Article épinglé

Kerra Holt, une Jedi chez les Sith

La République et les Jedi n’ont pas toujours contrôlé la galaxie ou apporté la lumière. Il y a même eu des époques où ils ont volontairement...

lundi 15 septembre 2025

Les premiers pas de Ben Solo

Si la guerre contre l’Empire a permis une belle chose, c’est de rapprocher Han et Leia. Avec le temps, ils ont appris à s’apprivoiser, se connaître et s’aimer. Et même si la lutte a continué après la chute de l’Empereur Palpatine, ils ont trouvé le temps de faire un enfant. Ben Solo naît alors que la bataille de Jakku vient de se terminer : « et puis, il y a l’enfant. Le jour de la signature des instruments de la capitulation, un enfant naît sur Chandrilla, celui de Leia Organa et Han Solo ». Sa naissance est comme une bouffée d’air frais.

Dans un premier temps, Han a des doutes sur sa capacité à être bon père. Il pense qu’il ne sera pas à la hauteur, il pense que Leia et Ben auront un lien particulier grâce à la Force (« Leia possède un lien avec le gamin qu’il ne pourra jamais avoir. Comme Luke, elle a la Force »). Il a peur d’être rejeté, d’être mis à l’écart. Tout cela est vite balayé dès que Han tient son fils pour la première fois (« Han fait donc ce qui lui semble le plus naturel : il protège l’enfant en le rapprochant de sa poitrine. Et juste ainsi, Ben arrête de pleurer »).


Dans Baroud d’honneur, on se rend compte que les doutes de Han perdurent. Il dit que « je ne sais pas comment être un bon père, et à peine comment être un bon mari ». On peut comprendre les interrogations de Han, lui qui a passé toute sa jeunesse sans parents, a tenté de survivre dans l’enfer de Corellia puis a plongé dans l’univers de la guerre d’abord en tant que soldat puis en tant que contrebandier. Leia lui rappelle qu’il ne faut surtout pas se comparer aux autres ni à elle-même ; chacun occupe la place qu’il peut. Leia insiste en disant que elle aussi subit des contraintes, qu’elle ne pourra pas être toujours présente : « bientôt, c’est moi qui devrai m’absenter et te laisser avec Ben toute la journée ».


L’ombre des Sith nous montre un Ben Solo qui a commencé sa formation de Jedi auprès de Luke Skywalker. Ben est porteur d’espoir ; Luke voit grand pour lui. D’après Luke, Ben a une très forte connexion avec la Force et tout laisse croire qu’il pourra devenir un grand Jedi (« Luke sentait le pouvoir en lui. Une fleur magnifique poussait à l’intérieur de son padawan, attendant de s’épanouir en quelque chose de merveilleux. Parfois, Luke se disait que Ben allait devenir aussi puissant que lui »). Sur Ossus, Luke observe Ben et se rend compte que Ben est un leader, qu’il mène les gens. On peut lire que « depuis le haut de la petite colline où se dressait son logement, il regarda les alentours et vit que Ben avait pris la place d’Enyo et dirigeait la séance ». Mais, tout n’est pas rose. Luke se rend compte que Ben a quelques faiblesses de caractère. Luke se reproche aussi de ne pas être assez sévère avec son neveu. Luke pense devoir « modérer la familiarité qui allait de pair avec le lien familial et imposer un peu plus de rigueur ».


Leia aussi s’inquiète de potentielles révélations dans Liens du sang. Elle craint que son fils découvre la réelle identité de son grand-père, à savoir qu’il est l’infâme Dark Vador. Leia ne se sait pas d’illusion et elle sait que cela fera nécessairement du mal à son fils (« elle avait été tellement anéantie par la découverte de la véritable identité de Vador qu’elle ne pouvait imaginer l’effet que cela procurerait sur Ben »). Et, pour ne rien arranger, la primeur de l’annonce lui est enlevée. Comme Han et Leia ont trop attendu pour dire la vérité, ils sont devancés par des ennemis politiques de Leia. Ils s’en veulent comme le pense Leia : « elle devait expliquer à Ben que s’ils ne lui en avaient pas parlé, c’était parce qu’ils attendaient de trouver le bon moment pour le faire. Elle se rendait compte à présent qu’elle avait fait une erreur ».

samedi 30 août 2025

Mon Mothma n'a pas compris que les règles ont changé

Mon Mothma fait preuve de naïveté alors que l’Empire commence à se déployer remplacer la République. Elle ne saisit pas pleinement ce qui est en train de se dérouler. Elle ne comprend pas, dans un premier temps, qu’un régime autoritaire se met en place.


