La crise de la flotte noire n’est pas qu’une excellente trilogie intermédiaire entre la Croisade noire du Jedi fou (Thrawn) et le Nouvel Ordre Jedi (les Yuuzhan Vong), elle est également une série de livres qui revient sur l’histoire récente de la galaxie, et notamment la période impériale sous la domination de Palpatine.
Dans ces romans, une guerre oppose la Nouvelle République aux Yevetahs. Le Sénateur Peramis les soutient. Il est visiblement inquiet de la direction que prend la Nouvelle République et par les révélations qui ont eu lieu après le chute de l’Empire. Ses propos sont clairs : « la Troisième flotte est une arme de conquête et de tyrannie, rien d’autre. Quand une arme est forgée, quelqu’un trouve une raison de l’utiliser. Une telle puissance donnera au fils de Dark Vador la tentation de suivre le chemin de son père ». On comprend bien que des gens espéraient que la fin de l’Empire les libérerait de l’emprise d’un gouvernement. On comprend aussi qu’ils ont une crainte, légitime, de voir les enfants de Dark Vador si importants dans la Nouvelle République. Ils ont peur que les enfants répètent ce qu’a fait leur père. La situation est d’autant plus grave selon eux que Luke est un Jedi qui ne rend quasiment de comptes à personne et que Leia est la Cheffe d’État. Nil Sparr, le vice-roi des Yevetahs, exprime clairement sa crainte. On peut penser qu’il fait preuve de mauvaise foi et de paranoïa ; toujours-est il que son monde se révolte. Sparr affirme ainsi que « le complot est ourdi par Coruscant, où vit une nouvelle génération de seigneurs de la guerre qui cachent leur malfaisance derrière la façade d’un gouvernement démocratique (…) Un nouvel Empire est en train de naître, conduit par une enfant de l’ancien (…) Et nous ne tolérerons pas que la fille de Dark Vador se mêle de nos affaires ». Dark Vador a laissé une bien sombre trace dans l’histoire de la galaxie. Qu’il ait gagné sa rédemption selon Luke n’intéresse ou ne convainc personne.
Dans cette trilogie de livres, il y a également référence à des éléments majeurs des films. Quand Han dit à Leia que « Tarkin a détruit Alderaan, pas toi. Ce type t’a raconté des craques pour mieux te manipuler. Je suis écœuré que ça marche encore », on comprend que Leia est toujours hantée par ce qui s’est passé sur l’Étoile de la Mort. Et on peut la comprendre puisque l’attaque a tué des millions de gens.
Des morts, Luke Skywalker en a causé beaucoup en détruisant la première Étoile de la Mort. Akanah lui dit que « Si j’avais causé la mort d’un million de personne, je ne pourrais plus jamais regarder une arme ». Notons que Akanah est une Fallanassi, une adepte du Courant blanc et quelle cherche à manipuler Luke en le faisant vainement chercher sa mère. Elle a donc tout intérêt à tenter de le garder sous contrôle, à l’affaiblir en tant que Jedi protecteur de la paix et des innocents en lui rappelant le nombre de morts qu’il a causés. De son côté, Luke estime à 1 250 109 le nombre de personnes tuées.
Les romans nous montrent également que les événements tiennent à peu de choses, que l’historie aurait très bien pu se dérouler différemment. Luke Skywalker explique à Akanah qu’il aurait très bien pu finir dans les rangs de l’Empire, il était prêt à tout pour quitter la morne vie sur Tatooine (« je voulais aller à l’Université pour échapper aux travail de la ferme. Le mentor de mon père est apparu, et je me suis retrouvé avec un sabrolaser à la main et la moitié de la galaxie à mes trousses »). Cette phrase anodine illustre bien à quel point la vie du jeune Luke a basculé en quelques minutes, à quel point il ne pouvait être prêt à affronter ce qui allait arriver.
Du temps pour se préparer, pour préparer leurs plans, Yoda et Palpatine en ont eu. Les deux étaient possiblement les deux plus puissants Maîtres de leur Ordre à cette époque. Ils ont eu plus que le temps de réfléchir sur l’état de la galaxie et avaient la capacité d’opérer des changements. Pourtant, ils ont opté pour des solutions différentes malgré ces ressemblances. D’ailleurs, Luke Skywalker explique « la limite qui sépare Palpatine de Yoda est très ténue. Palpatine voulait imposer son pouvoir sur les autres ; Yoda lui cherchait à l’intérieur de lui. Palpatine voulait tout contrôler, dans l’espoir de bâtir ce qu’il pensait être un univers parfait. Pour mieux le comprendre, Yoda avait abandonné l’idée de perfectionner le monde ».
Des différences, Luke en voit entre Yoda et son père Dark Vador (Anakin Skywalker) : « l’exemple de Yoda est là pour m’inspirer. Il a vécu une vie très simple;il désirait peu de choses. Mon père a suivi une voie différente ». En effet, Akan désirait sauver des gens (Padmé, Shmi) au lieu d’accepter son inéluctabilité comme Yoda. Puis, il a voulu avoir son Empire, désirant remodeler les choses à sa façon : Kenobi l’en a empêché. Puis, il a décidé de devenir le bras armé de Sidious et ainsi de participer à l’asservissement de la galaxie.
Si la galaxie est marquée par un nouveau conflit violent, si les héros souffrent (notamment Han), tout n’est pas noir dans cette trilogie. Il y a de l’optimisme qui se manifeste notamment via la volonté de la Force. Luke constate que les « Jedi refont surface depuis l’arrivée de la Nouvelle République (…) J’ai d’excellents étudiants dont les ancêtres n’ont jamais eu de lien avec la Force ».
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