Il est assez plaisant de voir que le roman Vol vers l’Infini se concentre sur un Jedi qui n’est Yoda, ni Kenobi ou ni Anakin Skywalker. Il met en avant le Jedi Jorus C’Baoth (à ne pas confondre avec son clone que l’on verra dans la Croisade noire du Jedi fou).
Dès le début du roman, on s’aperçoit que C’Baoth est un homme qui dit ce qu’il pense, peu importe qui est autour de lui. Il a ses convictions et il n’hésite pas à les afficher. C’est un homme qui a conscience de la supériorité des Jedi. Dans ce livre, C’Baoth a une padawan, Lorana Jinzler (elle deviendra Chevalier au cours de l’aventure). Il lui assène des leçons qu’il juge importantes : « un jour, tu seras un Chevalier Jedi, avec tous les pouvoirs et toutes les responsabilités que ça implique. N’oublie jamais que nous sommes le ciment de cette République, au contraire de Palpatine ou du Sénat, de la bureaucratie et par-dessus tout de ces pauvres esprits fermés qui ne peuvent survivre une journée sans venir quémander de l’aide à Coruscant. »
C’Baoth veut des fonds pour son Vol vers l’infini, il s’agit d’une mission d’exploration de ce qu’il y aurait aux limites de la galaxie et ensuite. Mais, l’Ordre Jedi et le Sénat sont plus que réticents. Il a donc besoin d’un succès important et marquant pour assurer sa légitimité. C’est ce qu’il aura sur la planète Barlok. C’est un moment assez intéressant du récit car Kenobi et Anakin Skywalker sont là. On a alors l’opportunité de voir le comportement différent de deux Jedi confirmés et de la façon dont ils se nourrissent du succès.
Doriana, un agent de Sidious, est un témoin des événements. Il relate à son maître que « Kenobi n’est pas du genre à rechercher la reconnaissance du public et C’Baoth n’est pas du genre à lui proposer de la partager. »
Le mépris de C’Baoth s’étend même aux gens qui pourraient donner légitiment un avis dans leur domaine de compétences. Le pauvre Capitaine Pakmillu subit le dédain du Jedi qui lui dit sans ménagement qu’il ne sera pas au courant de tout ce qui se passera à bord de son vaisseau (« c’est une affaire de Jedi, capitaine, qui ne vous concerne pas »).
Le livre montre aussi que la politique Jedi touche les simples gens de la galaxie. Ce n’est pas que C’Baoth qui est en cause, c’est tout l’ordre. Ainsi, on en a un bon exemple avec Lorana Jinzler qui retrouve, par un heureux hasard, son frère à bord du vaisseau. Ce dernier a beaucoup de rancœur, toute sa vie a été marquée par le départ de sa sœur, tout ce qu’il faisait n’était pas assez pour plaire à ses parents : « Lorana aurait fait ceci, Lorana aurait fait cela (…) on croyait vivre à l’ombre d’une déesse. C’était d’autant plus absurde qu’ils n’avaient pas la moindre idée dont tu aurais agi dans ces situations ». Et en effet, les Jedi prennent les enfants très jeunes. Pour certaines familles, c’est une fierté, pour d’autres c’est une malédiction. C’Baoth a trié ses passagers en faisant monter à bord des familles qui avaient des enfants qui montraient des dispositions à la Force. Il veut leur enseigner quoiqu’en pensent leurs parents : « offrir une possibilité à un enfant de devenir un Jedi est l’honneur le plus élevé qui soit ». Il se moque de savoir si cela sera bien reçu par les parents, il se moque de briser des familles.
Anakin Skywalker et Kenobi sont temporairement à bord du Vol vers l’infini. Kenobi a des désaccords avec l’autre Jedi. C’Baoth est têtu, borné, obstiné. Il ne pense pas que les Jedi doivent uniquement être destinés à protéger les faibles, à maintenir la paix. Il le lui dit, leurs talents sont sous-utilisés. Il interroge : « Maître Kenobi, pouvez-vous honnêtement reconnaître que Maître Yoda ou Maître Windu par exemple, ne seraient pas capables de diriger la République avec plus sagesse et d’efficacité que Palpatine et les bureaucrates du gouvernement ? ». On notera qu’il critique une nouvelle fois la bureaucratie. C’est sans doute parce qu’il aime faire les choses comme il le ressent, sans devoir se fier à des procédures et des protocoles.
Tout cela mène à une défiance envers les Jedi. Pour les passagers, la vie est compliquée. Algrann affirme que « nous quittons une tyrannie gérée par des bureaucrates et des politiciens véreux pour tomber dans une autre, sous la coupe des Jedi ».
L’histoire présente également un personnage important de l’univers Légendes : Thrawn. Comme le vaisseau est amené à explorer les Régions Inconnues, il tombe sur des vaisseaux Chiss. L’agent de Sidious, Doriana, est chargé de détruire le Vol vers l’infini mais il est capturé par Thrawn avant d’y parvenir. Il tente de convaincre le Chiss de mener sa mission à sa place. Il a vu que les Chiss tiennent fermement à leur territoire et il est clair pour lui que les Jedi seraient une menace. Thrawn ne saisit pas encore bien ce que sont les Jedi, il en profite donc pour lui dire que « les Jedi se prennent pour les maîtres de la galaxie ». Heureusement pour les plans de Doriana, C’Baoth ne le décevra pas en rencontrant Thrawn. Il était inutile d’espérer que le Jedi fasse preuve de diplomatie et de finesse. Il explose littéralement face à Thrawn, le traite comme une espèce inférieure : « Nous sommes les Jedi, le pouvoir le plus puissant de l’univers ! Nous agirons comme bon nous semble et nous détruirons ceux qui croient ce mettre en travers de notre chemin. »
Bien entendu, C’Baoth est un élément particulier de l’Ordre Jedi, tous ne sont pas comme lui. Mais, on voit bien dans ce roman que les Jedi commencent à avoir une mauvaise presse. On peut penser que cela (l’arrogance, le sentiment de supériorité) contribuera à l’acceptation de la galaxie en ce qui concerne l’Ordre 66.
Rey, Caedus, Tahiri Veila, Abeloth, Tsavong Lah, Sidious, Marchion Ro, Luke Skywalker, Saba Sebatyne et les autres.
Article épinglé
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mardi 30 mars 2021
Vol vers l'infini : l'arrogance de Jorus C'Baoth
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