La République a donc laissé la place à un Empire et le Chancelier est devenu un Empereur. Cette double transformation ne révolte pas Mon Mothma. Si cela la dérange, elle n’en est pas non plus à vouloir destituer Palpatine dans l’immédiat. D’une certaine façon, elle est presque prête à penser que Palpatine est légitime à revendiquer le titre d’Empereur dans le cadre d’un Empire (« Palpatine et ses sbires avaient manipulé les règles à leur avantage (…) en s’attirant les faveurs du public et en jouant sur le long terme (…) Mon Mothma respectait cette stratégie car elle reposait au bout du compte sur les compétences administratives de l’Empereur et de son cercle restreint »). La stratégie politique mise en place par Palpatine convainc donc Mothma.

Certes, Palpatine a détruit l’Ordre Jedi. Et alors ? Elle ne va pas baser sa stratégie d’opposition sur ça. Elle n’est pas comme Bail Organa qui court après des chimères et tente de restaurer l’honneur des Jedi. Elle est très claire à ce propos (« Tout le monde s’en fiche »). Mon Mothma veut s’opposer à Palpatine sur le terrain de la politique et du sénat, elle veut gagner des alliés. L’idée d’un Empereur ne semble pas la déranger si il y a des contre-pouvoirs en face comme un Sénat fort. Et ce n’est possible que s’ils ne se focalisent pas sur des luttes vaines. Elle tente d’expliquer cela à un obtus Bail Organa : « nous avons besoin d’alliés, Bail. Nous avons besoin de voix. Et le plus court chemin est de faire appel aux intérêts personnels de nos pairs (…) Si l’on commence à parler de Jedi et de complots…. »


Mothma ne semble donc pas vouloir s’attaquer frontalement à Palpatine. Elle ne veut pas de coup d’éclat et encore moins d’attentat contre lui. Quand l’assassin Soujen propose de tuer Palpatine, elle refuse. Pourquoi ? Mothma est attachée à des valeurs et c’est ce qui fait sa faiblesse dans ce cas-là. Elle refuse de tuer pour tuer, même un ennemi dangereux (« parce que personne ne mérite de mourir terrorisé, sous la menace d’un blaster : c’était condamnable pendant la guerre et ça l’est toujours aujourd’hui »). Il semblerait que la guerre des clones ait durablement marqué Mon Mothma. En outre, Mothma est attachée au respect de la loi et des procédures. Elle ne veut pas déclarer coupable un homme qui n’a pas été jugé ni prononcer une peine (« Parce que Palpatine espère à devenir un dictateur, mais que nous avons aucune preuve de ses exactions supposées »).


Toutefois, on peut penser à autre chose qui retient Mon Mothma : la peur. Dans les prmeirs jours de l’Empire, des Sénateurs ont été interrogés et Mon Mothma en faisait partie. Il s’agissait de connaître leurs intentions et de leur faire prêter allégeance à l’Empire en signant un document. Mothma a fini par le faire tant elle a été traumatisée par sa captivité (« ses membres étaient trop faibles et trop rigides pour qu’elle puisse se tenir droite. Elle avait souillé sa robe, les taches étaient évidentes sur le tissu blanc. On lui avait ôté toute dignité avec une cruauté banale, délibérée »).

Mothma est évidemment surveillée. Les services de sécurité l’ont dans le viseur. Et comme elle est proche de Bail Organa, elle est à nouveau interrogée quand son collègue sénateur crée du remous. Encore une fois, ses interrogatoires remuent Mon Mothma et la fragilisent énormément. Elle est à la fois frappée par la peur, le dépit et de l’énervement : « son sang bouillonnait de terreur ; mais son esprit -son intellect- n’éprouvait que de l’indignation et de la colère envers ceux qui pouvaient la traiter, traiter n’importe qui de manière si indigne ». Car l’interrogatoire est éprouvant : elle n’est pas forcément maltraitée physiquement mais plus psychologiquement. Elle comprend que les services impériaux se moquent ou non de savoir si elle a fait quelque chose de mal, d’illégal. Ils veulent simplement des noms, des aveux, lui envoyer un signal fort qu’ils peuvent la broyer si nécessaire (« traiter les gens comme des obstacles que l’on prend plaisir à éliminer était une abomination, l’antithèse de toutes les valeurs et convictions de Mon »).


