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Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

dimanche 14 novembre 2021

Le traître et la voie du destin : Vergere et la Force

Dans le roman Étoile après étoile, Jacen Solo est capturé par les Yuuzhan Vong. Affaibli moralement par la mort de son frère Anakin Solo et atteint physiquement, il est torturé physiquement et manipulé au niveau des idées par Vergere. Vergere est une énigme : elle est à côté des Vong mais elle a déjà aidé les Jedi, en donnant par exemple des larmes qui ont permis à Mara Jade de guérir de son empoisonnement. Vergere a la remarquable capacité d’adapter son discours à la personne en face d’elle.

Vergere sait que Jacen est sensible à la force et qu’il a un lien puissant avec elle. Dès ses premiers instants avec lui, elle commence son jeu de manipulation. Elle veut remettre en cause ses croyances pour savoir si il y a quelque chose à tirer de lui. Elle se moque de la façon simpliste dont il regarde la Force : « Sith ? Jedi ? Ce sont les seules possibilités à votre avis ? Obscurité ou Lumière, bien ou mal ? La Force ne serait rien de plus ? » Elle enchaîne ensuite en critiquant négativement et ouvertement les Jedi, elle met en avant leur insincérité, leur hypocrisie. Elle méprise cet ordre qui tend à étouffer les émotions et les passions. Elle lui jette à la figure la fausseté des Jedi : « vous pouvez tout ce que vous voulez tant que vous gardez votre calme de Jedi ? Tant que vous croyez respecter la vie ? Vous avez le droit de tuer à condition de ne pas vous mettre en colère ? (…) Ça ne vous paraît pas un peu malsain ? » Elle tente de montrer à Jacen que tout ce qu’il a appris jusqu’à maintenant est faux. La Force ne se divise pas, elle est unique (« Ce que vous sentez, c’est la Force. C’est ça, le secret honteux des Jedi. Le Côté Obscur n’existe pas (…) La Force est une, Jacen Solo. La Force est tout, et tout est la Force. Je vous l’ai déjà dit, la Force ne choisit pas un côté ou un autre ») . Pire, elle lui fait croire qu’il ne pourra jamais devenir un grand Jedi en suivant les dogmes de son Ordre. Les règles le freinent, le contraignent : « être un Jedi implique de contrôler ses émotions. Mais ce contrôle limite votre pouvoir. La grandeur – la véritable grandeur, quelle qu’elle soit – exige l’abandon du contrôle. »

Vergere a été profondément marquée par sa rencontre avec les Vong. Envoyée par le Conseil Jedi enquêter sur la planète Zonama Sekot, elle est capturée par des Vong et se rend compte qu’elle ne les sent pas dans la Force (« tout ce qu’un Jedi sait se fonde sur des croyances, sur le savoir absolu et indiscutable que toute vie fait partie de la Force. Que la Force est la vie. Mais je me trouvais face à des individus dont l’existence même remettait croyance sacrée en question »). Il n’est donc pas étonnant de la voir des décennies après avec un nouvel arsenal philosophique.

Après une série de péripéties, Jacen et Vergere parviennent à s’échapper et retournent auprès des forces de la Nouvelle République. Là, Vergere a une série de discussions avec Luke Skywalker. C’est une rencontre importante entre une Jedi de l’Ancienne République et un homme qui a dû reconstruire un Ordre à partir de pas grand-chose. Vergere remet en question tout ce que Luke sait, elle trouve ses conclusions trop simplistes. Elle remet par exemple sa conception du basculement vers le côté obscur : « vous prétendez que les passions animées par les ténèbres découlent du manque de confiance en soi. Mais on ne peut pas imaginer plus obscur que l’Empereur Palpatine, non ? Et je doute qu’il souffrait d’un manque de confiance en soi ». Elle va plus loin en disant que l’obscurité peut être un choix conscient et volontaire, assumé. Elle se sert à nouveau du cas de Palpatine (« il arrive qu’un véritable génie décide de libérer les forces obscures qui sont tapies en lui. Palpatine était probablement de ceux là »). Lors de ses entrevues avec Luke, Vergere en apprend beaucoup sur ce nouvel Ordre et ce qu’elle voit ne lui plaît pas. Ce n’est pas seulement que Luke fasse faute route, c’est aussi qu’il est fait des choix douteux : il est trop proche des politiciens alors que les Jedi devraient servir la République. Elle remet aussi en cause son choix de permettre aux Jedi de se marier et faire des enfants. Elle le prévient que ça peut faire peur aux élus : « Vous autorisez les Jedi à se marier. Non seulement vous leur permettez de se marier, mais vous leur accordez le droit d’avoir des enfants (…) Vous pouvez imaginer que les gouvernements pourraient considérer cela comme une menace. Sachant qu’il est désormais possible que les Jedi transmettent leurs pouvoirs à leurs enfants, l’équilibre qui existe entre le gouvernement et les Jedi est en péril ». Luke Skywalker n’apportera aucune réponse à cette remarque.

Capturé par les Vong, Vergere est passée à côté d’un certain nombre d’événements qui ont eu lieu. Elle apprend avec consternation ce que fut la destinée d’Anakin Skywalker (« Anakin ? Le petit Anakin ? Un Seigneur de la Sith ? Quelle horreur ! Les choses n’auraient-elles pas pu tourner autrement ? Quelle tragédie ! Quel gaspillage! »). Regrette-t-elle son basculement ou sa fin ?

Vergere est curieuse de l’état de la galaxie et notamment du faible nombre de Jedi. Elle demande à Jacen de lui expliquer « pourquoi des milliers de Chevaliers Jedi que j’espérais retrouver à mon retour n’existent plus, et pourquoi à leur place on ne trouve plus qu’une poignée de jeunes apprentis à moitié entraînés. »

Elle persiste à critiquer la trop grande proximité de Luke avec les politiciens (« à mon époque, un Maître Jedi ne serait pas mêlé d’intervenir au Sénat ni au cours d’une campagne électorale »). Vergere considère que les Jedi sont au-dessus du jeu politique, et qu’ils doivent servir la République et pas les hommes et femmes qui la dirigent. D’ailleurs, elle accorde du crédit à Luke quand elle apprend qu’il a dirigé l’Ordre durant de longues décennies et a donc connu plusieurs dirigeants : en quelque sorte, sa longévité le sert. C’est pour cela qu’elle ne soutient pas plus que la cérémonie de consécration de nouveaux Chevaliers Jedi : « cette cérémonie était une mise en scène à prétexte politique. Les Jedi ne devraient pas se laisser aller à ce genre de choses. Lorsque je suis devenue Chevalier, ça s’est passé très simplement. Un Chevalier, tu es, m’a dit Yoda ».

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