour ceux qui devraient, en fin de compte, vivre avec les résultats ». On note aussi que Luke ne contrôle pas Kyp et quelques Jedi : son autorité est remise en cause. Contre les Vong, Kyp propose l’attaque frontale et directe, ce que Luke refuse. Non seulement les effectifs Jedi ne sont pas suffisants mais en plus le pouvoir politique ne les soutient pas. Les Jedi sont accusés assez injustement d’avoir déclenché l’attaque des Vong ; or, celle-ci est planifiée depuis des années. Kyp insiste, les Jedi ne peuvent pas rester les bras croisés. Il s’en ouvre à Luke en lui disant que seuls les Jedi sont de taille à mener la lutte : « c’est que la galaxie a souffert chaque fois que l’Ordre Jedi a été affaibli. Quitte à porter le blâme de toute façon, autant que ça soit pour s’être attaqué au problème plutôt que pour être resté inactif face au danger ».

C’est le caractère de Kyp qui parle. Il est grandement marqué par son passé, ses erreurs (la destruction de Carida, l’emprise d’Exar Kun). Luke Skywalker a remarqué que ça l’a grandement influencé (« Kyp avait travaillé sans relâche pour se réhabiliter, mais il choisissait des campagnes de plus en plus difficiles et publiques, afin de prouver à tout le monde qu’il rachetait ses erreurs passées »). Si Luke est diplomatique, Mara Jade est bien plus directe. Pour elle, Kyp fait fausse route. Elle explique à Anakin Solo que la Force ne peut pas et ne doit pas tout faire, que les Jedi n’ont pas tous les droits, que ce n’est pas à eux de décider ce qui est juste ou de faire systématiquement à la place d’autres (« trop de Chevaliers Jedi se fient à la Force comme si elle était la solution à tout. Voilà pourquoi Kyp et ses sbires sont si rigides et si froids. Ils interviennent dans des situations sans savoir ce que les gens peuvent faire »).

Plus que tout, Luke ne parvient pas à comprendre la colère qui brûle en Kyp. Luke a bien trop peur de voir les Jedi être tentés par le côté obscur, il craint que dans leur volonté de lutter contre les Vong ils ne cèdent à l’obscurité (« j’essaie de préserver la galaxie et nous-même. Si nous vainquons les Yuuzhan Vong grâce au côté obscur, c’est nous qui serons perdus) ; cela le rend passif et cela contrarie Kyp qui ne le comprend pas. Il lui reproche sa non-réaction : « les Jedi que vous avez formés et motivés sont traqués, dans toute la galaxie, abattus sans pitié, et vous comprenez ? Comme s’il s’agissait d’une équation ? Votre sang ne brûle pas du désir de réagir ». A cette question, Luke ne répond que par des missions d’exploration et d’espionnage, il refuse d’engager les Jedi dans le combat s’ils ne sont pas attaqués directement. Luke arpente un chemin bien étroit : il doit faire avec les Vong, les politiciens, éviter que les Jedi ne basculent.

Kyp, lui, est bien plus certain. Il ne doute pas et il finit par cerner Luke. Il explique à Jaina et Anakin Solo sa théorie. Selon lui, « quand ils deviennent plus puissants dans la Force, les maîtres Jedi ne sont plus ceux qu’on a connus… Je refuse de finir comme eux ! Obsédés par le côté obscur et le côté lumineux au point de ne plus savoir agir ! Prenez Obi-Wan Kenobi… Ne s’est-il pas volontairement laissé abattre afin de ne plus faire qu’un avec le Force ? » Kyp est convaincu que les Jedi ont besoin d’un leader impliqué sur le terrain, quelqu’un qui charge le sabre laser à la main, et non quelqu’un qui discute de la théorie. Luke n’est pas le seul Jedi dans le collimateur de Kyp et il s’en prend également à Jacen Solo. Ce dernier a décidé d’arrêter d’utiliser la Force. Il ne sortira de sa torpeur que pour aider sa mère menacée par le charismatique Tsavong Lah. Autrement dit, Jacen a plus ou moins manqué en ses devoirs de Jedi. C’est ce que signale Kyp à Jaina et Anakin : « pour sauver sa mère, à ce qu’on dit. Et encore… il a attendu le dernier moment. Combien de temps a-t-elle passé dans une cuve bacta ? (...) aurait-il également recouru à la force pour sauver des Duros inconnus ? Après toutes les occasions qu’il n’a pas saisies, la réponse est non. En conclusion : le respect universel de la vie ne l’a pas incité à revenir sur sa décision ».

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