L'Ordre 66 et la fin de l'Ordre Jedi sont des événements marquants : ils symbolisent la fin de la guerre des Clones, la chute de la République et l'avènement d'un nouvel ordre. Ils ont considérablement marqué l'histoire galactique. Des années après, on en parle toujours et il est difficile pour beaucoup de savoir ce qui s'est réellement passé. Les Jedi ont-ils mérité ça ? Palpatine a-t-il abusé de son pouvoir ? On en a un bon exemple dans le roman le Collectionneur où l'histoire se situe quelques temps avant le Réveil de la Force et donc bien après l'Ordre 66. On peut y lire que « l'Ordre était démantelé, les Jedi étaient dispersés. Ils se sont dressés contre la République : le rapport de Palpatine expliquait tout ».
En quoi a consisté l'élimination des Jedi ? Dark Vador y a joué un grand rôle. En endossant le costume Sith, Anakin Skywalker a trahi : il a trahi les Jedi, l'Ordre qui l'a tiré de sa condition d'esclave. Il s'est laissé séduire par les belles paroles de Dark Sidious. Elles ont suffi à le convaincre à commettre des actes monstrueux. Dans le roman les Seigneurs des Sith, on a accès aux pensées de Vador ; il revient sur ses actes et « son esprit vagabonda dans le passé, jusqu'à ce jour où il avait pénétré dans le Temple Jedi rempli d'enfants. Il les avait massacrés ». Pour Vador, c'est un acte fondateur, presque jouissif. Il n'éprouve aucun remords, il est convaincu qu'il a fait ce qu'il fallait faire (« l'assassinat des jeunes apprentis du Temple Jedi, et leurs yeux écarquillés de peur qui attisaient son juste courroux »). Vador a massacré des Jedi, souvent jeunes. D'autres ont été abattus par des clones. Et ceux qui ont survécu ont vécu dans la peur et dans une angoisse permanente puisque « les Inquisiteurs étaient les armes de l'Empereur, envoyés dans la galaxie après l'Ordre 66 pour traquer et éliminer les derniers Jedi ».
La question de l'attitude des clones est importante. Durant une bonne part de la guerre des Clones, Jedi et clones ont combattu côte à côté, ont créé des liens forts. Et pourtant, les clones se sont retournés contre les Jedi. C'est une question qui hante Ahsoka, l'ancienne Jedi qui a pu survivre à l'Ordre 66. Dans son roman éponyme, elle s'interroge : « combien de ses amis avaient été abattus par des compagnons d'armes de longue date ? (…) Et qu'avaient bien pu ressentir les clones une fois la besogne faite ? » Pour Bail Organa, la réponse semble claire : il en veut aux clones, à ce qu'ils ont faire. Il faut dire qu'il a été témoin d'une mise à mort d'un jeune Jedi et que cela le perturbe toujours (« il rêvait encore régulièrement de cette fameuse nuit, quand le Temple avait brûlé. Parfois, il parvenait à mettre le Padawan à l'abri dans son speeder. Parfois, les clones le tuaient, lui aussi, en même temps que le garçon »).
Ahsoka, elle, se sent seule. Elle n'a pas de nouvelles d'Anakin, elle sait ce qui est arrivé aux Jedi (« elle savait que le Temple avait brûlé : elle avait reçu l'avertissement de ne pas y retourner »). Ahsoka ressent presque une injustice, une injustice injustifiée d'ailleurs : elle, la non-Jedi a pu tenir tête à la mort alors que d'autres Jedi assumés sont morts. Elle remarque qu' « elle avait eu la chance de pouvoir échapper à l'Ordre 66 (…) Les autres Jedi, ceux qui étaient morts, n'avaient pas été capables de se sauver, les puissants comme les autres ». Ahsoka est donc marquée, traumatisée. L'Ordre 66 l'a plongée dans de grands doutes, dans un fort embarras. Elle n'a pas seulement perdu ceux qui ont été des collègues, des amis, sa famille pendant un long moment. L'Ordre 66 a remis en cause sa personnalité : « elle s'était posé cette question une centaine de fois depuis l'Ordre 66. Pourquoi avait-elle survécu ? Elle n'était pas la plus puissante, elle n'était même pas un Chevalier Jedi, et pourtant elle était là, vivante, quand tant d'autres avaient succombé ».
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