Plagueis est engagé dans une folle entreprise. Le Sith veut prendre le contrôle de la galaxie. Si il respecte la règle des deux et poursuit ses expériences pour vaincre la mort, il sait aussi qu’il doit mettre en place un plan audacieux pour atteindre ses fins. Cela passe, entre autres, par porter des coups douloureux aux Jedi. Il ne cherche pas simplement à les détruire, il vise aussi à saper la confiance que la population leur accorde et à retourner certains d’entre eux qu’il juge intéressant : c’est le cas de Dooku.
On comprend que Plagueis a pris le temps d’examiner les Jedi. Il sait qu’ils sont en train de se perdre dans le cirque politique. Il réalise que cela ne plait pas nécessairement à la population ni même à certains Jedi. On n’en est pas encore à parler de sédition ou de Jedi souhaitant quitter l’Ordre mais Plagueis voit en Dooku quelque chose de particulier. Il l’a bien analysé : « Dooku avait la réputation d’être l’un des meilleurs experts au sabre laser de l’Ordre, doublé d’un fin diplomate, mais c’est sa passion et son agitation qui avaient attiré l’attention de Plagueis ». Plagueis continue d’observer Dooku. Il attend que le Jedi soit mur pour agir. Il ne sert à rien de se précipiter, de vouloir bousculer les choses. L’histoire montre que plein de Jedi ont basculé vers le Côté Obscur (« comme il l’avait expliqué à Sidious, même un Jedi entraîné pouvait succomber au Côté Obscur de son propre chef (…) Sous l’influence de Plagueis, Maître Dooku pourrait sans doute être incité à faire quelque chose de semblable »).
En réalité, si Plagueis voit en Dooku un bon candidat, c’est parce qu’il éprouve pour lui une forme de respect. Le caractère de Dooku lui laisse croire que Dooku serait à faire des choses considérées comme néfastes pour atteindre son but. Pour un Sith, c’est une bonne chose car eux sont prêts à tordre la Force. Ainsi, Plagueis dit que « seuls Dooku et une poignée d’autres ont compris la vérité ».
Si Dooku intéresse tant Plagueis, c’est aussi parce qu’il est charismatique et qu’il compte dans l’Ordre Jedi. Le faire basculer devient presque jouissif pour Plagueis : « quel coup cela porterait à l’Ordre s’il pouvait le convaincre de partir et d’embrasser le Côté Obscur. Quelle panique cela pourrait provoquer ». Mais, Dooku étant Dooku, Plagueis sait aussi qu’il y aurait beaucoup à perdre si il venait à devenir un Sith à ce moment de leur histoire. En effet, Plagueis a déjà un apprenti, Sidious. La règle des deux ne lui permet pas d’avoir un autre apprenti ; en prendre un autre mènerait nécessairement à des batailles et des combats qui leur ferait perdre du temps (« Sauf que Dooku (…) ne se contenterait jamais de servir comme Apprenti ou comme simple assassin. Il exigerait devenir un Sith à part entière et cela causerait des ennuis »). Plagueis aurait-il peur pour sa propre place ?
Plagueis opte donc pour autre chose (qui d’ailleurs ressemblera à ce que Dooku sera plus tard). Si Dooku peut toucher au Côté Obscur, Plagueis ne le voit pas en Sith caché oeuvrant pour l’avènement des Sith. Dooku est trop ambitieux pour vivre dans l’ombre. Il a besoin de la lumière, d’être exposé, d’être reconnu. Plagueis voit donc pour lui un chemin tout tracé : « mieux valait le laisser quitter l’Ordre de son propre chef et devenir le porte-parole bienveillant des laissés-pour-compte, comme on pouvait l’attendre d’un individu de sa stature ».
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