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mardi 16 janvier 2024

Des préjugés

Le premier roman de la saga Clone Wars n’est pas uniquement des Jedi recherchant le fils de Jabba le Hutt. Ce n’est pas non plus uniquement une des nombreuses péripéties de la Guerre des Clones ou les manipulations de Palpatine (Dark Sidious). C’est aussi un roman qui met en avant des préjugés sur des espèces. Ce sont des idées préconçues qui peuvent révolter ou se confirmer.


Un des préjugés est celui qu’a Jabba sur les humains. Il leur accord bien peu de valeur, il en parle avec des mots durs. Il semble ne leur reconnaître qu’un mérite : leur capacité à pulluler. Et même si certains d’entre eux détiennent le pouvoir, il affirme qu’ils ne sont clairement pas à son niveau. C’est impossible puisque leur vie est éphémère alors que lui peut viser le millénaire. Clairement, Jabba ne se voir pas comme une immense limace rampante mais comme un cerveau au-dessus de la moyenne, bien au-dessus.  C’est ce qu’il cherche à inculquer à son fils, lui expliquer qu’il ne peut s’en sortir que grâce à son intellect (« jusqu’à ce que Rotta soit assez grand pour comprendre que l’unique moyen de maintenir sa place dans une galaxie dominée par des bipèdes arrogants et arrivistes toujours en mouvement est de servir de ses méninges »). 

L’enlèvement de Rotta perturbe grandement Jabba. Pour lui, c’est un bouleversement que personne ne peut comprendre. Les gens, les autres le pensent froid, machiavélique, incapable de ressentir la moindre émotion. Ils se trompent car Rotta est sa chair, car Rotta est lui-même. Rotta est l’aboutissement de Jabba : « Les humains pouvaient-ils comprendre ? Se rendent-ils compte que quand on vit mille ans, quand votre enfant est vous-même, le produit de vos seuls gênes (…) cet enfant incarne l’avenir tout entier ? Il en doutait. Les humains n’étaient que des choses éphémères. Ils ne comprenaient que le maintenant. ». On perçoit là une différence de conception du temps : Jabba réfléchit à long terme, contrairement aux humains. Il sera toujours là quand ceux qui tentent de le défier seront morts.

Les événements poussent Jabba à fréquenter des Jedi. Si ils ont des pouvoirs, Jabba ne les classe pas différemment des autres humains : ils sont avides, ils sont fragiles. Jabba pense que « Jedi ou non, ils pouvaient être tués. C’étaient des mortels, et à l’instar de tout être vivant, ils convoitaient quelque chose ».

Malheureusement, Jabba est pris au piège par les machinations de Sidious. Il n’est qu’un pion, certes important à ce moment-là, dans une guerre montée de toutes pièces par les Sith. Il en prend conscience d’ailleurs : « Dooku l’avait roulé dans la farine, mais les Jedi aussi. Ils étaient tous les mêmes, ces humains, ils n’en avaient qu’après ses bonnes grâces et ce qu’ils pouvaient en tirer dans leurs incessantes chamailleries ». Au final, on sent que Jabba méprise les humains.


Le roman Clone Wars marque l’apparition d’Ashoka Tano, une Togruta, apprentie Jedi et confiée à Anakin Skywalker. Ashoka débarque en pleine guerre, pressée de faire ses preuves. Elle doit faire avec un maître (Anakin) secoué par des doutes et des secrets, et des clones qu’elle juge mal. Dans un premier temps, elle pense que les clones sont tous les mêmes, qu’ils n’ont aucune différence, aucune particularité. Elle se trompe. Pour lui prouver de voir plus loin que ce qu’on apprend, Rex lui conseiller de voir la façon dont sont décrits les Togrutas dans les datablocs : « la plupart des Togrutas ne sont pas autonomes. Beaucoup d’espèces les considèrent comme venimeux ». Bien entendu, Ahsoka est choquée et révoltée par ce qu’elle lit. Rex, lui, est plus pragmatique. Il apprend à connaître Ahsoka et apprécier ses qualités et ses attributs d’espèce : « Rex vit ce qu’elle était réellement : encore et toujours un prédateur, un chasseur vif et précis (…) Dans une guerre comme celle-ci, un prédateur était un sacré atout ». Rex voit donc Ahsoka pour ce qu’elle est et ce que ses caractéristiques peuvent apporter : il voit plus loin que les simples descriptions réductrices.

Entre les deux, un lien se crée. On en a la preuve lorsque Rex peut taquiner Ahsoka (« pas question de boulotter les rongeurs du coin, petite ») et qu’Ahsoka réagit positivement à sa blague (« il était content qu’elle prenne bien la plaisanterie. C’était un gros plus »).


Anakin a une façon de voir les choses plus binaires. Il manque parfois de subtilité. Lui aussi juge Ahsoka en l’observant et son analyse est bien moins mesurée : « plus il regardait, plus il voyait, non pas la gamine étourdie si anxieuse d’être prise au sérieux, mais l’héritage d’une espèce qui pouvait s’il le fallait planter ses griffes dans sa proie et la déchiqueter sans une seconde hésitation. ».

Quand Anakin et Ahsoka doivent prendre soin de Rotta et le ramener à Jabba, ils ont entre les mains un jeune Hutt malade. Il faut s’en occuper, le faire boire. Ahsoka montre plus de patience et de prévenance. Anakin supporte difficilement le contact avec le Hutt. Il a une bonne excuse puisque une Hutt l’a condamné à l’esclavage. Mais comment expliquer que ses cruelles pensées touchent aussi Ahsoka ? On peut lire que « Anakin eut un léger haut-le-coeur. Peut-être que quand on se délecte de rongeur, la bave de Hutt ne semble pas aussi répugnante ».

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