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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

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lundi 12 décembre 2022

Padmé, impuissante

Quand on découvre Anakin Skywalker, il n'est qu'un gosse, il est un esclave. Sa vie ne lui appartient pas. Mais un Jedi de passage va bousculer sa vie. Anakin devient lui aussi un Jedi. Il rencontre Padmé avec qui il développe une relation amicale puis amoureuse. Et durant tout ce temps, sa mère, Shmi Skywalker reste esclave. Cela causera un grand traumatisme chez le jeune homme : il a laissé sa mère derrière lui, et dans l'Attaque des Clones on assiste à la mort de Shmi. Mais, à ce moment des aventures, Shmi n'est plus esclave. Sa vie a été achetée puis elle a été affranchie. Elle a épousé un Lars.

Le roman l'Ombre de la Reine nous permet de suivre Padmé, de sa planète Naboo à la planète-capitale Coruscant. Padmé n'a pas oublié ce qu'elle a vécu sur Tatooine, la détresse des gens et les vies sans espoir. Elle confie à Sabé (une de ses suivantes) une mission : retrouver Shmi. Elle sait que le jeune homme tient à elle. La femme se rend sur la planète désertique. C'est un échec, Sabé ne peut retrouver Shmi (« je sais que le ferrailleur l'a perdue. J'ignore s'il s’agissait d'un autre pari idiot ou s'il l'a vendue, mais elle n'est plus là. Je n'ai aucune idée de l'endroit où elle a pu aboutir »). Il y a beaucoup de résignation dans la voix de Sabé. Elle parle presque de Shmi comme une vulgaire chose, une marchandise qui se vend et qui s'achète. En ne pouvant pas la retrouver, elle est face à son impuissance, une sensation renforcée par l'état de la planète où l'économie repose en grande partie sur l'esclavage. Faute de pouvoir libérer Shmi, elle se contente de racheter quelques esclaves : « la cargaison qu'ils avaient acquise les attendait près de la rampe. Les esclaves étaient encore enchaînés. Sabé crut un instant que la rage allait la gagner (…) La colère la submergeait, envers elle-même, envers ce système abject, envers tout ». La répulsion envers ce système est clair. Sabé est dégoûtée par ce qu'elle a vu, et sans dégoûtée d'avoir participé au développement de ce système en achetant quelques esclaves. Elle sort marquée et traumatisée par son expérience. Elle s'ouvre à Yané, une autre dame de compagnie de Padmé : « comment peut-on posséder quelqu'un et se regarder dans la glace ? »

Padmé est naïve. Elle pense pouvoir changer les choses au Sénat, elle se trompe. Elle est vite ramenée à la réalité. Ce n'est pas seulement la politique qu'il faudrait changer, ce sont des habitudes, des traditions presque, bien ancrées dans les vies des gens. Si elle veut impulser un changement, elle a bien conscience de la réalité (« l'esclavage est une plaie, Chancelier, qui entache tout ce que représente la République. Je ne suis pas en mesure d'opérer de changement politique officiel, compte tenu de l'état de la plupart des planètes de la Bordure Extérieure »). La situation est d'autant plus compliquée que l'esclavage n'a pas de réalité officielle : pour les républicains, il n'existe pas. En parler, c'est créer des remous désagréables, c'est ouvrir la porte aux groupes de pression. Padmé en a bien conscience quand on lit qu' « elle n'appréciait toujours pas cette couche de vernis politique qu'ils devaient appliquer aux discussions concernant la loi anti-esclavage, mais techniquement, l'esclavage n'existait pas au sein de la République ». Tout cela ne fait montrer à Padmé toute son inutilité (« elle ne pouvait aider les esclaves, ni avec de l'argent ni par la politique. Il s'agissait pourtant de ses deux principaux moyens d'action, et elle avait si peu d'influence »).

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