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samedi 30 novembre 2024

Iskat Akaris, une Jedi de l'Ancienne République

La vie d’Iskat Akaris est passionnante à suivre. Cette Jedi a traversé les époques et les grands moments récentes de cette galaxie. Jedi, elle a servi l’Ordre juste avant la guerre des Clones et a vu la transformation des Jedi. Puis, elle a vu la fin de la guerre et l’Ordre 66, et enfin l’avènement de l’Empire. Surtout, tout l’intérêt d’Iskat Akaris est qu’elle est une Jedi qui s’interroge, se questionne et cherche à trouver sa place et son histoire.


Geonosis a fait basculer les Jedi. Cette génération n’avait jamais connu la mort de façon si forte, n’avait jamais eu à se battre à cette échelle. Les choses ont changé et des Jedi ont dû découvrir une nouvelle part en eux-mêmes. Iskat tue et voit des Jedi mourir. Cela a un impact sur elle (« Iskat n’avait jamais ressenti avec une telle violence la mort de quelqu’un et elle eut l’impression de mourir un peu elle-même »). Il faut dire que, jusque-là, cette Padawan se contentait de rechercher des artefacts Sith avec son Maître. 

Iskat est troublée par la bataille. Elle a aimé se battre, elle s’est enfin sentie vivante. Surtout, elle a vu ses camarades être choqués par son attitude. Iskat analyse que « désormais elle était une meurtrière » et elle accepte ça, car c’était « pour une cause juste (…) pour aider à sauver ses camarades Jedi. »

En réalité, Geonosis creuse le fossé entre Iskat et l’Ordre, entre Iskat et les Jedi. Elle ne se sent presque plus à sa place. Elle trouve l’Ordre hypocrite et presque dépassé. Les Maîtres Jedi n’ont pas compris la peine crée en elle par la première bataille de la guerre des Clones (« ces funérailles ne lui procurèrent aucun réconfort. Ce rituel prétendument solennel était si artificiel qu’il n’eut pour résultat que d’accroitre son sentiment de solitude »).


Geonosis a donc marqué un bouleversement. Cela a aussi créé un vide. Bon nombre de Jedi sont morts. Et des Padawans pas encore prêts ont été adoubés Chevaliers de façon précipitée. Iskat en fait partie et accueille assez bien cette promotion : « elle dut mobiliser toute sa volonté pour conserver une expression neutre et ne pas laisser transparaitre sa joie et son excitation. Elle avait envie de sauter sur place et de hurler son bonheur, mais elle parvint à se contrôler. Les Jedi étaient censés se montrer modestes ».


Comme tant d’autres, Iskat se retrouve plongée dans la guerre. On lui demande d’accomplir des missions périlleuses et dangereuses tout en respectant les fondamentaux Jedi. Elle a du mal à le faire, d’autant plus que la réalité du terrain diffère avec les belles paroles. Plus le temps passe et plus elle s’interroge. Elle se demande si les Jedi n’ont pas été trompés par leur confort, leur vie sur Coruscant : « quelle importance avaient une retenue constante et toute cette beauté froide quand les garants de la paix échouaient à faire leur devoir ? ». Elle se demande donc si les Jedi en font assez pour protéger les peuples et les gens attaqués. Pour ne rien arranger, sa façon de faire détonne et soulève des questions. Le Conseil lui reproche d’être trop agressive, d’employer des mesures trop disproportionnés. Punie, Iskat est chargée d’enseigner aux plus jeunes, aux novices.  Vexée, elle comprend qu’elle doit changer (« elle tirait la leçon qu’il lui fallait maintenant ravaler ses pensées et ses sentiments véritables pour se couler dans un moule »).

D’ailleurs, un autre personnage semble dissimuler des choses : Anakin Skywalker. Iskat perçoit presque quelque chose de sombre en lui, quelque chose qui couve et menace d’éclater. Elle se rend compte qu’elle « ressentait un malaise émaner de lui quand il se trouvait à proximité, comme si un nuage noir flottait en permanence au-dessus de sa tête ».


Iskat en veut au Conseil qui la force à rester sur Coruscant alors qu’elle pourrait être utile en menant des missions. Elle leur en veut d’autant plus que des Jedi continuent de mourir. Pire, le Conseil se contente de cérémonies qui se répètent encore et encore, sans que les choses n’avancent. En assistant aux funérailles, Iskat est dégoûtée par ce qu’elle entend, ce ne sont que des mots vides (« les Jedi tombés vivraient éternellement à travers elle et dans la Force, mais elle ne voyait que des cadavres »).


