L'Empereur Palpatine est un personnage secondaire dans les deux premiers romans de la trilogie qui finit par gagner en importance dans le troisième tome et devenir l'antagoniste principal. A première vue, rien ne laisse supposer de sa force. Son statut et son ascension sont remis en question, d'autres parlent de lui de façon dévalorisante. Les Whills, des membres d'une secte de la Force, parlent de lui comme un pion, comme un jouet manipulé par des gens plus forts ou intelligents que lui (« il devient vite un simple instrument entre les mains de ses propres collaborateurs et des courtisans qu'il avait nommés à de hautes fonctions »). Cette idée d'un certain irrespect pour Palpatine est conforté par le ton méprisant qu'emploie le Général Taggi en parlant de lui. Le militaire remet même en cause les décisions de son chef (« le Seigneur Noir qui nous a été imposé à la demande pressante de l'empereur sera notre perte »).
On comprend à la lecture que Palpatine est un homme qui a pris son destin en main et saisi des opportunités. Il ne s'est pas contenté d'être un simple sénateur parmi tant d'autres, il voulait plus et a mis en place un certain nombre de choses pour atteindre cette place. Quand Palpatine repense à son passé, on comprend quels étaient ses deux véritables ennemis : la République et les Jedi. Il se dit qu' « il n'avait pas toujours été l'Empereur tout-puissant. Il y avait eu un temps où il n'était encore que le Sénateur Palpatine et la galaxie une république d'étoiles sur laquelle veillait la chevalerie Jedi ». La faiblesse des Jedi, repérée par Palpatine, est due à leur aveuglement et leur incapacité à voir que la galaxie change. Kenobi, avec le recul, finit par comprendre que cela a laissé la place à Palpatine (« ils mettaient trop de foi en la stabilité de la République. Ils ne se rendaient pas compte que si le corps était sain, la tête devenait de plus en plus malade et faible, la laissant ouverte à la manipulation d'un empereur »). Aveugles, les Jedi ont également mal jugé leurs gens, ne percevant pas l'obscurité présente en eux, le fait que les créatures vivant dans la galaxie (humains ou non) sont passionnés par des désirs égoïstes. Palpatine lui en a conscience : « l'Empereur savait ce que les autres se refusaient à voir que les forces de la nuit sont toujours les plus puissantes (…) des propriétaires avides, des gangsters sadiques, des politiciens sans scrupule. Personne n'était immunisé contre ce feu sombre qui brûlait au fond de chacun. L'Empereur n'avait eu qu'à attiser le feu, à le domestiquer... Pour sa plus grande gloire ».
En réalité, Palpatine est un Sith, un Maître Sith et son apprenti est Dark Vador. Ce dernier est craint par la galaxie, par les soldats impériaux. Mais, Vador connaît sa place, il sait que l'Empereur n'est pas cet être fragile qui paraît ou un vieillard décrépit. Quand il réfléchit à ce qu'est l'Empereur, ce sont en des termes forts (« le Seigneur Noir de la Sith attendait, immboile, la visite du seul être au monde qui put lui inspirer crainte et respect : le maître suprême, l'Empereur lui-même »). Si Vador parle comme ça de l'Empereur, son admiration est encore plus visible un peu plus tard. Il est quasiment dithyrambique en parlant de lui : « aux côtés de l'Empereur, Vador se sentait enfin un être complet. Et si le vide qui béait au fond de lui-même ne le quittait pas, celui-ci se muait en un vide glorieux au rayonnement glacé de l'Empereur ».
Cette crainte est également ressentie par tous. Lorsque Luke Skywalker est pris en main par les Jedi Kenobi et Yoda, ces derniers le mettent en garde sur la puissance de l'Empereur. Ils en ont conscience car il les a vaincus, et leur a en plus pris Anakin Skywalker. Kenobi insiste sur le fait qu'il faut être exceptionnellement puissant dans la Force pour espérer vaincre Palpatine en affirmant que « je ne veux pas te perdre au profit de l'Empereur comme j'ai déjà perdu Vador (…) Seul un chevalier Jedi parfaitement préparé peut, avec la Force comme alliée, espérer vaincre Vador et l'Empereur ». Yoda, lui, insiste sur le fait de dépasser les apparences et de ne pas réduire Palpatine à son triste état physique. Le fait qu'il le dise à Luke sur son lit de mort montre bien que c'est important ; il murmure alors à Luke qu'il ne faut pas qu'il « sous-estime jamais ses pouvoirs ou tu subiras le sort de ton père ».
Aussi puissant soit Palpatine, il est comme tous les autres dirigeants : susceptible de chuter. Surtout que son plus proche ennemi est son propre apprenti qui rêve de prendre sa place. Le sentiment est d'autant plus marqué qu'il a appris qu'il a un fils (« tuer l'Empereur... et régir l'univers. Avec son fils à ses côtés »). Dès lors, Vador se lance dans une sorte de jeu mental et déstabilisateur envers Palpatine. Il prend plaisir à le tourmenter, comme lorsqu'il dit qu'il a senti que Luke sur Endor (« c'était presque une provocation. L'Empereur craignait le jeune Skywalker, il redoutait son pouvoir. Et cela, Vador le savait »).
Palpatine finit par comprendre qu'une sorte de conspiration contre lui est en place : « l'existence d'un lien particulier entre Vador et son fils n'expliquait pas tout. L'Empereur avait conscience d'une opposition nouvelle, d'un gauchissement dans la Force, qu'il ne comprenait pas ». On ressent presque de la peur dans la réflexion de Palpatine. La Force se dresserait-elle contre lui ?
En tout cas, cette idée de peur est confirmée par Luke : « Luke avait vu aussi autre chose au fond de l'Empereur. Quelque chose qu'il ne s'attendait pas à y découvrir : la peur. La peur de ce pouvoir qu'un jeune homme pouvait retourner contre l'Empereur ». Le choc de Luke est compréhensible tant il a l'impression que Palpatine joue avec lui : il savait que la Rébellion allait tenter de détruire l’Étoile de la Mort et l'a attirée dans un piège. Cette peur semble contaminer Palpatine et lui faire perdre toute raison, toute logique. Lui qui semblait être tout en contrôle se relâche et use de moyens désespérés (et ouvre la porte à sa défaite) : il fait une démonstration de sa puissance en lançant des éclairs contre Luke mais il concrétise l'envie de trahison de Vador (« le rire de l'Empereur était celui d'un dément (…) le jaillissement qui émanait des doigts décharnés augmenta d'intensité »).
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