La série Le Destin des Jedi se passe des années après le Retour du Jedi et la chute de Palpatine. Et pourtant, l’image de l’ancien Empereur reste présente dans la mémoire de beaucoup de gens. C’est d’autant plus remarquable que la galaxie a traversé de nombreuses épreuves et guerres, et même l’invasion des Yuuzhan Vong. Ces livres se déroulent à trois niveaux : la lutte de Daala contre les Jedi, le retour des Sith de la Tribu perdue et la menace Abeloth. Et Palpatine sert de point de comparaison.
A la fin de l’Héritage de la Force, la saga précédente, la galaxie vient de connaître une terrible période de guerre menée par Dark Caedus. Il faut un nouveau leader à l’Alliance Galactique et c’est Daala qui est choisie. Daala est notoirement anti-Jedi, c’est un aussi des reliquats de l’ancien Empire de Palpatine. Vivant dans la Gueule lorsque l’Empire a pris fin, elle a ensuite mené des raids meurtriers contre des installations républicaines. Et des années plus tard, elle conservera un fort ressentiment envers l’Ordre Jedi en général et Luke Skywalker en particulier. Sa haine des Jedi la conduira à prendre des décisions fortes : elle tentera de contrôler l’Ordre Jedi dirigé par Kenth Hamner en lui imposant des observateurs. Voyant que cela ne fonctionne pas, elle impose aux Jedi de lui remettre ceux qui sont malades parmi eux (c’est un des grands thèmes du récit). Bien entendu, ils refusent et Daala n’a pas d’autre choix que d’entamer un siège du Temple, aidé par des Mandaloriens. Hélas, l’innommable est commis et une jeune assistante (Kanis Asari) est froidement tuée. Cela déclenche alors des manifestations à Coruscant. Toute cette époque est trouble. L’assistant de Daala, Dorvan, est par exemple celui qui a recueille le corps de Kanis sur les marches du Temple (avec Raynar Thul). Il comprend que Daala ne comprend pas la volonté populaire, qu’elle est en train de perdre le soutien des habitants de la planète-capitale :« Dorvan (…) fut tout de même troublé en regardant défiler ces archives de Palpatine, Dark Vador et Jacen Solo parce que la comparaison n’était pas absurde. Le comportement de Daala rappelait ces tyrans » ou encore « l’un des panneaux montrait Daala vêtue des robes de Palpatine et l’inscription : plus jamais ».
Palpatine est aussi une référence. Malgré elle ou bien consciemment, c’est à lui que Daala se compare. Est-ce parce qu’il ravive en elle les souvenirs d’un glorieux temps ? Difficile de savoir. En tout cas, raviver le souvenir de Palpatine est dangereux tant le Sith a fait souffrir des gens. Daala en a la preuve lorsqu’elle négocie avec Leia le sort des Jedi. Elle lui dit que « Palpatine est allé trop loin – bien au-delà de la distance qu’il aurait dû parcourir. Mais, sa gouvernance n’était pas sans qualités ». La discussion s’arrête là, Leia a bien entendu trop souffert pour entendre quelqu’un dire du bien de Palpatine.
Le Destin des Jedi nous emmène également dans des endroits assez particuliers. Par exemple, Luke et Ben Skywalker arpentent le Bassin de la Connaissance ou le Lac des Apparitions. Là, ils rencontrent des esprits de gens morts comme Anakin et Jacen Solo mais aussi Mara Jade. Cette dernière fut une des Mains de l’Empereur et elle a longtemps été marquée par son empreinte. Mais petit à petit, elle s’est détachée de l’ombre maléfique de son ancien Maître (« j’ai fait la paix avec Palpatine il y a longtemps »).
Palpatine est un point de comparaison intéressant quand on cherche à parler de la Force ou du côté obscur. Le grand antagoniste final est Abeloth, une créature totalement à part dans tout ce que les personnages. Les humains sont ce qu’ils sont, ils ont besoin de référence et en terme de Sith, c’est Palpatine (ou Sidious). Tahiri et Fett, après un bon nombre de péripéties, font équipe pour traquer Abeloth, et l’ancienne Jedi devenue apprentie Sith puis conseillère du leader des Vestiges de l’Empire dit à Fett que « vous envisagez encore les choses à une échelle humaine, comme Vador ou Palpatine. Voyez plus grand comme une tempête ». Cela donne un bon aperçu de la puissance d’Abeloth.
On apprend aussi qu’Endor est encore marquée par la terrible bataille qui a eu lieu (« une source s’était formé en orbite au-dessus d’Endor après la mort de Palpatine ») ; le côté obscur de la Force a laissé une marque indélébile.
Enfin, le souvenir de Palpatine est invoqué au tout début du premier roman. Quand Luke doit être jugé pour rendre compte des actes de Jacen Solo et accepte de faire face à la justice, Han le met en garde. C’est à Daala qu’il doit faire face et elle prendra un malin plaisir à choisir ses pires ennemis : « Palpatine, Lumiya et Shimrra Jamaane ». Sacrée liste.
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