Elle prend pleinement conscience de tout cela quand Mas Amedda la convoque. Le vizir de l’Empire est là pour envoyer un message clair : Mon Mothma doit rentrer dans les rangs. Rien ne pourra dévier ou arrêter Palpatine. L’homme, d’ailleurs, ne pense pas comme les autres. Son Empire est là pour durer dans le temps et il anticipe des défis qui dépassent le commun des mortels. Si Mothma veut l’entraver, elle devra lui faire une guerre. Mothma est choquée d’entendre ça dans la bouche de Mas Amedda ; elle « faillit avoir un mouvement de recul face au plaisir pervers qu’avait éprouvé le vizir en prononçant ses mots ». La réalité la frappe en pleine face puisqu’elle se rend compte que l’Empereur se moque d’être populaire ou d’avoir l’aval du Sénat ; il veut régner (« elle pourrait refuser de se laisser intimider par l’administration, et en réponse il y aurait du sang, de l’indignation et des morts. Et elle perdrait probablement, tout comme la galaxie. L’Empereur deviendrait peut-être l’homme le plus détesté de tout l’univers, mais il garderait son trône et n’en aurait cure »).

vendredi 15 août 2025

Quelles réactions en apprenant l'identité du meurtrier de Mara Jade ?

Jacen Solo a tué Mara Jade. Le Jedi devenu Sith, celui qui ne voit pas de mal à effacer des souvenirs de ses proches, celui qui ne voit pas de mal à maltraiter sa soeur ou mettre une prime sur la tête de ses parents, a franchi un nouveau cap dans l’horreur en assassinant l’ancienne Main de l’Empereur Palpatine. 

Pendant longtemps, Luke et les autres ont refusé de croire que Jacen ait pu commettre ce meurtre. Ils ont accusé Lumiya ou Alema Rar. Mais, Ben Skywalker a mené l’enquête et a pu prouver la culpabilité de l’ancien Jedi. Il montre un certain nombre de preuves qui ne laissent pas de place au doute.


Dans le roman Révélations, on a alors les réactions à cette nouvelle venant de gens qui ont connu Mara ou Jacen, ou les deux.


On pourrait croire ou espérer que Jacen regrette son geste. Ce n’est pas du tout le cas. Il assume pleinement ce qu’il a fait. Soit il se place en victime en disant que c’est Mara qui l’a provoqué soit il se dit qu’il l’a fait pour assumer son destin de Sith. Mais, dans tous les cas, quand il en parle à Shevu, un soldat en qui il a confiance, il ne manifeste aucun remord. Shevu est choqué de voir que Jacen en parle ouvertement, il doit mobiliser toute son expérience, tout son parcours pour maîtriser ses émotions. Dans un courrier à Ben Skywalker, il avoue que « je te dirai aussi j’ai dû monopoliser tout ce que j’avais pour garder un semblant de contrôle sur mes réactions ».


Plus tard, Ben présente ses preuves à Luke, Han, Leia et Jaina. Les quatre sont très proches de Mara puisque Luke a été l’époux de Mara et celui qui lui a permis de commencer à avoir un nouveau regard sur les choses, Jaina a été formée aux arts Jedi par Mara.

Quant à Leia, elle a développé une réelle amitié avec Mara. Les deux femmes sont devenues proches. Apprendre que son propre fils a tué Mara est un réel traumatisme pour elle. Elle est secouée comme elle l’a peu été (« lorsqu’elle s’écarta de lui, elle avait les larmes aux yeux. Ben ne l’avait jamais vue pleurer auparavant »).


Ben, lui, a été l’apprenti de Jacen. Il a même failli basculer vers l’obscurité à cause de lui. En tout cas, il a longtemps préféré suivre les pas de Jacen au lieu de la mise en garde de ses parents. Savoir que son ancien Maître a tué sa mère est donc une réelle douleur. Elle a été d’autant plus forte que pendant longtemps il n’a pas pu prouver ses accusations. Y être arrivé est donc un réel soulagement. Il n’est donc pas étonnant de le voir partager un moment fort et intense avec son père : « ils n’échangèrent aucune parole. Il n’y avait rien à ajouter (…) Ce fut un coucher de soleil de feu et de grenat, spectaculaire même pour Endor ». Notons que le coucher de soleil est souvent un instant fort et intense dans la saga Star Wars, un moment qui transpire la tristesse et parfois la mélancolie.


