Article épinglé

La cape de Jacen Solo

Jacen Solo ne se contente pas d’interner les opposants politiques ou de dévoyer les enseignements Jedi. Il ne lui suffit pas de nouer une al...

jeudi 30 octobre 2025

Qui est Qui-Gon Jinn ?

Le roman La Menace fantôme dresse un portrait assez complet de Qui-Gon Jinn. On comprend qu’il est un Jedi respecté mais pas si bien vu que cela au sein de l’Ordre. Son principal problème semble être le fait qu’il défie les règles, pas parce qu’il aime ça, mais parce qu’il estime qu’il faut parfois emprunter une autre voie.


Kenobi, son apprenti, est le mieux placé pour observer Qui-Gon Jinn. S’il peut sembler content d’avoir un Maître comme lui, il remarque aussi que « con mentor avait souvent tendance à s’impliquer dans certaines affaires plus que de raison ». En réalité, Jinn semble manquer de détachement. Il n’a pas la froideur qu’ont certains Maîtres Jedi qui leur permet de ne pas s’impliquer. Cela a des conséquences sur la carrière de Jinn puisque « ce genre de comportement lui avait déjà occasionné bon nombre de soucis avec le Conseil Jedi ».

Toutefois, même s’il n’occupe sans doute pas la place qu’il mérite au sein de l’Ordre, Kenobi est fier d’avoir Qui-Gon Jinn. Il a des termes élogieux quand il pense à lui : « son mentor était probablement le plus grand Jedi ayant jamais existé, un membre prépondérant du Conseil, un guerrier farouche et courageux refusant de se laisser intimidé ». Ainsi, même son attitude malgré limite, Qui-Gon Jinn reste un Jedi de valeur, respecté et important. Sa parole n’est pas négligée.


Jinn n’est ni aveugle ni stupide. Il mesure les conséquences de ses actes. Il sait que con caractère et son comportement peuvent jouer contre lui. Il sait aussi que ses pairs du Conseil ont un avis équilibré sur lui : ils l’estiment mais savent qu’il est difficilement incontrôlable. On en a la preuve quand il se livre à un moment d’introspection (« il n’ignorait pas ce qu’on disait de lui au Conseil. Il était obstiné, souvent téméraire dans ses choix. Il était fort, très fort, mais gaspillait son potentiel dans la défense de causes qui ne méritaient pas son attention »).


Sa rencontre avec Anakin Skywalker en est un bon exemple. Alors qu’il est envoyé régler un problème économique sur la planète Naboo, il se perd dans une mission qui ne lui est même pas demandée. En faisant la connaissance d’Anakin, il se convainc que le jeune garçon est important. Et il se rend compte qu’il n’a même pas de fondement, dans un premier temps, pour expliquer cela : « le Maître Jedi resta silencieux un long moment, réfléchissant. Il éprouvait pour Anakin un attachement qu’il ne parvenait pas à s’expliquer ».

Kenobi et Qui-Gon Jinn font quelques tests et se rendent compte que le jeune Anakin pourrait avoir une place particulière dans la Force. Kenobi est content de rencontrer Anakin mais il a des doutes quand il apprend les plans de Qui-Gon Jinn. Contre toute logique, Jinn veut ramener Anakin à Coruscant et le former comme futur Jedi. C’est impossible étant donné l’âge d’Anakin. Mais Qui-Gon persiste dans on entreprise. Kenobi entrevoit un futur compliqué. Il appréhende : Qui-Gon Jinn « défierait le Conseil une fois de plus et le résultat serait le même qu’en maintes autres occasions : il n’aurait pas gain de cause ; sa stature de Maître Jedi en prendrait un autre coup ». Autrement dit, Kenobi craint que Qui-Gon sape peu à peu son crédit


Qui-Gon Jinn s’entête. Il présente Anakin au Conseil et va même plus loin en parlant de vieilles prophéties et d’Elu. Il veut prendre Anakin comme padawan, ce qui est impossible étant donné son statut de Maître et qu’il ait déjà un apprenti (Kenobi). Il déclare alors publiquement qu’il est prêt à se débarrasser de Kenobi, sous le motif que ce dernier serait prêt. On peut penser qu’il dit ça sans arrière-pensée mais même lui se rend compte que la chose est blessante pour Obi-Wan (« pour ne rien arranger, le Maître Jedi avait offensé Obi-Wan (…) la déchirure ne serait pas éternelle, mais il faudrait du temps pour que la blessure du jeune homme guérisse »).

