Ils forment le groupe le plus puissant de la galaxie, ils sont censés mener l’Ordre Jedi : ce sont les douze membres du Haut Conseil Jedi. Incontestablement puissants dans la Force, cela ne fait pas nécessairement d’eux des individus éclairés ; on en aura la confirmation quelques années plus tard quand ils se retrouveront incapables de lire les machinations des Sith, et en particulier de Dark Sidious.
Mais, avant que leur chute ne commence réellement, les douze membres constituent un groupe respecté et influent, un groupe de référence pour tous les membres de l’Ordre Jedi. Et si officiellement il ne s’agit pas de les vénérer, tout dans le symbolique pousse à ça comme le remarque Qui-Gon Jinn alors qu’il vient rendre compte d’un problème et d’une solution. Quand il fait face au conseil, il a conscience de la situation : « la forme circulaire de la salle avait pour but de signifier que tous étaient égaux, mais celui qui venait en audience ne l’était assurément pas ». Qui-Gon Jinn est à deux doigts de considérer son entrevue comme un jugement. En réalité, les membres du Conseil ont conscience de leur importance pour les autres Jedi mais aussi vis-à-vis de la population, du monde extérieur et des politiques. Yaddle pense que les Jedi doivent œuvrer pour la bonne marche de la galaxie sans être inféodés à aucun pouvoir politique (« le Sénat et les Jedi sont des alliés. Mais nous conservons notre propre avis »).
Les Jedi sont-ils en déclin ? Certains pensent que c’est le cas. Qui-Gon Jinn est sans doute un des Jedi qui s’interroge le plus à ce sujet. Il déplore le fait que les Jedi se concentrent de plus en plus sur Coruscant. Si ils sont là, ils ne sont pas ailleurs, ils ne sont pas dans les territoires les plus éloignés ou à des endroits où on a besoin d’eux. Il ose dire au Conseil que « dans une galaxie où les Jedi sont de moins en moins visible, le vide laissé se voit comblé par une image déformée ». Si certains détestent réellement les Jedi, d’autres déplorent leur comportement, leur façon d’agir ou leur absence. Même des militaires doutent : c’est le cas du Capitaine Pell Baylo qui dirige une force dans un territoire à la marge de la galaxie. Il connait les combattants et les Jedi, cela lui permet d’avoir un avis tranché : « vous autres Jedi, vous arrivez tout guillerets en espérant que tout le monde laisse tout tomber pour vous… et ensuite vous repartez, et vous nous laissez réparer les dégâts ».
Eeth Kott, un membre du Haut Conseil, perçoit aussi un changement. Plus les choses vont et moins il peut exprimer son individualité. Ses responsabilités envers l’Ordre pèsent sur ses épaules et l’empêcheraient presque d’exercer convenablement ses activités de Jedi (« à quel point les Jedi étaient nécessaires quand ils agissent en groupe, sur des distances immenses. Et je ne peux le perdre de vue. Pourtant, je regrette l’époque où j’étais plus Jedi qu’Ordre »).
Zilastra, elle, a un avis plus que négatif sur les Jedi. Elle les méprise, elle les déteste. Elle ne supporte pas qu’on leur accorde un crédit immense, presque une dévotion ou une vénération. Zilastra est ambitieuse : elle ne se contente pas de belles paroles, elle veut porter un coup fatal aux Jedi : « tout le monde les traite comme c’étaient des dieux, mais ils ne sont pas invincibles. Ils sont capables d’exécuter des tours élaborés, mais ce sont juste de simples individus. Des individus qui peuvent être vaincus ». Zilastra veut utiliser la philosophie des Jedi contre eux, elle pense que ça leur constitue une faiblesse. Elle affirme alors que « les Jedi ne se vengent pas. Ils se l’interdisent formellement ». Autrement dit, il n’y a pas de risque d’une contre-attaque massive. Mieux, selon elle, les Jedi « travaillent pour le Sénat. Ils ne peuvent rien faire sans autorisation. Et ils ne peuvent certainement pas déclarer la guerre à un autre Etat ». Là, elle mise sur le temps bureaucratique pour garder un ascendant sur les Jedi.
La haine de Zilastra est personnelle. Elle a un fondement intime car elle a été rejetée. D’ailleurs, ce Jedi est Sifo-Dyas.
Toujours est-il que Zilastra a grandi dans un environnement très pauvre. Elle aurait pu avoir une porte de sortie quand le Jedi s’est présenté mais elle n’a pas été choisie et par la suite rien n’a été entrepris par ce Jedi pour améliorer la situation (« je finis dans un orphelinat qui tombe en ruines (…) voilà qu’un Jedi se présente. Quelqu’un va nous sauver, rendre notre vie meilleure, pas vrai ? (…) Le Jedi les emmenés avec lui…, et il m’a laissée croupir là-bas ! ») Voilà d’où vient toute sa rancune et sa colère.
Le comportement de Sifo-Dyas ne surprend pas plus que ça les Jedi. Mace Windu dit qu’ « il se concentrait uniquement sur l’avenir de l’Ordre. Parfois au détriment de ses autres devoirs ». Sifo-Dyas semble donc avoir oublié que les Jedi ont des responsabilités envers les populations. Pire, il a oublié que les gens attendaient autre chose des Jedi qu’une simple présence. De plus, Sifo-Dyas semble avoir une idée fixe : empêcher la chute des Jedi. Even Piell regrette qu’ « il voulait toujours que les choses aillent plus vite. A croire que la République risquait de s’effondrer s’il ne grossissait pas nos rangs ». Peut-on donner tort à Sifo-Dyas sur ce point ?
Enfin, on a la confirmation que les Jedi ne voient aucun danger en Palpatine. Pour eux, il est simplement un sénateur influent. C’est en tout cas ce que pense Plo Koon (« et bien que le chancelier et le Sénateur Palpatine soient également au courant de leur visite, il était absurde d’envisager la moindre menace émanant d’eux »).
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