La Croisade noire du Jedi fou est peut-être l’œuvre la plus connue de l’univers Légendes. Les anciens Rebelles ont formé une Nouvelle République alors que le Grand Amiral Thrawn a donné à ce qui reste de l’Empire un nouveau cap. Il est pour cela aidé par le clone de l’ancien Jedi Jorus C'Baoth.
Qui est Thrawn ? Il est un Chiss, c’est-à-dire qu’il vient des Régions Inconnues. Les romans nous le présentent comme un brillant tacticien, un grand amateur d’art mais c’est une autre caractéristique qui mérite d’être retenue. Le second plus haut gradé de l’Empire de Thrawn est le capitaine Pellaeon, il est un témoin privilégié des années impériales et de sa suite. Il nous donne un précieux renseignement sur Thrawn : « ses brillantes campagnes lui avaient valu le titre de Seigneur de la Guerre et le droit de poter l’uniforme blanc de Grand Amiral – un honneur accordé pour la première fois par l’Empereur à un non humain ».
Thrawn sait jeter un regard critique sur ce que furent les années impériales : il n’est ni dans l’admiration béate ni dans la haine gratuite. Il sait qu’il y a eu du bon et il tente même de le reproduire en tentant d’embaucher Joruus C'Baoth. Il a analysé la défaite d’Endor : les Rebelles « se sont mieux battus que la flotte parce que l’Empereur était mort (…) c’était la volonté de l’Empereur qui vous motivait… C’était l’esprit de l’Empereur qui vous donnait votre force, votre résolution, votre efficacité ». Tout cela peut sembler bien dur à entendre pour un soldat car ça réduit son rôle à pas grand-chose, cela fait de lui un pantin ou une marionnette. Mais Thrawn précise que le souci est que Palpatine possédait tous les pouvoirs, il ne déléguait pas, il ne mettait personne au courant de ses plans. Il réduisait, au final, presque à zéro l’esprit d’initiative de ses subordonnés (« l’erreur fatale de l’Empereur fut de vouloir contrôler à lui seul toute la flotte impériale, aussi complètement que possible et constamment »).
Thrawn demande au clone fou du Jedi de se charger de Luke Skywalker et des enfants à naître de Leia Organa. Luke est un Jedi et il est fort possible que les bébés soient sensibles à la Force. Absent lorsque l’ordre 66 fut proclamé, Thrawn trouve une galaxie quasiment débarrassée des Jedi ; il semblerait que ce soit un plan que Palpatine lui avait expliqué et qu’il avait depuis longtemps en tête (« même à cette époque, déjà, l’Empereur avait compris qu’il fallait exterminer les Jedi »).
Si Thrawn semble respecter certains aspects de Palpatine, ce n’est pas le le cas de tous et c’est encore plus valable quand il s’agit de Dark Vador. Il a une bien piètre opinion de Vador, pas parce qu’il est plus machine qu’homme, mais parce qu’il est égoïste, inutilement violent et perd vite son sang-froid. Il en fait d’ailleurs la remarque à Pellaeon : « Capitaine, vous avez trop longtemps servi sous les ordres du Seigneur Vador. Je ne saurais m’irriter d’avoir accepté une idée utile simplement parce qu’elle n’émanait pas de moi ». Même l’abject contrebandier Ferrier a le droit à une explication. D’ailleurs, la trilogie de livres met en avant les contrebandiers et autres vauriens (Talon Karrde, Han Solo, Lando Calrissian, Mara Jade, Ghent, etc.) ; Ferrier tente de manipuler Thrawn et Karrde et malheureusement, il tombe sur bien plus fort que lui. Mais Thrawn lui rappelle qu’il n’est pas à son service et qu’il n’est pas sans cœur : « Ferrier, je ne suis pas le Seigneur Dark Vador… je ne gaspille pas mes hommes. Et je prends en considération les morts ». Car, Vador avait la mauvaise habitude de considérer ses hommes comme de la chair à canon, des pertes acceptables.
Mara Jade a trahi l’Empire. C’est en tout cas ce que pense Thrawn. Il lui reproche d’avoir vadrouillé dans la galaxie après la bataille d’Endor au lieu d’aider les impériaux à refaire surface. Elle qui s’enorgueillissait d’être un pion important de l’Empire (en tant que Main de l’Empire) a rejoint les rangs d’un contrebandier. Thrawn la retrouve, la confronte. Quand il lui propose un arrangement, elle tente de négocier. Il doit alors être ferme, il n’y a pas d’alternative. Qu’elle le veuille ou non, elle travaillera pour l’Empire (il la manipulera d’ailleurs) : « C’est moi qui dirige l’Empire à présent (…) mon Empire n’a pas l’intention de gaspiller des talents valables ». On a là une nouvelle allusion au comportement parfois brusque de l’Empereur et de Vador.
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