Kenobi est vexé. Il a passé tant de temps avec Qui-Gon et le fait d’être mis de côté comme ça le dérange ; on peut d’ailleurs penser qu’il est trop attaché. Mais, il connait aussi Qui-Gon Jinn, il est habitué à ses frasques, à son comportement. Et même si le Jedi n’a pas voulu être méchant, la peine est quand même présente : « son Maître était comme un père pour lui, le seul qu’il eût jamais connu. Furieux que Qui-Gon le rejette pour s’occuper de l’enfant, il n’en connaissait pas moins trop le caractère passionné du Jedi pour s’en étonner ». Kenobi pense donc que « Qui-Gon n’avait pas eu l’intention de blesse » et qu’il « croyait au destin de l’enfant et cela primait sur tout ».


Yoda, lui, a énormément d’estime pour son ami : « un grand guerrier était Qui-Gon ». Mais, il reconnait que Qui-Gon était animé d’un feu presque trop brûlant (« mais beaucoup plus il aurait pu être, s’il n’avait pas voulu aller trop vite ». Yoda pense donc que Qui-Gon Jinn manquait de retenue, qu’il se perdait trop dans les causes qui lui tenaient à coeur. Et cela lui a joué des tours. 


mercredi 15 octobre 2025

Luke Skywalker aime-t-il encore Lumiya ?

Luke est un Jedi et Lumiya une Sith (en tout cas, elle a prêté allégeance à cette philosophie). Et les deux ont une histoire commune chargée du point de vue émotionnel. On pourrait presque dire qu’ils ont eu une forte histoire commune. Pour autant, cela n’a pas empêché Luke d’abattre son vaisseau alors qu’il tentait de lutter contre l’Empire de Palpatine (Lumiya était une espionne). Des décennies plus tard, après la guerre contre les Yuuzhan Vong, les deux se retrouvent alors que la galaxie menace de basculer vers l’obscurité à cause des agissements de Jacen Solo.


Mara Jade est la femme de Luke Skywalker. L’ancienne Main de l’Empereur Palpatine est bien placée pour observer la situation. Après tout, Luke est son mari et Lumiya son ancienne collègue. Quand elle parle de Lumiya, Mara dit que c’est une « ancienne petite amie de Luke ». Il est clair que Mara ne digère pas le retour de Lumiya aux affaires. Elle espérait que la Sith ne soit jamais revenue, elle qu’on avait déclarée morte. Ainsi, quand Mara et Luke enquêtent sur la mort de la Jedi Lobi, ils suspectent vite Lumiya. Ils finissent donc par retrouver l’apparement de Lumiya sur Coruscant : Luke veut prendre les choses en main, Mara refuse car « je n’ai pas envie de te savoir en train de fouiller la chambre d’une de tes anciennes copines ». 

Pour Mara, il semble donc clair que les deux ont eu des sentiments amoureux.


Luke tente de se défendre. Il utilise d’abord l’humour (« il n’y a rien là-bas que je n’ai déjà vu ») mais il se rend compte que c’est mal venu et inutile, que cela le dessert même.

Il veut convaincre Mara que Lumiya et lui n’ont jamais été intimes, en tout cas physiquement parlant : « Mara, nous avons eu une liaison émotionnelle, mais pas physique ». Est-ce suffisant pour rassurer sa femme ? Non. Et Luke en a bien conscience. Il se lamente : « il maudit Lumiya qui avait réussi à introduire des dissensions, certes fugaces, dans sa vie ».


