lundi 29 janvier 2024

La chute de Depa Billaba

La guerre change les gens et Depa Billaba en fait l’amère expérience. La Jedi, envoyée sur Haruun Kal, est portée disparue. Windu décide d’aller mener l’enquête, si possible la retrouver et la ramener. Un espion de la République le prévient que cela ne sera pas forcément aisé car des traces d’un massacre commis par un porteur de sabre laisse présager le pire : « parfois, les gens… les gens se détestent tellement que, pour eux, tuer les ennemis n’est plus suffisant ».


Quand il arrive sur Haruun Kal, Windu se rend compte que Billaba a une bien triste réputation. Le passage de la Jedi a laissé des traces et des marques. On parle d’elle avec des mots sinistres et des termes assez équivoques. Gepton, un homme influent, témoigne : « je me demande si votre présence ici n’aurait pas rapport avec un autre Jedi. Un Jedi qui bat la campagne en commettant des actes qui, avouons le, ne sont pas très… Jediesques.  Comme massacrer des civils par exemple ».

Certains ont fréquenté Depa Billaba sur Haruun Kal. Nick en fait partie et le combattant dresse un portrait sombre et inquiétant de la Jedi. Tout laisse transpirer la crainte et la peur, un changement important. Il est rapporté qu’elle « fait des cauchemars, que des cris s’échappent de sa tente et s’entendent à travers tout le campement. Il dit que personne ne la voit manger, qu’elle délaisse la nourriture comme si quelque chose était en train de la manger, elle, de l’intérieur ». Cela laisse supposer que l’obscurité commence à grignoter Billaba.


Quand il finit par retrouver Billaba, Windu a une conversation avec elle. Billaba admet qu’elle a fait des choses interdites par les Jedi mais elle se cherche des excuses. Elle dit que c’est une nécessité, qu’elle a été prise dans le cercle infernal de la guerre. Elle laisse même entendre qu’elle fait tout ça pour empêcher de futures victimes. Sa logique semble peu cohérente, même si elle repose sur des faits (« j’ai commis…des choses, des actes qui sont détestables. Je sais. Mais, j’ai vu… Mace, tu n’as pas idée de ce que j’ai vu (…) Avant que la République et la Confédération ne s’en mêlent, ces rixes relevaient presque de l’événement sportif ! Mais regarde ce que leur intervention a fait à ces gens. Imagine ce que la guerre fera à ceux qui n’ont jamais connu la fin des combats. »).

La critique de Billaba se fait plus précise quand elle parle des Jedi. Elle se rend compte que la formation des Jedi ne les prépare pas à une guerre. La guerre force, entre autres, les Jedi à tuer, elle les force à réaliser des actes détestables. Elle les pousse à frôler l’obscurité de bien trop près. C’est ce que Billaba déplore en déroulant son argumentaire : « nous sacrifions tout pour la République : nos familles, nos planètes natales, nos richesses et même nos vies. Aujourd’hui, la République exige que nous sacrifiions également nos consciences. Peut-on refuser ? Les traditions Jedi sont-elles plus importantes que les vies des milliards de gens ? ». Billaba s’interroge donc. Elle se demande, quand elle le peut, quel positionnement les Jedi doivent adapter vis-à-vis de tout ça. Cela est d’autant plus compliqué qu’elle est plongée dans les horreurs de la guerre et qu’elle a bien peu de temps pour réfléchir.


Windu rend régulièrement compte. Il ne reconnait pas la femme en face de lui, il ne reconnait pas du tout celle qui a été sa padawan. Il est incapable de savoir qui elle est, ce qu’elle ressent. On sent les regrets dans son rapport quand il dicte qu’elle « semble souffrir de la fièvre par intermittence (…) Parfois, son discours devient un enchaînement incohérent, une discussion imaginaire (…) d’autres fois, ses propos possèdent une qualité aussi effarante que sibylline »).

A un Windu qui tente de la comprendre et la raisonner, elle assène un coup fatal en disant que « je ne suis plus une Jedi, Mace. J’ai laissé tomber. J’ai démissionné. J’ai tout abandonné. Je croyais que tu l’avais compris ».

D’ailleurs, la présence de Billaba dans la Force perturbe Windu. Elle laisse une image difficile à saisir, plus proche de l’obscurité que de la lumière (« Mace perçut le sentiment de Depa dans la Force, pareil à l’abandon volontaire d’un nageur exténué, prêt à se laisser couler à la prochaine vague. Depa était en train de se laisser couler dans le Vaapad »). Billaba a donc perdu tout contrôle d’elle-même. On en a la preuve quand Billaba décide de cesser de vivre et donc de se suicider. Ce qu’on voit est assez clair : « une toute petite pointe de lumière parut alors percer la folie noire qui régnait dans ses yeux (…) Sa voix n’était plus qu’un gémissement de douleur. Sa la me s’éteignit et ses bras retombèrent mollement de chaque côté de son corps ».


Revenu sur Coruscant, il est trop tard pour Billaba. Ce qu’elle a fait surprend et choque. Yoda, bien que ses propos soient mesurés, est affligé. Le vieux Maître Jedi murmure que « mettre fin à sa vie, elle a essayé. Très tragique tout ceci est : plonger si profondément dans le désespoir au point de ne plus voir la lumière ». L’esprit de Billaba a donc basculé. On comprend que le problème de Billaba est un problème dans sa tête et non physique (« les meilleurs soigneurs Jedi du temple n’ont rien trouvé d’anormal à ses fonctions vitales. Le bacta a soigné ses blessures physiques. Il ne peut rien faire pour le reste »).


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