La soeur de Jacen, Jaina, a perdu espoir en Jacen depuis quelques temps. Elle a vite remarqué que quelque chose n’allait pas chez lui. Bien entendu, Jacen a nié. Mise en cause par Jacen Solo parce qu’elle a refusé de tirer sur un vaisseau non dangereux, Jaina a quitté les rangs militaires pour se concentrer sur ses devoirs de Jedi. Puis, quand elle a compris qu’il fallait neutraliser Jacen, elle a cherché quelqu’un pour la former : Boba Fett. C’est dans ce contexte qu’elle écoute la confession de Jacen. Elle sait qu’elle doit le neutraliser même si elle n’a pas la certitude d’en être capable. Ce qu’elle entend est comme un poing dans la face : « elle réécouta une demi-douzaine de fois les paroles polies et aimablement rationnelles de Jacen expliquant pourquoi des gens devaient mourir avant de réaliser qu’elle ne le reconnaissait en rien ». Fett lui offre un autre point de vue. Là où tous reconnaissent la puissance incroyable de Jacen ou Caedus, Fett remarque que cela ne veut pas dire qu’il est invincible. Il est certes fort mais il a failli perdre contre Mara. Fett dit que « c’est un salopard qui est passé  deux doigts de se faire botter le train par la femme de Skywalker ». Il ajoute qu’ « on peut encore voir la peur dans son regard quand il se le remémore ». On sent tout le mépris de Fett pour Jacen ; cette attitude est compréhensible puisque l’infâme Jacen Solo a tué la fille de Fett en la torturant.

Dès lors, Jaina se remet en question : « oui, si Jacen avait été n’importe quel autre Sith ayant accompli les mêmes forfaits, elle l’aurait abattu sans hésiter ». Cette constatation peut être étendue à Luke : c’est bien parce que c’est personnel qu’ils refusent de faire ce qui doit être fait. Après tout, Jacen a déclenché une guerre, torturé Ben Solo et tant d’autres, emprisonné des gens innocents, brûlé les forêts de Kashyyyk… et pourtant, Luke continue à penser qu’il peut le ramener vers le bon côté de la Force.

mercredi 30 juillet 2025

Plagueis observe Dooku

Plagueis est engagé dans une folle entreprise. Le Sith veut prendre le contrôle de la galaxie. Si il respecte la règle des deux et poursuit ses expériences pour vaincre la mort, il sait aussi qu’il doit mettre en place un plan audacieux pour atteindre ses fins. Cela passe, entre autres, par porter des coups douloureux aux Jedi. Il ne cherche pas simplement à les détruire, il vise aussi à saper la confiance que la population leur accorde et à retourner certains d’entre eux qu’il juge intéressant : c’est le cas de Dooku.


On comprend que Plagueis a pris le temps d’examiner les Jedi. Il sait qu’ils sont en train de se perdre dans le cirque politique. Il réalise que cela ne plait pas nécessairement à la population ni même à certains Jedi. On n’en est pas encore à parler de sédition ou de Jedi souhaitant quitter l’Ordre mais Plagueis voit en Dooku quelque chose de particulier. Il l’a bien analysé : « Dooku avait la réputation d’être l’un des meilleurs experts au sabre laser de l’Ordre, doublé d’un fin diplomate, mais c’est sa passion et son agitation qui avaient attiré l’attention de Plagueis ». Plagueis continue d’observer Dooku. Il attend que le Jedi soit mur pour agir. Il ne sert à rien de se précipiter, de vouloir bousculer les choses. L’histoire montre que plein de Jedi ont basculé vers le Côté Obscur (« comme il l’avait expliqué à Sidious, même un Jedi entraîné pouvait succomber au Côté Obscur de son propre chef (…) Sous l’influence de Plagueis, Maître Dooku pourrait sans doute être incité à faire quelque chose de semblable »).


En réalité, si Plagueis voit en Dooku un bon candidat, c’est parce qu’il éprouve pour lui une forme de respect. Le caractère de Dooku lui laisse croire que Dooku serait à faire des choses considérées comme néfastes pour atteindre son but. Pour un Sith, c’est une bonne chose car eux sont prêts à tordre la Force. Ainsi, Plagueis dit que « seuls Dooku et une poignée d’autres ont compris la vérité ».

Si Dooku intéresse tant Plagueis, c’est aussi parce qu’il est charismatique et qu’il compte dans l’Ordre Jedi. Le faire basculer devient presque jouissif pour Plagueis : « quel coup cela porterait à l’Ordre s’il pouvait le convaincre de partir et d’embrasser le Côté Obscur. Quelle panique cela pourrait provoquer ». Mais, Dooku étant Dooku, Plagueis sait aussi qu’il y aurait beaucoup à perdre si il venait à devenir un Sith à ce moment de leur histoire. En effet, Plagueis a déjà un apprenti, Sidious. La règle des deux ne lui permet pas d’avoir un autre apprenti ; en prendre un autre mènerait nécessairement à des batailles et des combats qui leur ferait perdre du temps (« Sauf que Dooku (…) ne se contenterait jamais de servir comme Apprenti ou comme simple assassin. Il exigerait devenir un Sith à part entière et cela causerait des ennuis »). Plagueis aurait-il peur pour sa propre place ?