La guerre fait rage. Jacen mène l’Alliance Galactique contre des séparatistes menés par Corellia. Lumiya sème le trouble et hante la famille Skywalker. Elle se sert de Ben Skywalker, l’apprenti de Jacen Solo, pour s’en prendre à Mara et Luke. Elle n’hésite pas à donner de sa personne pour permettre l’avènement des Sith en la personne de Jacen Solo. Ainsi, elle fait face à Luke qui lui montre de la compassion et presque de l’affection en lui tendant la main alors qu’il pourrait en finir. Luke donne même une explication quelque peu étrange en disant que « je ne te hais pas autant que tu me détestes ».


L’attitude de Luke ne surprend pas Lumiya. Elle explique à Alema Rar, une Jedi folle, que Luke « pense que la galaxie tourne autour de lui, mais c’est le cas de bien des hommes. Non, ma beauté ne me manque pas ». Autrement dit, si Lumiya attaque Luke, ce serait parce qu’elle a envie de se venger de ce qu’il lui a fait. Or, Lumiya explique que ce n’est pas du tout le cas. Ce n’est pas ce qui motive ses actes ; elle vise un but bien plus grand qu’une simple vengeance : elle veut un Sith à la tête de la galaxie.


Mara est choquée des atermoiements de Luke. Elle n’en revient pas de cette attitude passive (« elle n’ajouta pas qu’il avait discuté de manière civilisée avec Lumiya (…) il l’avait même touchée »). Elle tente de lui faire comprendre qu’il a des devoirs envers sa famille, les Jedi et la galaxie. Il ne peut pas ramener tout le monde vers la lumière et toutes ses hésitations causent bien plus de mal que de bien. Elle compare Lumiya à Vador en affirmant qu’ « elle n’est pas ton père, Luke. Il ne reste rien de bon en elle que tu puisses sauver ».


Enfin, Mara rappelle à Luke qu’elle est humaine. Elle a donc de la chair, contrairement à Lumiya qui est plus une machine qu’autre chose : « je vieillis peut-être, garçon de ferme, et je n’ai pas son goût pour les habits voyants, mais tout ce que j’ai est de chair et de sang ».

jeudi 9 octobre 2025

Le règne de Marchion Ro !

Quel enchaînement de romans ! Les Nihil ont beau être des barbares violents, assoifés de sang, enclins à commettre les pires crimes, il est plaisant de les suivre alors qu'ils sont à deux doigts de mettre à genoux la République et les Jedi. Marchion Ro est un des meilleures antagonistes de Star Wars, tous les univers confondus. Il est l'égal d'un Tsavong Lah, d'un Palpatine/Sidious. 






 

mardi 30 septembre 2025

Quelques années après le conflit contre les Nihil

Les Jedi ne sont pas sortis indemnes du conflit contre les Nihil. Nombre d’entre eux sont morts, ils ont connu la peur, la peur terrifiante qui vous bloque et vous tétanise.

Dans le roman Cheminante, on suit les Jedi Rwoh et Indara quelques décennies plus tard. On sent que c’est un moment charnière pour les Jedi, un moment où l’Ordre réfléchit à sa place auprès de la République. Doivent-ils se rapprocher ou non ? C’est une question à laquelle doit répondre le Conseil. Or, Vernestra Rhow a refusé cette responsabilité, elle qui a préféré arpenter la galaxie pour répandre la lumière et montrer ce qu’est un Jedi aux différents peuples.


Indara est chargée de retrouver Vernestra qui fuit, plus ou moins, Coruscant. Indara ne cesse de se demander pourquoi Vernestra semble refuser sa responsabilité envers l’Ordre. Dans un premier temps, l’attitude de Vernestra étonne Indara. Tout ce que fait Vernestra semble être éloignée de ce qu’on lui a appris au Temple. Pourtant, Vernestra lui enseigne des choses importantes. Elle lui rappelle qu’ « être Jedi est un honneur mais présente aussi des dangers ». Et, Indara s’en rend vite compte. Tout le monde n’accueille pas les deux Jedi avec enthousiasme (« tous les habitants de cette galaxie ne nous apprécient pas forcément (…) L’Ordre apprécie apparemment d’oublier ce détail »). Ce qui se passe à Coruscant ou dans les mondes du Noyau n’est pas nécessairement transposable partout.