Puis, l’Ordre 66 survient. Iskat finit par comprendre qu’elle a été espionnée et qu’un choix lui est offert. Elle n’est pas obligée de finir comme les autres Jedi. Elle peut décider de vivre si elle s’aligne sur le nouveau pouvoir en place. Elle dit au Jedi Tualon Yaluna, lui aussi choisi, que « les Jedi sont morts. Tous ceux que nous connaissons sont morts. L’Ordre Jedi n’est plus. Et je ne vais pas les rejoindre ».


Elle fait alors ses premiers pas dans l’Inquisition. Le Grand Inquisiteur lui explique que « les clones ont reçu un ordre, l’Ordre 66. Les seuls Jedi épargnés ont été ceux qui ne s’étaient pas laissé tromper par ces mensonges ». D’une certaine façon, ces propos montrent à Iskat qu’elle a un destin particulier, qu’elle n’est pas n’importe qui. Tout cela la conforte dans son idée que les Jedi et l’Ordre oeuvraient contre elle. Elle y trouve une justification : « ils avaient fait de leur mieux pour qu’elle demeure ignorante et suffisante, qu’elle croie que c’était elle le problème, elle qui n’était pas à sa place, elle qui ne savait tout simplement pas se hisser à la hauteur de la situation. Ils l’avaient retenue et bridée…à dessein ».


En tant qu’Inquisitrice, Iskat rencontre les Sith Sidious et Vador.

Elle se rend compte que Sidious est un personnage totalement différent de Palpatine. Si le Chancelier pouvait paraître affable et bienveillant, ce n’est pas le cas de l’Empereur, du Sith. Sidious impressionne Iskat, elle est presque tétanisée en sa puissance (« malgré la fragilité physique qu’il arborait, elle pouvait détecter maintenant sa présence dans la Force. Et c’était un maelström de puissance obscure qu’elle ne parvenait à sonder qu’en partie »). Sidious la met en garde : il ne tolère pas la médiocrité, l’apathie et si il lui trouve des circonstances atténuantes, ce n’est que temporairement (« je peux comprendre que quelqu’un élevé par les Jedi rencontre des difficultés à se débarrasser d’une vie entière de faiblesse »). La vie d’Inquisitrice est une lutte permanente pour la survie : elle peut être attaquée et blessée à n’importe quel moment, même par d’autres Inquisiteurs.

Vador offre une présence différente. Iskat compare les deux et remarque que quand elle « avait senti Palpatine dans la Force, tout son corps avait voulu fuir » alors que pour Vador, c’est un puits sans fond qui « menaçait de la noyer, de la geler sur place ».


Son nouveau statut lui permet de régler ses comptes philosophiques avec les Jedi. Cela arrive quand elle finit par retrouver sa famille et sa planète d’origine. Elle en veut aux Jedi qui ne lui ont jamais dit d’où elle venait et son histoire. Elle ne parvient pas à comprendre comment l’Ordre peut cautionner de telles choses : « les Jedi pensaient qu’ils procuraient à un novice tout ce dont il avait besoin pour s’épanouir, mais il se trompaient. Complètement. Les bébés avaient besoin d’être aimés et dorlotés ». C’est quelque chose avec lequel elle a toujours eu du mal, elle qui était la seule de son espèce sur Coruscant ou toutes les planètes visitées, elle qui se demandait sans cesse qui était ses parents. Sa colère est alimentée par les propos du Grand Inquisiteur qui dénonce les habitudes des Jedi quand elle se lance dans la traque des survivants : « ne leur donne pas l’occasion de parler, de t’empoisonner avec de la rhétorique, car ils vont tenter de t’influencer avec leur faible don de persuasion et de vagissements pathétiques ».

Elle trouve un Jedi qui n’est autre que le Maître Klefan Opus. Quand elle lui parle, elle règle ses comptes avec l’Ordre. Elle éructe que « vous vous proclamez les défenseurs des faibles, les garants universels de la paix, mais vous n’apportez que le chagrin, la mort et la trahison partout où vous allez ». On sent qu’elle prend un malin plaisir à dire, qu’elle est contente de pouvoir enfin dire ce qu’elle avait sur le coeur.


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