Plagueis opte donc pour autre chose (qui d’ailleurs ressemblera à ce que Dooku sera plus tard). Si Dooku peut toucher au Côté Obscur, Plagueis ne le voit pas en Sith caché oeuvrant pour l’avènement des Sith. Dooku est trop ambitieux pour vivre dans l’ombre. Il a besoin de la lumière, d’être exposé, d’être reconnu. Plagueis voit donc pour lui un chemin tout tracé : « mieux valait le laisser quitter l’Ordre de son propre chef et devenir le porte-parole bienveillant des laissés-pour-compte, comme on pouvait l’attendre d’un individu de sa stature ».

mardi 15 juillet 2025

Luke Skywalker fuit ses responsabilités

Après avoir défait Dark Vador dans son duel au sabre laser et après avoir assisté à la chute de l’Empereur, Luke Skywalker aurait pu faire bien des choses. Il aurait pu prendre le contrôle de la galaxie, il aurait pu profiter de sa renommée et de sa gloire. Mais, il fait un autre choix développé dans la trilogie de la Crise de la flotte noire : il part à la recherche de sa mère.


Pour certains, voir Luke éloigner des affaires courantes et de la politique galactique est une bonne chose. Si certaines le considèrent comme un héros, d’autres n’oublient pas sa lignée : il n’est pas qu’un simple Jedi, il est le fils d’un des plus grands meurtriers de l’histoire galactique. C’est en tout cas ce que pense le Sénateur Peramis qui clame que Luke ferait un bien piètre chef militaire. Il affirme ainsi que « la Cinquième Flotte est une arme de conquête et de tyrannie, rien d’autre. Quand une arme est forgée, quelqu’un trouve une raison de l’utiliser. Une telle puissance donnera au fils de Dark Vador la tentation de suivre le chemin de son père ».


Avant de se lancer dans sa quête, Luke abandonne ses responsabilités envers ses pairs, envers l’Ordre Jedi. Il préfère se lancer dans une quête personnelle au lieu d’éduquer la nouvelle génération. D’ailleurs, il ne dit même pas à Leia, sa soeur, qu’il fait ça. Cette dernière l’apprend grâce à d’autres (« j’en ai eu par Tionne, qui vit sur Yavin 4. Il a disparu (…) Il est parti après avoir confié l’Académie à Streen »).

Cette idée de fuir ses devoirs est encore plus présente quand Luke rencontre Han et lui explique que « plus tu deviens puissant dans la Force, plus tu es sollicité et moins ta vie t’appartient ». Autrement dit, on pourrait croire que Luke regrette de ne pas avoir du temps pour lui, que s’occuper des autres et du sort de la galaxie pèse sur ses épaules. Han tente de le convaincre. D’ailleurs, Luke n’a pas nécessairement besoin de voir si grand. Des choses plus simples ou basiques l’attendent comme prendre soin de ses neveux et de sa nièce : « elle veut que tu viennes avec nous un moment parce qu’il lui faut de l’aide avec les enfants ».


C’est une membre des Fallannassis, Akanah, qui le convainc de chercher sa mère. Elle lui laisse entendre qu’elle aurait pu faire partie de ce groupe lié à la Force, exterminé par Palpatine lors du règne impérial. Luke n’a pas besoin de beaucoup d’arguments pour être convaincu. Il ressent toujours un grand vide et sa quête d’identité maternelle le traverse fortement (« à ma naissance, les pièces de ma vie ont été éparpillées par une tornade »).

D’une certaine façon, Luke dit qu’il veut écrire son destin et pas laisser d’autres le faire à sa place (« je voulais aller à l’Université pour échapper aux travaux de la ferme »). Mais, on peut aussi dire qu’il n’a pas assumé ses responsabilités envers son oncle et sa tante.


Leia, elle, n’a que du mépris pour la quête de Luke. Elle pense que c’est un objectif vain et inutile. Selon elle, Luke perd son temps et se concentrer sur le passé est une erreur. Il perd son temps. Elle précise que « cette histoire n’aura jamais de fin. Tu ne laisseras pas tomber. Nous n’avons pas d’arbre généalogique, Luke ». Leia tourne le dos à Luke, elle ne le suivra pas dans sa folle mission. Elle a bien trop à faire entre la politique galactique et l’éducation de ses enfants. Et elle s’énerve contre son frère : « pars chasser les ombres si ça t’amuse, mais ne demande pas mon aide ». 


Et, malgré tout, Luke décide de partir.