Si Vernestra est devenue une Cheminante, c’est surtout pour fuir Coruscant. Ce n’est pas la planète qui lui déplait mais ce que cela impliquerait pour elle. Coruscant étant dans le centre du pouvoir politique, elle avait l’impression de perdre toute marge de manœuvre et d’être inféodée aux politiciens. Elle n’apprécie pas « les nombreuses interférences de la politique avec les intentions pures de la voie des Jedi ». Son diagnostic est presque brutal quand elle dit que « la République était une maitresse exigeante ». Il permet en tout cas de bien cerner Vernestra. Elle a une façon très marquée et indépendante de concevoir les choses.

Mais, son point de vue est compréhensible. Car, on apprend que certains sénateurs ont voulu mettre au pas les Jedi, faire d’eux des jouets. Ils ont ainsi proposé « une loin d’Annexion des Jedi » qui « cherchait à obtenir la supervision des Jedi en faisant de l’Ordre une branche officielle de la République ». Même si la loi a été rejetée, elle éclaire bien la tendance en cours. 


Vernestra déplore aussi l’étroitesse prônée par l’Ordre. En effet, historiquement, les Jedi ont toujours été proches de la République, mais cela ne les empêchait pas de chercher à répandre leur message partout. Toutefois, suite à la crise des Nihil, il semblerait que les Jedi aient abandonné toute ambition de développement, notamment vers les mondes de la Bordure extérieure. Elle déplore que l’Ordre « ne couvrait plus autant de terrain que dans ma jeunesse ». Elle constate aussi que « bien des temples abandonnés ces dernières années n’avaient pas été rebâtis et l’Ordre avait commencé à détourner son attention de la frontière ».

La Jedi déplore aussi l’étroitesse d’esprit et de pensée. Elle ne comprend pas que le dogme Jedi continue à créer des Jedi toujours aussi fermés sur leurs émotions. Selon Vernestra, il faudrait « vivre sans peur, avec amour, en accueillant à bras ouverts le chagrin qui survenait lorsque ces relations fortes disparaissaient ».


D’une certaine façon, la Maître Jedi Yaddle partage une partie de ses idées. Yaddle trouve en effet que le Conseil est trop enclin à cacher des choses, à se refermer sur lui-même (« quand apprendrons-nous que les secrets ne servent à rien ni à personne, excepté à nourrir des regrets »). C’est peut-être là une conséquence d’être si proche des politiciens et de leur culture du secret. Yaddle, en tout cas, apparait clairement comme un phare pour les Jedi. Elle est présente, disponible. Il n’est donc pas étonnant de la voir occupée une place importante : « novices et Padawans se tournait vers le petit Maître Jedi comme s’il s’agissait d’un soleil dont la lumière leur faisait défaut depuis trop longtemps (…) Il émanait d’elle une telle aura de paix que personne ne pouvait s’empêcher de se détendre en sa présence ».


Ty Yorrick est une Jedi qui a quitté l’Ordre au moins deux fois, qui y est revenue, a été Cheminante. Elle croise Vernestra et la met en garde : « tu ne te figures tout de même pas qu’ils te laisseront rester Cheminante toute ta vie ! Pas en tant que Maître Jedi ! ». Autrement dit, le talent de Vernestra est gâché si elle ne transmet pas, si elle ne côtoie pas les autres Jedi, si elle n’est pas au coeur de l’Ordre sur Coruscant. Vernestra ne peut pas espérer rester une Jedi si elle ne s’implique pas ; dans le cas contraire, il lui faudrait quitter l’Ordre. Ce qu’elle ne fait pas.