Dans la petite collection de nouvelles sur Luke Skywalker, une jeune femme demande à l’assistance qui l’écoute si ils savent que Jar Jar Binks et Dark Vador sont la même personne. C’est une question qui montre bien à quel point l’aura de Jar Jar est entouré d’un mythe. Lui qui était un homme politique de premier plan à l’époque de la chute de l’Ancienne République a totalement disparu des radars, son nom est très rarement évoqué ou prononcé.
Car Jar Jar Binks a vécu quelques uns des plus grands moments de la fin de la République. Il était là à tenter de défendre le système politique alors que la menace séparatiste ne cessait de gagner en importance. Propulsé en tant que remplaçant de Padmé Amidala, il occupe la fonction de sénateur, un rang bien trop important pour ses capacités. Il se fait manipuler par Palpatine qui a besoin d’un porte-voix pour qu’un sénateur lui laisse la pleine conduite de la guerre. Croyant bien faire, Jar Jar s’exprime devant le Sénat : « en réponse à la menace directe sur la République, commença le Gungan, parlant à haute et intelligible voix, moi proposer que le Sénat accorde immédiatement les pleins pouvoirs d’urgence au Chancelier Suprême ».
Plus tard, sa réaction lors de la proclamation de l’Empire peut laisser croire qu’il n’est pas un partisan de ce nouveau régime. Il a en tout cas conscience que la situation est catastrophique. Contrairement à un bon nombre de sénateurs en liesse lorsque Palpatine proclame son nouvel ordre, lui est bien plus mesuré et cela étonne même ceux qui l’ont cotoyé (« de l’autre côté, le Représentant Binks hocha la tête et lui fit un clin d’oeil solennel, mais ne dit rien. Bail se renfrogna. Si même l’ineffable Jar Jar s’en faisait, c’est que ça allait encore plus mal qu’il ne le pensait »).
Présent lors de la mort de la République, il est également là pour la cérémonie d’adieux à Padmé Amidala. Il se montre digne, à la hauteur de la femme que fut Padmé et à la hauteur de ce que fut leur relation : « même les Gungans de la procession marchaient pesamment, plutôt que de leur pas sautillant habituel. Sur tout Naboo, le peuple pleurait une reine, une sénatrice ». Mais, la suite est bien moins brillante pour Padmé. Tout le monde lui tourne le dos, on l’accuse d’avoir permis l’Empire (« missa penser parce que Jar Jar Kinks faire bêtises. Maximax bêtises. Boss banni missi longtemps. Missa pas rentré à la maison maximax longtemps. Eussa croire missa aider euh-oh Empire »). Il est ostracisé, rejeté, erre. Il finit par vivre, à la rue, tentant de gagner sa vie en faisant le clown pour attirer pitié ou compassion. C’est un jeune garçon aussi perdu que lui qui lui tendra la main.
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