Luke Skywalker, un héros ?

Le Mariage de la Princesse Leia est un roman important dans l’univers légendes. Il cimente la relation de couple entre Han et Leia, il met les sorcières de Dathomir au premier plan et offre à Luke quelques moments d’anthologie et quelques confrontations importantes. Il illustre également, avec les sorcières de Dathomir, que la Force ne se limite pas aux Jedi et aux Sith. En outre, il introduit un nouvel ensemble politique fort : le Système de Hapès.

A la recherche de Han et Leia, Luke croise la Reine d’Hapès, Ta’a-Chume. Celle qui dirige cette société matriarcale voue une haine féroce aux Jedi. Mais, quand elle croise Luke, après l’avoir invité à dîner, elle le flatte et tente de gagner sa confiance pour mieux le trahir. Luke est tout sauf dupe ; à ce repas assiste un témoin important, Isolder, le fils de la Reine. Il remarque l’attitude de Luke, que « son visage était fermé comme s’il avait sondé l’âme de la reine et trouvé désagréable ce qui s’y cachait ». Isolder est le fruit de son éducation, il a également un préjugé négatif envers les Jedi. Il a en outre un intérêt dans tout ça (Luke et lui se rendent sur Dathomir pour sauver Leia et Han) : il compte épouser Leia. Il décide donc de tenir Luke à l’œil. Sa méfiance se trans forme vite en respect : « le prince sentit se hérisser les poils de ses avant-bras. Jusqu’à ce jour, jamais il n’avait éprouvé pareille admiration pour quelqu’un. »

Sur Dathomir, les deux hommes sont capturés par Teneniel Djo, une sorcière. Si les Jedi n’ont pas besoin de parler ou de faire de gestes démonstratifs pour user de la Force, cela ne semble pas être le cas de Teneniel qui se sert entre autres de sorts. Elle est donc fortement étonnée quand elle voit Luke lui tenir tête. Cet étonnement se transformera d’ailleurs en attirance pour le jeune homme mais il refusera d’aller plus loin. Comme tant d’autres avant elle et après, Teneniel a sous-estimé Luke ; on lit qu’elle est « agacée, la jeune femme dut reconnaître qu’il était peut-être plus puissant qu’elle le pensait (…) il n’avait pas peur d’elle, et il connaissait des sortilèges qu’aucune de ses sœurs ne maîtrisait ».

Sa plus grande prouesse dans ce roman est d’impressionner Han au pilotage d’un vaisseau. Il ne se contente pas de le faire voler, il tire également. C’est un réel exemple de talent et de contrôle de la Force. Han reste sans voix, il « n’avait jamais vu de réflexes pareils (…) Han n’en revint pas. Aucun canonnier n’était capable de ça ».

Quelques années plus tard, dans la Crise de la Flotte noire, la Nouvelle République affronte les Yevetahs. Xénophobes, aptes à la violence et à éradiquer les autres, les Yevetahs représentent un énorme défi pour les militaires de la République, d’autant plus qu’ils ne peuvent pas compter sur Luke dans un premier temps. En effet, le Jedi est lancé et perdu dans une quête vaine pour retrouver sa mère. Quand il finit par comprendre qu’il a été manipulée, il fait irruption sur le champ de bataille et sa présence est tout de suite acclamée : « tu as entendu la grande nouvelle ?, chuchotaient les officiers. Tu as entendu la bonne nouvelle ?, soufflaient les soldats. » Luke a conscience de ce qu’il représente, qu’il est un espoir que ce conflit se termine bientôt (« Luke sentit l’importance que prenait sa venue aux sourires des hommes de l’équipe du pont, puis aux pouces qui se levaient quand il descendit du vaisseau »). A ce moment de sa vie, Luke n’est pas encore démoralisé ou abattu par les morts de ses proches. Dans l’Héritage de la Force, il aura beaucoup de mal à surmonter ses échecs.