La guerre contre les Yuuzhan Vong fut une des plus grandes épreuves à mener pour l’Ordre Jedi de Luke Skywalker et la République. Car le combat se déroula à plusieurs niveaux : déjà contre ces adversaires fanatisés et redoutables mais aussi en interne. Des Jedi se détournèrent de de l’Ordre, des citoyens vendirent les Jedi aux ennemis, des politiciens refusèrent de voir la menace. Depuis la chute de l’Empire de Palpatine, les Vong représentèrent peut-être la plus grande menace pour les héros. Comme l’Empire, ils apportent la mort. Mais, il y a également des divergences.
Les Vong ébranlèrent les fondements politiques de la galaxie. Dans un premier temps, les dirigeants, Fey’lya en premier, refusèrent de prendre en compte la menace. Ils voyaient cela comme une tactique de Leia Organa pour reprendre le pouvoir. Ils accusèrent les Jedi d’être à l’origine des troubles. Tout cela poussa le Sénateur A’Kla à vaillamment réagir, il affirma aux sénateurs sceptiques que « votre ingratitude donne raison à l’Empire, qui voit en nous des animaux ». Car pour certains, c’est un complot des humains contre les autres espèces. Fey’lya fit même preuve de cynisme, d’une certaine façon il sembla trouver une certaine ironie à ce qui se déroulait (« l’Empire traitait les non-humains avec autant de désinvolture que les Yuuzhan Vong traitent les humais »).
Les Yuuzhan Vong menés par le Maître de Guerre Tsavong Lah ou le Seigneur Suprême Shimrra représentèrent un ennemi de taille. Ils n’eurent rien à voir avec Palpatine ou Thrawn ou Daala ou d’autres tyrans. Leur façon de voir les choses (la haine des machines, leurs stratégies de guerre, leur rapport à la mort) secouèrent les Jedi. Elle réveilla également en eux certains appétits, notamment celui d’être des héros ou plus simplement la possibilité de montrer leur valeur. Quelques Jedi eurent soif d’en découdre par tous les moyens et cela inquiéta Luke. Ce dernier a bien conscience que la guerre crée des opportunités pour des Jedi : « tous ont grandi dans l’ère post impériale et tous auraient aimé être les Jedi qui ont écarté la plus grande menace qu’ils aient jamais connue ». Même Jacen qui a une position plus mesurée généralement a un avis tranché sur la question (« notre Empire, ce sont les Yuuzhan Vong et ils semblent plus redoutables que les Impériaux »). En effet, les deux grands leaders de l’Empire étaient des Sith et donc perceptibles dans la Force ; c’est l’exact contraire des Vong qui sont absents de la Force.
Les Vong représentèrent également une question théorique de taille. Sidious et son Empire aveint la volonté de contrôler la galaxie et de soumettre les gens à sa volonté. Les Vong furent lancés dans l’extermination de masse, ils tuèrent des gens par milliards sans plus que cela chercher à imposer le contrôle. Luke saisit bien la menace, il craignait que « si l’Empire menaçait les libertés et voulait assurer la prédominance du Côté Obscur, l’ennemi actuel recherchait l’extinction de toute vie dans la galaxie. » Pour autant, il y eut quelques ressemblances entre les Vong et l’Empire, nos héros s’en rendirent compte dès le début des hostilités quand les Vong firent tomber une Lune sur une planète. Il y avait donc cette passion du gigantisme, des moyens exagérés pour atteindre une fin. L’Amiral Kre’fey remarqua ce parallèle : « qui aurait cru que ces Yuuzhan Vong seraient eux aussi des passionnés des super-armes. Je pensais que nous en avions fini avec ça nous avons vaincu l’Empire ».
L’ombre de Sidious plane parfois au-dessus de l’histoire. On apprend grâce à une intervention de Luke que l’Empereur semblait avoir conscience de la possibilité d’un danger. Dans la Main de Thrawn, Luke Skywalker et Mara Jade se retrouvèrent dans des endroits reculés de la galaxie. Là ils y rencontrèrent l’amiral Parck et le baron Fel qui leur « ont appris que des combats se déroulaient dans les Régions Inconnues » et qu’ils « tenaient en respect un ennemi de l’Empire ».
Les Vestiges de 4empire eurent pendant un moment l’impression de pouvoir rester tranquille dans leur coin, loin des hostilités. Ils regardèrent avec un vilain plaisir les forces républicaines se faire laminer. Ils avaient toujours du ressentiment et la chute de la République représentait une vengeance. Certes, Pellaeon comprit assez tôt que la menace était réelle et se tournerait vite vers eux, mais les Moffs avaient un avis contraire. Ils étaient toujours nostalgiques de leur époque de domination et de puissance. Flenninc pensait ainsi : « Laissons ces gens se débrouiller ! S’ils n’avaient pas détruit l’Empire, cette menace aurait été éliminée en un clin d’œil par l’Empereur. »
Etait-ce un avis partagé par les Vong ? Pensaient-ils eux aussi que l’Empire aurait été plus compliqué à battre ? Les Vong ont très tôt arpenté cette galaxie, ils ont envoyé des agents qui ont récolté un bon nombre de données et d’informations. Nom Anor fut l’un d’eux. Lui salua la fin de l’Empire puisque il était « plus organisé, plus puissant et plus militarisé » et « n’avait pas la faiblesse du gouvernement actuel. Il nous aurait vaincus dès la première bataille ». Sans doute dit-il aussi cela pour bien se faire de voir son interlocuteur (Tsavong Lah) mais on ne peut pas lui donner entièrement tort. Palpatine n’aurait pas perdu de temps en discussions. Aurait-ce été suffisant ? Difficile de savoir.
Han Solo avait un avis tranché sur la question. Pour lui, l’Empire n’aurait en rien réglé le problème. Il se serait perdu dans un projet gigantesque et aurait été défait comme lors du temps de la Rébellion. Il se moqua d’une gradée impériale en lui disant que les impériaux « auraient construit une machine de combat colossale pour tuer les Yuuzhan Vong (…) ils auraient gaspillé des milliards de crédits, employé des milliers d’entreprises et d’ouvriers (…) la chose n’aurait pas marché ». Il fut moqueur en disant qu’ils auraient oublié de serrer une vis ou de mettre un conduit d’aération. Même un génie militaire comme Thrawn aurait eu du mal selon Wedge Antilles (« il les exterminerait, si c’était possible »).
La République était donc en grande difficulté contre les Yuuzhan Vong. C’était un opposant inédit et redoutable, qui n’avait rien à voir avec ce qu’ils avaient déjà vu. Il leur fallait donc une nouvelle réponse : une planète vivante.
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