Le roman Death Troopers réserve quelques bonnes surprises. Dans une vaste galaxie où l’action a tendance à se passer en plusieurs endroits et sur plusieurs planètes, nous avons là un quasi huis-clos. Alors que l’Empire est en train de lutter contre la Rébellion, une barge pénitentiaire transporte des prisonniers. Mais, une panne force l’équipage à chercher des pièces sur un destroyer abandonné. Et, c’est le début des ennuis.
Sur la barge, Zahara Cody est une impériale qui travaille dans le secteur médical. Elle n’a pas choisi cette affectation par hasard. C’est un réel choix influencé par un docteur qui a été son mentor et lui a inculqué une certaine façon de voir la monde. Il lui a appris à aider les plus défavorisés, ceux qui sont mis à l’écart par l’injuste système impérial (« il leur rappelle les milliers de miséreux, humains ou non, et ces jeunes êtres qui meurent de malnutrition et de maladie, tandis que la crème de la société galactique se complait derrière ses oeillères »). Dès lors, Zahara effectue un choix périlleux ; elle se retrouve sur un navire qui lui est hostile : on lui reproche de trop prendre soin des rebelles et elle est la seule femme à bord. Elle en a conscience d’ailleurs (« objet bien malgré elle des fantasmes d’une centaine de matons frustrés et de stormtroopers en manque »). Zahara est donc dans la pensée et les conversations de beaucoup de soldats. Ces derniers ne sont pas non plus dans des conditions merveilleuses : ils sont loin de tout, avec des détenus violents et un commandement sadique ou désintéressé. Les soldats cherchent donc une échappatoire à cette morosité et Zahara Cody en offre une (« combien de temps pouvait-on supporter ses collègues se plaindre des menus du réfectoire et s’interroger sur la partie de son anatomie que Zahara Cody lavait en premier sous la douche ? »).
Le roman traite donc d’une infection très mortelle qui se répand sur le vaisseau. Quand il est atteint, Austin, un gardien très malade, crache son venir sur Zahara. Il remet en cause sa façon de travailler, son intégrité et l’insulte : « vous en pincez pour les taulards. Je parie que si j’étais une de ordures de Rebelles, vous me traiteriez comme votre unique patient ».
Dès que les premiers soldats pénètrent le destroyer à la recherche de pièces, ils ont de mauvaises sensations et impressions. Santoris sent que quelque chose ne va pas. Découvrir un nouveau vaisseau, quitter quelques temps la barge aurait dû lui faire du bien, ce n’est pas le cas : « un homme terrifié par les espaces exigus aurait dû se sentir vivifié ici. Pourtant, il ne ressentait qu’une forme curieuse et inédite de panique qui bouillonnait au creux de son ventre ». Un autre soldat, Vesek, confirme cette impression et ajoute d’ailleurs un cran à la comparaison. Il se sert de Vador pour illustrer son malaise (« on éprouve une sensation bizarre quand on le regarde. Comme je ne sais pas… une sorte de froid intérieur. (Vesek frémit.) Un peu comme ici, à vrai dire »).
En revenant sur la barge, les soldats apportent avec eux un virus dont « le taux d’infection avoisine les cent pour cent ». Un droïde médical avec une impressionnante banque de données avoue son impuissance et le fait qu’il est totalement pris au dépourvu ; il affirme que ses « données en matière de maladies infectieuses sont presque exhaustives, mais je n’ai jamais vu quoi que ce soit de semblable à cette épidémie ». Et l’horreur se propage. Les soldats et les prisonniers tombent et meurent (« des cadavres sur les couchettes, des cadavres par terre, des cadavres roulés en boule dans les coins, les bras déjà raides autour de leur genoux serrés »).
De façon assez inattendue, Han Solo et Chewbacca sont présents dans le roman. Placés en quarantaine, ils ont échappé à la propagation du virus et il a été possible pour Zahara de leur inculquer un essai de protection virale. Si Han réagit bien, ce n’est pas le cas de Chewbacca. La façon dont il réagit à l’injection montre la façon dont le virus se développe dans le corps de ses victimes. On peut lire que « la maladie qu’elle avait introduite sous a fourrure, sous sa peau, était une chose vivante qui rampait dans son corps, une créature grise qui se frayait un chemin le long de son bras ».
D’autres personnages ayant survécu à la première vague du virus sont les frères Trig et Kale. Mais, malheureusement, ce dernier est mordu par un infecté et sent le virus monter en lui. Il ressent les changements, il a peur, il délire et pourtant il ose demander à Zahara l’impossible : lui couper la jambe pour empêcher la diffusion du virus dans son corps. Quand Zahara trouve le courage d’obéir à l’ordre, elle regarde la jambe du malade et ce qu’elle voit la terrifie : « Zahara regarda la zone grise remonter le long de la jambe, dépassant le genou et la cuisse dont la peau se mit à palpiter vivement, comme de la gélatine ».
Il semblerait que ce virus pousse les gens dans leurs derniers retranchements. Après quelques péripéties, on tombe sur des impériaux qui ont survécu sur le destroyer. Ils se sont retranchés pour échapper à l’infection. Mais, il fallait bien manger et boire : ils ont alors pratiqué une chose horrible, le cannibalisme (« chaque homme a reçu une mort rapide et humaine. Au début, nous jetions les restes par là (…) Nous avons donc fini par manger tous les restes, nous sucions jusqu’à la moelle des os »).
Il faut dire que le virus a un deuxième effet. Il tue donc ceux qui sont touchés. Puis ceux-ci reviennent à la vie avec une forme d’intelligence et de capacité d’apprentissage, et cherchent à traquer d’autres victimes. Trig et Kale sont apeurés en voyant leur père mort depuis longtemps revenir à la vie (« le vieil homme n’était plus le m^me lui non plus. Les deux semaines passées pourrir à la morgue avaient maculé sa peau jaunâtre de taches sombres »). C’est comme ça que Kale a été contaminé : « les cadavres de la barge pénitentiaires avaient repris vie, et son père se trouvait parmi eux. Son père l’avait mordu ».
Quatre personnes ont survécu : Zahara et Trig, Han et Chewbacca.
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